Serment de Platées

Serment (apocryphe) prêté par les Athéniens au moment d'engager le combat contre les Barbares

(stèle d'Acharnes, deuxième moitié du 4ème siècle av. J.-C.)


Bibliographie

L. Robert, Etudes épigraphiques et philologiques, Paris, 1938, pp. 296-307-316; 
D. W. Prakken, "Note on the apocryphal oath of the Athenians at Plataea", AJPhil. 61, 1940, pp. 62-65 ; 
G. Daux, Le serment de Platées, in RA, 1941, pp. 176-183 ; 
Die Schwurgötter der Epheben von Acharnai, in Wiener Jahreshefte 33, 1941, pp. 55-58 ; 
W. B. Dinsmoor, Hesperia, Suppl. V, 1941, p. 158, notes 332-333; 
Greek historical Inscriptions II, 1948, No 204, pp. 304-307; 
H. W. Parke, Hermathena 1948, pp. 106-114 ; 
G. Daux, Serments amphictioniques et serment de Platées, in Studies presented to D.M. Robinson, II, 1953, pp. 775-782; 
C. Habicht, Falsche Urkunden zur Geschichte Athens im Zeitalter der Perserkriege, in Hermes 1961, pp. 1-35; 
M. Guarducci, Nuove osservazioni sul "decreto di Temistocle", in Rivista di Filologia, 1961, pp. 48-76; 
G. Daux, Deux stèles d'Acharnes, in Mélanges Orlandos I, Athènes, 1965, pp. 84-90; 
P. Siewert, Der Eid von Plataia, Munich, 1972 (Vestigia 16);
J.-M. Bertrand: Inscriptions historiques grecques; Paris, BL, 1992; no 18, pp. 48-50 (trad. fr.)


Même pierre que le Serment des éphèbes.

Ὅρκος ὃν ὤμοσαν Ἀθηναῖοι ὅτε ἤμελλον
μάχεσθαι πρὸς τοὺς βαρϐάρους.   vac.
Μαχοῦμαι ἕως ἂν ζῶ, καὶ οὐ περὶ πλέονος
4 ποήσομαι τὸ ζῆν ἢ τὸ ἐλεύθερος εἶναι, κ-
αὶ οὐκ ἀπολείψω  τὸν ταξίαρχον οὐδὲ τὸ-
ν ένωμοτάρχην οὔτε ζῶντα οὔτε ἀποθαν-
όντα, καὶ οὐκ ἄπειμι ἐὰμ μὴ οἱ ἡγεμόνες
8 ἀφηγῶνται, καὶ ποήσω ὅ τι ἂν οἱ στρατηγ-
οὶ παραγγείλωσιν, καὶ τοὺς ἀποθανόντ-
ας τῶν συμμαχεσαμένων θάψω ἐν τῶι αὐτ-
ῶι καὶ ἄθαπτον οὐδένα καταλείψω· καὶ ν-
12 ικήσας μαχόμενος τοὺς βαρϐάρους δεκ-
ατεύσω τὴν Θηβαίων πόλιν, καὶ οὐκ ἀνασ-
τήσω Ἀθήνας οὐδὲ Σπάρτην οὐδὲ Πλαται-
ὰς οὐδὲ τῶν ἄλλων πόλεων τῶν συμμαχεσ-
16 αμένων οὐδεμίαν, οὐδὲ λιμῶι περιόψομ-
αι ἐργομένους οὐδὲ ὑδάτων ναματιαίω-
ν εἴρξω οὔτε φίλους ὄντας οὔτε πολεμί-
ους. Καὶ εἰ μὲν ἐμπεδορκοίην τὰ ἐν τῶι ὅ-
20 ρκωι γεγραμμένα, ἡ πόλις ἡμὴ ἄνοσος εἴ-
η, εἰ δὲ μή, νοσοίη· καὶ πόλις ἡμὴ ἀπόρθητ-
ος εἴη, εἰ δὲ μή, πορθοῖτο. καὶ φέροι ἡμὴ, ε-
ἰ δὲ μή, ἄφορος εἴη· και γυναῖκες τίκτοι-
24 εν ἐοικότα γονεῦσιν, εἰ δὲ μή, τέρατα· κα-
ὶ βοσκήματα τίκτοι ἐοικότα βοσκήμασ-
ιν, εἰ δὲ μή, τέρατα. Ταῦτα ὀμόσαντες κατα-
καλύψαντες τὰ σφάγια ταῖς ἀσπίσιν ὑπ-
28 ὸ σάλπιγγος ἀρὰν ἐποιήσαντο, εἴ τι τῶν
ὀμωμομένων παραβαίνοιεν καὶ μὴ ἐμπε-
δορκοῖ<ε>ν τὰ ἐν τῶι ὅρκωι γεγραμμένα, αὐ-
τοῖς ἄγος εἶναι τοῖς ὀμόσασιν.  vac.
Serment prononcé par les Athéniens quand ils se préparaient à combattre les Barbares.
Je combattrai aussi longtemps que je serai en vie et je ne mettrai pas la vie au-dessus de la liberté. Je n'abandonnerai pas mon taxiarque, ni mon énomotarque, vivants ou morts, et je ne reculerai que si mes chefs ordonnent un repli. Je me conformerai en toutes choses aux ordres des stratèges. J'ensevelirai sur place mes camarades tombés en combattant et je n'en laisserai aucun sans sépulture. Après avoir remporté la victoire contre les barbares, je décimerai la ville de Thèbes ; je ne viderai de leurs populations ni Athènes ni Sparte ni Platées, ni aucune des autres villes qui auront combattu contre les barbares ; amies ou ennemies, je ne permettrai pas qu'elles soient pressées par la famine et je ne les priverai pas de l'eau de leurs sources. Si je reste fidèle aux clauses de ce serment, puissent les maladies épargner ma patrie, sinon qu'elle soit frappé ; et puisse ma patrie rester à l'abri du pillage, sinon qu'elle soit pillée et puisse la terre de ma patrie porter des fruits, sinon qu'elle soit inféconde ; et puissent les femmes mettre au monde des enfants qui soient semblables à leurs parents, sinon qu'elles enfantent des monstres ; et puissent les petits des bestiaux être semblables aux bestiaux, sinon que le bétail enfante des monstres.
Après avoir prêté ce serment, ils ont couvert avec leurs boucliers les victimes du sacrifice et, soulignée par les accents de la trompette, ils ont prononcé une imprécation attirant sur leur personne le châtiment des sacrilèges dans le cas où ils violeraient l'une des choses jurées et où ils ne resteraient pas fidèles aux clauses du serment.


Cf. le serment amphictyonique mentionné par Eschine, de falsa legatione 115 :

Ἅμα δ' ἐξ ἀρχῆς διεξῆλθον τὴν κτίσιν τοῦ ἱεροῦ καὶ τὴν πρώτην σύνοδον γενομένην τῶν Ἀμφικτυόνων, καὶ τοὺς ὅρκους αὐτῶν ἀνέγνων, ἐν οἷς ἔνορκον ἦν τοῖς ἀρχαίοις, μηδεμίαν πόλιν τῶν Ἀμφικτυονίδων ἀνάστατον ποιήσειν, μηδ' ὑδάτων ναματιαίων εἴρξειν μήτ' ἐν πολέμῳ μήτ' ἐν εἰρήνῃ, ἐὰν δέ τις ταῦτα παραβῇ, στρατεύσειν ἐπὶ τοῦτον καὶ τὰς πόλεις ἀναστήσειν, καὶ ἐάν τις ἢ συλᾷ τὰ τοῦ θεοῦ, ἢ συνειδῇ τι, ἢ βουλεύσῃ τι κατὰ τῶν ἱερῶν, τιμωρήσειν καὶ χειρὶ καὶ ποδὶ καὶ φωνῇ καὶ πάσῃ δυνάμει· καὶ προσῆν τῷ ὅρκῳ ἀρὰ ἰσχυρά.


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