Femme d’Hadrien.
Elle
avait sans doute laissé une épigramme sur le
colosse de Memnon, dont on n’a conservé que l’intitulé, lors de sa
visite le 20
novembre 130 apr. JC., à l’occasion du voyage d’Hadrien en Égypte (v. Julia
Balbilla).
Fragmentum
1)
Colosse
de
Memnon no 32 :
[Σα]βεῖνα
Σεβαστὴ |
Sabina
Augusta Épouse de l’empereur César Hadrien, à la première heure, A entendu Memnon deux fois … |
Auteure de paignia, inconnue par ailleurs, antérieure à 250 av. J.C. puisque citée par Nymphodore.
Le terme paignia, litt. « jeux, jouets », ici sans doute « jeux d’esprit », s’applique à différents types de littérature. Cratès le Cynique avait écrit un poème satirique en distiques élégiaques intitulé Παίγνια ; autres paignia de Philétas et de Théocrite. Il s’agit donc en général de poésie légère. Gorgias (fr. 11,21) qualifiait de paignion son Hélène ; le genre sera repris, avec par ex. Ἐγκώνιον Θερσίτου, Ψόγος Πηνελόπης (cf. Polyb. 12, 26b).
Quant au terme technopaignia, il désigne un genre très à l’honneur au début du 3e s. av. J.C., destiné à montrer l’habileté du poète : la mise en page du poème devait rappeler la forme de l’objet décrit (v. la Hache de Simias, l’œuf de Théocrite, l’Autel de Dosiadas).
Martino.
Testimonia
1) Eust., ad Hom. Il., vol. 4, p. 255, 13 :
καὶ Σάλπη δὲ, Λεσβία γυνή, παίγνια καὶ αὐτὴ συνέθετο.
Salpè de Lesbos composa elle aussi des paignia.
Νυμφόδωρος δὲ ὁ Συρακόσιος ἐν τῷ τῆς Ἀσίας Περίπλῳ Λεσβίαν φησὶ γενέσθαι Σάλπην <τὴν> τὰ παίγνια συνθεῖσαν.
Nymphodore de Syracuses, dans le Tour de l’Asie (FHG II 378), dit que Salpè, l’auteure des paignia, était de Lesbos.
ibid.
Ἄλκιμος δ' ἐν τοῖς Σικελικοῖς (FHG IV 296) ἐν Μεσσήνῃ φησὶ τῇ κατὰ τὴν νῆσον Βότρυν γενέσθαι εὑρετὴν τῶν παραπλησίων παιγνίων τοῖς προσαγορευομένοις Σάλπης.
En tant que prophétesses rendant souvent des oracles en vers (cf. T. 28), les Sibylles méritent de figurer dans ce recueil des poétesses grecques, bien qu’elles apparaissent en divers pays et à diverses époques.
Σίβυλλα ῥωμαϊκὴ λέξις ἐστίν, dit Hésychius (cf. T. 21). Mais rien ne justifie cette affirmation. Le nom sibylle passait, chez les Romains, pour provenir de Διός, ou de σιού (= θεού), et de βουλή ; il signifierait donc « celle qui exprime le dessein de Zeus / du dieu » (T. 5, 11).[1] Selon une autre version (cf. T. 7), ce nom serait d’origine libyenne, ou dériverait du nom de la reine de Saba (T. 22).
La première Sibylle fut, dit-on, une fille de Dardanos et de Nésô, ou une fille de Zeus et de Lamia, une fille de Poséidon (T. 7) nommée Hérophilé. Elle est identifiée quelquefois à la Pythie (T. 18-19). Une seconde Sibylle, portant le même nom, avait vécu encore avant la guerre de Troie : on colportait des oracles sibyllins qui annonçaient diverses péripéties de cette guerre ; on plaçait sa naissance sur le mont Ida ; elle était fille d’une nymphe idéenne et d’un mortel ; c’est la sibylle qu’on appelle ordinairement sibylle Erythrée.
Certains auteurs ne mentionnent que 4 Sibylles : la Sibylle d’Érythrées (Asie mineure), celle de Samos, celle d’Égypte et celle de Sardes (T. 6). Mais on admettait généralement qu’elles étaient 10 (T. 4b) :
Les plus célèbres étaient la Sibylle de Cumes, mentionnée sous les noms de Hérophilé, Démô, Phémonoé, Déiphobé ou Démophilé, et Amalthée (T. 1, 5b, 7, 10b).
La Souda (T. 1) et Clément d’Alexandrie (T. 2) signalent encore diverses autres Sibylles ou prophétesses à Colophon, à Rhodes, en Thessalie, en Thesprotide, en Macédoine, avec les noms de Élissa, Lampousa, Mantô, Sarysis, Cassandre, Taraxandra, Hippô, Boiô et Phytô. D’autres sources rapportent encore les noms ou les ethniques de Symmachis, Marpessia, Graia, Makétis et Mélankraira, Aristonikè, Athénaïs d'Érythrées est mentionnée par Strabon à l'époque d'Alexandre le Grand.
Selon Anecd. Par. 2, 264, 20, Phytô ou Phémonoé se placeraient à l’époque de la fondation de Byzance, vers 660, ou en 712 selon Eusèbe. Marpessia-Gergitia se situerait à l’époque de Solon et de Cyrus (vers 550), selon Héraclide du Pont (fr. 131 W. ; cf. Souda et T. 21) et Nicolas de Damas.
Les témoignages les plus anciens sur la Sibylle sont ceux d’Aristophane et de Platon. Il est même probable que circulaient à cette époque des recueils de tels oracles.
Il vaut la peine de noter qu’Hérodote, pourtant fort friand d’oracles, ne mentionne pas le nom de Sibylle. Peut-être ces recueils n’existaient pas encore à son époque.
Ainsi, comme le note Croiset (II2, p. 437), « la grande époque des oracles commence au 6e s. » Toutes ces sibylles se répandent en fait au fur et à mesure, à la même époque et dans les mêmes régions, que s’étend la colonisation grecque. Il est donc possible que derrière ces personnages mythiques des Sibylles aient pu se cacher des personnages historiques féminins auteurs de chresmologies ou recueils d’oracles, dont la légende s’est emparée de bonne heure, au point de les rendre méconnaissables, au même titre que Musée ou Épiménide.
Certaines d’entre elles faisaient l’objet d’un culte héroïque, comme la Sibylle d’Érythrées, attesté dès le 2e s. av. J.C. dans le calendrier de la Cité, et la Sibylle de Marpessos, dont la tombe se trouvait dans le sanctuaire d’Apollon à Gergis, selon Phlégon (FGrH 257 F 2).
Pour trois d’entre elles (v. T. 1 et 28), nous avons la mention expresse qu’elles rendaient leurs oracles en hexamètres (vers épiques : δι' ἐπῶν) ou en tout cas en vers (διὰ τῆς ποιήσεως) : Artémis à Delphes (cf. Plut. Pourquoi la Pythie ne rend plus ses oracles en vers = Mor. 25 ; cf. T. 15), Lampousa à Colophon, et Élissa. L’ancienne Sibylle de Delphes (483 ans après la guerre de Troie) avait également écrit un hymne et des recueils de poèmes lyriques (μέλη) et d’oracles, et un livre sur les Mouvements involontaires (Περὶ παλμῶν), à comparer sans doute à un ouvrage du même genre attribué à Phémonoé, identifiée parfois à la Sibylle de Cumes. Hérodote (T. 27) rapporte un oracle d’Aristonikè en 12 hexamètres dactyliques.
Quant au recueil des oracles sibyllins (Oracula sibyllina), il comprenait à l’origine 4200 hexamètres en 12, au départ 14 livres. Il s’agit de prophéties d’origine juive ou chrétienne, mises en forme selon le style des anciennes prophéties, entre le 2e s. av. et le 2e s. apr. J.C. Quant aux oracles sibyllins conservés à Rome, rien ne nous en est parvenu, ce recueil ayant été détruit par Stilicho en 400.
Kl. Pauly, s. v.
Testimonia
Σίβυλλα Δελφίς, ἣν καὶ Ἄρτεμιν προσηγόρευσαν. γέγονε δὲ αὕτη πρὸ τῶν Τρωϊκῶν, καὶ ἔγραψε χρησμοὺς δι' ἐπῶν. ὅτι ὁ πατὴρ Σιβύλλης τῆς Χαλδαίας Βηρωσσὸς ἐκαλεῖτο, ἡ δὲ μήτηρ αὐτῆς Ἐρυμάνθη.
Σίβυλλα, Ἀπόλλωνος καὶ Λαμίας, κατὰ δέ τινας Ἀριστοκράτους καὶ Ὑδάλης, ὡς δὲ ἄλλοι Κριναγόρου, ὡς δὲ Ἕρμιππος Θεοδώρου. Ἐρυθραία, παρὰ τὸ τεχθῆναι ἐν χωρίῳ τῶν Ἐρυθρῶν, ὃ προσηγορεύετο Βάτοι· νῦν δὲ αὐτὸ τὸ χωρίον πολισθὲν Ἐρυθραὶ προσαγορεύονται. τινὲς δὲ αὐτὴν Σικελήν, ἄλλοι Λευκανήν, ἄλλοι Σαρδάνην, ἄλλοι Γεργιθίαν, ἄλλοι δὲ Ῥοδίαν, ἄλλοι Λίβυσσαν, ἄλλοι Σαμίαν ἐδόξασαν. γέγονε δὲ τοῖς χρόνοις τῆς Τρωϊκῆς ἁλώσεως μετὰ υπγʹ ἔτη, καὶ συνετάξατο βιβλία ταῦτα· Περὶ παλμῶν, μέλη, χρησμούς. λέγεται δὲ καὶ τρίγωνον εἶδος λύρας αὐτὴν πρῶτον εὑρεῖν.
Σίβυλλα Ἕλισσα· ἔγραψε μαντείας καὶ χρησμοὺς δι' ἐπῶν.
Σίβυλλα Κολοφωνία, ἥτις ἐκλήθη καὶ Λάμπουσα, ἀπόγονος Κάλχαντος. καὶ αὐτὴ μαντείας καὶ χρησμοὺς δι' ἐπῶν, καὶ ἄλλα.
Σίβυλλα Θετταλή, ἡ κληθεῖσα καὶ Μαντώ, ἀπόγονος Τειρεσίου.
Σίβυλλα Φρυγία, ἡ κληθεῖσα ὑπό τινων Σάρυσις, ὑπὸ δέ τινων Κασσάνδρα, ἄλλων δὲ Ταραξάνδρα. καὶ αὐτὴ χρησμούς.
Σίβυλλα Κυμαία καὶ Σίβυλλα Θεσπρωτίς· ὁμοίως χρησμούς.
…
ὅτι Σίβυλλαι γεγόνασιν ἐν διαφόροις τόποις καὶ χρόνοις τὸν ἀριθμὸν δέκα. πρώτη οὖν ἡ Χαλδαία ἡ καὶ Περσίς, ἡ κυρίῳ ὀνόματι καλουμένη Σαμβήθη. δευτέρα ἡ Λίβυσσα. τρίτη Δελφίς, ἡ ἐν Δελφοῖς τεχθεῖσα. τετάρτη Ἰταλική, ἡ ἐν Κιμμερίᾳ τῆς Ἰταλίας. πέμπτη Ἐρυθραία, ἡ περὶ τοῦ Τρωϊκοῦ προειρηκυῖα πολέμου. ἕκτη Σαμία, ἡ κυρίῳ ὀνόματι καλουμένη Φυτώ· περὶ ἧς ἔγραψεν Ἐρατοσθένης. ἑβδόμη ἡ Κυμαία, ἡ καὶ Ἀμαλθία, ἡ καὶ Ἱεροφίλη. ὀγδόη Ἑλλησποντία, τεχθεῖσα ἐν κώμῃ Μαρμισσῷ, περὶ τὴν πολίχνην Γεργίτιον, αἳ τῆς ἐνορίας ποτὲ Τρῳάδος ἐτύγχανον, ἐν καιροῖς Σόλωνος καὶ Κύρου. ἐνάτη Φρυγία. δεκάτη ἡ Τιγουρτία, ὀνόματι Ἀβουναία.
Des Sibylles, il y en eut en différents lieux et à différentes époques, au nombre de dix. La première est la Chaldéenne, ou Perse, dont le nom était Sambéthé ; la deuxième est la Libyenne. La troisième la Delphienne, qui fut enfantée à Delphes. La quatrième est l’Italienne, en Cimmérie d’Italie. Cinquième, l’Érythréenne, qui vécut à l’époque de la guerre de Troie. Sixième, la Samienne, dont le nom était Phytô, dont a parlé Eratosthène (FGrH 241 F 26). Septième, la Cuméenne, appelée Amalthia ou Hiérophilé. Huitième la Pontique, enfantée dans le bourg de Marpessos, aux environs de la petite ville de Gergition, qui ont appartenu tous deux à la Troade, à l’époque de Solon et de Cyrus. Neuvième, la Phrygienne, Dixième, la Tiburtine, qui a pour nom Abounéa.
2a) Clem. Alex., Strom. 1, 21, 132.1 – 133.2 (cf. T. 4b) :
ἤδη δὲ καὶ παρ' Ἕλλησι χρησμολόγοι συχνοὶ γεγονέναι φέρονται, ὡς οἱ Βάκιδες (ὃ μὲν Βοιώτιος, ὃ δὲ Ἀρκάς), πολλὰ πολλοῖς προαγορεύσαντες. τῇ δὲ τοῦ Ἀθηναίου Ἀμφιλύτου συμβουλῇ καὶ Πεισίστρατος ἐκράτυνε τὴν τυραννίδα τὸν καιρὸν τῆς ἐπιθέσεως δηλώσαντος. σιγάσθω γὰρ Κομήτης ὁ Κρής, Κινύρας ὁ Κύπριος, Ἄδμητος ὁ Θετταλός, Ἀρισταῖος ὁ Κυρηναῖος, Ἀμφιάραος ὁ Ἀθηναῖος, Τιμόξενος ὁ Κερκυραῖος, Δημαίνετος ὁ Φωκαεύς, Ἐπιγένης ὁ Θεσπιεύς, Νικίας ὁ Καρύστιος, Ἀρίστων ὁ Θετταλός, Διονύσιος ὁ Καρχηδόνιος, Κλεοφῶν ὁ Κορίνθιος, Ἱππώ τε ἡ Χείρωνος καὶ Βοιὼ καὶ Μαντὼ καὶ τῶν Σιβυλλῶν τὸ πλῆθος, ἡ Σαμία ἡ Κολοφωνία ἡ Κυμαία ἡ Ἐρυθραία ἡ Φυτὼ ἡ Ταραξάνδρα ἡ Μακέτις ἡ Θετταλὴ ἡ Θεσπρωτίς, Κάλχας τε αὖ καὶ Μόψος, οἳ κατὰ τὰ Τρωϊκὰ γεγόνασι, πρεσβύτερος δὲ ὁ Μόψος, ὡς ἂν συμπλεύσας τοῖς Ἀργοναύταις.
De nombreux devins sont déjà mentionnés chez les Grecs, comme les Bacides (le Péloponnésien et l’Arcadien), qui ont annoncé beaucoup de choses à beaucoup de gens. C’est sur le conseil de l’Athénien Amphilytos (cf. Hdt. 1, 62, Pl., Théag. 124b) que Pisistrate conserva la tyrannie, le devin lui ayant révélé le moment choisi pour l’attentat. Sans mentionner le Crétois Kométès, Cinyras de Chypre, Admète de Thessalie, Aristée de Cyrène, Amphiaraos d’Athènes, Timoxène de Corcyre, Démainète de Phocée, Epigène de Thespies, Nikias de Carystos, Ariston de Thessalie, Dionysios de Carchédon, Cléophon de Corinthe, Hippô la fille de Chiron, Boiô, Mantô et la foule des Sibylles, celle de Samos, de Colophon, de Cumes, d’Érythrées, Phytô, Taraxandra, Makétis, celle de Thessalie, celle de Thesprotie, et Calchas, et Mopsos, qui ont vécu à l’époque de la guerre de Troie, Mopsos étant plus âgé, vu qu’il a participé à l’expédition des Argonautes.
2b) Clem. Alex., Strom. 1, 21, 108.3 :
ἀλλὰ καὶ ἡ Σίβυλλα Ὀρφέως παλαιοτέρα· λέγονται γὰρ καὶ περὶ τῆς ἐπωνυμίας αὐτῆς καὶ περὶ τῶν χρησμῶν τῶν καταπεφημισμένων ἐκείνης εἶναι λόγοι πλείους, Φρυγίαν τε οὖσαν κεκλῆσθαι Ἄρτεμιν καὶ ταύτην παραγενομένην εἰς Δελφοὺς ᾆσαι·
ὦ
Δελφοί, θεράποντες ἑκηβόλου Ἀπόλλωνος,
ἦλθον ἐγὼ
χρήσουσα
Διὸς
νόον
αἰγιόχοιο,
αὐτοκασιγνήτῳ
κεχολωμένη
Ἀπόλλωνι.
ἔστι δὲ καὶ ἄλλη Ἐρυθραία Ἡροφίλη καλουμένη· μέμνηται τούτων Ἡρακλείδης ὁ Ποντικὸς ἐν τῷ Περὶ χρηστηρίων. ἐῶ δὲ τὴν Αἰγυπτίαν καὶ τὴν Ἰταλήν, ἣ τὸ ἐν Ῥώμῃ Κάρμαλον ᾤκησεν, ἧς υἱὸς Εὔανδρος ὁ τὸ ἐν Ῥώμῃ τοῦ Πανὸς ἱερὸν τὸ Λουπέρκιον καλούμενον κτίσας.
La Sibylle aussi est plus ancienne qu’Orphée ; on rapporte en effet de nombreux récits sur son nom et sur ses oracles réputés, qu’elle était phrygienne et qu’elle se nommait Artémis ; elle aurait lors de son séjour à Delphes, composé le chant suivant :
(v. fr. *3)
Il y a aussi une autre sibylle, celle d’Érythrées, nommée Hérophilé ; Héraclide du Pont en fait mention dans son traité Sur les Oracles. Je laisserai de côté l’Égyptienne et l’Italienne, qui résida sur le Carmalon à Rome, dont le fils Évandre bâtit le sanctuaire de Pan à Rome appelée Luperkion.
3) Hesch., s.v. Ἡροφίλη· Σιβύλλης ὄνομα.
καὶ ἐὰν δὴ λέγωμεν Σίβυλλάν τε καὶ ἄλλους, ὅσοι μαντικῇ χρώμενοι ἐνθέῳ πολλὰ δὴ πολλοῖς προλέγοντες εἰς τὸ μέλλον ὤρθωσαν…
4b) Scholia (vetera) in Plat., Phdr., 244b : Σίβυλλαν (cf. T. 2a)
(1) Σίβυλλαι μὲν γεγόνασι δέκα, ὧν πρώτῃ ὄνομα Σαμβήθη. Χαλδαίαν δέ φασιν αὐτὴν οἱ παλαιοὶ λόγοι, οἱ δὲ μᾶλλον Ἑβραίαν· καὶ δὴ καὶ ἑνὶ τῶν παίδων τοῦ Νῶε εἰς γυναῖκα ἁρμοσθῆναι, καὶ συνεισελθεῖν αὐτῷ τε καὶ τοῖς ἄλλοις ἐν τῇ κιβωτῷ. ταύτην καὶ τὰ περὶ τῆς πυργοποιίας χρησμῳδῆσαί φασι, καὶ ὅσα τοῖς τούτων συνέβη τολμήμασιν· χρησμῳδῆσαι δὲ πρὸ τῆς διαιρέσεως τῶν γλωσσῶν γεγενημένη<ν> γλώσσῃ φασὶ τὰ χρησμῳδηθέντα τῇ Ἑβραΐδι· οὐ μὴν (l. μόνον) δέ, ἀλλὰ καὶ τὰ κατὰ τὸν Ἀλέξανδρον τὸν Μακεδόνα προειπεῖν· ἧς καὶ μνήμην Νικάνωρ ὁ τὸν Ἀλεξάνδρου βίον ἀναγράψας πεποίηκεν. Δευτέρα δὲ Λίβυσσα, ἧς μνήμην ἐποιήσατο ἐν τῷ τῆς Σαλαμίης (l. Λαμίης fr. 922 Nauck; cf. p. 506) προλόγῳ Εὐριπίδης· ὄνομα δὲ αὐτῆς οὐ πάνυ σαφηνίζουσιν. Τρίτη Δελφίς, ἡ ἐν Δελφοῖς τεχθεῖσα, περὶ ἧς ἱστόρησεν Χρύσιππος (fr. 1216 SVF). Τετάρτη Ἰταλική, ἡ ἐν ἐρημίᾳ τῆς Ἰταλίας τὴν διατριβὴν λαχοῦσα· Πέμπτη ἡ Ἐρυθραία, ἥτις καὶ τὰ κατὰ τὸν Τρωϊκὸν πόλεμον συνενεχθέντα προηγόρευσεν· περὶ ἧς Ἀπολλόδωρος ὁ Ἐρυθραῖος διεξέρχεται. Ἕκτη ἡ Σαμία, ἧς τὸ κύριον ὄνομα Φυτώ φασιν. Ἑβδόμη ἡ Κυμαία μὲν γένος, ὄνομα δὲ Ἀμαλθία· οἱ δὲ Ἐρωφίλην φασί· παρά τισιν δὲ κλῆσιν ἠνέγκατο Ταράξανδρα· Βιργίλιος δὲ ὁ Ῥωμαίων ποιητὴς Δηιφόβην αὐτὴν ὀνομάζει. Ὀγδόη ἡ Ἑλλησποντία, ἥτις ἐν κώμῃ Μαρμισσῷ τὴν γένεσιν ἔσχεν περὶ τὴν πολίχνην Γεργετίωνα· ὑπὸ τὴν ἐνορίαν δὲ αὕτη τῆς Τροίας ἐτύγχανεν. Ἐνάτη ἡ Φρυγία. Ἐπὶ πᾶσι δεκάτη ἡ Τιγουρτία (l. Τιβουρτία) μὲν γένος, ὄνομα δὲ Ἀβουναία (l. Ἀλβουναία). Ταύτας δέ φασι τῶν φρενῶν ἐξισταμένας τὰ μέλλοντα χρησμῳδεῖν· τῶν ὑπολαμβανόντων δὲ γραφῇ τοὺς χρησμοὺς οὐκ ἐχόντων σοφίαν τὰ χρησμῳδούμενα γράφειν ἀπταίστως, ἄλλως τε δὲ καὶ τῷ τάχει τῆς φορᾶς τῶν λόγων οὐκ ἐχόντων καθυπηρετουμένας τὰς χεῖρας, συμβῆναι πολλοὺς τῶν χρησμῶν εἰς χωλιάμβους διαπεσεῖν καὶ μηκέτι τυχεῖν διορθώσεως, ἅτε δὴ τῶν μὲν χρησμῳδῶν γυναίων ἐν ἐκστάσει καθεστώτων, ἐπειδὰν τὴν ὕπαρξιν προηγόρευον τῶν μελλόντων, πεπαυμένων δὲ τοῦ χρησμολογεῖν μηδαμῶς αἴσθησιν ἐχόντων μήτε ὧν ἔλεγον μήτε τί ἂν βούλοιντο τὰ κεχρησμῳδημένα.
(2) πολλαὶ σίβυλλαι· πᾶσαι δὲ μαντικαί· ἥδε δὲ ἡ Ἐρυθραία ἐστὶν Ἐριφύλη καλουμένη· φασὶ δ' αὐτὴν γεννηθεῖσαν εὐθὺς προσειπεῖν ἐξ ὀνόματος ἕκαστον καὶ ἔμμετρα φθέγξασθαι καὶ εἰς βραχὺν χρόνον τέλειον εἶδος ἀνθρώπου λαβεῖν.
carmina virgo quia eius responsa versibus scribebantur. 'virgo' vero Phemonoe dicta est: nam sibylla appellativum est nomen, adeo ut Varro quot sibyllae fuerint scripserit. sibylla autem dicitur omnis puella, cuius pectus numen recipit: nam Aeolii σιοὺς dicunt deos, βουλὴ autem est sententia: ergo sibyllas quasi σιοῦ βουλὰς dixerunt. inde est "magnam cui mentem animumque Delius inspirat vates". sane sciendum omnia responsa sibyllae plus minusve centum contineri sermonibus: unde Vergilius ait
"quo lati ducunt aditus centum, ostia centum,
unde ruunt totidem voces, responsa sibyllae".
carmina virgo : parce que ses réponses étaient écrites en vers. Phémonoé est appelée virgo : car sibylle est un nom générique ; aussi Varron a pu écrire combien il y avait de sibylles. On appelle sibylle toute jeune femme dont le cœur reçoit la parole du dieu ; en effet les Éoliens appellent les dieux σιοὺς, et βουλὴ signifie avis ; ainsi sibylle signifie à peu près σιοῦ βουλὰς.
Delivs inspirat vates Apollo fatidicus. et sic ait 'Delius', ut "nunc Lyciae sortes", id est Apollineae. bene autem Sibylla quid sit expressit 'magnam cui mentem animumque Delius inspirat vates': nam, ut supra diximus, Sibylla dicta est quasi σιοῦ βουλὴ, id est dei sententia. Aeolici enim σιοὺς deos dicunt.
Σίβυλλαι τέτταρες, ἡ Ἐρυθραία ἡ Σαμία ἡ Αἰγυπτία ἡ Σαρδιανή. οἳ δέ φασι καὶ ἑτέρας ἕξ, ὡς εἶναι τὰς πάσας δέκα, ὧν εἶναι καὶ τὴν Κυμαίαν καὶ τὴν Ἰουδαίαν.
Πέτρα δέ ἐστιν ἀνίσχουσα ὑπὲρ τῆς γῆς· ἐπὶ ταύτῃ Δελφοὶ στᾶσάν φασιν ᾆσαι τοὺς χρησμοὺς <γυναῖκα> ὄνομα Ἡροφίλην, Σίβυλλαν δὲ ἐπίκλησιν. τὴν <δὲ> πρότερον γενομένην, ταύτην ταῖς μάλιστα ὁμοίως οὖσαν ἀρχαίαν εὕρισκον, ἣν θυγατέρα Ἕλληνες Διὸς καὶ Λαμίας τῆς Ποσειδῶνός φασιν εἶναι, καὶ χρησμούς τε αὐτὴν γυναικῶν πρώτην ᾆσαι καὶ ὑπὸ τῶν Λιβύων Σίβυλλαν λέγουσιν ὀνομασθῆναι. ἡ δὲ Ἡροφίλη νεωτέρα μὲν ἐκείνης, φαίνεται δὲ ὅμως πρὸ τοῦ πολέμου γεγονυῖα καὶ αὕτη τοῦ Τρωικοῦ, καὶ Ἑλένην τε προεδήλωσεν ἐν τοῖς χρησμοῖς, ὡς ἐπ' ὀλέθρῳ τῆς Ἀσίας καὶ Εὐρώπης τραφήσοιτο ἐν Σπάρτῃ, καὶ ὡς Ἴλιον ἁλώσεται δι' αὐτὴν ὑπὸ Ἑλλήνων. Δήλιοι δὲ καὶ ὕμνον μέμνηνται τῆς γυναικὸς ἐς Ἀπόλλωνα. καλεῖ δὲ οὐχ Ἡροφίλην μόνον ἀλλὰ καὶ Ἄρτεμιν ἐν τοῖς ἔπεσιν αὑτήν. καὶ Ἀπόλλωνος γυνὴ γαμετή, τοτὲ δὲ ἀδελφὴ καὶ αὖθις θυγάτηρ φησὶν εἶναι. ταῦτα μὲν δὴ μαινομένη τε καὶ ἐκ τοῦ θεοῦ κάτοχος πεποίηκεν· ἑτέρωθι δὲ εἶπε τῶν χρησμῶν ὡς μητρὸς μὲν ἀθανάτης εἴη μιᾶς τῶν ἐν Ἴδῃ νυμφῶν, πατρὸς δὲ ἀνθρώπου, καὶ οὕτω λέγει τὰ ἔπη·
(v. Fr. *1)
ἦν δὲ ἔτι καὶ νῦν ἐν τῇ Ἴδῃ τῇ Τρωικῇ πόλεως Μαρπήσσου τὰ ἐρείπια καὶ ἐν αὐτοῖς οἰκήτορες ὅσον ἑξήκοντα ἄνθρωποι· ὑπέρυθρος δὲ πᾶσα ἡ περὶ τὴν Μάρπησσον γῆ καὶ δεινῶς ἐστιν αὐχμώδης.
Il y a là (sc. à Delphes) une pierre qui s’élève au dessus du sol ; c’est sur cette pierre, disent les Delphiens, que se tenait, pour chanter les oracles, une femme du nom de Hérophilé, surnommée la Sibylle. J’ai découvert que la première, la plus ancienne de ce genre, est celle qui était, à ce que disent les Grecs, fille de Zeus et de Lamia, une fille de Poséidon, et qui fut la première à chanter des oracles, et qui doit son nom de Sibylle aux Libyens. Hérophilé est plus jeune que celle-là ; il semble toutefois qu’elle était née elle aussi avant la guerre de Troie, et elle a prédit dans ses oracles qu’Hélène serait élevée à Sparte pour la ruine de l’Asie et de l’Europe, et qu’Ilion serait prise par les Grecs à cause d’elle. Les Déliens mentionnent aussi de cette femme un hymne à Apollon ; dans cet hymne elle n’est pas appelée seulement Hérophilé, mais aussi Artémis. On dit aussi qu’elle fut l’épouse d’Apollon, ou sa sœur ou sa fille. Elle aurait prononcé ces oracles sous l’effet du délire et de la possession par le dieu. D’un autre côté, elle a prononcé certains de ses oracles comme si elle était la fille d’une mère immortelle, une nymphe idéenne, et d’un père mortel, comme le disent ces vers : (fr. *1). Il y a encore de nos jours, dans l’Ida de Troade, les ruines de la cité de Marpéssos, on y trouve une soixantaine d’habitants. Tout le sol autour de Marpéssos est rouge et particulièrement sec.
8) Strab., 14, 645 = 14, 1, 34 :
Ἐκ δ' Ἐρυθρῶν Σίβυλλά ἐστιν, ἔνθους καὶ μαντικὴ γυνὴ τῶν ἀρχαίων τις· κατ' Ἀλέξανδρον δὲ ἄλλη ἦν τὸν αὐτὸν τρόπον μαντική, καλουμένη Ἀθηναΐς.
C’est d’Érythrées que vient la Sibylle, une femme inspirée et prophétesse des temps anciens ; à l'époque d'Alexandre, il y eut une autre prophétesse du même genre appelée Athénaïs.
9) Aristot., Mirab. 97 = 838a :
Ἐν τῇ Κύμῃ τῇ περὶ τὴν Ἰταλίαν δείκνυταί τις, ὡς ἔοικε, θάλαμος κατάγειος Σιβύλλης τῆς χρησμολόγου, ἣν πολυχρονιωτάτην γενομένην παρθένον διαμεῖναί φασιν, οὖσαν μὲν Ἐρυθραίαν, ὑπό τινων δὲ τὴν Ἰταλίαν κατοικούντων Κυμαίαν, ὑπὸ δέ τινων Μελάγκραιραν καλουμένην. τοῦτον δὲ τὸν τόπον λέγεται κυριεύεσθαι ὑπὸ Λευκανῶν.
à Cumes d’Italie, on montre, à ce quôn dit, une chambre souterraine qui aurait été celle de Sibylle la prophétesse, une vierge d’un grand âge, originaire d’Érythrées, ou de Cumes selon certains habitants de l’Italie, appelée selon d’autres Mélankraira. Cette région est, dit-on, au pouvoir des Lucaniens.
Guidée par toi, la Sibylle n'a jamais trompé les Romains, lorsqu'elle annonce en vers de six pieds les secrets des destins. Phébus, permets à Messalinus de toucher aux livres sacrés de la prêtresse, et toi-même, je t'en prie, apprends-lui ce qu'elle annonce. C'est elle qui donna les sorts à Énée.
Haec
cecinit vates et te sibi, Phoebe, vocavit, Iactavit fusas et caput ante comas. Quicquid Amalthea, quicquid Marpesia dixit Herophile, Phoeto Graia quod admonuit, Quasque Aniena sacras Tiburs per flumina sortes Portarit sicco pertuleritque sinu. |
Telles
furent les prédictions de la prêtresse ; ensuite elle
t'invoqua, ô Phébus, en agitant sa chevelure éparse sur son front. Tout ce qu'a dit Amalthée, tout ce qu'a dit Hérophile de Marpésia, ce qu'annonça la grecque Phyto, et les oracles sacrés portés, dit-on, à travers les flots de l'Anio par la sibylle de Tibur sans que son sein fut mouillé… |
M. Varro, quo nemo unquam doctior, ne apud Graecos quidem, nedum apud Latinos vixit, in libris Rerum divinarum, quos ad C. Caesarem pontificem maximum scripsit, quum de XV viris loqueretur, sibyllinos libros ait non fuisse unius sibyllae ; sed appellari uno nomine sibyllinos, quod omnes feminae vates sibyllae sint a veteribus nuncupatae, vel ab unius Delphidis nomine, vel a conciliis Deorum enuntiandis. Σιοὺς enim Deos, non θεοὺς, et concilium non βουλὴν, sed βυλὴν appellabant Aeolico genere sermonis. Itaque sibyllam dictam esse, quasi σιοβουλήν.
Varron … dit que les livres sibyllins n’ont pas été écrits par une seule sibylle, mais qu’ils sont appelés sibyllins parce que toutes les prophétesses ont été appelées sibylles par les anciens, soit à partir du nom d’une prophétesse de Delphes, soit à cause de sa signification « exprimer la volonté des dieux ». En effet dieux se disait en dialecte éolien σιός et non θεός, et volonté βυλὴ et non βουλὴ. Et elles auraient été appelées sibylles pour dire quelque chose comme σιοβουλή.
Πολλοὶ δὲ καὶ διὰ τὸ ἐγγὺς εἶναι τοῦ νοεροῦ τόπου τὴν θερμότητα ταύτην νοσήμασιν ἁλίσκονται μανικοῖς ἢ ἐνθουσιαστικοῖς, ὅθεν Σίβυλλαι καὶ Βάκιδες καὶ οἱ ἔνθεοι γίνονται πάντες, ὅταν μὴ νοσήματι γένωνται ἀλλὰ φυσικῇ κράσει.
Beaucoup de personnes, par l’effet de cette chaleur dont le siège est voisin de celui de la vie, tombent en frénésie, ou éprouvent cet instinct lymphatique qui fait les sibylles et les bacides, et rend tels ceux que l’on croit inspirés de l’esprit divin ; toutefois, c’est moins une maladie qu’un accident naturel.
Καὶ τῆς Τειρεσίου θυγατρὸς Δάφνης ἐγκρατεῖς γενόμενοι ταύτην ἀνέθεσαν εἰς Δελφοὺς κατά τινα εὐχὴν ἀκροθίνιον τῷ θεῷ. αὕτη δὲ τὴν μαντικὴν οὐχ ἧττον τοῦ πατρὸς εἰδυῖα, πολὺ μᾶλλον ἐν τοῖς Δελφοῖς διατρίψασα τὴν τέχνην ἐπηύξησε· φύσει δὲ θαυμαστῇ κεχορηγημένη χρησμοὺς ἔγραψε παντοδαπούς, διαφόρους ταῖς κατασκευαῖς· παρ' ἧς φασι καὶ τὸν ποιητὴν Ὅμηρον πολλὰ τῶν ἐπῶν σφετερισάμενον κοσμῆσαι τὴν ἰδίαν ποίησιν. ἐνθεαζούσης δ' αὐτῆς πολλάκις καὶ χρησμοὺς ἀποφαινομένης, φασὶν ἐπικληθῆναι Σίβυλλαν·
Après s’être emparés de Daphné, la fille de Tirésias, ils la consacrèrent à Delphes lors d’une cérémonie, comme prémices au dieu. Elle n’était pas moins experte que son père en divination, et ayant passé beaucoup de temps à Delphes, elle fit faire de grands progrès à cette science. Douée d’une nature extraordinaire, elle écrivit des oracles de toutes sortes, très différents dans leur composition. C’est d’elle, dit-on, que le poète Homère emprunta beaucoup de vers pour orner sa propre poésie. Comme elle était souvent possédée par le dieu quand elle rendait les oracles, on l’appela aussi, dit-on, Sibylle.
Οὐ μετέχω τούτων· οὐ γὰρ ταῦτ' εἶπε Σίβυλλα.
Je n’en veux rien savoir : ce n’est pas ce qu’a dit la Sibylle.
ΤΡ. Ἄγε δή, θεαταί, δεῦρο συσπλαγχνεύετε
μετὰ νῷν.
ΙΕ. Τί δὲ δὴ 'γώ;
ΤΡ. Τὴν Σίβυλλαν ἔσθιε.
Allons, spectateurs, venez boyauter avec nous.
-- Et moi alors ? – Toi, tu n’as qu’à t’envoyer la Sibylle.
Ἄιδει δὲ χρησμούς· ὁ δὲ γέρων σιβυλλιᾷ.
Il lui chante des oracles, et le vieux en devient … sibyllitique.
Τρεῖς Βάκιδες, ὡς Φιλητᾶς ὁ Ἐφέσιός φησιν, οὕτως, Σίβυλλαι δὲ τρεῖς ἐγένοντο. ὧν ἡ μέν ἐστιν, ὡς διὰ τῆς ποιήσεώς φησιν, Ἀπόλλωνος ἀδελφή. Δευτέρα δὲ ἡ Ἐρυθραία. τρίτη δὲ, ἡ Σαρδιανή.
Il y a trois Bakis, comme dit Philétas d’Éphèse, et trois Sibylles, dont l’une est, parce qu’elle parle dit-on en vers, la sœur, d’Apollon, la deuxième est la Sibylle d’Érythrées, la troisième, la Sibylle de Sardes.
ΣΩ. Εἴποις ἂν οὖν μοι τίνα ἐπωνυμίαν ἔχει Βάκις τε
καὶ Σίβυλλα καὶ ὁ ἡμεδαπὸς Ἀμφίλυτος;
ΘΕ. Τίνα γὰρ ἄλλην, ὦ Σώκρατες, πλήν γε χρησμῳδοί;
17) Steph. Byz., s.v. Μερμησσός, πόλις Τρωϊκή, ἀφ' ἧς ἡ Ἐρυθραία Σίβυλλα. ἦν γὰρ καὶ ἡ πόλις αὐτοῖς ἐρυθρὰ τῷ χρώματι.
18) Héraclite (fr. 92), in Plut., de Pyth. orac. 6 = 397a :
‘Σίβυλλα δὲ μαινομένῳ στόματι’ καθ' Ἡράκλειτον ‘ἀγέλαστα καὶ ἀκαλλώπιστα καὶ ἀμύριστα φθεγγομένη χιλίων ἐτῶν ἐξικνεῖται τῇ φωνῇ διὰ τὸν θεόν.’
« La Sibylle, c’est d’une bouche délirante », selon Héraclite, « qu’elle s’exprime, sans sourire, sans ornement, sans fard, et sa voix parvient au delà de mille années grâce au dieu ».
19a) Plut., de Pyth. orac. 9 = 398c :
Τοιαῦτα μὲν ἐγὼ πρὸς τὸν Βόηθον ἀπεκρινάμην, ὅμοια δὲ περὶ τῶν Σιβυλλείων. ἐπειδὴ γὰρ ἔστημεν κατὰ τὴν πέτραν γενόμενοι τὴν κατὰ τὸ βουλευτήριον, ἐφ' ἧς λέγεται καθίζεσθαι τὴν πρώτην Σίβυλλαν ἐκ τοῦ Ἑλικῶνος παραγενομένην ὑπὸ τῶν Μουσῶν τραφεῖσαν (ἔνιοι δέ φασιν ἐκ Μαλιέων ἀφικέσθαι Λαμίας οὖσαν θυγατέρα τῆς Ποσειδῶνος), …
Telle fut ma réponse à Boéthos ; les oracles de la Sibylle provoquèrent des réflexions analogues. Nous nous étions arrêtés, en effet, près du rocher voisin du Bouleutérion, et c’est sur ce rocher, dit-on, que s’était assise la première Sibylle, venue de l’Hélicon où elle avait été nourrie par les Muses (certains la font sortir du pays des Maliens et lui donnent pour mère Lamia, fille de Poséidon).
19b) Plut., de Pyth. orac. 14 = 401b :
Ἡροφίλην δὲ τὴν Ἐρυθραίαν μαντικὴν γενομένην Σίβυλλαν προσηγόρευσαν.
Hérophilé d’Erythrae, devenue prophétesse, fut connue sous l’appellation de sibylle.
20) Herakl. Pont., fr. 92 Diels ; fr. 130 W. : cf. T. 21.
21) Oracula Sibyllina, P, line 50 (cf. Souda) :
Σίβυλλα δὲ Ῥωμαϊκὴ λέξις ἑρμηνευομένη προφῆτις ἤγουν μάντις· ὅθεν ἑνὶ ὀνόματι αἱ θήλειαι μάντιδες ὠνομάσθησαν, Σίβυλλαι τοίνυν, ὡς πολλοὶ ἔγραψαν, γεγόνασιν ἐν διαφόροις χρόνοις καὶ τόποις τὸν ἀριθμὸν δέκα. πρώτη οὖν ἡ Χαλδαία ἤγουν ἡ Περσὶς ἡ κυρίῳ ὀνόματι καλουμένη Σαμβήθη, ἐκ τοῦ γένους οὖσα τοῦ μακαριωτάτου Νῶε, ἡ τὰ κατὰ Ἀλέξανδρον τὸν Μακεδόνα λεγομένη προειρηκέναι· ἧς μνημονεύει Νικάνωρ ὁ τὸν Ἀλεξάνδρου βίον ἱστορήσας· δευτέρα Λίβυσσα, ἧς μνήμην ἐποιήσατο Εὐριπίδης ἐν τῷ προλόγῳ τῆς Λαμίας· τρίτη Δελφὶς ἡ ἐν Δελφοῖς τεχθεῖσα, περὶ ἧς εἶπε Χρύσιππος ἐν τῷ περὶ θεότητος βιβλίῳ· τετάρτη ἡ Ἰταλικὴ ἡ ἐν Κιμμερίᾳ τῆς Ἰταλίας, ἧς υἱὸς ἐγένετο Εὔανδρος ὁ τὸ ἐν Ῥώμῃ τοῦ Πανὸς ἱερὸν τὸ καλούμενον Λούπερκον κτίσας· πέμπτη ἡ Ἐρυθραία ἡ καὶ περὶ τοῦ Τρωικοῦ προειρηκυῖα πολέμου, περὶ ἧς Ἀπολλόδωρος ὁ Ἐρυθραῖος διαβεβαιοῦται· ἕκτη ἡ Σαμία ἡ κυρίῳ ὀνόματι καλουμένη Φυτώ, περὶ ἧς ἔγραψεν Ἐρατοσθένης· ἑβδόμη ἡ Κυμαία ἡ λεγομένη Ἀμάλθεια ἡ καὶ Ἐροφίλη, παρά τισι δὲ Ταραξάνδρα· Βεργίλιος δὲ τὴν Κυμαίαν Δηιφόβην καλεῖ Γλαύκου θυγατέρα· ὀγδόη ἡ Ἑλλησποντία τεχθεῖσα ἐν κώμῃ Μαρμησσῷ περὶ τὴν πολίχνην Γεργιτίονα, ἥτις ἐνορία ποτὲ Τρῳάδος ἐτύγχανεν ἐν καιροῖς Σόλωνος καὶ Κύρου, ὡς ἔγραψεν Ἡρακλείδης ὁ Ποντικός· ἐννάτη ἡ Φρυγία· δεκάτη ἡ Τιβουρτία ὀνόματι Ἀβουναία.
21b) Joannes Laurentius Lydus, De mensibus 4, 47, 3
Τὸ σίβυλλα Ῥωμαϊκὴ λέξις ἐστὶν ἑρμηνευομένη προφῆτις ἤγουν μάντις, ὅθεν ἑνὶ ὀνόματι αἱ θήλειαι μάντιδες ὠνομάσθησαν Σίβυλλαι· γεγόνασι δὲ Σίβυλλαι δέκα ἐν διαφόροις τόποις καὶ χρόνοις. πρώτη ἡ καὶ Χαλδαία ἡ καὶ Περσὶς ἡ καὶ πρός τινων Ἑβραία ὀνομαζομένη, ἧς τὸ κύριον ὄνομα Σαμβήθη,
ἐκ τοῦ γένους τοῦ μακαριωτάτου Νῶε, ἡ περὶ τῶν κατὰ Ἀλέξανδρον τὸν
Μακεδόνα λεγομένη προειρηκέναι, ἧς μνημονεύει Νικάνωρ ὁ τὸν Ἀλεξάνδρου
βίον ἱστορήσας, ἡ περὶ τοῦ δεσπότου θεοῦ μυρία προθεσπίσασα καὶ τῆς
αὐτοῦ παρουσίας· ἀλλὰ καὶ αἱ λοιπαὶ συνᾴδουσιν αὐτῇ, πλὴν ὅτι ταύτης
εἰσὶ βιβλία εἰκοσιτέσσαρα περὶ παντὸς ἔθνους καὶ χώρας περιέχοντα. ὅτι
δὲ οἱ στίχοι αὐτῆς ἀτελεῖς εὑρίσκονται καὶ ἄμετροι, οὐ τῆς προφήτιδός
ἐστιν ἡ αἰτία ἀλλὰ τῶν ταχυγράφων, οὐ συμφθασάντων τῇ ῥύμῃ τῶν
λεγομένων ἢ καὶ ἀπαιδεύτων γενομένων καὶ ἀπείρων γραμματικῶν· ἅμα γὰρ
τῇ ἐπιπνοίᾳ ἐπέπαυτο ἐν αὐτῇ ἡ τῶν λεχθέντων μνήμη, καὶ διὰ τοῦτο
εὑρίσκονται στίχοι ἀτελεῖς καὶ διάνοια σκάζουσα, εἴτε κατ' οἰκονομίαν
θεοῦ τοῦτο γέγονεν, ὡς μὴ γινώσκοιντο ὑπὸ τῶν πολλῶν καὶ ἀναξίων οἱ
χρησμοὶ αὐτῆς. δευτέρα Σίβυλλα ἡ Λίβυσσα, τρίτη Σίβυλλα ἡ Δελφίς,
ἡ ἐν Δελφοῖς τεχθεῖσα· γέγονε δὲ αὕτη πρὸ τῶν Τρωϊκῶν καὶ ἔγραψε
χρησμοὺς δι' ἐπῶν ἐν τοῖς χρόνοις τῶν κριτῶν, ὁπηνίκα Δεβώρα προφῆτις
ἦν παρὰ Ἰουδαίοις. τετάρτη Ἰταλικὴ ἡ ἐν Κιμμερίᾳ τῆς Ἰταλίας, πέμπτη Ἐρυθραία ἀπὸ πόλεως Ἐρυθρᾶς καλουμένης ἐν Ἰωνίᾳ, ἡ περὶ τοῦ Τρωϊκοῦ προειρηκυῖα πολέμου. ἕκτη Σαμία, ἧς τὸ κύριον ὄνομα Φυτώ, περὶ ἧς ἔγραψεν Ἐρατοσθένης, καὶ αὕτη ἐν τοῖς χρόνοις τῶν παρὰ Ἰουδαίοις κριτῶν ἦν. ἑβδόμη Κυμαία ἡ καὶ Ἀμάλθεια ἢ Ἡροφίλη·
ἡ δὲ Κύμη πόλις ἐστὶν Ἰταλική, ἧς πλησίον ἄντρον ἐστὶ συνηρεφὲς καὶ
γλαφυρώτατον, ἐν ᾧ διαιτωμένη ἡ Σίβυλλα αὕτη τοὺς χρησμοὺς ἐδίδου τοῖς
πυνθανομένοις. ὀγδόη ἡ Γεργιθία· πολίχνη δὲ περὶ τὸν Ἑλλήσποντον τὸ Γεργίθιον. ἐννάτη Φρυγία, δεκάτη ἡ Τιβουρτία ὀνόματι Ἀλβουναία. ὅτι ἡ Ἰουδαία Σίβυλλα καὶ Χαλδὶς
ἐκαλεῖτο· καὶ γὰρ ὁ Φίλων τὸν Μωυσέως βίον ἀναγράφων Χαλδαῖον εἶναι
αὐτὸν λέγει, γεγενῆσθαι δὲ ἐν Αἰγύπτῳ, ὡς τῶν προγόνων αὐτοῦ ἐκεῖσε
κατελθόντων διὰ λιμὸν κατασχόντα Βαβυλῶνά τε καὶ τὰς πλησιοχώρους. καὶ
ὡς ἔοικεν, ἀπ' ἀρχῆς οἱ Χαναναῖοι οὕτως ἐκαλοῦντο, ἢ διὰ τὸ τὸν Ἀβραὰμ
ἐκεῖθεν ὡρμῆσθαι. λέγει δὲ ὁ αὐτὸς Φίλων καὶ περὶ τῶν συγγραμμάτων τοῦ
Μωυσέως, ὅτι ὑπ' αὐτοῦ μὲν τῇ Χαλδαϊκῇ γλώττῃ ἐγράφη, ὕστερον δὲ ὑπὸ
Πτολεμαίου εἰς τὴν Ἑλλάδα μετεφράσθη, ὃς τρίτος ἦν τῶν ἀπ' Ἀλεξάνδρου
τὴν Αἴγυπτον παραλαβόντων, Φιλάδελφος ἐπικεκλημένος. ταύτης δὲ τῆς
Ἑβραίας Σιβύλλης βίβλῳ ἐνέτυχον ἐν Κύπρῳ, ἐν ᾗ πολλὰ καὶ τῶν
<ἑλληνικῶν> προφητεύσασα διαλαμβάνει· καὶ μέντοι καὶ περὶ Ὁμήρου,
ὅτι ἀναστήσει ὁ θεὸς ἄνθρωπόν τινα σοφόν, ὃς τὸν τῶν ἡρώων πόλεμον
ἀναγράψεται καὶ τοὺς γενναιοτάτους τούτων ὑμνήσει· προλέγει δὲ καὶ περὶ
Χριστοῦ καὶ τῶν μετὰ τὴν Χριστοῦ παρουσίαν γεγενημένων· καὶ μέντοι καὶ
περὶ τῶν γενησομένων ἕως τῆς συντελείας, ἐν οἷς καὶ περὶ Κύπρου καὶ
Ἀντιοχείας παλίμφημά τινα προφητεύει, τῆς μὲν ὡς πολέμῳ πεσουμένης καὶ
μηκέτ' ἀναστησομένης, τῆς δὲ νήσου ὑποβρυχίου γενησομένης· φησὶ γάρ·
Τλήμων Ἀντιόχεια, σὲ δὲ πτόλιν οὔποτ' ἐροῦσιν,
εὖτε κακοφροσύνῃσι τεαῖς περὶ δούρασι πίπτεις,
καὶ ἑξῆς
αἲ αἲ Κύπρε τάλαινα, σὲ δὲ μέγα κῦμα καλύψει
ἥμασι χειμερίῃσιν ὀρινομένη τε θάλασσα.
προέλαβε δὲ τὴν τοῦ Χριστοῦ παρουσίαν αὕτη ἡ Σίβυλλα ἔτη δισχίλια, ἧς ἐστι καὶ τοῦτο τὸ ἔπος τὸν τίμιον σταυρὸν προμηνύον·
ὦ ξύλον ὦ μακαριστόν, ὑφ' οὗ θεὸς ἐξετανύσθη.
ὅτι
τέταρτος ἀπὸ Ῥώμου τοῦ οἰκιστοῦ βασιλεὺς ἐν Ῥώμῃ γέγονε Ταρκύνιος
Πρίσκος· γυνὴ δέ τις Ἀμάλθεια ἦλθε πρὸς αὐτὸν ἐπιφερομένη τρεῖς
βίβλους, χρησμοὺς Σιβύλλης τῆς Κυμαίας, καὶ ἐζήτει αὐτῷ δοῦναι εἰς
τριάκοντα χρυσοῦς· τοῦ δὲ καταφρονήσαντος ἀγανακτήσασα ἡ γυνὴ ἔκαυσε τὸ
ἓν τῶν βιβλίων, καὶ αὖθις προσελθοῦσα ἠξίου καὶ ὑπὲρ τῶν λειπομένων δύο
τοὺς τριάκοντα λαβεῖν χρυσοῦς· τοῦ δ' ἔτι μᾶλλον αὐτὴν ὑπεριδόντος καὶ
τὸ ἕτερον ἔκαυσε· λοιπὸν οὖν ὑπὲρ τοῦ ἑτέρου ἑνὸς τὴν αὐτὴν ἐπεζήτει
τιμήν. στοχασάμενος οὖν ὁ βασιλεὺς ἀναγκαῖον αὐτὸ εἶναι τῇ βασιλείᾳ
λαμβάνει δοὺς τοὺς τριάκοντα χρυσοῦς· καὶ εὑρὼν ἐν αὐτῷ τὰς Ῥωμαίων
τύχας κατ' ἐξαίρετον καὶ μόνας ἐγγεγραμμένας, ἑξήκοντα πατρικίων
συστήματι τὴν τούτων παρέδωκε φυλακήν.
Βασίλισσα Σαβᾶ ἥτις ἐλέγετο σίβυλλα παρ' Ἓλλησι.
La reine de Saba, qui était appelée sibylle chez les Grecs.
23) Nic. Damas, FGrH 90 F 67 :
24a) Euseb., Chron. (p. 369 Migne) :
Olymp. 9.(i.e. 744-740 av.JC)
Eumelus Corinthius versificator agnoscitur, et Sibylla Erythraea.
24b) Euseb., Chron. (p. 389 Migne) :
Olymp. 27-28.
32 Sibylla quae et Herophila in Samo nobilis habetur.
(i.e. 2e-3e année de la 28e Olympiade = 667-665 av. JC).
ἀγαθῆι τύχῃ·
νύμφη Ναΐς· Σίβυλλα νύμφης καὶ Θεοδώρου [Ἐ]ρυθραία.
À la Bonne Fortune.
Nymphe Naïade ; Sibylle, fille d’une nymphe et de Théodoros, d’Érythrées
ἀγαθῇ τύχῃ·
νύμφαις Ναϊάσιν ἀγα<λ>|λόμενος, ἔνθα Σιβύλλης,
4 εἰρήνης ἄρξας Εὐτυχιαν|ὸς τὸ πάροιθε,
δαπάναις ἑτοίμοις ἀγο|ρανόμος φιλότειμος,
8 ἄμφω δ' εὐψύχως, σὺν | Εὐτυχιανῷ παι-
δὶ πανηγυριάρχῃ | ἐκ προσόδων ἰδίων
12 τῇ πατρίδι τὸ ὕδωρ | φαίδρυνέν τε γραφαῖς
ἐπικοσμήσας τὸ αὐλιεῖν | μνημόσυνον τοῦτο
16 τοῖσιν ἐπεσσομένοις.
à la Bonne Fortune.
chéri des nymphes des eaux, dans la Cité de la Sibylle, Eutychianos …
Πέμψαντες γὰρ οἱ Ἀθηναῖοι ἐς Δελφοὺς θεοπρόπους χρηστηριάζεσθαι ἦσαν ἕτοιμοι· καί σφι ποιήσασι περὶ τὸ ἱρὸν τὰ νομιζόμενα, ὡς ἐς τὸ μέγαρον ἐσελθόντες ἵζοντο, χρᾷ ἡ Πυθίη, τῇ οὔνομα ἦν Ἀριστονίκη, τάδε·
(fr. 5)
Les Athéniens avaient envoyé une mission à Delphes et attendaient la réponse de l’oracle ; après les cérémonies habituelles avant d’entrer dans le temple, leurs délégués prenaient place dans le sanctuaire lorsque la Pythie, nommée Aristonicè, prononça cet oracle :
28) Plut., De Pythiae oraculis 406 A :
τί δ' ἀπολείπει τοῦ λέγοντος ἐρωτικὴν μόνην γεγονέναι Σαπφὼ γυναικῶν <ὁ> μαντικὴν <φάσκων μόνην> γεγονέναι Σίβυλλαν καὶ Ἀριστονίκαν καὶ ὅσαι διὰ μέτρων ἐθεμίστευσαν;
Ne peux-tu tout aussi bien soutenir qu’il n’a jamais existé d’autre amoureuse que Sapho, si tu prétends réserver le titre de prophétesse à la Sibylle, à Aristonica et aux seules Pythies dont les oracles étaient rendus en vers ? (trad. CUF)
Καί μοι πολλάκις ἐπῆλθε θαυμάσαι πῶς εἰς τοσοῦτο τῆς Βυζαντίων πόλεως ηὐξημένης ὡς μηδεμίαν ἄλλην εἰς εὐδαιμονίαν ἢ μέγεθος αὐτῇ παραβάλλεσθαι, πρόρρησις ἐκ θεῶν οὐδεμία περὶ τῆς εἰς ἀμείνονα τύχην αὐτῆς ἐπιδόσεως τοῖς πρὸ ἡμῶν ἀνθρώποις ἐδόθη. καὶ ταύτην ἐκ πολλοῦ τὴν ἔννοιαν ἔχων, πολλάς τε βίβλους ἱστορικὰς καὶ χρησμῶν συναγωγὰς ἀνελίξας, χρόνον τε ἐν τῷ περὶ τούτων ἀπορεῖν δαπανήσας, ἐνέτυχον μόλις χρησμῷ τινὶ Σιβύλλης εἶναι λεγομένῳ τῆς Ἐρυθραίας ἢ Φαεννοῦς τῆς Ἠπειρώτιδος (καὶ αὐτὴ γὰρ γενομένη κάτοχος ἐκδεδωκέναι χρησμοὺς λέγεται), ᾧ πεποιθότα Νικομήδην τὸν Προυσίου καὶ πρὸς τὸ δοκοῦν λυσιτελεῖν ἑρμηνεύοντα πόλεμον ἄρασθαι πρὸς τὸν πατέρα Προυσίαν, Ἀττάλῳ πειθόμενον· ἔχει δὲ τὸ λόγιον οὕτως.
v. fr. 6Τοῦτο τὸ λόγιον πάντα μὲν ὡς εἰπεῖν, ὑπεμφαῖνον ὄντως καὶ ἐν αἰνίγμασι, λέγει, τά τε ἐσόμενα Βιθυνοῖς κακὰ διὰ τὴν τῶν ἐπενεχθέντων αὐτοῖς ἐς τὰ μετὰ ταῦτα φόρων βαρύτητα καὶ ὡς ἡ ἀρχὴ ταχέως «ἐπιβήσεται ἀνδράσιν οἱ Βύζαντος ἕδος καταναιετάουσι». τὸ δὲ μετὰ χρόνον οὐκ ὀλίγον τὰ προρρηθέντα ἐκβῆναι μὴ λαμβανέτω τις εἰς τὸ περὶ ἑτέρου τινὸς λέγειν τὴν πρόρρησιν· πᾶς γὰρ χρόνος τῷ θείῳ βραχὺς ἀεί τε ὄντι καὶ ἐσομένῳ. ταῦτα δὴ οὖν ἔκ τε τῶν τοῦ χρησμοῦ ῥημάτων καὶ ἀπὸ ταῶν ἐκβάντων ἐτεκμηράμην. εἰ δέ τῳ τὸ χρησθὲν ἑτέρως ἔχειν δοκεῖ, ταύτῃ νοείτω.
Je me suis souvent étonné que cette ville (scil. Byzance) soit montée à un si haut point de prospérité et de grandeur, qu’aucune autre ne lui peut être comparée, sans qu’il y en ait eu présage ni prédiction de nos ancêtres. Ayant lu quantité d’histoires et d’oracles dans cette pensée, je suis enfin tombé sur des vers de la sibylle Érythrée, ou de celle qui s’appelait Phaenno et était d’Épire, car on dit que celle-ci ayant été inspirée comme les autres, a rendu aussi des oracles; et que Nicomède, fils de Prusias, les ayant expliqués à son avantage, il déclara la guerre à son père par le conseil d’Attalus. Voici les vers de l’oracle:
v. fr. 6
Cet oracle marque, bien qu’obscurément, que les peuples de Bithynie doivent être accablés de malheurs qui procèderont du poids insupportable des impositions publiques, et que la puissance de ce monde tombera entre les mains des habitants de la ville de Byzance. Que si cet oracle n’est pas encore accompli, bien qu’il y ait déjà longtemps qu’il est prononcé, que personne ne s’imagine pour cela qu’il doive être expliqué d’une autre sorte. Car quelque long que le temps paraisse, il est fort court à l’égard de Dieu qui est éternel. Voilà la pensée que j’ai eue touchant cet oracle. Si quelqu’un prétend qu’il le faille entendre en un autre sens, je n’empêche point qu’il n’ait la liberté de ses sentiments.
30)
Fragmenta
εἰμὶ
δ'
ἐγὼ γεγαυῖα
μέσον θνητοῦ τε θεᾶς
τε, |
Je
suis née d’un père mortel et d’une
déesse, d’une nymphe immortelle, d’un père nourri de gros poissons, fille de l’Ida par ma mère ; ma patrie est la rouge Marpessos, sacrée par sa mère, et le fleuve Aedoneus. |
ἅδ' ἐγὼ ἁ Φοίβοιο σαφηγορίς εἰμι Σίβυλλα τῶιδ' ὑπὸ λαϊνέωι σάματι κευθομένα, παρθένος αὐδάεσσα τὸ πρίν, νῦν δ' αἰὲν ἄναυδος, μοιρᾶι ὑπὸ στιβαρᾶι τάνδε λαχοῖσα πέδαν· ἀλλὰ πέλας Νύμφαισι καὶ Ἑρμᾶι τῷδ' ὑπόκειμαι, μοῖραν ἔχοισα κάτω τᾶς τότ' ἀνακτορίας.
|
C’est moi, Sibylle, la prophétesse de Phoibos, qui repose sous ce tombeau de pierre allongée, jadis vierge au chant sonore, aujourd’hui muette à jamais, entravée ici par la Moire inflexible ; mais je repose auprès des Nymphes et d’Hermès, ayant obtenu aux Enfers le destin de la souveraineté d’alors.
|
*3) (Clem. Alex., Strom. 1, 21, 108.3) :
ὦ Δελφοί, θεράποντες ἑκηβόλου Ἀπόλλωνος,
ἦλθον ἐγὼ χρήσουσα Διὸς νόον αἰγιόχοιο,
αὐτοκασιγνήτῳ κεχολωμένη Ἀπόλλωνι.
Delphiens, serviteurs d’Apollon qui frappe de loin,
je suis venue consulter la volonté de Zeus porte-égide,
irritée contre mon frère Apollon.
*4)
IEry 224 :
inscription d’Érythrées de 32 lignes,
formant
8 distiques élégiaques
(cf. T. 25 et 26)[2].
ἡ Φοίβου̣ [π]ρόπολος χρη|σμηγόρος εἰμι Σίβυλλα 4 νύμφης Ναϊάδος πρεσβυ|γενὴς θυγάτηρ· πατρὶς δ' οὐκ ἄλλη, μούνη̣| δέ μοί ἐστιν Ἐρυθραί 8 καὶ Θεόδωρος ἔφυ θνη|τὸς ἐμοὶ γενέτης· Κισσώτας δ' ἤνεγκεν ἐ|μὸν γόνον, ὧι ἐνὶ χρησμούς 12 ἔκπεσ̣ον ὠδείνων εὐθὺ̣| λαλοῦσα βροτοῖς. τῆιδε δ' ἐφεζομένη πέ|τρηι θνητοῖσιν ἄεισα 16 μαντοσύνας παθέων̣| αὖθις ἐπεσσομένων· τρὶς δὲ τριηκοσίοισιν ἐ|γὼ ζώουσ' ἐνιαυτοῖς 20 παρθένος οὖσ' ἀδνὴς | πᾶσαν ἐπὶ χθόν' ἔβην, αὖθις δ' ἐνθάδ' ἔγωγε φίλῃ | πὰρ τῆιδέ γε πέτρηι 24 ἧμαι νῦν ἀγανοῖς ὕδα|σι τερπομένη. χαίρω δ' ὅττι χρόνος μοι | ἐλήλυθεν ἤδη ἀληθής, 28 ὧι ποτ' ἀνανθήσειν αὖθις̣| ἔφην Ἐρυθράς, πᾶσαν δ' εὐνομίην ἕξειν | πλοῦτόν τ' ἀρετήν τε 32 πάτρην ἐς φιλίην βάντι | νέωι Ἐρύθρωι. |
Je suis Sibylle, la prophétesse ministre de Phoibos, fille première née d’une nymphe des eaux ; ma patrie, la seule, je n’en ai pas d’autre, c’est Érythrées, et un mortel, Théodoros, fut mon père. Kissotas[3] a porté ma naissance, c’est là à peine avais-je quitté la matrice, que je rendais des oracles aux mortels. Assise sur cette roche, je chantais pour les mortels des prédictions de souffrances à venir. J’ai vécu trois fois trois cents ans, moi, la vierge chaste, et j’ai parcouru le monde entier ; puis je revins ici , près de cette roche qui m’est chère, et maintenant je reste assise prenant plaisir aux sources enchanteresses. Je suis heureuse que le temps se soit révélé finalement vrai, le temps où selon ma prophétie, Érythrées devait refleurir, et jouir de l’ordre, de la prospérité et de la gloire, grâce à un jeune Érythréen de retour dans sa patrie aimée. |
Ὦ μέλεοι, τί κάθησθε; Λιπὼν φύγ' ἐς ἔσχατα γαίης
δώματα καὶ πόλιος τροχοειδέος ἄκρα κάρηνα.
Οὔτε γὰρ ἡ κεφαλὴ μένει ἔμπεδον οὔτε τὸ σῶμα,
οὔτε πόδες νέατοι οὔτ' ὦν χέρες, οὔτε τι μέσσης
λείπεται, ἀλλ' ἄζηλα πέλει· κατὰ γάρ μιν ἐρείπει
πῦρ τε καὶ ὀξὺς Ἄρης, συριηγενὲς ἅρμα διώκων.
Πολλὰ δὲ κἆλλ' ἀπολεῖ πυργώματα, κοὐ τὸ σὸν οἶον·
πολλοὺς δ' ἀθανάτων νηοὺς μαλερῷ πυρὶ δώσει,
οἵ που νῦν ἱδρῶτι ῥεούμενοι ἑστήκασι,
δείματι παλλόμενοι, κατὰ δ' ἀκροτάτοις ὀρόφοισιν
αἷμα μέλαν κέχυται, προϊδὸν κακότητος ἀνάγκας.
Ἀλλ' ἴτον ἐξ ἀδύτοιο, κακοῖς δ' ἐπικίδνατε θυμόν.
Infortunés, que faites-vous ici ? Fuis au bout du monde,
Fuis ta maison, la circulaire enceinte de ta ville et ses hautes crêtes !
Plus rien ne subsiste, ni la tête ni le corps,
Rien de ses extrémités, pieds ou mains, rien du milieu non plus,
Tout est désolé : l’incendie fait rage,
Et le féroce Arès pousse son char syrien ;
Tes remparts ne périront pas seuls, il en ruinera bien d’autres aussi ;
À la flamme furieuse il livrera bien des temples
Où les images des Immortels se dressent aujourd’hui couvertes de sueur,
Tremblantes d’effroi, et du haut des toits
Ruisselle un sang noir, présage du désastre fatal.
Allons, quittez mon sanctuaire, élevez votre courage plus haut que vos malheurs.
(trad. Pléiade)
Ὦ βασιλεῦ Θρῃκῶν, λείψεις πόλιν· ἐν προβάτοισιν αὐξήσεις δὲ λέοντα μέγαν, γαμψώνυχα, δεινόν, ὅς ποτε κινήσει πατρίας κειμήλια χώρας, γαῖαν δ’ αἱρήσει μόχθων ἄτερ. οὐδέ σέ φημι 5 σκηπτούχοις τιμαῖσιν ἀγάλλεσθαι μάλα δηρόν, ἐκ δὲ δρόνων πεσέειν, οἷον κύνες ἀμφὶς ἔχουσι. κινήσεις δ’ εὔδοντα λύκον γαμψώνυχα, δεινόν· οὐδ’ ἐθέλοντι γὰρ εἴσω ὑπὸ ζυγὸν αὐχένα θήσει. δὴ τότε Βιθυνῶν γαῖαν λύκοι οἰκήσουσι 10 Ζηνὸς ἐπιφροσύναισι. τάχος δ’ ἐπιβήσεται ἀρχὴ ἀνδράσιν οἱ Βύζαντος ἕδος καταναιετάουσι. τρὶς μάκαρ Ἑλλήσποντε, θεόκτιτα τείχεά τ’ ἀνδρῶν, . . . . θείαισιν ἐφετμαῖς ἣν λύκος αἰνόλυκος πτήξει κρατερῆς ὑπ’ ἀνάγκης. 15 Οἵ με γὰρ εἴσασίν τε ἐμὸν ναίοντες ἔδεθλον, οὐκέτι σιγήσω πατρὸς νόον, ἀλλ’ ἀναδείξω ἀθανάτων λογίων θνητοῖς εὔσημον ἀοιδήν. Θρῇσσα κύει μέγα πῆμα, τόκος δέ οἱ οὐκέτι τηλοῦ, σπεῖραι παῖδα, κακόν <ποτε γῇ> καὶ τῇδε φέρουσαν· 20 τρηχὺ παρ’ ἠπείρου πλευρὰς ἐπινίσεται ἕλκος, καὶ μέγ’ ἀνοιδήσει, ταχὺ δὲ ῥαγὲν αἱμοροήσει. |
Roi
des Thraces, tu abandonneras ta
Cité ;
au milieu du troupeau |
Selon une lettre de Phalaris (un apocryphe du 2e s. apr. JC), les filles de Stésichore de Locres auraient elles-mêmes composé des poèmes (cf. Introduction sur la poésie locrienne).
Martino.
Wolf, Mulierum, index.
Testimonia
Ἀφικόμενος εἰς Ἱμέραν ἀναγκαίας ἕνεκα πραγματείας ἤκουσα τῶν Στησιχόρου θυγατέρων ποιήματα λυριζουσῶν, ἃ μὲν αὐτοῦ Στησιχόρου γεγραφότος, ἃ δὲ τῶν παρθένων ἴδια.
A mon arrivée à Himère pour une affaire importante, j’ai entendu les filles de Stésichore chanter des poèmes avec la lyre, les uns écrits par Stésichore, les autres par les jeunes filles elles-mêmes.
Auteure d’un poème en hexamètres, une espèce d’incantation pour les brûlures ou les pustules. Cf. Philinné.
Martino.
Fragmentum
1)
Adespota
Papyracea (SH) Fr. 900, 1 sqq. :
πρὸ]ς̣ κεφαλῆ(ς) [πόνον λόγο]ς̣ [σ]ὺ γὰρ εἶ θνη[τοῖ]σ̣∙[] []∙φολοις π∙[∙∙∙]ων τ̣[έλεσον τε]λέαν ἐπαοιδ̣[ή]ν. 4 [6—8] ας Σύρας <Γ>αδαρηνῆς [] [ἐπαοιδὴ] πρὸς πᾶν κατάκαυμ[α.] [6-8 μ]υστοδό̣κ̣ος κατεκα̣[ύθη] ὑψ]οτάτῳ δ' ἐν ὄρει κατεκαύθ̣[η] < > 8 ἑπτὰ λύ[κ]ω̣ν̣ κρήνας, ἕπτ' ἄρ̣[κτων], ἑπτὰ λεόντων· ἑπτὰ δὲ παρθενικαὶ κυ[α]νώπιδες ἤρυσαν [ὕ]δωρ κάλπ[ι]σι κυανέαις καὶ ἔσβεσαν ἀκ[άμ]ατον πῦρ. |
ll.
4-10 : de Syra de Gadara : |
Poétesse grecque de la première moitié du 5e s. (Eusèbe situe son acmè dans la 4e année de la 82e Olympiade, i.e. 449/8), voire vers 510 (selon une autre source qui donne un floruit dans la 67e Olympiade, à l’époque de Cléomène I (525-488) et de Démarate, rois de Sparte ; cf. T. 2), célébrée par une légende héroïque : non seulement, par sa lyre, elle encourageait les hommes à combattre, mais elle aurait aussi appelé les femmes d’Argos à combattre les Spartiates et à la tête d’une bande de villageoises, elle aurait grandement contribué à la victoire (T. 2, 3). Un relief dans le sanctuaire d’Aphrodite, près du théâtre de sa Cité, visible encore au temps de Pausanias (T. 4), la représentait jetant ses livres et se coiffant d’un casque. Nicérate lui aurait élevé une statue (T. E).
C’est à la suite de cet épisode qu’Arès fut honoré dans la cité comme divinité protectrice des femmes (T. 11). L’exploit de Télésilla et de ses compagnes était commémoré chaque année dans la fête des Ὑβριστικά au cours de laquelle chaque sexe prenait les vêtements et l’apparence de l’autre ; cette fête est peut-être la même que celle des Ἐνδυμάτια (T. D, 2, 3 et 14).
Plutarque rapporte (T. 2) que Télésilla était de naissance noble, et qu’elle était affectée par une maladie incurable. L’oracle consulté aurait répondu qu’elle devait servir les Muses. C’est pour obéir à cet oracle qu’elle s’appliqua à la poésie et à la musique. Elle recouvra bientôt la santé, tout en gagnant l’admiration des Argiennes pour sa poésie.
Dain la date du 6e-5e s., Bailly, vers 510, Kl. Pauly 1e moitié du 5e.
Notre information sur la poésie de Télésilla est très lacunaire : on n’a conservé qu’un seul fragment de deux vers et quelques bribes de cette poétesse qui pourtant fit partie du Canon lyrique féminin (cf. T. B). Elle semble s’être adressée d’abord aux femmes (T. 4). Son style est simple, voire plat, sans beaucoup de vie.
Athénée (T. 8) rapporte qu’elle avait composé un hymne à Apollon intitulé Φιληλιάς, que Bode (loc. cit.) explique comme le nom argien du péan, dérivé des premiers mots du refrain, ἔξερχ' (ou ἔξεχ') ὦ φίλ' ἥλιε (T. 13), donné dans les Carmina popularia fr. 24 dans l’anthologie de Hiller (=15 B.). Car à partir d’Eschyle, Apollon est identifié au Soleil.
Pausanias cite ses poèmes en l’honneur d’Apollon et Artémis (T. 12 et 19), et la référence aux enfants de Niobé, dans une citation d’Apollodore (T. 15), semble provenir d’une œuvre du même genre. Une scholie à Homère (T. 16) mentionne que sa représentation de la Vertu ressemblait beaucoup à celle de Xénophon dans la fameuse fable de Prodicos. Une scholie à Théocrite (T. 6) semble faire allusion à Télésilla, qui aurait composé un poème pour la hiérogamie de Zeus et Héra. On a conservé également quelques mots de Télésilla cités dans des gloses de grammairiens (T. 17-18 ; fr. 10).
Les seuls vers complets conservés de Télésilla semblent provenir d’un Parthénion, composé pour un chœur de jeunes Argiennes, et traitant de l’amour éprouvé par le dieu fleuve Alphée pour Artémis (fr. 1). Le mètre de ce poème est un dimètre ionique a majore catalectique, se terminant par un trochée, ou selon le nom qu’Héphestion lui donne un ionique hephthémiméral. Cela confirmerait l’affirmation de l’auteur Sur la musique (T. 20), rattaché à Censorinus, selon lequel Télésilla alla plus loin qu’Alcman en brisant la strophe en petits vers. Selon Dain, ce vers, un glyconien acéphale, appelé télésillien, est un vers arthrodique (constitué d’un seul membre ou κῶλον, au lieu de deux), dont la poétesse fit un usage κατὰ στίχον, c'est-à-dire répété pour former une strophe (v. Dain, Métrique, § 143 ; 41 ; 141). Le vers arthrodique semble caractéristique de la poésie populaire.
À cause de la ressemblance métrique (télésilléion : >:99/:9:), on pourrait attribuer à Télésilla l’hymne à Déméter conservé sur une inscription d’Épidaure (IG 4/12, 131). Mais il s’agit peut-être d’une imitation tardive. Ce poème, malgré son style convenu et un langage lyrique très traditionnel, ne manque pas de vie du fait de l’insertion de dialogues dans le récit.
Kl.Pauly, s.v.
Testimonia
v. D) Clem. Alex., Strom. 4, 522 = 4, 19, 122, 4.
1) Anthologia Graeca, 9, 26, 5 : Τελέσιλλαν ἀγακλέα
… l’illustre Télésilla…
2) Plut., Cour. des femmes, 4 = 245a-e :
Οὐδενὸς δ' ἧττον ἔνδοξόν ἐστι τῶν κοινῇ διαπεπραγμένων γυναιξὶν ἔργων ὁ πρὸς Κλεομένη περὶ Ἄργους ἀγών, ὃν ἠγωνίσαντο Τελεσίλλης τῆς ποιητρίας προτρεψαμένης. ταύτην δέ φασιν οἰκίας οὖσαν ἐνδόξου τῷ δὲ σώματι νοσηματικὴν εἰς θεοῦ πέμψαι περὶ ὑγιείας· καὶ χρησθὲν αὐτῇ Μούσας θεραπεύειν, πειθομένην τῷ θεῷ καὶ ἐπιθεμένην ᾠδῇ καὶ ἁρμονίᾳ τοῦ τε πάθους ἀπαλλαγῆναι ταχὺ καὶ θαυμάζεσθαι διὰ ποιητικὴν ὑπὸ τῶν γυναικῶν. ἐπεὶ δὲ Κλεομένης ὁ βασιλεὺς τῶν Σπαρτιατῶν πολλοὺς ἀποκτείνας (οὐ μήν, ὡς ἔνιοι μυθολογοῦσιν, ἑπτὰ καὶ ἑβδομήκοντα καὶ ἑπτακοσίους πρὸς ἑπτακισχιλίοις) ἐβάδιζε πρὸς τὴν πόλιν, ὁρμὴ καὶ τόλμα δαιμόνιος παρέστη ταῖς ἀκμαζούσαις τῶν γυναικῶν ἀμύνεσθαι τοὺς πολεμίους ὑπὲρ τῆς πατρίδος. ἡγουμένης δὲ τῆς Τελεσίλλης ὅπλα λαμβάνουσαι καὶ παρ' ἔπαλξιν ἱστάμεναι κύκλῳ τὰ τείχη περιέστεψαν, ὥστε θαυμάζειν τοὺς πολεμίους. τὸν μὲν οὖν Κλεομένη πολλῶν πεσόντων ἀπεκρούσαντο· τὸν δ' ἕτερον βασιλέα Δημάρατον, ὡς Σωκράτης φησίν, ἐντὸς γενόμενον καὶ κατασχόντα τὸ Παμφυλιακὸν ἐξέωσαν. οὕτω δὲ τῆς πόλεως περιγενομένης, τὰς μὲν πεσούσας ἐν τῇ μάχῃ τῶν γυναικῶν ἐπὶ τῆς ὁδοῦ τῆς Ἀργείας ἔθαψαν, ταῖς δὲ σωθείσαις ὑπόμνημα τῆς ἀριστείας ἔδοσαν ἱδρύσασθαι τὸν Ἐνυάλιον. τὴν δὲ μάχην οἱ μὲν ἑβδόμῃ λέγουσιν ἱσταμένου μηνός, οἱ δὲ νουμηνίᾳ γενέσθαι τοῦ νῦν μὲν τετάρτου, πάλαι δ' Ἑρμαίου παρ' Ἀργείοις, καθ' ἣν μέχρι νῦν τὰ Ὑβριστικὰ τελοῦσι, γυναῖκας μὲν ἀνδρείοις χιτῶσι καὶ χλαμύσιν, ἄνδρας δὲ πέπλοις γυναικῶν καὶ καλύπτραις ἀμφιεννύντες. ἐπανορθούμενοι δὲ τὴν ὀλιγανδρίαν οὐχ, ὡς Ἡρόδοτος ἱστορεῖ, τοῖς δούλοις, ἀλλὰ τῶν περιοίκων ποιησάμενοι πολίτας τοὺς ἀρίστους, συνῴκισαν τὰς γυναῖκας· ἐδόκουν δὲ καὶ τούτους ἀτιμάζειν καὶ περιορᾶν ἐν τῷ συγκαθεύδειν ὡς χείρονας. ὅθεν ἔθεντο νόμον τὸν κελεύοντα πώγωνα δεῖν ἐχούσας συναναπαύεσθαι τοῖς ἀνδράσι τὰς γεγαμημένας.
Parmi les actions illustres accomplies en commun par des femmes, nulle ne l'est plus que le combat livré autour d'Argos contre Cléomène, où les Argiennes luttèrent sous l'impulsion de Télésilla, la poétesse. On dit que cette Télésilla était d’une maison glorieuse, qu’étant de santé maladive, elle envoya consulter le dieu sur le moyen de recouvrer la santé ; le dieu lui ayant répondu de servir les Muses, elle obéit et s’y consacra, et elle fut rapidement débarrassée de ses maux et honorée parmi les femmes pour sa poésie. Comme Cléomène, roi de Sparte, ayant massacré beaucoup d'Argiens – mais pas 7777 comme on le rapporte -- marchait vers la ville, une passion et une audace divines s'emparèrent des femmes jeunes et les portèrent à repousser les ennemis pour la défense de leur patrie. Sous la conduite de Télésilla, elles prennent les armes, et, se tenant le long de l'enceinte, garnissent en cercle les remparts, frappant d'étonnement les ennemis. Le second roi, Démarate, à ce que dit Socratès (FHG IV p. 497), qui avait pénétré dans les murs et occupait le Pamphyliaque, fut chassé par elles : et, la ville ainsi sauvée, on ensevelit sur la route de l'Argolide celles des femmes qui étaient tombées dans le combat, et celles qui avaient survécu obtinrent, comme souvenir de leur vaillance, de sacrifier à Ényalios. Quelques-uns assurent que le combat eut lieu le septième jour du mois et les autres à la nouvelle lune du mois qui est maintenant le quatrième, et qui, autrefois, s'appelait Hermaios chez les Argiens. Ce jour-là, jusqu'aujourd'hui encore, on célèbre les Hybristiques. On y revêt les femmes de tuniques et de chlamydes d'hommes, les hommes de péplos et de voiles de femmes. Et, pour remédier au petit nombre des hommes, ils unirent les femmes, non aux esclaves, comme le raconte Hérodote (VI 83), mais aux plus nobles des environs, qu'ils firent citoyens d'Argos. Et les femmes semblaient les dédaigner et les traiter avec mépris dans le lit conjugal, comme de race inférieure. C'est de là que provient cette loi qui force les nouvelles mariées à porter une barbe.
pour l’épisode, cf. Hdt. 6, 76-83, qui ne parle pas de Télésilla.
ΤΕΛΕΣΙΛΛΑ.
Κλεομένης Σπαρτιατῶν βασιλεὺς κτείνας ἐν παρατάξει Ἀργείων ἄνδρας ἑπτακισχιλίους ἑπτακοσίους ἑβδομήκοντα ἑπτὰ ἐβάδιζεν ἐπὶ τὸ Ἄργος ὡς κατὰ κράτος αἱρήσων τὴν πόλιν· Τελέσιλλα ἡ μουσικὴ τὰς Ἀργείας ὁπλίσασα προήγαγεν εἰς μάχην. αἱ δὲ ἔνοπλοι παρὰ ἔπαλξιν ἱστάμεναι, κύκλῳ τὰ τείχη φραξάμεναι Κλεομένη μὲν ἀπεκρούσαντο, Δημάρατον δὲ τὸν ἕτερον βασιλέα ἐξώσαντο καὶ τὴν πόλιν ἁλῶναι κινδυνεύουσαν ἀνέσωσαν. τοῦτο τὸ στρατήγημα τῶν γυναικῶν μέχρι νῦν Ἀργεῖοι τιμῶσι, νουμηνίᾳ μηνὸς Ἑρμαίου τὰς μὲν γυναῖκας ἀνδρείοις χιτῶσι καὶ χλαμύσι, τοὺς δὲ ἄνδρας πέπλοις γυναικείοις ἀμφιεννύντες.
Cléomène, roi de Sparte, après avoir tué en bataille rangée 7777 Argiens, marchait contre Argos pour prendre la ville d’assaut. Télésilla la poétesse arma les Argiennes et s’avança pour combattre. Les femmes en armes se dressant aux créneaux, tout le tour des remparts, repoussèrent Cléomène, et Démarate, le deuxième roi, elles le repoussèrent aussi, sauvant la Cité qui avait été en grand danger d’être prise. Cette ruse de femmes, les Argiens l’honorent jusqu’à aujourd’hui, le 1er du mois Hermaios, en se déguisant, les femmes avec des chitons et des chlamydes d’hommes, les hommes portant des péplos de femmes.
ὑπὲρ δὲ τὸ θέατρον Ἀφροδίτης ἐστὶν ἱερόν, ἔμπροσθεν δὲ τοῦ ἕδους Τελέσιλλα ἡ ποιήσασα τὰ ᾄσματα ἐπείργασται στήλῃ· καὶ βιβλία μὲν ἐκεῖνα ἔρριπταί οἱ πρὸς τοῖς ποσίν, αὐτὴ δὲ ἐς κράνος ὁρᾷ κατέχουσα τῇ χειρὶ καὶ ἐπιτίθεσθαι τῇ κεφαλῇ μέλλουσα. ἦν δὲ ἡ Τελέσιλλα καὶ ἄλλως ἐν ταῖς γυναιξὶν εὐδόκιμος καὶ μᾶλλον ἐτιμᾶτο ἔτι ἐπὶ τῇ ποιήσει. συμβάντος δὲ Ἀργείοις ἀτυχῆσαι λόγου μειζόνως πρὸς Κλεομένην τὸν Ἀναξανδρίδου καὶ Λακεδαιμονίους, καὶ τῶν μὲν ἐν αὐτῇ πεπτωκότων τῇ μάχῃ, ὅσοι δὲ ἐς τὸ ἄλσος τοῦ Ἄργου κατέφευγον διαφθαρέντων καὶ τούτων, τὰ μὲν πρῶτα ἐξιόντων κατὰ ὁμολογίαν, ὡς δὲ ἔγνωσαν ἀπατώμενοι συγκατακαυθέντων τῷ ἄλσει τῶν λοιπῶν, οὕτω τοὺς Λακεδαιμονίους Κλεομένης ἦγεν ἐπὶ ἔρημον ἀνδρῶν τὸ Ἄργος. Τελέσιλλα δὲ οἰκέτας μὲν καὶ ὅσοι διὰ νεότητα ἢ γῆρας ὅπλα ἀδύνατοι φέρειν ἦσαν, τού-τους μὲν πάντας ἀνεβίβασεν ἐπὶ τὸ τεῖχος, αὐτὴ δὲ ὁπόσα ἐν ταῖς οἰκίαις ὑπελείπετο καὶ τὰ ἐκ τῶν ἱερῶν ὅπλα ἀθροίσασα τὰς ἀκμαζούσας ἡλικίᾳ τῶν γυναικῶν ὥπλιζεν, ὁπλίσασα δὲ ἔτασσε κατὰ τοῦτο ᾗ τοὺς πολεμίους προσιόντας ἠπίστατο. ὡς δὲ <ἐγγὺς> ἐγίνοντο οἱ Λακεδαιμόνιοι καὶ αἱ γυναῖκες οὔτε τῷ ἀλαλαγμῷ κατεπλάγησαν δεξάμεναί τε ἐμάχοντο ἐρρωμένως, ἐνταῦθα οἱ Λακεδαιμόνιοι, φρονήσαντες ὡς καὶ διαφθείρασί σφισι τὰς γυναῖκας ἐπιφθόνως τὸ κατόρθωμα ἕξει καὶ σφαλεῖσι μετὰ ὀνειδῶν γενήσοιτο ἡ συμφορά, ὑπείκουσι ταῖς γυναιξί. πρότερον δὲ ἔτι τὸν ἀγῶνα τοῦτον προεσήμηνεν ἡ Πυθία, καὶ τὸ λόγιον εἴτε ἄλλως εἴτε καὶ ὡς συνεὶς ἐδήλωσεν Ἡρόδοτος·
ἀλλ' ὅταν ἡ θήλεια τὸν ἄρρενα νικήσασα
ἐξελάσῃ καὶ κῦδος ἐν Ἀργείοισιν ἄρηται,
πολλὰς Ἀργείων ἀμφιδρυφέας τότε θήσει.
Il y a au-dessus du théâtre un sanctuaire d’Aphrodite, et devant ce temple une stèle sur laquelle on a représenté Télésilla, femme célèbre par ses poésies lyriques : ses livres sont épars à ses pieds, et elle tient à la main un casque qu'elle regarde comme pour le mettre sur sa tête. Télésilla jouissait déjà à d'autres égards de beaucoup de considération parmi les femmes d'Argos; elle était surtout célèbre par ses poésies, lorsque se passa l'événement que rappelle cette sculpture. Les Argiens avaient été malheureux au delà de toute expression dans leur guerre contre les Lacédémoniens commandés par Cléomène, fils d'Anaxandride : les uns, en effet, avaient péri dans le combat, et ceux qui s'étaient réfugiés dans le bois Argos y avaient aussi perdu la vie : car on avait massacré ceux qui étaient sortis les premiers par capitulation, et les autres s'étant aperçu qu'on les trompait, ne voulurent plus sortir et furent tous brûlés avec la forêt. Argos se trouvant ainsi sans défenseurs, Cléomène y conduisit les Lacédémoniens, mais Télésilla ayant rassemblé les esclaves et tous ceux que leur jeunesse ou leur âge avancé rendaient incapables de porter les armes, les fit monter sur les murs. Ayant ensuite ramassé tout ce qui restait d'armes dans les maisons, et celles que renfermaient les temples, elle les fit prendre aux femmes qui étaient dans la force de l'âge, et rangea celles-ci en bataille à l'endroit par où elle savait que les ennemis devaient arriver. Les Lacédémoniens s'étant présentés, elles ne s'effrayèrent point de leur cri de guerre, et soutinrent le choc avec la plus grande valeur. Alors les Lacédémoniens, considérant qu'une victoire remportée sur des femmes serait peu honorable pour eux, et qu'une défaite les couvrirait de honte, prirent le parti de se retirer. Ce combat avait été prédit par un oracle qu'Hérodote rapporte, soit que le sens lui en fût connu, soit qu'il l'ait ignoré.
Lorsque les femmes auront repoussé les hommes,
victorieuses, et auront rempli Argos de leur gloire,
alors beaucoup d'Argiennes, de douleur, se déchireront les joues.
5) Clem. Alex., Strom. 4, 19, 120, 3 :
φασὶ δὲ καὶ τὰς Ἀργολικὰς ἡγουμένης αὐτῶν Τελεσίλλης τῆς ποιητρίας Σπαρτιάτας τοὺς ἀλκίμους τὰ πολέμια φανείσας μόνον τρέψασθαι καὶ ἐκείναις τὸ ἀδεὲς τοῦ θανάτου περιποιήσασθαι.
On raconte que les femmes d’Argos, sous la conduite de la poétesse Télésilla, repoussèrent les vaillants Spartiates par la seule vue de leurs armes et évitèrent ainsi la mort.
6) Scholia (vetera) in Theocritum 15, 64 :
πάντα γυναῖκες ἴσαντι: <ἴσασι,> ὅπως ὁ Ζεὺς τῇ Ἥρᾳ λάθρα συνῆλθεν… Ἀριστοκλῆς δὲ ἐν τῷ περὶ τῶν Ἑρμιόνης ἱερῶν ἰδιωτέρως ἱστορεῖ περὶ τοῦ Διὸς καὶ [τοῦ τῆς] Ἥρας γάμου. τὸν γὰρ Δία μυθολογεῖται ἐπιβουλεύειν τῇ Ἥρᾳ μιγῆναι, ὅτε αὐτὴν ἴδοι χωρισθεῖσαν ἀπὸ τῶν ἄλλων θεῶν. βουλόμενος δὲ ἀφανὴς γενέσθαι καὶ μὴ ὀφθῆναι ὑπ' αὐτῆς τὴν ὄψιν μεταβάλλει εἰς κόκκυγα καὶ καθέζεται εἰς ὄρος, ὃ πρῶτον μὲν Θόρναξ ἐκαλεῖτο, νῦν δὲ Κόκκυξ. τὸν δὲ Δία χειμῶνα δεινὸν ποιῆσαι τῇ ἡμέρᾳ ἐκείνῃ· τὴν δὲ Ἥραν πορευομένην μόνην ἀφικέσθαι πρὸς τὸ ὄρος καὶ καθέζεσθαι εἰς αὐτό, ὅπου νῦν ἐστιν ἱερὸν Ἥρας τελείας. τὸν δὲ κόκκυγα ἰδόντα καταπετασθῆναι καὶ καθεσθῆναι ἐπὶ τὰ γόνατα αὐτῆς πεφρικότα καὶ ῥιγῶντα ὑπὸ τοῦ χειμῶνος. τὴν δὲ Ἥραν ἰδοῦσαν αὐτὸν οἰκτεῖραι καὶ περιβαλεῖν τῇ ἀμπεχόνῃ. τὸν δὲ Δία εὐθέως μεταβαλεῖν τὴν ὄψιν καὶ ἐπιλαβέσθαι τῆς Ἥρας. τῆς δὲ τὴν μίξιν παραιτουμένης διὰ τὴν μητέρα, αὐτὸν ὑποσχέσθαι γυναῖκα αὐτὴν ποιήσασθαι. καὶ παρ' Ἀργείοις δέ, οἳ μέγιστα τῶν Ἑλλήνων τιμῶσι τὴν θεόν, τὸ [δὲ] ἄγαλμα τῆς Ἥρας ἐν τῷ ναῷ καθήμενον ἐν [τῷ] θρόνῳ τῇ χειρὶ ἔχει σκῆπτρον, καὶ ἐπ' αὐτῷ τῷ σκήπτρῳ κόκκυξ.
« Les femmes savent bien » : que Zeus s’unit en cachette à Héra. Aristoclès (fr. 5 Mueller Fgm. hist. gr. IV 330) parle notamment, dans son ouvrage sur les rites d’Hermione, du mariage de Zeus et d’Héra. On raconte en effet que Zeus voulait s’unir à Héra, lorsqu’il l’aperçut à l’écart des autres dieux. Voulant passer inaperçu et devenir invisible pour elle, il prit la forme d’un coucou et se percha sur la montagne qui s’appelait alors Thornax, et qui s’appelle aujourd’hui le mont Kokkyx (coucou). Zeus provoqua une tempête terrible ce jour-là ; Héra, qui voyageait seule, arriva à cette montagne et s’y reposa, à l’endroit où se trouve aujourd’hui le sanctuaire de Héra Parfaite. Le coucou, en l’apercevant, vola vers elle et se posa sur ses genoux, tout tremblant et transi de froid. En le voyant, Héra fut prise de pitié et l’enveloppa de son vêtement. Aussitôt Zeus change d’apparence et surprend Héra. Celle-ci refusant l’union à cause de sa mère, Zeus lui promit de l’épouser. C’est ainsi que chez les Argiens, ceux des Grecs qui honorent le plus cette divinité, il y a une statue d’Héra dans le temple, qui la représente assise sur un trône tenant en main un sceptre surmonté d’un coucou.
7) Eust., ad Hom. Iliadem, vol. 4, 404, 21 (= p. 1207, 14) :
δῖνος δὲ οὐ μόνον τόρνος, ἀλλὰ καὶ ποδονιπτὴρ κατὰ Κυρηναίους. παρὰ δὲ τῇ Τελεσίλλᾳ καὶ ἡ ἅλως, ὥς φησιν Ἀθήναιος.
"Dinos" ne veut pas dire seulement "tornos", mais aussi "podoniptêr" chez les Cyréniens, et encore "halôs" chez Télésilla, selon Athénée.
8) Ath. 14, 619b = 10 Kaibel :
ἡ δὲ εἰς Ἀπόλλωνα ᾠδὴ φιληλιάς, ὡς Τελέσιλλα παρίστησιν (v. fr. 2).
Le chant en l’honneur d’Apollon s’appelle Philélias, comme l’atteste Télésilla.
9) Hsch. s.v. βελτιωτέρας· τὰς βελτίους. Τελέσιλλα (v. fr. 6).
10) Sud., s.v. Τελέσιλλα, ποιήτρια. ἐπὶ στήλης τὰ μὲν βιβλία ἀπέρριπτε, κράνος δὲ τῇ κεφαλῇ περιέθηκε. καὶ< γὰρ ὅτε Λακεδαιμόνιοι τοὺς ἐν τῷ ἱερῷ τοῦ Ἄργους καταφυγόντας διέφθειρον καὶ πρὸς τὴν πόλιν ᾔεσαν ὡς αἱρήσοντες, τότε Τελέσιλλα τὰς ἐν ἡλικίᾳ γυναῖκας ὁπλίσασα ὑπήντησεν οἷ προσῄεσαν. ὅπερ ἰδόντες οἱ Λακεδαιμόνιοι ἐς τοὐπίσω ὑπέστρεψαν, αἰσχρὸν νομίσαντες γυναιξὶ πολεμεῖν, ἃς καὶ τὸ νικᾶν ἄδοξον καὶ ἡττᾶσθαι μέγα ὄνειδος. ἐς τοῦτο καὶ ὁ χρησμὸς πεπλήρωτο, Ἀργείοις λέγων·
ἀλλ' ὅταν ἡ θήλεια τὸν ἄρρενα νικήσασα
ἐξελάσῃ καὶ κῦδος Ἀργείοισιν ἄρηται,
πολλὰς Ἀργείων ἀμφιδρυφέας τότε θήσει.
οὐχ ἡ Σπαρτιάταις ἀνθωπλισμένη Τελέσιλλα, δι' ἣν ἐν Ἄργει θεὸς ἀριθμεῖται γυναικῶν Ἄρης.
… Télésilla qui s’opposa en armes aux Spartiates, et qui est à l’origine de ce que Arès est considéré comme le dieu des femmes à Argos.
τὸ μὲν δὴ τοῦ Πυθαέως ὄνομα μεμαθήκασι παρὰ Ἀργείων· τούτοις γὰρ Ἑλλήνων πρώτοις ἀφικέσθαι Τελέσιλλά φησι τὸν Πυθαέα ἐς τὴν χώραν Ἀπόλλωνος παῖδα ὄντα·
Les Hermionéens ont appris des Argiens le surnom de Pythæeus; car Télésilla dit que les Argiens furent les premiers que visita Pythæeus, fils d'Apollon.
ἡ δ᾽ ἔξεχ᾽ ὦ φίλ᾽ ἥλιε παιδιὰ κρότον ἔχει τῶν παίδων σὺν τῷ έπιϐοήματι τούτῳ, ὁπόταν νέφος ἐπιδράμῃ τὸν θεόν.
« montre-toi, cher soleil » : c’est avec ce cri que les enfants font du bruit lorsqu’un nuage cache le soleil.
14) Ps-Plut., de Mus. 9, 1134c :
τῶν τε ἐν Ἄργει τὰ Ἐνδυμάτια καλούμενα.
15) Ps-Apoll., Bibl. 3, 5, 5 = 3, 47 :
κατὰ δὲ Τελέσιλλαν ἐσώθησαν Ἀμύκλας καὶ Μελίβοια.
Selon Télésilla, Amyklas et Mélibée (i.e. deux des enfants de Niobè) furent sauvés.
16) schol. (vetera) in Od. 13, 289 :
καθὰ καὶ Ξενοφῶν καὶ Τελέσιλλα ἡ Ἀργεία διαγράφουσιν Ἀρετῆς καὶ Καλοκαγαθίας (Κακίας conj. Nitzsch) εἰκόνα.
Comme Xénophon et Télésilla d’Argos décrivent la Vertu et la Perfection.
17) Athen., 11, 467 = 32 Kaibel :
Τελέσιλλα δὲ ἡ Ἀργεία (fr. 7 B4) καὶ τὴν ἅλω καλεῖ δῖνον.
Télésilla d’Argos appelle "dinos" aussi la "halôs".
οὐλόκομος μέντοι εἴρηται παρ᾽ Ἀλέξιδι, καὶ παρὰ Φερεκράτει οὐλοκέφαλος. ούλοκίκιννε δὲ Τελέσιλλα εἴρηκεν.
"oulokomos" (aux cheveux crépus) se trouve chez Alexis, et "ouloképhalos" chez Phérécrate ; et Télésilla a dit "oulokikinne" (boucles de cheveux, selon Bailly).
ἐπὶ δὲ τῇ ἄκρᾳ τοῦ ὄρους Κορυφαίας ἐστὶν ἱερὸν Ἀρτέμιδος, οὗ καὶ Τελέσιλλα ἐποιήσατο ἐν ᾄσματι μνήμην.
Au sommet du mont Koryphaia se trouve le sanctuaire d’Artémis, que mentionne aussi Télésilla dans son poème.
20) Censor., De Musica 9 (VI 608 Keil) :
Telesilla etiam Argiva minutiores edidit numeros.
21) Max. Tyr., Diss.37, 5, vol. II, p. 209, ed. Reiske ; Diss. 21, p. 218, ed. Davis :
καὶ Σπαρτιάτας ἤγειρεν τὰ
Τυρταίου ἔπη, καὶ Ἀργείους τὰ Τελεσίλλης μέλη, καὶ Λεσβίους ἡ Ἀλκαίου
ᾠδή·
C’est
ainsi que les vers épiques de Tyrtée donnèrent de la grandeur
d’âme aux Spartiates, les chants de Télésilla aux Argiens, et l’ode
d’Alcée aux
habitants de Lesbos.
22) Euseb. Caes., Chronicon (p. 451 Migne) : Olympiade 82. 4 [449 B.C.] :
Olymp. 80-82.
Anaxagoras moritur. Heraclitus clarus habetur… Empedocles et Parmenides physici philosophi notissimi habentur… Cratinus et Plato comoediarum scriptores clari habentur… Trecentesimo secundo anno ab Urbe condita … Telesilla ac Bacchylides lyricus clari habentur. Praxilla quoque et Cleobulina sunt celebres.
Ann. ab Abr. 1560 (i.e. 452-451 av. JC).
23) Héphest., 6, p. 62, Gaisford, p. 26 Comp. :
ἔστι τοίνυν ἐπίσημα ἐν τῷ ἰωνικῷ, πενθημιμερῆ μὲν τὰ τοιαῦτα, οἷς ἡ Τελέσιλλα ἐχρήσατο :
Un exemple intéressant de ionique (majeur) est le vers de deux pieds et demi utilisé par Télésilla : (fr. 1).
24) cf. Macr., Sat. 3, 8, à propos de la fête des Ἐνδυμάτια.
25) Phot., Codex 167, 114b Bekker, li. 28 - 115a, li. 19 :
Ποιηταὶ δὲ Ἀθηνόδωρος, … Τυρταῖος, Τελεσίλλα, Ὑποβολιμαῖος, …
Fragmenta
PLG2, p. 865 s.
PLG4, vol. III, p. 380.
ALG, fasc. 5.
TELESILLA Lyr., Fragmenta, ed. D.L. Page, Poetae melici Graeci. Oxford, Clarendon Press, 1962 (repr. 1e ed. corr. 1967), pp. 742-3.
Fr. 1 = 1 B. = 1 H. = 1 D. = 717 P. (cf. T. 23) :
ἁ δ' Ἄρτεμις, ὦ κόραι,
φεύγοισα τὸν Ἀλφεόν .
et Artémis, jeunes filles,
essayait d’échapper à Alphée.
Fr. 2 = fr. 2 B. = 718 Page (=Ath. 14, 619b = 10 Kaibel, l. 35) :
φιληλιάς.
Wilamowitz, suivi par Lambin, suggère de lire φιλησιάς, meilleur du point de vue paléographique. Cette chanson tirerait ainsi son nom de l’épithète d’Apollon Bienveillant (Φιλήσιος), laquelle n’est attestée toutefois qu’à partir du 1er s. av. notre ère.
Fr. 3 (cf. T. 12) :
[Ἀργείοις πρώτοις ]
[Πυθαέας Ἀπόλλωνος παῖς ]
Fr. 4 (cf. T. 19) :
Ἀρτέμιδος
Fr. 5 (cf. T. 15) :
Ἀμύκλας
Μελίβοια
Fr. 6 (v. T. 9) :
†βελτιώτας
Fr. 7 = fr. 7 B4 (=Ath. 11, 32 Kaibel, 24 ; cf. T. 7 et 17) :
δῖνον.
Fr. 8 = 8 B4 (cf. T. 18) :
οὐλοκίκιννε.
Fr. 9 (cf. T. 16) :
Ἀρετῆ(ς)
Καλοκαγαθία(ς).
Fr. 10
ποιητριαν
Τελέσ̣ι̣λ̣λα̣ν̣
* * *
*11) IG IV(2), 1, 131 = PMG adesp. fr. 17 :
[Ματρὶ θεῶν]. [ὦ Μναμοσύνας κ]όρ̣αι δεῦρ' ἔλθ̣ε̣τ̣' [ἀ]π' ὠρανῶ καί μοι συναείσατε τὰν Ματέρα τῶν θεῶν, ὡς ἦλθε πλανω̣μ̣[έ]να κατ' ὤρεα καὶ νάπας, σύρουσ' ἀβρ̣[ότ]α[ν] κόμαν, κ̣α̣τωρημένα(!) φρένας. ὁ Ζεὺς δ' ἐσιδὼν ἄναξ τὰν Ματέρα τῶν θεῶν, κεραυνὸν ἔβαλλεκαὶ τὰ τύμπαν' ἐλάμβανε πέτρας διέρρησσε καὶ τὰ τύμπαν' ἐλάμβανε. "Μάτηρ, ἄπιθ' εἰς θεούς, καὶ μὴ κατ' ὄρη π̣λ̣α̣ν̣[ῶ], μή σε(!) χαροποὶ λέον- τες ἢ πολιοὶ λύκοι" "καὶ οὐκ ἄπειμι(!) εἰς θεούς, ἂν μὴ τὰ μέρη λάβω, τὸ μὲν ἥμισυ οὐρανῶ, τὸ δὲ ἥμισυ γαίας, πόντω τὸ τρίτον μέρος· χοὔτως ἀπελεύσομαι." χαῖρ' ὦ μεγάλα [ἄν]ασσα Μᾶτερ Ὀλύμπω. vac. |
À la Mère des Dieux Filles de Mémoire, venez ici du haut du ciel et chantez avec moi la Mère des Dieux lorsqu’elle vint errante par monts et par vaux, arrachant ses cheveux divins, le cœur abattu. Lorsque Zeus Souverain aperçut la Mère des Dieux il lança sa foudre et prit ses tambours, il brisa en deux les roches et prit ses tambours. « Mère, reviens chez les dieux, et cesse ta course à travers monts, pour ne pas (tomber victime) de lions au regard perçant ou de loups gris » -- « Non, je ne reviendrai pas parmi les dieux, si je ne retrouve pas ma part, la moitié du ciel, la moitié de la terre, et le tiers de la mer ; alors seulement je reviendrai. » Salut Grande Mère, Souveraine de l’Olympe. |
Télésippa (Τελέσιππα) de Lesbos
Poétesse lyrique, du cercle de Sapphô.
Smith, s.v.
Testimonia
1) Sud., s.v. Σαπφώ :
ἑταῖραι δὲ αὐτῆς καὶ φίλαι γεγόνασι τρεῖς, Ἀτθίς, Τελεσίππα, Μεγάρα· πρὸς ἃς καὶ διαβολὴν ἔσχεν αἰσχρᾶς φιλίας. μαθήτριαι δὲ αὐτῆς Ἀναγόρα Μιλησία, Γογγύλα Κολοφωνία, Εὐνείκα Σαλαμινία.
Ses trois compagnes et amies furent Atthis, Télésippa, Mégara ; l’amitié honteuse qu’elle entretint avec elles lui valurent la réprobation. Ses élèves furent Anagora de Milet, Gongyla de Colophon, Euneika de Salamine.
L’Antiquité lui attribuait un poème dans lequel on retrouvait le style majestueux d’Homère.
Lehms pense que ce nom recouvre en fait Corinne, à qui on attribuait la même qualité.
Lehms,
Galante
Poetinnen, s.v.,
II p. 307.
Thaliarchis (Θαλιαρχίς) d’Argos
Poétesse mentionnée par Tatien (T. E) dont Euthycrate, le fils de Lysippe, avait sculpté la statue. Elle se situe donc vers 300 ou un peu avant.
Martino.
Testimonia
E) Tatien,
ad Graecos 33 P. = 52 W.
Cette compatriote d’Aspasie, légèrement antérieure à elle, aussi belle et intelligente qu’elle (T. 1, 4 et 6), s’illustra aussi bien dans la poésie que dans la philosophie (T. 8). Elle semble avoir été proche des Sophistes ; en tout cas, et Eschine le Socratique (T. 2-3) et Hippias (T. 1, 5) en parlent.
Mais elle est surtout restée célèbre pour avoir eu 14 maris, pour avoir exercé son ascendant sur les hommes les plus en vue de l’époque (T. 4), et pour avoir été la maîtresse de « la plupart des Grecs » (T. 4 et 6).
Lehms, Galante Poetinnen, s.v., II p. 309-10.
Wolf, Mulierum, index.
Nicole Loraux, « Aspasie, l’étrangère, l’intellectuelle » ; in Clio Intellectuelles 13, 2001, p. 5.
Testimonia
διαβόητοι γεγόνασι γυναῖκες Θαργηλία ἡ Μιλησία, ἥτις καὶ τεσσαρεσκαίδεκα ἀνδράσιν ἐγαμήθη, οὖσα καὶ τὸ εἶδος πάνυ καλὴ καὶ σοφή, ὥς φησιν Ἱππίας ὁ σοφιστὴς ἐν τῷ ἐπιγραφομένῳ Συναγωγή (FHG II 61).
Il y eut des femmes fameuses, comme Thargélia de Milet, qui eut 14 maris, et qui était très belle et très intelligente, comme le rapporte Hippias le sophiste dans son ouvrage intitulé Collection.
2) Philostr., Epist. et dial. 1, 73 :
καὶ Αἰσχίνης δὲ ὁ ἀπὸ τοῦ Σωκράτους, ὑπὲρ οὗ πρώην ἐσπούδαζες ὡς οὐκ ἀφανῶς τοὺς διαλόγους κολάζοντος, οὐκ ὤκνει γοργιάζειν ἐν τῷ περὶ τῆς Θαργηλίας λόγῳ, φησὶ γάρ που ὧδε· „Θαργηλία Μιλησία ἐλθοῦσα εἰς Θετταλίαν ξυνῆν Ἀντιόχῳ Θετταλῷ βασιλεύοντι πάντων Θετταλῶν.”
Même Eschine le Socratique (=Eschine de Sphettos), pour lequel tu prenais parti tout à l’heure parce que, à ton avis, ce n’est pas sans raison qu’il tronque les dialogues, n’hésitait pas gorgianiser dans le discours sur Thargélia. Il dit en effet quelque part : « Thargélia de Milet… » (T. 3).
‘Θαργηλία Μιλησία ἐλθοῦσα εἰς Θετταλίαν ξυνῆν Ἀντιόχωι Θετταλῶι βασιλεύοντι πάντων Θετταλῶν.’
Thargélia de Milet vint en Thessalie et partagea la vie d’Antiochos le Thessalien qui régnait sur tous les Thessaliens.
4)Hsch., s.v. Θαργηλία· ἔστιν ἡ Θαργηλία Μιλησία μὲν τὸ γένος, εὐπρεπὴς δὲ τὴν ὄψιν, καὶ τἆλλα σοφή, ὥστε στρατηγεῖν πόλεις καὶ δυνάστας. διὸ καὶ πλείστοις ἐγήματο τῶν διασημοτάτων.
Thargélia, originaire de Milet, de très belle apparence, et intelligente pour le reste, au point de diriger villes et dynastes. C’est pourquoi elle coucha avec la plupart des personnages en vue.
5) Hippias, in Jacoby 1a,6, fr. 3 (Athen. XIII, 608f) :
διαβόητοι γεγόνασι γυναῖκες Θαργηλία ἡ Μιλησία, ἥτις καὶ τεσσαρεσκαίδεκα ἀνδράσιν ἐγαμήθη, οὖσα καὶ τὸ εἶδος πάνυ καλὴ καὶ σοφή, ὥς φησιν Ἱππίας ὁ σοφιστὴς ἐν τῶι ἐπιγραφομένωι Συναγωγή.
Il y eut des femmes fameuses, comme Thargélia de Milet, qui eut 14 maris et qui était de très belle apparence et très intelligente, comme le rapporte Hippias le sophiste dans son ouvrage intitulé Collection.
ὅτι μὲν γὰρ ἦν Μιλησία γένος, Ἀξιόχου θυγάτηρ, ὁμολογεῖται· φασὶ δ' αὐτὴν Θαργηλίαν τινὰ τῶν παλαιῶν Ἰάδων ζηλώσασαν ἐπιθέσθαι τοῖς δυνατωτάτοις ἀνδράσι. καὶ γὰρ ἡ Θαργηλία, τό τ' εἶδος εὐπρεπὴς γενομένη καὶ χάριν ἔχουσα μετὰ δεινότητος, πλείστοις μὲν Ἑλλήνων συνῴκησεν ἀνδράσι, πάντας δὲ προσεποίησε βασιλεῖ τοὺς πλησιάσαντας αὐτῇ, καὶ ταῖς πόλεσι μηδισμοῦ δι' ἐκείνων ὑπέσπειρεν ἀρχάς, δυνατωτάτων ὄντων καὶ μεγίστων.
Qu’en effet elle (sc. Aspasie) était Milésienne, fille d’Axiochos, cela est admis unanimement ; on dit que c’est à l’imitation d’une des anciennes Ioniennes, une certaine Thargélia, qu’elle se lança à l’assaut des hommes les plus puissants. En effet cette Thargélia, qui était d’une éclatante beauté et alliait la grâce à l’habileté, eut une liaison un très grand nombre de Grecs, et tous ceux qu’elle approchait, elle les acquit à la cause du roi de Perse, semant dans les cités, grâce à eux, des germes de médisme, car ils étaient les plus puissants et les plus influents.
7) Sud., s.v. Θαργηλία, Ἀγησαγόρου θυγάτηρ, βασιλεύσασα Θεσσαλῶν λʹ ἔτη, Μιλησία τὸ γένος, ἀναιρεθεῖσα δὲ ὑπό τινος Ἀργείου, δεθέντος ὑπ' αὐτῆς.
Thargélia, fille d’Agésagoras, qui régna sur les Thessaliens pendant 30 ans, originaire de Milet, et qui fut enlevée par un Argien qui avait été envoûté par elle.
τέλος δὲ λεπτόν τι καὶ γυναικεῖον ἐμφθεγξάμενος οὐ δίκαια ποιεῖν ἔφητὸν Διοκλέα φιλοσοφίας ἀποκλείοντα εὐνοῦχον ὄντα, ἧς καὶ γυναιξὶ μετεῖναι· καὶ παρήγοντο Ἀσπασία καὶ Διοτίμα καὶ Θαργηλία συνηγορήσουσαι αὐτῷ.
Enfin,
faisant entendre
une voix
douce et féminine, il disait que Dioclès avait tort de l’exclure
des cours de philosophie parce qu’il était eunuque, alors que des
femmes
y participaient ; Aspasie, Diotime et Thargélia y assistaient
en
effet et discouraient avec lui.
Théanô (Θεανώ) de Locres Épizéphyriennes (Italie)
Poétesse lyrique mentionnée par la Souda et par Eustathe, qui a chanté l’amour et la passion, dans un registre moins noble que Alcman, Stésichore, Bacchylide, Ibycos ou Pindare, c'est-à-dire dans des chansons, peut-être érotiques (chanson d’aube). Elle aurait aussi écrit des hymnes.
On la date habituellement du 5e s. (Ulrich, Gesch. des hellen. Dichtkunst, II, 473).
La phrase d’Eustathe, avec son enchaînement juste après la mention d’une Béotienne, et avec le καί, pourrait laisser croire qu’il s’agit de la Locride, proche de la Béotie. Mais le développement d’Eustathe porte sur les femmes « non seulement sages, mais aussi poétesses » dans le monde grec, sans suivre un ordre géographique. Pour des raisons de genre littéraire, la solution Locres Epizéphyriennes s’impose (v. Lambin, pp. 33-37).
Faut-il voir un écho lointain de Théanô dans l’épigramme 283 du livre V Épigrammes amoureuses de l’Anthologie, qui est une espèce de chanson d’aube ?
Ne pas confondre avec Théano la Pythagoricienne.
Smith, s.v.
Testimonia
1) Suda s.v. Θεανώ, Λοκρίς, λυρική· ᾄσματα λυρικὰ ἢ Λοκρικὰ καὶ μέλη.
« Théanô de Locres, poétesse lyrique ; a composé des chants lyriques ou chants locriens, et des chansons ».
2) Eust. ad Il. 1, 510, 2 (= Livre 2, p. 327, 10) : Βοιωτία δὲ ἦν ἐκείνη [scil. Ἤριννα] τὸ ἔθνος. ὡς δὲ καὶ Θεανώ τις γυνὴ Λοκρὶς λυρικὴ ἦν, ἱστοροῦσιν οἱ παλαιοί.
« Mais cette femme-là (sc. Erinna) était Béotienne. Les Anciens rapportent que Théanô également, une femme de Locres, avait pratiqué la poésie lyrique. »
Fragmenta
Similia
ΠΑΥΛΟΥ ΣΙΛΕΝΤΙΑΡΙΟΥ
Δάκρυά μοι σπένδουσαν ἐπήρατον οἰκτρὰ Θεανὼ
εἶχον ὑπὲρ λέκτρων πάννυχον ἡμετέρων·
ἐξότε γὰρ πρὸς Ὄλυμπον ἀνέδραμεν ἕσπερος ἀστήρ,
μέμφετο μελλούσης ἄγγελον ἠριπόλης.
οὐδὲν ἐφημερίοις καταθύμιον· εἴ τις Ἐρώτων
λάτρις, νύκτας ἔχειν ὤφελε Κιμμερίων.
De Paul le Silentiaire
L’adorable Théanô, qui versait des larmes touchantes, toute la nuit je l’ai tenue sur ma couche ; car dès l’instant où l’astre du soir est monté vers l’Olympe, elle l’a accusé d’être le messager de la prochaine aurore. Rien n’est au gré des pauvres créatures d’un jour ! À un fidèle des Amours, ne faudrait-il pas des nuits cimmériennes ?
Poétesse mythique qui passait, en concurrence avec Phanothéa, Phémonoé et Boiô, pour avoir inventé l’hexamètre.
Martino.
Wolf.
Testimonia
1) Clem. Alex., Strom. I, 16, 80, 4 = 366 :
ἔτι
φασὶ
τὸ ἡρῷον τὸ ἑξάμετρον Φανοθέαν
τὴν γυναῖκα Ἰκαρίου, οἳ δὲ Θέμιν
μίαν τῶν Τιτανίδων εὑρεῖν.
On
raconte aussi que l’hexamètre
héroïque a été inventé par Phanothéa,
la femme d’Ikarios ; selon d’autres ce serait Thémis, une
Titanide.
2) Plut., Aetia Romana et Graeca 278a :
τὴν δὲ
Καρμένταν οἱ μὲν Εὐάνδρου μητέρα
λέγουσιν οὖσαν ἐλθεῖν εἰς Ἰταλίαν
ὀνομαζομένην Θέμιν, ὡς δ' ἔνιοι,
Νικοστράτην· ἐμμέτρους δὲ χρησμοὺς
ᾄδουσαν ὑπὸ τῶν Λατίνων Καρμένταν
ὀνομάζεσθαι· τὰ γὰρ ἔπη ‘κάρμινα’
καλοῦσιν.
Certains
racontent que Carmenta, la mère
d’Evandros, était venue en Italie sous le nom de Thémis, selon
d’autres, c’est Nikostraté qui aurait chanté des oracles en vers
qui aurait été surnommée Carmenta par les Romains, car les
Romains appellent carmina les vers épiques.
Poétesse de qualité et philosophe chantée par Martial.
Pavia, pp. 126-130.
Menage, Hist. Mulierum Philosoph. pp. 78-79.Jean Claude Julhe, « La dot cécropienne de Théophila, ou le mariage de la philosophie et de la poésie dans l'épigramme (d'après Martial VII, 69) », Latomus REL, Vol. 63, Nº. 1, 2004, pp. 124-136.
Testimonia
Haec est illa tibi promissa Theophila, Cani, Cuius Cecropia pectora dote madent: Hanc sibi iure petat magni senis Atticus hortus, Nec minus esse suam Stoica turba velit. Vivet opus quodcumque per has emiseris aures: Tam non femineum nec populare sapit. Non tua Pantaenis nimium se praeferat illi, Quamvis Pierio sit bene nota choro. Carmina fingentem Sappho laudabat amatrix: Castior haec, et non doctior illa fuit. |
La voici, Canius, cette Théophila qui t'est promise, et dont l’esprit est orné des chefs-d'œuvre de la littérature attique. L'illustre vieillard des jardins d'Académus la réclamerait à bon droit pour disciple et la secte des stoïciens ne mettrait pas moins d'empressement à la proclamer son élève. L'immortalité est réservée à tous les ouvrages que tu auras soumis à l'oreille judicieuse de Théophila ; tant elle est au-dessus de son sexe et du vulgaire ! Que ta Panténis n'ait garde de lui disputer la prééminence, bien que Panténis soit connue avec avantage du chœur des filles de Piérie. L'amoureuse Sapho donnerait des éloges aux vers de Théophila : moins chaste que sa rivale, Sapho n'eut pas plus de génie. |
Nous ne connaissons de Théosébéia qu’une seule épigramme. Nous n’avons aucun autre renseignement sur elle ou son œuvre. Tout ce que l’on peut dire, c’est que ce poème date d’après la mort de Galien (vers 207 apr. JC) et d’avant la compilation d’Agathias (6e s. apr. JC).
Fragmentum
1) Anth. Gr. 7, 559:
ΘΕΟΣΕΒΕΙΑΣ
Εἶδεν Ἀκεστορίη τρία πένθεα· κείρατο χαίτην
πρῶτον
ἐφ'
Ἱπποκράτει καὶ δεύτερον ἀμφὶ Γαληνῷ·
καὶ νῦν
Ἀβλαβίου
γοερῷ περὶ σήματι κεῖται
αἰδομένη
μετὰ κεῖνον
ἐν ἀνθρώποισι φανῆναι.
Elle
a vu
trois
deuils, Acestoria :
d’abord elle a coupé ses cheveux
pour
Hippocrate, puis une seconde
fois pour Galien ;
et maintenant
elle reste étendue
auprès du triste tombeau d’Ablabios,
rougissant de
se montrer parmi les
hommes, après la mort de ce dernier.
Acestoria
est une fille
d’Asclépios.
Cette reine, sur laquelle nous n’avons aucun autre renseignement, aurait composé un poème, sans doute en grec, d’une certaine valeur littéraire, dans lequel elle avouait qu’elle avait pu concevoir des enfants en utilisant les vertus d’une pierre nommée panéraste.
Martino.
LLOYD-JONES, Hugh; PARSONS, Peter; NESSELRATH, Heinz-Günther : Supplementum hellenisticum. Berlin ; New York : De Gruyter, 1983 ; p. 368.
Wolf, Mulierum, index.
Testimonia
Paneros
qualis sit, a
Metrodoro non dicitur, sed carmen Timaridis reginae
in eam, dicatum Veneri, non inelegans ponit, ex quo intellegitur
adiutam
fecunditatem. hanc
quidam
pane<r>aston vocant.
Quelles sont les
propriétés de la
pierre appelée panéros,
Métrodore ne le dit pas, mais le poème de
la reine Timaris sur cette pierre, dédié à Vénus, l’expose non sans
élégance,
d’où nous pouvons comprendre que cette pierre favorise la fécondité :
quelques-uns
la nomment panéraste.
Claudia Trophimé (Κλαυδία Τροφίμη)
Prêtresse d’Héra à Éphèse et grande prêtresse (prytanis) d’Hestia en 92 / 3 apr. JC, elle composa en l’honneur de cette dernière, deux poèmes de deux distiques élégiaques louant la déesse d’entretenir la flamme éternelle du feu céleste. Elle nous donne au passage un aperçu du mythe primitif : Zeus avait confié une parcelle du feu cosmique à Hestia, à charge pour elle de l’entretenir et d’assurer ainsi l’ordre de la communauté. Certains de ses vers font penser à une théologie du feu et trouvent des parallèles dans l’Hymne orphique à Hestia, écrit sans soute dans une communauté de mystères bachiques en Ionie au 2e s.
Cette importance accordée au feu par une prêtresse d’Éphèse fait aussi penser à Héraclite.
Testimonia & Fragmenta
1) inscription d’Éphèse (IEph 508, 92 / 3 apr. JC) :
Ἀρτέμιδι Ἐφεσίαι καὶ Αὐτοκράτορι
Καίσαρι Σεβαστῶι καὶ τῷ νεωκόρωι Ἐφεσίων
δήμωι, ἐπὶ ἀνθυπάτου Πο(πλίου) Καλουεισίου Ῥούσωνος Κλαυδία
Φιλίππου καὶ Μελίσσης θυγάτηρ Τροφίμη ἱερῆ κ̣α̣ὶ πρύτανις̣
ἀνέθηκεν, γραμματ[εύ]ο[ν]τ[ος] Τιβ̣(ερίου) Κ̣λ(αυδίου) Ἀριστ̣ίω̣νος τοῦ ἀσι-
άρχου, ἀποκατέσ[τησ]ε̣ν [ἐπὶ γρ]α̣μματ̣[έως] τ̣ο[ῦ]
δήμου Ἰ[ουλ]ίου Τ̣ιτιαν[οῦ.]
À
Artémis d’Éphèse et à l’empereur
César
Auguste et au peuple des Éphésiens
leur
sacristain, sous le proconsulat de Publius
Calvisius Ruso,
Claudia
Trophimé, fille de Philippos et de Mélissé,
prêtresse et prytanis,
a
fait ériger (cette statue), le secrétaire étant
Tibérius Claudius
Aristion asiarque,
l’a
fait remplacer, le secrétaire du peuple étant
Julius
Titianus.
2) inscription
d’Éphèse (IEph 1012) :
ἐπ[ὶ
π]ρυτάνεως Κλαυδίας Τροφίμης |
Sous
la prytanie de
Claudia
Trophimé, |
3) inscription d’Éphèse (IEph 1062) :
Κλαυδία Τροφίμη ἱερῆ ἡ πρύτανις Ἑστίῃ ἔπαινον ἔγραψε·
αὕτα καὶ μακάρεσσιν ἐπήρκεσ' ἐν εὐφροσύναισιν,
αὕτη καὶ θαλερὸν φῶς κατέχει πατρίδος·
ἁδυτάτα δαῖμον, κόσμου θάλος, ἀέναον φῶς
ἃ κατέχεις βωμοῖς δαλὸν ἀπ' οὐρανόθεν.
ἡ αὐτὴ πρύτανις ἔγραψε·
κλεψιποτεῖ Πείων τὸν ὑπ' ἠέρος ὄμβρον ἐν αὐτῷ
χωρῶν εἰς λαγόνας πρὸς πελάγους μέγεθος·
πῶς δέ τις ἄν σε φράσειε, θεόκτιτον ἃ κατέχεις φῶς,
σώζουσ' ἐν σεαυτῇ λείψανον εὐμετρίης;
Claudia Trophimé, grande prêtresse, a composé (fait inscrire) cet éloge pour Hestia :
C’est elle aussi qui subvient aux Bienheureux dans les banquets,
c’est elle qui entretient le feu éternel de la patrie ;
très chère déesse, fleur de l’univers, feu éternel,
toi qui entretiens sur les autels la flamme descendue du ciel.
La même grande prêtresse a composé (fait inscrire) ce qui suit :
Le mont Pion boit la pluie du ciel et emmagasine
en lui dans ses cavités autant que toute la mer ;
comment pourrait-on te dire, toi qui détiens la flamme d’origine divine,
qui préserves en toi-même un reste de l’harmonie universelle ?
Ἱστίη
πρέσβα
θεῶν πυρὸς ἀθανάτου μεδέουσα, |
Hestia,
aînée des
dieux, toi qui
veilles sur le feu immortel, |
*5) cf. Hymne
orphique
(84) à
Hestia
Ἑστία
εὐδυνάτοιο Κρόνου θύγατερ βασίλεια, |
Hestia,
fille royale du puissant Kronos, |
Sans doute une poétesse (ἐν Μούσῃσι ἔξοχος) élégiaque, vu son épitaphe à la première personne en distiques élégiaques.
Pavia, pp.131-134.
Testimonia
Samos (IG XII/6, 1), 485 =
CIG 2258 :
ἡ γενεῆι δόξῃ τε καὶ ἐν Μούσῃσι Τύριννα ἔξοχος, ἡ πάσης ἄκρα φέρουσ' ἀρετῆς, ἐννεάδας τρισσὰς ἐτέων ζήσασα, τοκεῦσιν δυστήνοις ἔλιπον δάκρυα καὶ στοναχάς. πᾶς γὰρ ἐμοῦ φθιμένης χῆρος δόμος· οὔτε γὰρ αὐτή λείπομαι, οὔτ' ἔλιπον βλαστὸν ἀποιχομένη. ἀντὶ δὲ πατρῴο[ιο?] καὶ ὑψορόφοιο μελάθρου λειτὴ< τοὐμὸν ἔχει σῶμα λαχοῦσα πέτρη. εἰ δ' ἦν εὐσεβέων ὅσιος λόγος, οὔποτ' ἂν οἶκος οὑμὸς ἐμοῦ φθιμένης ταῖσδ' ἐνέκυρσε τύχαις.
|
Je suis Tyrinna qui l’emportais pour la situation et la gloire et excellais dans les Arts, qui ai poussé la vertu à son extrême, et qui à l’âge de trois fois neuf ans, dans un accouchement infortuné, ai laissé derrière moi larmes et gémissements. Toute ma maison est orpheline, puisque je ne suis plus, et sans laisser de rejeton en m’en allant, j’ai disparu. Au lieu que ce soit le palais élevé de mon père, c’est une dalle qui a reçu mon corps. Si la parole des hommes pieux valait sainteté, jamais ma maison n’aurait subi une telle infortune avec ma disparition. |
[2] Cette inscription se place dans le contexte de l’époque hellénistique, qui voit une floraison de sibylles. Face à la concurrence des autres sanctuaires, Érythrées revendique l’antériorité, l’authenticité, la véracité, la primauté de son sanctuaire de Sibylla, tout comme l’Hymne homérique à Apollon affirmait la primauté de Delphes face à Délos ou Érétrie.
[3] Soit le mont Kissotas, soit Apollon Kissotas (cf. Apollon Kisseus : Esch.).