Poétesse mentionnée par Tatien (T. E) dont Ménéstrate d’Athènes (seconde moitié du 4e s.) avait sculpté une statue de bronze.
Lehms, Galante, s.v. II, p. 127.Testimonia
E)
Tatien, ad Graecos
33 P. = 52 W.
Fille du devin Tirésias, et sœur d’Historis, Mantô était elle-même prophétesse, de l’Apollon Isménien à Thèbes, où il y avait un monument d’elle (T. 1). C’est elle qui guidait les pas de son père. Après la prise de Thèbes par les Épigones, elle fut, avec d’autres captives, consacrée à Apollon à Delphes, où elle servit l’Apollon Delphien. Le dieu envoya plus tard les captives en Asie, où elles fondèrent un sanctuaire à Apollon Clarien près de la future Colophon. Elle épousa par la suite Rhakios, un Crétois qui s’était établi dans la région, et donna naissance à Mopsos (T. 2-5). Selon Euripide, elle avait avant cela donné le jour à Amphilochos et Tisiphone, enfants d’Alcméon, le chef des Épigones (T. 6-8). En tant que prophétesse d’Apollon, elle est parfois appelée Daphné.
Smith, s.v.Testimonia
ἔστι δ' ἐνταῦθα λίθος ἐφ' ᾧ Μαντώ φασι τὴν Τειρεσίου καθέζεσθαι. οὗτος μὲν πρὸ τῆς ἐσόδου κεῖται, καί οἱ τὸ ὄνομά ἐστι καὶ ἐς ἡμᾶς ἔτι Μαντοῦς δίφρος·
Là se trouve la pierre où, dit-on, s’asseyait Mantô, la fille de Tirésias. Cette pierre se trouve devant l’entrée, et elle a gardé, jusqu’à nos jours, son nom de « siège de Mantô ».
Θερσάνδρου δὲ τοῦ Πολυνείκους καὶ Ἀργείων ἑλόντων Θήβας [καὶ] ἄλλοι τε αἰχμάλωτοι καὶ ἡ Μαντὼ τῷ Ἀπόλλωνι ἐκομίσθησαν ἐς Δελφούς·
Thersandre fils de Polynice et les Argiens ayant pris Thèbes, Mantô fut envoyée avec d’autres captifs à Delphes (comme offrande) à Apollon.
ἐκπέμψαντος δὲ σφᾶς ἐς ἀποικίαν τοῦ θεοῦ, περαιοῦνται ναυσὶν ἐς τὴν Ἀσίαν, καὶ ὡς κατὰ τὴν Κλάρον ἐγένοντο, ἐπεξίασιν αὐτοῖς οἱ Κρῆτες μετὰ ὅπλων καὶ ἀνάγουσιν ὡς τὸν Ῥάκιον· ὁ δὲ—μανθάνει γὰρ παρὰ τῆς Μαντοῦς οἵτινές τε ἀνθρώπων ὄντες καὶ κατὰ αἰτίαν ἥντινα ἥκουσι— λαμβάνει μὲν γυναῖκα τὴν Μαντώ, ποιεῖται δὲ καὶ τοὺς σὺν αὐτῇ συνοίκους. Μόψος δὲ ὁ Ῥακίου καὶ Μαντοῦς καὶ τὸ παράπαν τοὺς Κᾶρας ἐξέβαλεν ἐκ τῆς γῆς. Ἴωνες δὲ ὅρκους ποιησάμενοι πρὸς τοὺς ἐν Κολοφῶνι Ἕλληνας συνεπολιτεύοντο, οὐδὲν ἔχοντες πλέον·
Le dieu les ayant envoyés fonder une colonie, ils passent par bateau en Asie ; comme ils étaient arrivés aux environs de Claros, les Crétois s’avancent à leur rencontre en armes et les amènent auprès de Rhakios. Celui-ci – apprenant de la bouche de Mantô qui ils étaient et pour quelle raison ils étaient venus – prend Mantô pour femme et fait de ses compagnons des habitants de sa Cité. Mopsos, le fils de Rhakios et de Mantô…
προστάξαντος δὲ τοῦ θεοῦ ναυσὶν ἐς τὴν νῦν Ἰωνίαν καὶ Ἰωνίας ἐς τὴν Κολοφωνίαν περαιωθῆναι. καὶ ἡ μὲν αὐτόθι συνῴκησεν ἡ Μαντὼ Ῥακίῳ Κρητί·
2a) Ps-Apollod., Bibl. 3, 7, 4 = 85 :
τῆς δὲ λείας μέρος εἰς Δελφοὺς πέμπουσιν Ἀπόλλωνι καὶ τὴν Τειρεσίου θυγατέρα Μαντώ·
2b) Ps-Apollod., Bibl. 3, 7, 7 = 94 :
Εὐριπίδης δέ φησιν Ἀλκμαίωνα κατὰ τὸν τῆς μανίας χρόνον ἐκ Μαντοῦς Τειρεσίου παῖδας δύο γεννῆσαι, Ἀμφίλοχον καὶ θυγατέρα Τισιφόνην,
3) Suda, s.v. Σίβυλλα Θετταλή, ἡ κληθεῖσα καὶ Μαντώ, ἀπόγονος Τειρεσίου.
4) Strab., 5, 1,6 ; 9, 5, 22 ; 14, 1, 27 ; 14, 5, 16.
5) Théop. (Jacoby 2b, 115, fr. 346), in Schol. ad Apollon.1, 908 :
Κλάρον] τόπος Κολοφῶνος ἀνιερωμένος Ἀπόλλωνι καὶ χρηστήριον τοῦ θεοῦ, ὑπὸ Μαντοῦς τῆς Τειρεσίου θυγατρὸς καθιδρυμένον ἢ ὑπὸ Κλάρου τινὸς ἥρωος, ὡς Θεόπομπος.
Claros : lieu-dit près de Colophon, dédié à Apollon, et oracle du dieu, fondé par Mantô, la fille de Tirésias, ou par Claros, un héros, selon Théopompe.
ΤΕΙΡΕΣΙΑΣ
ἡγοῦ
πάροιθε, θύγατερ· ὡς τυφλῷ ποδὶ
ὀφθαλμὸς
εἶ σύ, ναυβάταισιν ἄστρον ὥς·
7) Athen., 7, p. 298 = 51 Kaibel :
Μαντοῦς τῆς Μόψου μητρός.
8) Hellan. (Jacoby 1a, 4, fr. 33), chez Steph. Byz. s.v. Μαλόεις·
Ἀπόλλων ἐν Λέσβωι. καὶ ὁ τόπος τοῦ ἱεροῦ Μαλόεις. ἀπὸ τοῦ μήλου τῆς Μαντοῦς, ὡς Ἑλλάνικος ἐν Λεσβικῶν α.
Maloeis : surnom d’Apollon à Lesbos. Et nom du lieu où se trouve son sanctuaire. (Dérivé de) la pomme de Mantô, comme le rapporte Hellanicos dans ses Lesbiaca I.
Cf. T. 13, et pour une autre interprétation de μήλου, v. T. 9.
9a) Herod. De pros. cath. 3, 1, 155 :
οἷον Μῆλος Μαντοῦς υἱός, ἀφ' οὗ Μαλόεις τόπος ἐν Λέσβῳ, ὡς Ἑλλάνικος ἐν Λεσβιακῶν πρώτῳ.
Mêlos, fils de Mantô, d’où le toponyme Maloeis à Lesbos, comme le rapporte Hellanicos dans le livre I des Lesbiaca.
Μαλόεις Ἀπόλλων ἐν Λέσβῳ καὶ ὁ τόπος τοῦ ἱεροῦ Μαλόεις ἀπὸ Μήλου τῆς Μαντοῦς, ὡς Ἑλλάνικος ἐν Λιβυκῶν πρώτῳ.
Παμφύλη θυγάτηρ Ῥακίου καὶ Μαντοῦς.
10a) Clem. Alex., Strom. 1, 21, 132, 3 (dans une énumération des devins et prophétesses) :
Ἱππώ τε ἡ Χείρωνος καὶ Βοιὼ καὶ Μαντὼ καὶ τῶν Σιβυλλῶν τὸ πλῆθος
Τειρεσίας τε αὖ καὶ Μαντὼ ἐν Θήβαις, ὥς φησιν Εὐριπίδης (v. T. 6).
Μόψος ὁ Ἀπόλλωνος καὶ Μαντοῦς ἐν Παμφυλίᾳ καὶ Κιλικίᾳ
11) Scholia (vetera) in Apoll. Rhod., Argon. 36, 3 :
οἱ δὲ τὴν Θηβαΐδα γεγραφότες φασίν, ὅτι ὑπὸ τῶν Ἐπιγόνων ἀκροθίνιον ἀνετέθη Μαντὼ ἡ Τειρεσίου θυγάτηρ εἰς Δελφοὺς πεμφθεῖσα, καὶ κατὰ χρησμὸν Ἀπόλλωνος ἐξερχομένη περιέπεσε Ῥακίῳ τῷ Λέβητος υἱῷ Μυκηναίῳ τὸ γένος. καὶ γημαμένη αὐτῷ—τοῦτο γὰρ περιεῖχε τὸ λόγιον, γαμεῖσθαι ᾧ ἂν συναντήσῃ—ἐλθοῦσα εἰς Κολοφῶνα καὶ ἐκεῖ δυσθυμήσασα ἐδάκρυσε διὰ τὴν τῆς πατρίδος πόρθησιν. διόπερ ὠνομάσθη Κλάρος ἀπὸ τῶν δακρύων. ἐποίησεν δὲ Ἀπόλλωνι ἱερόν. λέγεται δὲ καὶ κρήνην ἀναβλύσαι ἀπὸ τῶν δακρύων Μαντοῦς κατὰ Κλάρον.
Les auteurs de la Thébaïde (Epigon. fr. 4 Kink.) disent que Mantô, la fille de Tirésias, avait été consacrée comme prémices par les Épigones et envoyée à Delphes ; étant sorti un jour sur l’ordre d’Apollon, elle tomba par hasard sur Rhakios, le fils de Lébès, un Mycénien, et elle l’épousa – car tel était le contenu de l’oracle, « tu épouseras celui que tu rencontreras ». Parvenue à Colophon, elle fut prise de désespoir et fondit en larmes à cause de la destruction de sa patrie. C’est pourquoi l’endroit fut appelé Claros, à cause de ses larmes. Elle y fonda un sanctuaire d’Apollon. On dit encore qu’une source prit naissance à Claros des larmes de Mantô.
Cf. Daphné, T. 1.
12a) Scholia in Nicandr. Alexipharm. 11a, 6 :
Κλάρος δὲ εἴρηται παρὰ τὸ κεκληρῶσθαι τὸν τόπον Ἀπόλλωνι, <ἢ ὅτι ἐκεῖ ἐκληρώσαντο Ζεύς, Ποσειδῶν> <καὶ> <Πλούτων, ἢ ὅτι ἐκεῖ ἔκλαυσεν ἡ Μαντὼ σὺν τῷ ἀνδρὶ Βακχιάδῃ, διὰ τὴν τοῦ τόπου ἐρημίαν.
« Claros » provient de … ou du fait que c’est là que Mantô, accompagnée de son mari Bacchiade, fondit en larmes, à cause de la solitude du lieu.
νιφόεσσα περιφραστικῶς ἡ Κλάρος, ἥτις οὕτως ὠνόμασται παρὰ τὸ ἐκεῖ γενομένην τὴν Μαντὼ τὴν Τειρεσίου μετὰ Ζωγραίου κλαῦσαι, ἢ διὰ τὸ λαχεῖν αὐτὴν τὸν Κλάριον Ἀπόλλωνα. γράφεται καὶ Κλάρου πολίχνη, τουτέστιν ἡ Κλάρος αὐτή. ἔστι δὲ πόλις Κολοφῶνος.
13) Scholia in Thuc. 3, 3, 3 :
Μαλόεις Ἀπόλλων· οὗτος παρὰ Μιτυληναίοις ἐτιμᾶτο, ἀπὸ τοιαύτης δέ τινος αἰτίας. Μαντὼ ἡ Τειρεσίου θυγάτηρ περὶ τοὺς τόπους χορεύουσα τούτους μῆλον χρυσοῦν ἀπὸ τοῦ περιδεραίου ἐκπεσὸν ἀπώλεσεν· εὔξατο οὖν, εἰ εὕροι, ἱερὸν ἱδρύσειν τῷ θεῷ. εὑροῦσα δὲ τὸ μῆλον τὸ ἱερὸν ἱδρύσατο.
Apollon Maloeis : divinité en honneur chez les Mytiléniens, pour la raison suivante. Mantô, la fille de Tirésias, dansait un jour à cet endroit et elle perdit une pomme d’or qui s’était détachée de son collier. Elle fit le vœu de fonder un sanctuaire au dieu si elle la retrouvait. Ayant retrouvé la pomme, elle fonda le sanctuaire.
14) Stat., Theb. 4, 463 et 518 ; 7, 758 ; 10, 639 et 679.
Poétesse sans doute lacédémonienne, peut-être originaire d’Éphèse, vers 630, ou selon d’autres sources, dans la 27e olympiade, soit vers 668, simplement évoquée par Alcman, qui en fut, dit Athénée, très amoureux[1]. Selon Alcman, elle savait mettre en valeur le don qu’elle avait reçu des Muses. Sa seule conversation était capable d’attirer les amants.
On n’en a rien conservé, et on ne sait pas dans quel genre elle a pu exercer ses talents. Bowra doute qu’elle ait été poétesse. Certaines sources parlent de satires contre elle, ce qui laisserait supposer que son talent avait suscité certaines jalousies.
Smith, s.v.Testimonia
1) Athen., 13, 75 Kaibel, line 9-15 :
λέγει δὲ καὶ ὡς τῆς Μεγαλοστράτης οὐ μετρίως ἐρασθείς (sc. Alcman), ποιητρίας μὲν οὔσης, δυναμένης δὲ καὶ διὰ τὴν ὁμιλίαν τοὺς ἐραστὰς προσελκύσασθαι. λέγει δ' οὕτως περὶ αὐτῆς ·
[Alcm. fr. 37 = 59b Page = 21 Bergk]
τοῦτο
Ϝαδειᾶν ἔδειξε Μωσᾶν
δῶρον
μάκαιρα παρσένων
ἁ
ξανθὰ Μεγαλοστράτα.
Poétesse (?) lyrique, du cercle de Sapphô.
Wolf, Mulierum, index.
Testimonia
ἑταῖραι δὲ αὐτῆς καὶ φίλαι γεγόνασι τρεῖς, Ἀτθίς, Τελεσίππα, Μεγάρα· πρὸς ἃς καὶ διαβολὴν ἔσχεν αἰσχρᾶς φιλίας. μαθήτριαι δὲ αὐτῆς Ἀναγόρα Μιλησία, Γογγύλα Κολοφωνία, Εὐνείκα Σαλαμινία.
Ses trois compagnes et amies furent Atthis, Télésippa, Mégara ; l’amitié honteuse qu’elle entretint avec elles lui valurent la réprobation. Ses élèves furent Anagora de Milet, Gongyla de Colophon, Euneika de Salamine.
P.Oxy. 15.1787 : fragments de Sappho.
Poétesse de date incertaine (prob. 2e moitié du 2e s. av.) originaire de Locres Épizéphyriennes, dont Stobée rapporte un hymne à Rome dans une collection intitulée « Courage », en jouant sur les mots Rômê et rhômê.
Il s’agit d’une ode en 5 strophes saphiques et en dialecte dorien, la langue de la lyrique chorale, avec quelques éolismes, contenant un éloge de Rome, la dominatrice de l’univers. Cette ode a été parfois attribuée à Érinna de Lesbos (édition de Schow : Μελιννὼ ἢ μᾶλλον Ἠρίννη Λεσβία εἰς Ῥώμην), ce qui est impossible chronologiquement. On ne sait rien de sa vie. Certains considèrent qu’elle devait vivre à l’apogée de l’empire, à cause du culte de Roma aeterna qu’on trouve dans Horace, ou à cause du Ῥώμης ἐγκώμιον d’Aelius Aristide (117-189), donc aux 1er-2e s. apr. Mais rien ne prouve une influence de la poésie latine. Bowra parle de la première moitié du 2e s. Kl.Pauly date du début du 1er siècle av., Bengtson date vers 160 av.
Certains considèrent que Mélinnô était originaire de Lesbos (cf. Stob., TLG, etc.). Mais cette origine est tirée du genre métrique et ne correspond pas à la réalité.
Bailly parle de Melinnus de Locres, poète lyrique vers 284 av. comme auteur du poème Sur la ville de Rome, suite à une inattention de sa part sans doute dans la lecture de Stobée. Selon les manuscrits, son nom est parfois orthographié Μελινώ, Μέλιννα ou Μέλινα.
Cet éloge de Rome dans la bouche d’une Grecque, fût-elle de Grande Grèce, au 2e s. av., peut surprendre. Mais sans doute les victoires répétées de Rome en Orient et en Occident comme en Afrique, entre 250 et 125, ont donné à croire à une espèce de prédestination. La fortune de Rome a semblé divine aux contemporains. C’est la même conception qu’on retrouve dans Polybe : « Qui pourrait être assez borné ou assez futile pour ne pas désirer savoir par quels moyens et grâce à quel régime politique les Romains ont réussi en moins de 53 ans à établir leur domination sur tout le monde habité ? »
C’est l’époque en effet où Rome fait la conquête de la Sicile (première province romaine en 241) suite à la première guerre punique, écrase Carthage à Zama (202), défait Philippe V à Cynocéphales (197), Antiochus III de Syrie aux Thermopyles (191) et à Magnésie (190), Persée à Pydna (168), réduit la Grèce et la Macédoine en provinces (146), écrase une nouvelle fois Carthage (146) et l’Espagne (133) révoltées, avant de recevoir en héritage l’Asie (129) et de prendre pied en Gaule à l’appel de Marseille (125).
Mais c’est aussi l’époque où Rome redonne la liberté aux cités grecques, en 196. Ce pourrait donc être une espèce de poème de reconnaissance (cf. les inscriptions en l'honneur de Flamininus).
On peut remarquer que les seuls enfants d’Arès dans la mythologie sont les Amazones. Le mot χρυσεομίτρα « à la mitre d’or » (la mitra étant une pièce d’armement protégeant le bas-ventre) fait irrésistiblement penser aux Amazones « à la ceinture d’or » (Bowra). Dans l’iconographie impériale, la personnification de Rome emprunte à deux types iconographiques, celui d’Athéna et celui des Amazones. On aurait ainsi dans ce poème peut-être le point de départ d’une tradition littéraire et iconographique faisant de Rome une nouvelle Amazone. En tout cas, le thème est très grec, ce qui plaide pour une date haute.
Quant à la strophe 2, on sent déjà poindre le mythe de Roma Aeterna.
Testimonia
1) Stob. Ecl. 3, 7, 12 : Μελιννοῦς Λεσβίας εἰς Ῥώμην …
2) Phot., Codex 167, 114b Bekker, li. 28-115a, li. 10 :
Ποιηταὶ δὲ Ἀθηνόδωρος, … Μίμνερμος, Μελινώ, Μητρόδωρος, …
Fragmentum
MELINNO Lyr. (2 B.C.? : Lesbia), Εἰς Ῥώμην, ed. H. Lloyd-Jones and P. Parsons, Supplementum Hellenisticum. Berlin: De Gruyter, 1983: fr. 541.
Bergk, p. 399-400, et p. XII.
Bergk, Anth. lyr.2 p. 520.
D., pp. 95-96.
εἰς Ῥώμην χαῖρέ μοι, Ῥώμα, θυγάτηρ Ἄρηος, χρυσεομίτρα δαΐφρων ἄνασσα, σεμνὸν ἃ ναίεις ἐπὶ γᾶς Ὄλυμπον αἰὲν ἄθραυστον. σοὶ μόνᾳ, πρέσβιστα, δέδωκε Μοῖρα κῦδος ἀρρήκτω βασιλῇον ἀρχᾶς, ὄφρα κοιρανῇον ἔχοισα κάρτος ἀγεμονεύῃς. σᾷ δ' ὐπὰ σδεύγλᾳ κρατερῶν λεπάδνων στέρνα γαίας καὶ πολιᾶς θαλάσσας σφίγγεται· σὺ δ' ἀσφαλέως κυβερνᾷς ἄστεα λαῶν. πάντα δὲ σφάλλων ὁ μέγιστος αἰὼν καὶ μεταπλάσσων βίον ἄλλοτ' ἄλλως σοὶ μόνᾳ πλησίστιον οὖρον ἀρχᾶς οὐ μεταβάλλει. ἦ γὰρ ἐκ πάντων σὺ μόνα κρατίστους ἄνδρας αἰχματὰς μεγάλους λοχεύεις εὔσταχυν Δάματρος ὅπως ἀνεῖσα καρπὸν †ἀπ' ἀνδρῶν. |
À Rome À toi va mon salut, souveraine et guerrière Rome, fille d’Arès qui habites sur terre Portant la mitre d’or, un Olympe sacré À jamais inviolé. Seule toi ô maîtresse as reçu de la Moire D’un règne inaltéré l’impériale gloire Afin que possédant la puissance royale Tu règnes sans rivale. Dans les liens contraignants de ton joug tu enserres L’espace azuréen de la mer et les terres. Les capitales sont soumises à ta loi : Pas de danger pour toi. Car le Temps, magistral, ruinant tout, modelant Tour à tour notre vie pour toi seule pourtant Ne change pas le vent dont le souffle respire Aux voiles de l’Empire Tu es seule entre tous, à faire se dresser Ces hommes, grands soldats, comme en laissant lever Digne de Déméter, une riche moisson De courageux garçons. (traduction Jean-Louis Jullien) |
Auteure et sans doute poétesse, vue la dédicace, probablement originaire de Sardes, honorée par une inscription du milieu du 2e. s. av. J.C. en distiques élégiaques.
Martino.Testimonia
1) Inscr. de Sardes 7,1, 111 :
ὁ δῆμος Μηνοφίλαν Ἑρμαγένου.
guirlande
niche
κομψὰν̣ καὶ χαρίεσσα<ν> πέτρος δείκνυσι· τίς ἐντι
μουσῶν̣ μανύει γράμματα, Μηνοφίλαν.
τεῦ δ' ἕν̣εκ' ἐν στάλᾳ γλυπτὸν κρίνον ἠδὲ καὶ ἄλφα,
βύβλος̣ καὶ τάλαρος, τοῖς δ' ἔ<π>ι καὶ στέφανος; ——
ἡ σοφίᾳ μὲν βίβλος, ὁ δ' αὖ περὶ κρατὶ φορηθεὶς
ἀρχὰν̣ μανύει, μουνογόναν δὲ τὸ ἕν,
εὐτά̣κτου δ' ἀρετᾶς τάλαρος μάνυμα, τὸ δ' ἄνθος
τὰν ἀ̣κμὰν δαίμων ἅ̣ντιν' ἐληΐσατο. ——
κού[φ]α τοι κόνις εἰμί· πολλοὶ τοιῇδε θανούσῃ,
ᾇ γά[μ]οι οὐδὲ γονεῖς, τοῖς ἔλιπες δάκρυα.
Le peuple (de Sardes honore) Ménophila fille d’Hermagène.
Cette pierre indique une femme accomplie et gracieuse. Qui est-elle, le texte des Muses le révèle : Ménophila. Pourquoi sur cette stèle ce lys sculpté et cet alpha, ce livre et cette corbeille, et au-dessus, cette guirlande ? -- Le livre indique que tu étais sage, la guirlande que tu portes dans ta chevelure indique ta suprématie, le un que tu étais fille unique ; la corbeille est le signe de ta valeur mesurée, la fleur indique la perfection de ta vie que le destin a emportée. -- Que la poussière soit légère pour toi, puisque tu es morte ainsi pour tes parents orphelins, à qui tu n’as laissé que larmes.
Nous savons par Pausanias que les Messéniennes avaient chanté un distique élégiaque, probablement de leur composition, célébrant les exploits d’Aristomène[2] qui avait vaincu et mis en fuite les Spartiates au lieu dit La Tombe du Sanglier, en 683, lors de la première[3] guerre de Messénie. Ce distique pourrait donc être le plus ancien témoignage de la chanson grecque. Il serait aussi contemporain des élégies de Tyrtée, qui commandait les Spartiates lors de la 2e guerre de Messénie.
Lambin, p. 207.
Testimonia
Ἀριστομένει δέ, ὡς ἀνέστρεψεν ἐς τὴν Ἀνδανίαν, ταινίας αἱ γυναῖκες καὶ τὰ ὡραῖα ἐπιβάλλουσαι τῶν ἀνθῶν ἐπέλεγον ᾆσμα τὸ καὶ ἐς ἡμᾶς ἔτι ᾀδόμενον
ἔς
τε μέσον πεδίον Στενυκλήριον ἔς τ' ὄρος
ἄκρον
εἵπετ'
Ἀριστομένης τοῖς Λακεδαιμονίοις.
« Lorsque Aristomène revint à Andania, les femmes lui lancèrent des bandelettes et des fleurs de saison en disant également une chanson qu’on chante encore à notre époque :
Fragmenta
Fragmenta, ed. M.L. West, Iambi et elegi Graeci, vol. 2. Oxford: Clarendon Press, 1972.
Fr. 1 (Adesp. eleg. 17 West = Carmina popularia 22 B. = Carmina popularia 31 H.)
ἔς τε μέσον πεδίον Στενυκλήριον ἔς τ' ὄρος ἄκρον
εἵπετ' Ἀριστομένης τοῖς Λακεδαιμονίοις.
Au milieu de la plaine de Sténycléros, au sommet des monts,
Aristomène poursuivait les Lacédémoniens. »
Mnésarchis (Μνησαρχίς) d’Éphèse
Poétesse mentionnée par Tatien (T. E) dont Euthycrate, le fils de Lysippe, avait sculpté la statue. Elle se situe donc vers 300 ou un peu avant.
Lehms, Galante Poetinnen, s.v., II p. 163. Wolf, Mulierum, index.Testimonia
E) Tatien, ad Graecos 33 P. = 52 W.
Moirô [Moerô, Myro] (Μοιρώ, Μυρώ) de Byzance
Poétesse grecque vers 300 av. J.C., d’une famille de lettrés, puisqu’elle était l’épouse d’Andromachus Philologus et la mère du grammairien et tragique Homère de Byzance (floruit dans la 124e Olympiade, soit 284/3 av. J.C. ; a contrario v. T. 1c). Elle s’illustra plutôt dans le genre épique et fit partie du canon des poétesses lyriques (T. B, C et 3). Céphisodote, le fils de Praxitèle, avait sculpté une statue de bronze la représentant, ainsi qu’une autre statue représentant Anyté, sa contemporaine (cf. T. E) – les deux statues seront transportées plus tard à Rome.
Elle est également l’auteure de nombreuses épigrammes (cf. T. C), dont deux seulement sont conservées dans l’Anthologie Palatine (frr. 2-3). On a également d’elle 10 hexamètres d’un poème intitulé Mnémosyne (fr. 1). On a enfin 2 titres attestés, les Imprécations, dans lequel elle utilisait Hésiode et racontait comment Alcinoé avait été punie par Athéna, et un Hymne à Poséidon (cf. Test. A, fr. 4-5). Il semble qu’elle ait publié elle-même une édition de ses œuvres. Le style des deux épigrammes conservées (frr. 2-3) est très proche de celui d’Anyté, dont elle est la contemporaine. Selon Eustathe, elle serait aussi l’auteure d’un ouvrage Sur les dialectes.
Les Imprécations ont complètement disparu, mais on peut s’en faire une idée avec les Imprécations d’Euphorion de Chalcis, ou encore son poème Chiliades, qui semble ressortir au même genre ; ou avec l’Ibis de Callimaque, ainsi que dans les Dirae (in App. Verg.) de Valerius Caton. Lesky pense même qu’il s’agit d’un thème, ou d’un genre littéraire à la mode à l’époque. Parthenius résume (cf. T. 5) l’histoire d’Alcinoé d’après les Imprécations de Moirô.
L’orthographe fautive de la Souda pour le nom de la poétesse s’explique par la prononciation byzantine (iotacisme), ou par une confusion du copiste à partir du nom de la poétesse Myrô de Rhodes.
Kroh, s.v.Testimonia
A- Eust., Comm. ad Hom. Iliad., 1, 510, 3-4 = vol. II, p. 247 : Βοιωτία δὲ ἦν ἐκείνη [scil. Ἤριννα] τὸ ἔθνος. ὡς δὲ καὶ Θεανώ τις γυνὴ Λοκρὶς λυρικὴ ἦν, ἱστοροῦσιν οἱ παλαιοί. περιᾴδεται δὲ ὁμοίως καί τις Μοιρώ, ἡ καὶ εἰς Ποσειδῶνα γράψασα ὕμνον.
Mais cette femme-là (sc. Erinna) était Béotienne. Les Anciens rapportent que Théanô également, une femme de Locres, avait pratiqué la poésie lyrique. On chante aussi de la même façon de tous côtés les vers de Moirô, qui a écrit un hymne à Poséidon.
« beaucoup de lis blancs de Moirô ».
Malgré cette affirmation de Méléagre, on n’a conservé de Moirô que deux poèmes dans l’Anthologie.
E- Tatien, ad Graecos 33 = 52.
1a) Sud. s.v. Μυρώ, Βυζαντία, ποιήτρια ἐπῶν καὶ ἐλεγείων καὶ μελῶν, Ὁμήρου τοῦ τραγικοῦ >θυγάτηρ<, γυνὴ δὲ Ἀνδρομάχου τοῦ ἐπικληθέντος φιλολόγου.
Myrô de Byzance, poétesse, auteure de vers épiques, d’élégies et de vers lyriques, > mère< d’Homéros le tragique, femme d’Andromachos dit le philologue.
La mention de la « fille » semble une erreur, car la même Souda dit s.v. (T. 1b) qu’Homéros était le fils de Myrô et d’Andromachos (cf. T. 3 !).
1b) Sud. s.v. Ὅμηρος: Ἀνδρομάχου καὶ Μυροῦς Βυζαντίας, γραμματικὸς καὶ τραγῳδιῶν ποιητής· διὸ συνηριθμήθη τοῖς ἑπτά, οἳ τὰ δευτερεῖα τῶν τραγικῶν ἔχουσι καὶ ἐκλήθησαν τῆς Πλειάδος. ἤκμαζεν ὀλυμπιάδι ρκδʹ. ἔγραψε δὲ τραγῳδίας μεʹ.
Homéros : fils d’Andromachos et de Myrô de Byzance… qui eut son akmé dans la 124e Olympiade (i.e. 283-280).
1c) Sud. s.v. Σωσίθεος, Συρακούσιος ἢ Ἀθηναῖος, μᾶλλον δὲ Ἀλεξανδρεὺς τῆς Τρωϊκῆς Ἀλεξανδρείας· τῶν τῆς Πλειάδος εἷς, ἀνταγωνιστὴς Ὁμήρου τοῦ τραγικοῦ τοῦ υἱοῦ Μυροῦς τῆς Βυζαντίας· ἀκμάσας κατὰ τὴν ρξδʹ Ὀλυμπιάδα· γράψας δὲ καὶ ποιήματα καὶ καταλογάδην.
Sosithéos … rival d’Homéros le Tragique, le fils de Myrô de Byzance, qui eut son akmé dans la 174e Olympiade.
2a) Athen. XI p. 490, e (11, 80 Kaibel) :
πρώτη δὲ Μοιρὼ ἡ Βυζαντία καλῶς ἐδέξατο τὸν νοῦν τῶν Ὁμήρου ποιημάτων ἐν τῇ Μνημοσύνῃ ἐπιγραφομένῃ φάσκουσα τὴν ἀμβροσίαν τῷ Διὶ τὰς Πλειάδας κομίζειν.
Moirô de Byzance fut la première à bien comprendre le sens des poèmes d’Homère dans son œuvre intitulée Mnémosyne, quand elle dit que c’étaient les Pléiades qui versaient l’ambroisie à Zeus.
2b) Athen. XI, 490e-491b = 80 Kaibel, l. 31 :
ἀπτέρους γὰρ αὐτὰς εἴρηκε διὰ τὴν πρὸς τὰς ὄρνεις ὁμωνυμίαν. ἡ δὲ Μοιρὼ καὶ αὐτὴ τὸν τρόπον τοῦτόν φησι·
Ζεὺς δ' ἄρ' ἐνὶ Κρήτῃ τρέφετο μέγας, οὐδ' ἄρα τίς νιν
ἠείδει μακάρων· ὃ δ' ἀέξετο πᾶσι μέλεσσι.
Il (sc. Eschyle fr. 312 N.) a dit en effet qu’elles (sc. les Pléiades) sont sans ailes, pour éliminer l’ambiguïté avec les oiseaux. Moirô dit elle aussi de la même façon :
Zeus …
3) Anth. Graeca, 2, 1, line 407-411, de Christodorus
Ἵστατο
δ' ἄλλος Ὅμηρος, ὃν οὐ πρόμον
εὐεπιάων
θέσκελον
υἷα Μέλητος ἐυρρείοντος ὀίω,
ἀλλ'
ὃν Θρηικίῃσι παρ' ᾐόσι γείνατο μήτηρ
Μοιρὼ
κυδαλίμη Βυζαντιάς, ἣν ἔτι παιδνὴν
ἔτρεφον
εὐεπίης ἡρωίδος ἴδμονα Μοῦσαι·
Il
y a
eu
un autre Homère …
qu’engendra
sur les côtes orientales de la Thrace
l’illustre
Moirô de Byzance, qui fut dès l’enfance
instruite
par les Muses dans l’éloquence héroïque.
4a) Eust., Comm. ad Od., vol. 2, p. 11, 1
Μοιρὼ ἡ Βυζαντία λέγουσα τὴν ἀμβροσίαν τῷ Διῒ τὰς
πλειάδας κομίζειν γράφει, ὡς καὶ προδεδήλωται, Ζεὺς τρήρωσι πελειάσιν ὤπασε τιμὴν ταύτην.
Moirô de Byzance, en disant que ce sont les Pléiades qui versent l’ambroisie à Zeus, écrit, comme dit plus haut, Zeus avait accordé cet honneur aux craintives Pléiades
4b) Eust., Comm. ad Il., vol. 4, p. 908, 20 – 909,1 :
Ἡ δὲ Βυζαντία Μοιρώ, ποιήτρια δὲ καὶ αὕτη, γράφει κατὰ τὴν τοῦ Ἀθηναίου ἱστορίαν ἐν τῷ περὶ διαλέκτων περὶ αἰετοῦ, ὡς ἐτρέφετο μὲν Ζεὺς ἐνὶ Κρήτῃ, «νέκταρ δ' ἐκ πέτρης μέγας αἰετὸς αἰὲν ἀφύσσων γαμφηλῇς φορέεσκε Διῒ μητιόεντι. τό», ἤγουν διό, «καὶ νικήσας Κρόνον εὐρύοπα Ζεὺς ἀθάνατον ποίησε καὶ οὐρανῷ ἐγκατένασσεν», ἀστροθετηθέντα δηλαδή. «ὡς δ' αὔτως», φησί, «τρήρωσι πελειάσιν ὤπασε τιμήν, αἳ δή τοι θέρεος καὶ χείματος ἄγγελοί εἰσιν», ὃ δὴ καὶ Ἡσιόδῳ δοκεῖ. Ὅρα δὲ ἐν τῷ «ὡς δ' αὔτως πελειάσιν ὤπασε τιμήν», ὅτι Ὁμήρῳ συμφωνεῖν ἡ Μοιρὼ ἐθέλει. ὡς γὰρ κατ' αὐτὴν ὁ ἀετός, οὕτω καθ' Ὅμηρον αἱ πελειάδες ἀμβροσίαν φέρουσι τῷ Διΐ.
Moirô de Byzance, poétesse elle aussi, écrit selon ce que rapporte Athénée (cf. T. 2a+b), dans Propos sur l’aigle, que Zeus était élevé en Crète,
un
grand aigle puisant le nectar sans relâche
à un rocher
dans
son bec apportait la boisson à Zeus aux
sages pensers,
ou encore
Et
quand il eut vaincu Kronos, Zeus le tout voyant
le
rendit immortel et lui accorda une place au
firmament.
c'est-à-dire qu’il fut métamorphosé en constellation.
Aux
craintives Pléiades il accorda même
honneur, car ce sont
elles
qui annoncent la belle comme la mauvaise saison.
ce qui est aussi l’avis d’Hésiode. On voit donc dans « aux craintives Pléiades il accorda même honneur » que Moirô veut suivre Homère. Car comme chez elle l’aigle, chez Homère les Pléiades apportent l’ambroisie à Zeus.
Περὶ Ἀλκινόηϲ.
Ἱτορεῖ Μοιρὼ ἐν ταῖς Ἀραῖς.
Ἔχει δὲ λόγος καὶ Ἀλκινόην τὴν Πολύβου μὲν τοῦ Κορινθίου θυγατέρα, γυναῖκα δὲ Ἀμφιλόχου τοῦ Δρύαντος, κατὰ μῆνιν Ἀθηνᾶς ἐπιμανῆναι ξένῳ Σαμίῳ (Ξάνθος αὐτῷ ὄνομα). ἐπὶ μισθῷ γὰρ αὐτὴν ἀγαγομένην χερνῆτιν γυναῖκα Νικάνδρην [καὶ] ἐργασαμένην ἐνιαυτὸν ὕστερον ἐκ τῶν οἰκείων ἐλάσαι μὴ ἐντελῆ τὸν μισθὸν ἀποδοῦσαν· τὴν δὲ ἀράσασθαι πολλὰ Ἀθηνᾷ τίσασθαι αὐτὴν ἀντ' ἀδίκου στερήσεως. ὅθεν εἰς τοσοῦτον [τε] ἐλθεῖν, ὥστε ἀπολιπεῖν οἶκόν τε καὶ παῖδας ἤδη γεγονότας συνεκπλεῦσαί τε τῷ Ξάνθῳ. γενομένην δὲ κατὰ μέσον πόρον ἔννοιαν λαβεῖν τῶν εἰργασμένων καὶ αὐτίκα πολλά τε δάκρυα προΐεσθαι καὶ ἀνακαλεῖν ὁτὲ μὲν ἄνδρα κουρίδιον, ὁτὲ δὲ τοὺς παῖδας. τέλος δὲ πολλὰ τοῦ Ξάνθου παρηγοροῦντος καὶ φαμένου γυναῖκα ἕξειν μὴ πειθομένην ῥῖψαι ἑαυτὴν εἰς θάλασσαν.
Alkinoé
comme le raconte Moirô dans les Arai.
Alkinoé, la fille de Polybe de Corinthe, et femme d’Amphilochos fils de Dryas, à cause de la colère d’Athéna, fut frappé de folie <et devint amoureuse> d’un Samien (Xanthos était son nom). En effet, elle avait engagé une fileuse du nom de Nikandré contre salaire et alors que celle-ci avait travaillé une année, elle la renvoya sans lui donner l’entier de son salaire. Celle-ci lança des imprécations, appelant Athéna à la venger de cette perte injuste. Alcinoé en arriva à un tel degré de folie qu’elle abandonna son foyer et ses enfants pour voyager avec Xanthos. Au milieu de la traversée, elle prit conscience de ses actes et aussitôt fondit en larmes, appelant tantôt son mari tantôt ses enfants. A la fin, malgré les consolations de Xanthos qui lui promettait de l’épouser, elle refusa et se jeta dans la mer.
Μυρὼ δὲ Βυζαντία, ποιήσασα ἔπη καὶ ἐλεγεῖα, Ἑρμῇ βωμόν φησιν ἱδρύσασθαι πρῶτον Ἀμφίονα καὶ ἐπὶ τούτῳ λύραν παρ' αὐτοῦ λαβεῖν.
Myrô de Byzance, qui a composé des vers épiques et des élégies, dit que le premier autel à Hermès fut construit par Amphion, qui aurait pris la lyre d’Hermès qui se trouvait sur l’autel.
Fragmenta
MOERO Epic. (4-3 B.C. : Byzantia)
1) Fragmenta, ed. J.U. Powell, Collectanea Alexandrina. Oxford: Clarendon Press, 1925 (repr. 1970) : frr. 1-3 + tituli.
2) Epigrammata, AG 6.119, 189 (= frr. 2-3).
Fr. 1 : Mnémosyne (Ath. 11, 80)
Ζεὺς
δ' ἄρ' ἐνὶ Κρήτῃ τρέφετο μέγας,
οὐδ' ἄρα τίς νιν
ἠείδει
μακάρων· ὁ δ' ἀέξετο πᾶσι μέλεσσι.
Τὸν
μὲν ἄρα τρήρωνες ὑπὸ ζαθέῳ
τράφον ἄντρῳ
ἀμβροσίην
φορέουσαι ἀπ' Ὠκεανοῖο ῥοάων·
νέκταρ
δ' ἐκ πέτρης μέγας αἰετὸς αἰὲν
ἀφύσσων
γαμφηλῇς
φορέεσκε ποτὸν Διὶ μητιόεντι.
Τῷ καὶ
νικήσας πατέρα Κρόνον εὐρύοπα Ζεὺς
ἀθάνατον
ποίησε καὶ οὐρανῷ ἐγκατένασσεν.
Ὣς δ'
αὔτως τρήρωσι πελειάσιν ὤπασε τιμήν,
αἳ
δή τοι θέρεος καὶ χείματος ἄγγελοί
εἰσιν.
Or
le
grand Zeus était élevé en Crète, mais chez les
Bienheureux
personne
ne le savait ; et ses membres grandissaient harmonieux.
De
craintives colombes le nourrissaient dans l’antre divin
d’ambroisie
qu’elles lui rapportaient des flots océaniens ;
un grand
aigle puisant le nectar sans relâche à un rocher
dans son
bec apportait la boisson à Zeus aux sages pensers.
Et quand
il eut vaincu Kronos son père, Zeus le tout voyant
le rendit
immortel et lui accorda une place au firmament.
Aux
craintives Pléiades il accorda même honneur, car ce sont
elles qui
annoncent la belle comme la mauvaise saison.
Fr. 2-3 Ἐλεγεῖα
Κεῖσαι δὴ χρυσέας ὑπὸ παστάδι τᾷδ' Ἀφροδίτας
βότρυ, Διωνύσου πληθόμενος σταγόνι·
οὐδ' ἔτι τοι μάτηρ ἐρατὸν περὶ κλῆμα βαλοῦσα
φύσει ὑπὲρ κρατὸς νεκτάρεον πέταλον.
Te voici suspendue sous le portique doré du temple d’Aphrodite,
grappe, toute remplie de la liqueur de Dionysos ;
la vigne, ta mère, ne t’enveloppera plus de ses gracieux rameaux
et ne déploiera plus sur ta tête son feuillage nectaréen.
(trad. CUF)
Νύμφαι Ἀνιγριάδες, ποταμοῦ κόραι, αἳ τάδε βένθη
ἀμβρόσιαι ῥοδέοις στείβετε ποσσὶν ἀεί,
χαίρετε, καὶ σῴζοιτε Κλεώνυμον, ὃς τάδε καλὰ
εἵσαθ' ὑπαὶ πιτύων ὔμμι, θεαί, ξόανα.
Nymphes forestières, filles de la rivière, divinités qui foulez
ces bois de vos pieds de rose, sans repos,
salut ; protégez Cléonymos qui vous a consacré
à l’ombre de ces pins, déesses, ces belles statues.
(trad. CUF)
Fr. 4 [titulus] Ἀραί
Fr. 5 [titulus] Ὕμνος εἰς Ποσειδῶνα
Fr. 6
Poétesse iambique du 3e s. av. J.C., voire de la fin du 4e s., originaire d’Athènes, mère de la poétesse Hédylé, mentionnée par Athénée.
Smith, s.v.Testimonia
1) Ath., Deipn. 7, 297 b = 7, 48, l. 40 Kaibel :
Ἡδύλος δ' ὁ Σάμιος ἢ Ἀθηναῖος Μελικέρτου φησὶν ἐρασθέντα τὸν Γλαῦκον ἑαυτὸν ῥῖψαι εἰς τὴν θάλατταν. Ἡδύλη δ' ἡ τοῦ ποιητοῦ τούτου μήτηρ, Μοσχίνης δὲ θυγάτηρ τῆς Ἀττικῆς ἰάμβων ποιητρίας, ...
Fragmentum
nullum
Poétessse lyrique, auteure de chansons pour la lyre.
Peut-être la même que Corinne ou que Corinne la Jeune (Smith), malgré un ethnique différent. À moins qu’il y ait confusion sur le surnom de Corinne et de Corinne la Jeune avec Corinna de Thespies.
Ne pas confondre avec Myia, la fille de Pythagore et de Théanô.
Smith, s.vv. Corinna, Myia.
Testimonia
Sud., s.v. Μυῖα, Θεσπιακή, λυρική. μέλη πρὸς λύραν ἁρμόζοντα.
Poétesse lyrique, auteure d’Hymnes à Apollon et à Artémis (cf. Télésilla).
Lucien mentionne une poétesse de ce nom, célèbre dans les temps anciens pour sa beauté et sa sagesse, mais sans préciser son origine. Clément d’Alexandrie la mentionne aussi dans un passage dédié à la vertu des femmes.
Ne pas confondre avec Myia, la fille de Pythagore et de Théanô.
Smith, s.v.Testimonia
v. D) Clem. Alex. Strom. 4, 19, 122, 4.
1) Sud., s.v. Μυῖα, Σπαρτιάτις, ποιήτρια. ὕμνους εἰς Ἀπόλλωνα καὶ Ἄρτεμιν.
2) Luc., Muscae Encomium 11 : Ἐγένετο κατὰ τοὺς παλαιοὺς καὶ γυνή τις ὁμώνυμος αὐτῇ, ποιήτρια, πάνυ καλὴ καὶ σοφή.
3) Ioann. Alex., περὶ Αἰολίδος 22 :
Poétesse lyrique, que certains identifient à Mélinô, ayant utilisé le dialecte éolien.
Il s’agit peut-être d’une confusion avec Μίννα, leçon fautive de certains manuscrits pour Μυῖα. Mais aucune des trois poétesses connues sous le surnom de Μυῖα n’a écrit en éolien, ni n’était de Lesbos.
Edmonds, loc.cit. n. 1, envisage aussi de l'identifier avec Érinna.
Plant.
Éditions
E., Lyra Graeca, III, p. 418.
Testimonia
1) Ioann. Alex. gramm. (Philoponos), περὶ Αἰολίδος 1, 22 :
κέχρηνται δὲ αὐτῇ Σαπφώ, Ἀλκαῖος, Μύννα, καὶ
ἄλλοι.
(le dialecte éolien) est utilisé par Sapphô, Alcée, Mynna, et
d'autres.
Femme de lettres mentionnée par la Souda pour s’être adonnée à la philosophie et à la littérature. Elle aurait écrit des Fables et une œuvre intitulée Traits d’esprit des reines.
Smith, s.v.Testimonia
1) Sud., s.v. Μυρώ, Ῥοδία, φιλόσοφος. χρείας γυναικῶν βασιλίδων καὶ μύθους.
Fragmenta
Fr. 1 [titulus]
Χρείαι γυναικῶν βασιλίδων.
Myrtis (Μύρτις, Μυρτίς) d’Anthédon (sur la côte nord de la Béotie)
Poétesse lyrique qui fait partie du canon des neuf Muses lyriques (T.1), dont on n’a malheureusement rien conservé, bien que plusieurs témoignages vantent son harmonie et sa douceur de miel. On rapporte à son propos qu’elle enseigna la poésie à Pindare (Τ.4) et à Corinne de Thèbes (T.3) et qu’elle concourut avec lui pour savoir qui était le meilleur, mais elle fut vaincue. Un fragment de Corinne mentionne cette anecdote (T.2), dans lequel Corinne blâme Myrtis pour s’être mesurée à Pindare en tant que simple femme. Elle est surtout connue par des pièces personnelles, Plutarque la qualifie de ποιήτρια μελῶν, c'est-à-dire auteure de chansons ; mais l’anecdote avec Pindare prouve qu’elle pratiquait aussi la lyrique chorale. Elle avait écrit en tout cas un poème (résumé chez Plutarque, v. T. 5) en l’honneur d’un héros local béotien, Eunostos, qui avait été tué par les frères d’une jeune fille dont il avait repoussé les avances. On éleva des statues en son honneur dans plusieurs Cités de la Grèce (cf. T. E). Son sanctuaire à Tanagra était interdit aux femmes. De par ses relations avec Pindare et Corinne, on peut la situer au 6e-5e s.
Selon une fausse tradition manuscrite, son nom est parfois orthographié Myrtô.
Smith, s.v.http://www.mythorama.com/caches_txt_fr/1500_1599/1501/1501.html>
Éditions
E., Lyra Graeca III, pp. 2-5.Testimonia
E- Tatien, ad Graecos 33 P. = 52 W.
1) Anth. Pal., 9, 26 : γλυκυαχέα Μύρτιν « Myrtis à la douceur de miel »
2) Corinne, fr. 11a (PLG p. 815) = 21 = 15
μέμφομη
δὲ κὴ λιγουρὰν
Μουρτίδ'
ἱώνγ' ὅτι βανὰ φοῦ-
σ' ἔβα
Πινδάροι πὸτ ἔριν.
« Je
blâme l’harmonieuse
Myrtis
d’avoir osé, simple femme,
entrer en
lutte avec Pindare »
3) Sud., s.v. Κορίννα, … μαθήτρια Μύρτιδος·
4) Sud., s.v. Πίνδαρος, ... μαθητὴς δὲ Μυρτίδος γυναικός.
‘Τίς Εὔνοστος ἥρως ἐν Τανάγρᾳ καὶ διὰ τίνα αἰτίαν τὸ ἄλσος αὐτοῦ γυναιξὶν ἀνέμβατόν ἐστιν;’ Ἐλιέως τοῦ Κηφισοῦ καὶ Σκιάδος Εὔνοστος ἦν υἱός, ᾧ φασιν ὑπὸ νύμφης Εὐνόστας ἐκτραφέντι τοῦτο γενέσθαι τοὔνομα. καλὸς δ' ὢν καὶ δίκαιος οὐχ ἧττον ἦν σώφρων καὶ αὐστηρός· ἐρασθῆναι δ' αὐτοῦ λέγουσιν Ὄχναν, μίαν τῶν Κολωνοῦ θυγατέρων, ἀνεψιὰν οὖσαν. ἐπεὶ δὲ πειρῶσαν ὁ Εὔνοστος ἀπετρέψατο καὶ λοιδορήσας ἀπῆλθεν εἰς τοὺς ἀδελφοὺς κατηγορήσων, ἔφθασεν ἡ παρθένος τοῦτο πράξασα κατ' ἐκείνου καὶ παρώξυνε τοὺς ἀδελφοὺς Ἔχεμον καὶ Λέοντα καὶ Βουκόλον ἀποκτεῖναι τὸν Εὔνοστον, ὡς πρὸς βίαν αὐτῇ συγγεγενημένον. ἐκεῖνοι μὲν οὖν ἐνεδρεύσαντες ἀπέκτειναν τὸν νεανίσκον. ὁ δ' Ἐλιεὺς ἐκείνους ἔδησεν· ἡ δ' Ὄχνη μεταμελομένη καὶ γέμουσα ταραχῆς, ἅμα μὲν αὑτὴν ἀπαλλάξαι θέλουσα τῆς διὰ τὸν ἔρωτα λύπης, ἅμα δ' οἰκτείρουσα τοὺς ἀδελφοὺς ἐξήγγειλε πρὸς τὸν Ἐλιέα πᾶσαν τὴν ἀλήθειαν, ἐκεῖνος δὲ Κολωνῷ. Κολωνοῦ δὲ δικάσαντος οἱ μὲν ἀδελφοὶ τῆς Ὄχνης ἔφυγον, αὐτὴ δὲ κατεκρήμνισεν ἑαυτήν, ὡς Μυρτὶς ἡ Ἀνθηδονία ποιήτρια μελῶν ἱστόρηκε.
Qui est ce héros Eunostos à Tanagra et pour quelle raison son bois sacré est-il interdit aux femmes ? Eunostos était le fils de Élieus fils de Képhisos et de Skias ; on dit qu’il fut élevé par la nymphe Eunosta, d’où son nom. Il n’était pas moins beau et juste que sage et austère. On raconte qu’Ochné, une des filles de Kolonos, sa cousine, tomba amoureuse de lui. Une fois qu’elle cherchait à le séduire, Eunostos la repoussa et la blâma durement avant de s’en aller pour aller la dénoncer à ses frères ; mais la jeune fille le devança et fit la même chose contre lui ; elle finit par pousser ses frères Échémon, Léon et Boukolos à tuer Eunostos sous prétexte qu’il lui avait fait violence. Ceux-ci tendirent une embuscade au jeune homme et le tuèrent. Élieus les emprisonna et Ochné, remplie de remords et de trouble, voulant en même temps se libérer du chagrin que lui causait Éros, et pleine de compassion pour ses frères, alla trouver Élieus pour lui révéler toute la vérité, et celui-ci alla le redire à Kolonos. Après le jugement de Kolonos, les frères d’Ochné partirent en exil, et celle-ci se jeta dans un précipice, comme Myrtis d’Anthédon, la poétesse lyrique, l’a raconté.
Nikô est citée par Athénée en même temps que Philaenis, à propos des dialogues osés de Socrate avec la courtisane Théodotè. On peut supposer qu’il s’agissait d’une poétesse auteure d’ouvrages érotiques voire pornographiques, peut-être une courtisane selon Eustathe (T. 2). D’après le témoignage d’Athénée (T. 3), on peut sans doute la placer vers le milieu du 5e s., ou peu avant.
Son nom est très souvent invoqué dans l’Anthologie, notamment au livre 5, des épigrammes amoureuses.
Martino.
Wolf, Mulierum, index.
Testimonia
1) Athen. 5, 220 = 63 Kaibel :
… Σωκράτης ὁ μετὰ τῶν Ἀσπασίας αὐλητρίδων ἐπὶ τῶν ἐργαστηρίων συνδιατρίβων καὶ Πίστωνι τῷ θωρακοποιῷ διαλεγόμενος καὶ Θεοδότην διδάσκων τὴν ἑταίραν ὡς δεῖ τοὺς ἐραστὰς παλεύειν, ὡς Ξενοφῶν παρίστησιν ἐν δευτέρῳ Ἀπομνημονευμάτων. τοιαῦτα γὰρ ποιεῖ αὐτὸν παραγγέλματα τῇ Θεοδότῃ λέγοντα, ἃ οὔτε Νικὼ ἡ Σαμία ἢ Καλλιστράτη ἡ Λεσβία ἢ Φιλαινὶς ἡ Λευκαδία, , ἀλλ' οὐδὲ ὁ Ἀθηναῖος Πυθόνικος συνεωράκασι πόθων θέλγητρα.
Socrate qui passait son temps avec les joueuses de flûtes d’Aspasie dans les échoppes, discutait avec Piston le fabricant de cuirasses et enseignait à la courtisane Théodotè qu’il faut lutter avec les amants, comme nous le dépeint Xénophon dans le livre II des Mémorables (III 10, 9- 11, 16). Il le représente en effet disant à Théodotè des recommandations qui ni Nikô de Samos, ni Callistratè de Lesbos ni Philaenis de Leucade, ni même Pythonicos d’Athènes n’ont présentées pour soulager le désir.
2) Eust., Comm. ad Hom. Od. vol. 2, 142, 30 :
ἑταίρα, φασὶν, ἐπιφανὴς Νικὼ ἐπεκαλεῖτο αἲξ, διότι τὸν μέγαν ἐραστήν ποτε κατέφαγε Θαλλὸν τὸν κάπηλον. ἐκείνης δὲ καὶ λόγος ἀστεῖος φέρεται οὗτος. Πύθωνός τινος αὐτὴν μὲν ἀπολιπόντος, ἑτέραν δὲ παχεῖαν ἀναλαβόντος, εἶτα μεταπεμπομένου αὐτὴν, ἔφη, ὡς ὁ Πύθων, ἐπεὶ ἤδη τῶν ὑῶν ἐγένετο διάμεστος, ἐπὶ τὴν αἶγ' οἷος ἐστὶν ἀνακάμπτειν πάλιν.
On dit que la célèbre courtisane Nikô avait été surnommée « la chèvre » parce qu’elle avait un jour avalé son grand amant Thallos (thallos = « jeune branche ») le cabaretier. On dit aussi que ce jeu de mot est d’elle.
ὁ τοῦ Σοφοκλέους Δημοφῶν ἐρώμενος τὴν Αἶγα Νικὼ πρεσβυτέραν οὖσαν ποτὲ νέος ὢν ἔτ' αὐτὸς εἶχεν. ἐπεκαλεῖτο δ' Αἴξ, ὅτι τὸν μέγαν κατέφαγ' ἐραστήν ποτε Θαλλόν·
Démophon, le fils de Sophocle, devint fou d’amour de Nikô la Chèvre, qui était déjà assez avancée en âge alors que lui était encore jeune. Elle avait été surnommée la Chèvre parce qu’elle avait un jour englouti son grand amant Thallos.
Νικὼ δὲ ἡ Αἲξ ἐπικαλουμένη, φησὶν ὁ Λυγκεύς, παρασίτου τινὸς ἀπαντήσαντος λεπτοῦ ἐξ ἀρρωστίας, ‘ὡς ἰσχνός’ ἔφη. ‘τί γὰρ οἴει με ἐν τρισὶν ἡμέραις καταβεβρωκέναι;’ ‘ἤτοι τὴν λήκυθον, ἔφη, ἢ τὰ ὑποδήματα.’
Nikô, surnommée la Chèvre, selon Lyncée, rencontra un jour un parasite maigre comme un fil à cause d’une maladie. (Elle lui demanda comment il allait, et) celui-ci répondit : « Comme une morue sèche ; que crois-tu que j’ai mangé ces trois derniers jours ? » Elle lui répondit : « soit la fiole, soit les souliers. »
5) Asclépiade in Anth. Gr. 5, 150 :
Ὡμολόγησ' ἥξειν εἰς νύκτα μοι ἡ 'πιβόητος
Νικὼ καὶ σεμνὴν ὤμοσε Θεσμοφόρον·
κοὐχ ἥκει· φυλακὴ δὲ παροίχεται. ἆρ' ἐπιορκεῖν
ἤθελε; τὸν λύχνον, παῖδες, ἀποσβέσατε.
Elle avait consenti à venir cette nuit chez moi la fameuse
Nikô et elle avait juré par la vénérable Thesmophore ;
mais elle n’est pas venue ; une veille est passée. Voulait-elle
se parjurer ? Esclaves, éteignez la lampe.
6) Asclépiade in Anth. Gr. 5, 164 :
Νύξ, σὲ γάρ, οὐκ ἄλλην μαρτύρομαι, οἷά μ' ὑβρίζει
Πυθιὰς ἡ Νικοῦς, οὖσα φιλεξαπάτης.
κληθείς, οὐκ ἄκλητος, ἐλήλυθα· ταὐτὰ παθοῦσα
σοὶ μέμψαιτ' ἐπ' ἐμοὶ στᾶσα παρὰ προθύροις.
O nuit, car je ne veux d’autre témoin que toi, avec quelle insolence
me traite Pythias, la fille de Nikô, une créature qui se plaît à tromper !
C’est invité par elle, bien invité, que je suis venu. Victime du même affront,
puisse-t-elle t’adresser un jour ses plaintes, plantée devant mon vestibule !
(trad. CUF)
Ἴυγξ ἡ Νικοῦς, ἡ καὶ διαπόντιον ἕλκειν
ἄνδρα καὶ ἐκ θαλάμων παῖδας ἐπισταμένη,
χρυσῷ ποικιλθεῖσα, διαυγέος ἐξ ἀμεθύστου
γλυπτή, σοὶ κεῖται, Κύπρι, φίλον κτέανον,
πορφυρέης ἀμνοῦ μαλακῇ τριχὶ μέσσα δεθεῖσα,
τῆς Λαρισσαίης ξείνια φαρμακίδος.
Cette iynx, celle de Nikô, qui sait attirer un homme à travers les flots
et les enfants hors de leurs chambres,
tout incrustée d’or et taillée dans une améthyste transparente,
t’est consacrée, Cypris ; offrande précieuse,
que lie par son milieu une souple laine d’agnelle teinte de pourpre,
cadeau de la magicienne de Larissa.
(trad. CUF)
8) Posidippe ou Asclépiade in Anth. Gr. 5, 209 :
Σήν, Παφίη Κυθέρεια, παρ' ἠιόν' εἶδε Κλέανδρος
Νικοῦν ἐν χαροποῖς κύμασι νηχομένην·
καιόμενος δ' ὑπ' Ἔρωτος ἐνὶ φρεσὶν ἄνθρακας ὡνὴρ
ξηροὺς ἐκ νοτερῆς παιδὸς ἐπεσπάσατο.
χὠ μὲν ἐναυάγει γαίης ἔπι, τὴν δὲ θαλάσσης
ψαύουσαν πρηεῖς εἴχοσαν αἰγιαλοί.
νῦν δ' ἴσος ἀμφοτέροις φιλίης πόθος· οὐκ ἀτελεῖς γὰρ
εὐχαὶ τὰς κείνης εὔξατ' ἐπ' ἠιόνος.
Cythérée, déesse de Paphos, le long de ton rivage
Cléandros a vu Nikô nager sur les flots azurés
et, dans le cœur du jeune homme enflammé par Erôs,
des charbons ardents ont jailli de l’enfant ruisselante.
Tandis qu’à terre sombrait l’un, l’autre, affrontant
les eaux, était reçue par les bords hospitaliers.
Maintenant le même désir d’amour les tient tous deux, car ils sont exaucés,
les vœux qu’il a formulés sur ce rivage.
(trad. CUF)
9) Méléagre in Anth. Pal. 7, 187 :
Ἡ γρῆυς Νικὼ Μελίτης τάφον ἐστεφάνωσε
παρθενικῆς. Ἀίδη, τοῦθ' ὁσίως κέκρικας;
La vieille Nikô a couronné la tombe de Mélitè,
la jeune vierge. Cela est-il juste, Hadès ?
10) Philippe de Salonique in Anth. Pal. 9, 89 :
Λιμὸν ὀιζυρὴν ἀπαμυνομένη πολύγηρως
Νικὼ σὺν κούραις ἠκρολόγει στάχυας·
ὤλετο δ' ἐκ θάλπους· τῇ δ' ἐκ καλάμης συνέριθοι
νῆσαν πυρκαϊὴν ἄξυλον ἐκ σταχύων.
μὴ νεμέσα, Δήμητερ, ἀπὸ χθονὸς εἰ βροτὸν οὖσαν
κοῦραι τοῖς γαίης σπέρμασιν ἠμφίεσαν.
Désireuse d’échapper aux cruautés de la faim, Nikô
très vieille glanait des épis avec ses filles.
La chaleur la tua, et, parmi les chaumes, ses compagnes
de labeur amoncelèrent pour elle un bûcher sans bois, avec des épis.
Ne sois point jalouse, Dêmêter, si, fille de la glèbe,
ses enfants l’ont enveloppée des fruits de la terre.
(trad. CUF)
11) Léonidas in Anth. Pal. 6, 289 :
Αὐτονόμα, Μελίτεια, Βοΐσκιον, αἱ Φιλολᾴδεω
καὶ Νικοῦς Κρῆσσαι τρεῖς, ξένε, θυγατέρες,
ἁ μὲν τὸν μιτόεργον ἀειδίνητον ἄτρακτον,
ἁ δὲ τὸν ὀρφνίταν εἰροκόμον τάλαρον,
ἁ δ' ἅμα τὰν πέπλων εὐάτριον ἐργάτιν, ἱστῶν
κερκίδα, τὰν λεχέων Πανελόπας φύλακα,
δῶρον Ἀθαναίᾳ Πανίτιδι τῷδ' ἐνὶ ναῷ
θῆκαν, Ἀθαναίας παυσάμεναι καμάτων.
Ce sont les Crétoises Autonoma, Méliteia et Boïskon, toutes trois
filles de Philolaïdas et de Nikô, qui ont fait, étranger, ces offrandes :
la première a donné le fuseau qui, pour fabriquer le fil, tournait sans relâche ;
la seconde, sa corbeille à laine, compagne de ses nuits ;
la troisième, sa navette, habile compagne de labeur des longs métiers,
qui fut la gardienne du lit de Pénélope.
Tels sont les présents qu’elles ont consacrés dans ce temple
à Athéna Pênitis, en renonçant aux travaux d’Athéna.
(trad. CUF modifiée)
12) Sud., s.v. Ἴϋγξ: τὸ ἐφέλκον τὴν διάνοιαν εἰς ἐπιθυμίαν καὶ ἔρωτα.
ἐν Ἐπιγράμμασι·
ἴϋγξ, ἡ Νικοῦς, ἡ καὶ διαπόντιον < ἕλκειν>
ἄνδρα καὶ ἐκ θαλάμων παῖδας ἐπισταμένη.
Iynx : ce qui attire la raison vers le désir et l’amour.
Dans les Épigrammes :
Cette iynx, celle de Nikô, qui sait à travers les flots <attirer>
un homme et les enfants hors de leurs chambres.
Fragmenta
Fr. 1
ἤτοι τὴν λήκυθον ἢ τὰ ὑποδήματα.
soit la fiole, soit les souliers.
Nicostraté (Νικοστράτη) ou Carmenta
Prophétesse, femme d’Evandre, qui rendait des oracles en hexamètres.
Smith,
s.v. Camenae.
Wolf, Mulierum,
index.
Testimonia
1) Plut., Aetia Romana et Graeca 278a :
τὴν δὲ Καρμένταν οἱ μὲν Εὐάνδρου μητέρα λέγουσιν οὖσαν ἐλθεῖν εἰς Ἰταλίαν ὀνομαζομένην Θέμιν, ὡς δ' ἔνιοι, Νικοστράτην· ἐμμέτρους δὲ χρησμοὺς ᾄδουσαν ὑπὸ τῶν Λατίνων Καρμένταν ὀνομάζεσθαι· τὰ γὰρ ἔπη ‘κάρμινα’ καλοῦσιν.
Certains racontent que Carmenta, la mère d’Evandros, était venue en Italie sous le nom de Thémis, selon d’autres, c’est Nikostraté qui aurait chanté des oracles en vers qui aurait été surnommée Carmenta par les Romains, car les Romains appellent carmina les vers épiques.
2) Plut., Romulus 21, 3 (=33 Steph.) :
οἱ δὲ τὴν [τοῦ] Εὐάνδρου τοῦ Ἀρκάδος γυναῖκα, μαντικήν τινα καὶ φοιβαστικὴν ἐμμέτρων χρησμῶν γενομένην, Καρμένταν ἐπονομασθῆναι (τὰ γὰρ ἔπη κάρμενα καλοῦσι)· Νικοστράτη δ' ἦν ὄνομα κύριον αὐτῇ.
Les autres disent que c’est la femme d’Evandros l’Arcadien, une prophétesse inspirée par Phoibos, qui rendait des oracles en vers, qui fut surnommée Carmenta (car les vers épiques sont nommées carmina [sc. en latin]), mais son vrai nom était Nikostraté.
Nossis (Νοσσίς) de Locres Épizéphyriennes
Poétesse grecque dont la date peut être située, sur la base des renseignements internes des frr. 3 et 8, vers 310-290 av. J.C. et qui se situe dans la lignée de Sappho (d’où son qualificatif de Lesbia au fr. 11) ; elle présida sans doute le culte d’Aphrodite, auquel ses poèmes en dialecte dorien étaient dédiés (cf. fr. 11). Ses œuvres, des épigrammes, sont conservées dans l’Anthologie palatine. Mais elle semble avoir écrit aussi des chansons. Elle avait sans doute fait elle-même un recueil de ses œuvres.
Elle fut considérée comme une des 9 Muses de la lyrique féminine (T. B et C). Mais curieusement les lexicographes n’en font aucune mention. Elle aurait cependant eu sa statue, exécutée par Aristodote (T. E).
Elle est dite μελοποιός au fr. 8, et elle se compare elle-même à Sappho (fr. 1), dans son épitaphe autobiographique, qui est comme une sphragis. Le fr. 2 est aussi une sphragis ; on pourrait y reconnaître une allusion à Erinna.
Mais sa poésie est plus froide et moins brillante, malgré certaines beautés. On y trouve cependant certains accents personnels (Lesky parle de journal). On apprend ainsi que sa mère s’appelait Théophilis, sa grand-mère Kléocha, et qu’elle avait une fille du nom de Mélinna. Son épigramme amoureuse (fr. 2) est pleine de spontanéité et d’ingénuité. Par ses thèmes, Nossis se rattache à l’école péloponnésienne. Sa langue est simple et sa versification souple.
Kroh, s.v.Sur les récupérations possibles de Nossis, voir ici.
Testimonia
Νοσσίδα θηλύγλωσσον « Nossis aux accents féminins ».
σὺν δ' ἀναμὶξ πλέξας μυρόπνουν εὐάνθεμον ἶριν
Νοσσίδος, ἧς δέλτοις κηρὸν ἔτηξεν Ἔρως·
« et pêle-mêle il y a entrelacé le bel iris embaumé de Nossis,
dont les tablettes de cire furent amollies par Éros. »
E- Tatien, ad Graecos 33 = 52.
[Numérotation personnelle, à défaut d’une autre]
Fr. 1 : Épitaphe autographe de Nossis (Anthologia Graeca 7, 718)
Ὦ ξεῖν', εἰ τύ γε πλεῖς ποτὶ καλλίχορον Μιτυλάναν
τᾶν Σαπφοῦς χαρίτων ἄνθος ἐναυσόμενος,
εἰπεῖν, ὡς Μούσαισι φίλαν τήνᾳ τε Λοκρὶς γᾶ
τίκτε μ' ἴσαν χὤς μοι τοὔνομα Νοσσίς, ἴθι.
Si
tu
vas, étranger, vers Lesbos où l’on danse,
Pour y
cueillir les fleurs de la belle Sapphô,
Dis que
Locres a vu le jour de ma naissance,
Et qu’aux
Muses mon cœur fut cher. Va donc, et pense
Que
Nossis est le nom inscrit sur mon tombeau.
(trad. R. Brasillach)
Fr. 2 : L’amour (Anthologia Graeca 5, 170)
Ἅδιον οὐδὲν ἔρωτος· ἃ δ' ὄλβια, δεύτερα πάντα
ἐστίν· ἀπὸ στόματος δ' ἔπτυσα καὶ τὸ μέλι.
τοῦτο λέγει Νοσσίς· τίνα δ' ἁ Κύπρις οὐκ ἐφίλησεν,
οὐκ οἶδεν τήνα γ', ἄνθεα ποῖα ῥόδα.
L’amour
est chose la plus douce,
L’amour
passe tous les bonheurs,
Le miel
est moins doux dans ma bouche.
Ainsi dit
Nossis en son cœur.
Ah !
qui n’a pas, ô toi beauté,
Connu le
goût de tes baisers,
Ignore le
prix de tes fleurs.
(trad. R. Brasillach)
Fr. 3 (Anthologia Graeca 6, 132)
Ἔντεα Βρέττιοι ἄνδρες ἀπ' αἰνομόρων βάλον ὤμων
θεινόμενοι Λοκρῶν χερσὶν ὕπ' ὠκυμάχων,
ὧν ἀρετὰν ὑμνεῦντα θεῶν ὑπ' ἀνάκτορα κεῖνται,
οὐδὲ ποθεῦντι κακῶν πάχεας, οὓς ἔλιπον.
Les Bruttiens ont jeté leurs armes de leurs misérables épaules,
sous les coups des agiles guerriers Locriens.
Elles célèbrent leur vaillance, déposées dans les sanctuaires des dieux,
sans regretter les bras des lâches qu’elles ont quittés.
(trad. CUF)
Il s’agit d’un des nombreux épisodes de la lutte des colonies de Grande Grèce contre les indigènes Bruttiens et Lucaniens, particulièrement vives à la fin du 4e s. Les Bruttiens s’étaient emparés de Crotone, qui fut reprise en 301 par Agathocle.
Fr. 4 Prière (Anthologia Graeca 6, 265)
Ἥρα τιμήεσσα, Λακίνιον ἃ τὸ θυῶδες
πολλάκις οὐρανόθεν νεισομένα καθορῇς,
δέξαι βύσσινον εἷμα, τό τοι μετὰ παιδὸς ἀγαυὰ
Νοσσίδος ὕφανεν Θευφιλὶς ἁ Κλεόχας.
Héra, vénérable déesse, qui viens si souvent jeter du haut du ciel
un regard sur ton temple parfumé de Likinion,
daigne agréer ce vêtement de lin, qu’avec sa fille Nossis
a tissé pour toi la noble Théophilis, fille de Kléocha.
(trad. CUF)
Le Likinion est un promontoire du Bruttium où se trouvait le temple d’Héra Likinia. Cette généalogie purement féminine tranche avec les habitudes grecques ; selon Timée, cité par Polybe (12, 5, 4 sq.), c’était l’usage à Locres.
Fr. 5 Offrande (Anthologia Graeca 6, 275)
Χαίροισάν τοι ἔοικε κομᾶν ἄπο τὰν Ἀφροδίταν
ἄνθεμα κεκρύφαλον τόνδε λαβεῖν Σαμύθας·
δαιδάλεός τε γάρ ἐστι καὶ ἁδύ τι νέκταρος ὄσδει
τοῦ, τῷ καὶ τήνα καλὸν Ἄδωνα χρίει.
C’est avec joie, je pense, qu’Aphrodite a reçu cette résille
que Samytha a retirée de sa chevelure pour la lui consacrer ;
car c’est un très bel ouvrage et elle exhale une douce odeur
de nectar, comme celle dont la déesse parfume le bel Adonis.
(trad. CUF)
Fr. 6 À sa fille (Anthologia Graeca 6, 353) [4]
Αὐτομέλιννα τέτυκται· ἴδ', ὡς ἀγανὸν τὸ πρόσωπον
ἁμὲ ποτοπτάζειν μειλιχίως δοκέει·
ὡς ἐτύμως θυγάτηρ τᾷ ματέρι πάντα ποτῴκει.
ἦ καλόν, ὅκκα πέλῃ τέκνα γονεῦσιν ἴσα.
C’est Mélinna en personne : voyez comme son aimable visage
semble vous regarder tendrement
et comme tous les traits de la fille rappellent ceux de sa mère.
C’est une bien belle chose que de voir les enfants égaler leurs parents.
(trad. CUF)
Fr. 7 Portrait d’une défunte (Anthologia Graeca 6, 354)
Γνωτὰ καὶ τηνῶθε Σαβαιθίδος εἴδεται ἔμμεν
ἅδ' εἰκὼν μορφᾷ καὶ μεγαλοφροσύνᾳ.
θάεο· τὰν πινυτὰν τό τε μείλιχον αὐτόθι τήνας
ἔλπομ' ὁρῆν· χαίροις πολλά, μάκαιρα γύναι.
On reconnaît, même de là où vous êtes, Sabaithis
en voyant son image, à sa beauté et à la noblesse de ses traits.
Regardez : c’est sa sagesse, c’est aussi sa douceur
que je m’attends à revoir. Salut à toi, salut, femme bienheureuse.
(trad. CUF)
Fr. 8 Épitaphe (Anthologia Graeca 7, 414)
ΝΟΣΣΙΔΟΣ ΤΗΣ ΜΕΛΟΠΟΙΟΥ
Καὶ καπυρὸν γελάσας παραμείβεο καὶ φίλον εἰπὼν
ῥῆμ' ἐπ' ἐμοί. Ῥίνθων εἴμ' ὁ Συρακόσιος,
Μουσάων ὀλίγη τις ἀηδονίς· ἀλλὰ φλυάκων
ἐκ τραγικῶν ἴδιον κισσὸν ἐδρεψάμεθα.
Un rire qui fuse au passage, et dis que moi une parole
amie. Je suis Rhintôn de Syracuse,
un petit rossignol des Muses ; aux parodies
tragiques nous avons cueilli notre lierre.
(trad. CUF)
Fr. 9 Portrait (Anthologia Graeca 9, 604)
Θαυμαρέτας μορφὰν ὁ πίναξ ἔχει· εὖ γε τὸ γαῦρον
τεῦξε τό θ' ὡραῖον τᾶς ἀγανοβλεφάρου.
σαίνοι κέν σ' ἐσιδοῖσα καὶ οἰκοφύλαξ σκυλάκαινα
δέσποιναν μελάθρων οἰομένα ποθορῆν.
C’est de Thaumaréta que ce tableau montre les traits ; comme il représente bien
sa beauté rayonnante, sa grâce, la douceur de son regard !
En t’apercevant, même la petite chienne qui garde la maison
remuerait la queue, car elle croirait voir la maîtresse du logis.
(trad. CUF)
Fr. 10 Portrait de Callô (Anthologia Graeca 9, 605)
Τὸν πίνακα ξανθᾶς Καλλὼ δόμον εἰς Ἀφροδίτας
εἰκόνα γραψαμένα πάντ' ἀνέθηκεν ἴσαν.
ὡς ἀγανῶς ἕστακεν· ἴδ', ἁ χάρις ἁλίκον ἀνθεῖ.
χαιρέτω· οὔ τινα γὰρ μέμψιν ἔχει βιοτᾶς.
Ce tableau a été consacré dans la demeure de la blonde Aphrodite par Callô,
qui y avait peint son portrait, en tous points digne d’elle.
Quelle grâce dans son attitude ! Voyez comme son charme s’épanouit !
Qu’elle soit heureuse ; car rien n’est à blâmer dans sa vie.
(trad. CUF)
Fr. 11 Dédicace (Anthologia Graeca 9, 332)
ΝΟΣΣΙΔΟΣ [ΛΕΣΒΙΑΣ]
Ἐλθοῖσαι ποτὶ ναὸν ἰδώμεθα τᾶς Ἀφροδίτας
τὸ βρέτας, ὡς χρυσῷ δαιδαλόεν τελέθει.
εἵσατό μιν Πολυαρχὶς ἐπαυρομένα μάλα πολλὰν
κτῆσιν ἀπ' οἰκείου σώματος ἀγλαΐας.
Allons au temple admirer d’Aphrodite
l’antique statue artistement travaillée dans l’or.
Polyarchis l’a consacrée, après avoir tiré grand profit
de la beauté de son propre corps.
*Fr. 12 Prière (Anthologia Graeca 6, 273)
ΩΣ ΝΟΣΣΙΔΟΣ
Ἄρτεμι, Δᾶλον ἔχουσα καὶ Ὀρτυγίαν ἐρόεσσαν,
τόξα μὲν εἰς κόλπους ἅγν' ἀπόθου Χαρίτων,
λοῦσαι δ' Ἰνωπῷ καθαρὸν χρόα, βᾶθι δ' ἐς οἴκους
λύσουσ' ὠδίνων Ἀλκέτιν ἐκ χαλεπῶν.
Attribué à Nossis (ou Dans le goût de Nossis)
Artémis, toi qui règnes sur Délos et sur la riante Ortygie,
dépose tes flèches sacrées dans le sein des Grâces,
et purifie ton corps aux flots de l’Inopos, et viens dans notre demeure
pour délivrer Alkétis de son douloureux accouchement.
(trad. CUF)
Poétesse grecque, selon Lehms, sans aucun autre renseignement.
Lehms, Galante Poetinnen, s.v., II p. 184.[1] En fait, selon l’interprétation de Cl. Calame, le poète exprime ici les sentiments des jeunes filles pour leur cheffe de chœur.
[2] Aristomène est un héros historique de Messénie qui s’opposa aux Spartiates dans une guerre de résistance et de libération. Malheureusement, la légende s’est tellement emparée du personnage que l’on ne sait pas dans quelle guerre il combattit. Pausanias s’appuyant sur Myron de Priène, parle de la 1e (1er quart du 7e s.). Callisthène, Éphore et Polybe parlent de la 2e (milieu du 7e s.) Selon Rhianos et Platon, il s’agirait de la 3e (500-489). Il est souvent aussi confondu avec Aristodème, le roi des Messéniens, qui trouva la mort lors de la 1e guerre (cf. Anyté). Selon Hérodote (9, 64), la bataille de Stényclaros se situerait après les guerres Médiques, lors de la 3e guerre de Messénie, datée selon lui de 464-460.
[3] Lambin.
[4] Cf. Anyté fr. 17, Érinna fr. 3, Nossis frr. 7, 9 et 10.