Colloquium Harleianum (vers 280 apr. JC)

Méthode Assimil/À Mimile grec-latin

Nous avons ici un manuel de conversation à l'usage d'un Grec ayant affaire avec les Romains ou inversement.
Comme pour le Colloquium Leidense, les Colloquia Monacensia et le Colloquium Montepessulanum, le texte commence par les phrases courantes pour l'école (§§.1-10).
Le §11 est une note de l'auteur sur la suite du manuel.
§§.12-15 : comment traiter ses relations.
§§.16-18 : comment se tirer des embarras de la ville par des mots bien sentis...
§§.19-20 : divers
§§.21-22 : spectacles et loisirs
§.23-24 : un débiteur récalcitrant et injures de circonstance
§.25 : à la maison
[remarque de l'auteur]
§§.26-28 : en famille
   
Ed. : G. Goetz, in Corpus Glossariorum Latinorum III, Teubner 1892, pp. 638-644.


Expressions courantes

1. Mon très cher fils, entends mes paroles : la plus grande richesse, c'est d'écouter son père - Hâte-toi donc avant toute chose d'aller à l'école dès l'aube - Mets tes vêtements, enfile tes chaussures, lave-toi le visage et va d'abord chez ton professeur de latin (le maître d'écriture,
le grammairien, le rhéteur), afin de pouvoir devenir un homme, et veille à ne prendre aucun retard. Car rien n'est aussi nécessaire que les études. Si quelqu'un t'embête, signale-le à ton maître. Écris, lis, calcule, et tu arriveras à l'âge adulte plein d'expérience et de bon sens. Qu'as-tu à répondre à cela, mon enfant ?


2. Mon père vénéré, écoute ce que j'ai à te dire. J'ai bien entendu tout ce que tu m'as dit, et je l'ai gravé dans ma mémoire. Je rends mille grâces au dieu, tu m'envoies aux études et tu dépenses (pour cela) ... je comprends ce que veut dire être un homme.


3. Debout, mon fils, pourquoi restes-tu assis ? Prends tous tes livres de latin, tes cahiers et tes tablettes, ton étui et ta règle, l'encre et les calames. Allons, disons bonjour.
4. Bonjour, Maître, portez-vous bien. Je veux dès aujourd'hui étudier. Je vous demande donc de m'apprendre à parler latin. - Je te l'apprendrai, si tu es attentif - Voilà, je vous écoute - Tu as bien parlé, comme il convient à ta naissance.


5. Montre-moi, jeune homme, ton recueil. Allons, prends vite ton livre, ouvre-le, lis à haute voix, ouvre ta bouche, calcule. Fais vite de la place pour écrire la dictée.


6. Tu n'as pas apporté ton écolage ? - J'ai demandé à mon père et il m'a dit : "J'irai moi-même dès que possible, car je veux une facture en bonne et due forme". - Veille donc à être prêt.
Je suis prêt - J'ai allumé la lampe et j'ai étudié toute la nuit - Bravo, je te félicite.


7. Donne ... la boîte - Assieds-toi - écris - tu dors debout ? - Trace bien les pleins et déliés - (mets) un peu d'eau dans ton encre - voilà, c'est bien - Montre-moi ton calame, montre-moi ton canif - comment le veux-tu ? - Je le veux bien pointu (ou large) - Tu le veux pointu ? pourquoi ?


8. Hier tu n'es pas venu à l'école et l'après-midi, tu jouais / tu n'étais pas à la maison. Je t'ai cherché et j'ai appris de ton père tout ce que tu as fait. - Ce qu'il t'a dit n'est pas vrai.


9. Il se trouvait dans le prétoire. Il a été salué par les magistrats et il a reçu une lettre de nos souverains, les empereurs; aussitôt il s'est rendu au sanctuaire et il a offert un sacrifice pour l'éternité et la victoire des empereurs, et il est revenu. Aujourd'hui, il assiste à des audiences depuis la première heure.
10. Tu cherches des prétextes pour [ne pas] travailler et tu ignores que les jours de congé rendent les enfants incultes. Montre-moi, que je voie, comment tu as écrit. C'est assez bien / Tu mérites d'être écorché / Bon, excuse-moi. Pour aujourd'hui, tu peux t'en aller et prendre ton déjeuner, mais après, reviens vite. Bonne journée / Porte-toi bien.

11. Pour continuer, je vais dire diverses choses nécessaires {à l'usage courant}. Il s'agit de salutations orales, de questions et réponses, d'injures et de bien d'autres choses encore.

12. Bonjour, Maître; puisses-tu être toujours en bonne santé,
très cher maître. Comment vont les affaires ? Tout va bien ? - Comme les dieux le veulent. Que fais-tu présentement ? - Je travaillais, mais maintenant j'ai fini. Je veux que tu te charges de l'administration de tes affaires. Allons. Avance et je te dirai ce que tu dois faire. Car tu mérites tout ce qu'il y a de mieux.


13. Je t'ai salué il y a deux jours, en haut dans le sanctuaire, mais tu ne m'as pas vu. Moi aussi, je me suis prosterné. Et j'ai vu ton ami avec toi.

14. Je vois que tu allais manger après le bain. Comment vas-tu ? Mais je ne peux pas le contredire. Car il m'a dit beaucoup de choses. Je m'en vais donc, et je serai vite de retour.
15. Avance donc ; qu'est-ce que tu as à rester planté là ? Cours donc et dis-lui de m'attendre ; car j'ai quelque chose à lui dire. J'attendrai donc. J'irai d'abord chez moi. Le voilà là-bas assis. Tu me connais, je suis Untel. Tu as vite / Tu n'as pas encore / Pourquoi n'as-tu pas - terminé ce que je t'avais dit ? - Je suis en train de le faire. Car j'ai hâte de sortir / j'ai faim / je dois aller à une noce, chez des amis / je suis attendu / je dois prendre un bain.

16. Avance donc ; mais qu'est-ce que tu as à rester planté là ? - De quoi te mêles-tu ? Tu n'es pas mon tuteur ! - Avance ! dégage ! (mais est-ce que tu vas dégager), prétentieux ! - Tu m'insultes, sale ... misérable ! - Fais-le toi-même, malotru ! ferme-la ! Va te faire..., gros mal élevé ! - Voilà ce que ton maître entendra s'il s'oppose à moi.

17. Laisse tomber, voyons voir ce que tu vas me faire. Je me contrefiche de tes menaces. Tu vas recevoir ce que tu mérites, pauvre type ! - Tu veux m'écorcher ? Je tremble.
- Moins que rien ! Moi aussi je peux te faire la peau, mais je te respecte et je crains la providence divine.

18. Tu m'injuries, espèce de sale tronche ? Puisses-tu être crucifié. Tu agis mal et tu ignores que ce n'est pas dans ton intérêt. - Pourquoi ? - Car je suis de bonne naissance, tandis que toi, tu n'es qu'un esclave de rien. - Tu m'en diras tant. - Tu vas donc le savoir ? tu n'es pas à mon niveau. - Ah bon, prétentieux ? - Je veux d'abord savoir si tu es un esclave ou un affranchi. - Je n'ai pas de compte à te rendre. - Pourquoi? - Tu n'en vaux pas la peine. - Allons trouver ton maître. - Peut-être. - Car moi je suis de naissance libre, connu de tous et un homme respectable. - Cela se voit à ton air. - Allons-nous-en.

19. Si Aurélius vient, n'oublie pas de lui dire que j'étais là, attends-moi.

20. Tu as bien fait de venir. Je te cherchais, car j'ai eu un gros problème.
21. Allons aux bains. Où allons-nous aller nous laver ? - Où tu veux. Comme c'est un jour de fête, j'ai pris pour nous des légumes frais, du poisson séché de qualité et des poissons frais, des amuse-bouches, de la viande, du vin doux et du poulet. - C'est parfait. - Nous serons toi et moi, et deux autres amis. Où allons-nous aller faire la fête ? - Notre petite réunion peut avoir lieu où vous voulez. Nous voulons nous détendre en toute simplicité, entre nous (passer un moment avec ces gens). Mon frère n'a pas pu venir. Car hier, aux bains, il a eu une bagarre avec des ivrognes qui l'y ont forcé et il a de la peine à marcher.


22. Si tout va bien, il y aura mardi une course, et ensuite
un spectacle de gladiateurs. Retournons donc voir ce spectacle, et allons aux bains avec lui, quand le spectacle sera terminé. - Comme tu veux.


23. Mais n'est-ce pas là Lucius, celui qui me dois de l'argent ? - C'est bien lui. - Allons donc le saluer. Bonjour, Monsieur. Tu ne pourrais pas me rendre la somme que tu me dois depuis si longtemps ? - Mais que dis-tu là ? Tu as perdu la raison. - Je t'ai prêté de l'argent et tu dis que j'ai perdu la raison ? Voleur, tu ne me reconnais pas ? - Dégage, va réclamer ton argent à qui tu l'as prêté ; car en ce qui me concerne, je ne te dois rien [Explications] Jure-le - Je jurerai si ça me chante. Allons-nous-en - Jure-le dans le sanctuaire - Par les dieux, tu ne m'as rien prêté - Bon, d'accord, mais il n'est pas convenable pour un homme libre et honorable de chercher querelle.
24. Et il injurie, cette grosse brute ? Laisse-moi lui faire cracher ses dents. - Et moi, je t'arrache les yeux. - Je vois bien ce que tu me fais. Je m'en vais te conduire en prison, où tu mérites de finir tes jours. - Tu m'injuries, fais attention. - Je me fiche bien de toi. - Tu as un ami avec toi, et tu me retrouveras quand j'en aurai un moi aussi. - Tu as raison. Excuse-moi.

25. Va-t-en. Ce qui est nécessaire aux femmes, moi aussi...
jusqu'à notre retour, qu'elles fassent la cuisine et veillent au repas. Et prends pour nous des vêtements de rechange pour le bain, ouvre l'armoire et trouves-y une bourse où il y a de l'argent, et apporte-la rapidement au banquier.
[Voilà, j'ai bien écrit en ce qui concerne la conversation courante]


26. Que se passe-t-il, mon frère ? Pourquoi n'es-tu pas venu au temple ? (à la maison, au marché, à l'auditoire, chez le juge, chez le consulaire, en ville, à la campagne, chez notre frère). Je t'ai attendu longtemps, et à cause de toi, j'ai dîné tard.

27. Va trouver (mon/ton ?) frère et dis-lui : que t'avons-nous donc fait pour que tu nous négliges à ce point ? Moi je t'aime, par le dieu (par le ciel, par le soleil, par la terre, sur ma tête). Et tu le sais bien, car tu es notre ami.

28. Gamin, dépêche-toi et apporte la serviette, car je veux prendre un bain et il n'y a ici aucun des autres boys (de mes frères, de mes amis, des esclaves). - Pourquoi as-tu si tardé (à revenir de là) où je t'avais envoyé ? Qu'est-ce que tu as fichu ? Tout est en ordre ? - Il m'a donné une lettre. - Et où est-elle ? (tu ne l'as plus ?) - La voici - Donne-la-moi, que je voie ce qu'il m'écrit. Il ne t'a rien dit d'autre ? - Non, rien.

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