Peintres

Alcisthéné (Ἀλκισθήνη)   

Femme peintre, auteure de portraits, sur laquelle nous n’avons aucun autre renseignement que celui donné par Pline. 

Mais ce témoignage est sujet à caution. Littré en effet traduit le texte de Pline en interprétant Calypso et Alcisthenen comme des nominatifs. Et il identifie trois femmes peintres. Après lui, les différents dictionnaires historiques considèrent que Calypso et Alcisthènè sont des femmes peintres.

Cela est possible pour Calypso, mais impossible pour Alcisthenen. À notre avis, le texte de Pline doit être traduit de la manière suivante : « Des femmes aussi ont peint : … Irène, fille et élève du peintre Cratinus, (a peint) une jeune fille, qui se trouve à Éleusis, une Calypso, un vieillard, ainsi que le charlatan Théodore, le danseur Alkisthénès (la danseuse Alkisthéné). »

Didot considère qu’Alcisthénès est un homme.

 Smith, s.v.

Ad. Siret : Dictionnaire historique des peintres de toutes les écoles (1848).

Firmin Didot (1872).

Testimonia

1) Pline, Naturalis historia 35.147 :

Pinxere et mulieres: … Irene, Cratini pictoris filia et discipula, puellam, quae est Eleusine, Calypso, senem et praestigiatorem Theodorum, Alcisthenen saltatorem

Des femmes aussi ont peint : … Irène, fille et élève du peintre Cratinus, (a peint) une jeune fille, qui se trouve à Éleusis ; Calypso, un vieillard et le charlatan Théodore ; Alcisthènè, un danseur.                  (trad. Littré)

 

Anaxandra (Ἀναξάνδρα)   

Femme peintre, antérieure à la seconde moitié du 3e s. av. JC puisqu’elle est mentionnée par Didyme  (Smith la situe vers 228).

Ad. Siret : Dictionnaire historique des peintres de toutes les écoles (1848).

Firmin Didot (1872).

Smith, s.v.

Wolf, Mulierum, index.

Testimonia

1) Clem. Alex., Strom. 4, 522 = 19, 122, 4 - 123, 1 :

παραπέμπομαι τοίνυν τὰς ἄλλας διὰ τὸ μῆκος τοῦ λόγου, μήτε τὰς ποιητρίας καταλέγων, Κόρινναν καὶ Τελέσιλλαν, Μυῖάν τε καὶ Σαπφώ, ἢ τὰς ζωγράφους, καθάπερ Εἰρήνην τὴν Κρατίνου θυγατέρα καὶ Ἀναξάνδραν τὴν Νεάλκους, ἅς φησι Δίδυμος ἐν Συμποσιακοῖς. 

« Je laisserai de côté les autres femmes, pour ne pas faire trop long, sans non plus dresser la liste de toutes les poétesses, comme Corinne, Télésilla, Myia et Sapphô, ou les peintres comme Eiréné, la fille de Cratinos, et Anaxandra, la fille de Néalkès, dont parle Didymos dans ses Propos de table. »

 

NEALCES, contemporain et ami d'Aratus, chef de la ligue achéenne, florissait à peu près deux siècles et demi avant l'ère vulgaire. Une Vénus était du nombre des tableaux les plus remarquables de cet artiste. C'était un peintre ingénieux. Ayant à représenter un combat naval des Égyptiens contre les Perses, et craignant qu'on ne prît le Nil pour la mer, il représenta sur le rivage un âne qui se désaltérait, et un crocodile qui se disposait à l'attaquer. Par cet épisode, il montrait que le combat se donnait sur l'eau douce, puisqu'un quadrupède s'y abreuvait, et que ce fleuve était le Nil qui nourrit des crocodiles.

 

 

Aristarété (Ἀρισταρέτη)   

Femme peintre, du 4e ou 3e siècle, qui a peint un tableau représentant le dieu Asclépios.

Smith, s.v.

Firmin Didot (1872).
RE II, 1 (1895) 876.

G. Bröker : Künstlerlexikon der Antike I (2001) p. 81 s.v.

Testimonia

1) Pline, Naturalis historia 35.147 :

Pinxere et mulieres: … Aristarete, Nearchi filia et discipula, Aesculapium.

Des femmes aussi ont peint : … Aristarète, fille et élève de Néarque, un Esculape.


Calypso (Καλυψώ)   

Femme peintre, auteure de portraits et de tableaux réalistes, sans doute vers 200 av. JC., sur laquelle nous n’avons aucun autre renseignement que celui donné par Pline. 

Mais ce témoignage est sujet à caution. Littré traduit le texte de Pline en interprétant Calypso et Alcisthenen comme des nominatifs. Et il identifie trois femmes peintres. Après lui, les différents dictionnaires historiques considèrent que Calypso et Alcisthènè sont des femmes peintres.

Cela est possible pour Calypso, mais impossible pour Alcisthenen. Calypso pourrait lui aussi être un accusatif grec. À notre avis, le texte de Pline peut être traduit de deux manières différentes :

« Des femmes aussi ont peint : … Irène, fille et élève du peintre Cratinus, (a peint) une jeune fille, qui se trouve à Éleusis, une Calypso, un vieillard, ainsi que le charlatan Théodore, le danseur Alkisthénès (la danseuse Alkisthéné). »

 ou plus vraisemblablement

« Des femmes aussi ont peint : … Irène, fille et élève du peintre Cratinus, (a peint) une jeune fille, qui se trouve à Éleusis ; Calypso, un vieillard, ainsi que le charlatan Théodore, le danseur Alkisthénès (la danseuse Alkisthéné). »


Ad. Siret : Dictionnaire historique des peintres de toutes les écoles (1848).

Firmin Didot (1872).
RE X, 2 (1919) 1799.

Künstlerlexikon der Antike I (2004) p. 399 s.v. (P. Knüvener).

Testimonia

1) Pline, Naturalis historia 35.147 :

Pinxere et mulieres: … Irene, Cratini pictoris filia et discipula, puellam, quae est Eleusine, Calypso, senem et praestigiatorem Theodorum, Alcisthenen saltatorem.

Des femmes aussi ont peint : … Irène, fille et élève du peintre Cratinus, (a peint) une jeune fille, qui se trouve à Éleusis ; Calypso, un vieillard et le charlatan Théodore ; Alcisthènè, un danseur.                  (trad. Littré)


Eiréné (Εἰρήνη)   

Femme peintre (athénienne ?), de la seconde moitié du 4e s. av. JC. (?), antérieure en tout cas à la seconde moitié du 3e s. av. JC puisqu’elle est mentionnée par Didyme (T. 2), fille et disciple du (peintre ?) Cratinos, célèbre pour avoir peint des portraits et des œuvres réalistes. Son portrait de Jeune fille conservé à Éleusis pourrait être un tableau représentant Proserpine (Corè en grec, « La jeune fille »).

On ne sait pas de quel Cratinos il s’agit. Selon Pline, il s’agirait d’un peintre, auteur d’une fresque dans le Pompéion d’Athènes (le premier Pompéion a été construit en 400). Mais le fait que Clément d’Alexandrie ne donne aucune précision supplémentaire laisse supposer qu’il s’agit de l’un des deux auteurs comiques bien connus, sans doute Cratinos le Jeune, auteur de la Comédie moyenne.

Ad. Siret : Dictionnaire historique des peintres de toutes les écoles (1848).

Firmin Didot (1872).

Künstlerlexikon der Antike I (2001) s.v. (R. Vollkommer).

Wolf, Mulierum, index. 

Testimonia

1) Pline, Naturalis historia 35.147 :

Pinxere et mulieres: … Irene, Cratini pictoris filia et discipula, puellam, quae est Eleusine, Calypso, senem et praestigiatorem Theodorum, Alcisthenen saltatorem.

Des femmes aussi ont peint : … Irène, fille et élève du peintre Cratinus, (a peint) une jeune fille, qui se trouve à Éleusis, une Calypso, un vieillard, ainsi que le charlatan Théodore, le danseur Alkisthénès.

2) Clem. Alex., Strom. 4, 522 = 19, 122, 4 - 123, 1 :

παραπέμπομαι τοίνυν τὰς ἄλλας διὰ τὸ μῆκος τοῦ λόγου, μήτε τὰς ποιητρίας καταλέγων, Κόρινναν καὶ Τελέσιλλαν, Μυῖάν τε καὶ Σαπφώ, ἢ τὰς ζωγράφους, καθάπερ Εἰρήνην τὴν Κρατίνου θυγατέρα καὶ Ἀναξάνδραν τὴν Νεάλκους, ἅς φησι Δίδυμος ἐν Συμποσιακοῖς. 

« Je laisserai de côté les autres femmes, pour ne pas faire trop long, sans non plus dresser la liste de toutes les poétesses, comme Corinne, Télésilla, Myia et Sapphô, ou les peintres comme Eiréné, la fille de Cratinos, et Anaxandra, la fille de Néalchès, dont parle Didymos dans ses Propos de table. »


Héléné (Ἑλένη) d'Égypte   

Peintre en activité à l’époque d’Alexandre le Grand ; elle avait peint la victoire d’Issos (333), tableau qui subsistait encore à l’époque de Vespasien, au Forum pacis. La mosaïque de Pompéï représentant Alexandre pourrait remonter à cette peinture.

Ad. Siret : Dictionnaire historique des peintres de toutes les écoles (1848).

Firmin Didot (1872).

Kl. Pauly, s.v. Helene 3.
RE VII, 2 (1912) 2837, Nr. 7.

Smith, s.v.

Testimonia

1) Phot. 149b, 33 (Bekker) = 482 :

Καὶ ἡ ζωγράφος Ἑλένη τοῦ καταλόγου ἐστὶ τούτου, Τίμωνος τοῦ Αἰγυπτίου θυγάτηρ, ἥτις τὴν ἐν Ἰσσῷ μάχην, ἐν ἐκείνοις ἀκμάζουσα τοῖς χρόνοις, ἔγραψε· καὶ ἐν τῷ τῆς Εἰρήνης τεμένει ἐπὶ Οὐεσπασιανοῦ ἀνέκειτο ἡ γραφή. 

La femme peintre Héléné fait aussi partie de cette liste. C’était la fille de Timon l’Égyptien ; elle avait peint la bataille d’Issos – car elle fleurissait à cette époque-là. À l’époque de Vespasien, ce tableau se dressait encore dans le sanctuaire de la Paix.


Lala   

Femme peintre originaire de Cyzique, parfois confondue avec Lilaia, ou dénommée Laia, Iaia (Pline), peut-être une corruption pour Maia, active à Rome à l’époque de la jeunesse de M. Varron, vers 100-80 av. JC. Elle travaillait surtout au pinceau, mais aussi à l’encaustique sur ivoire. Elle fut célèbre pour ses portraits de femmes, qui se vendaient très cher, et pour un autoportrait peint sur un miroir.

Certains auteurs, lisant inventa pour iuventa (l. 2), ont voulu mettre Lala en relation avec l’usage de Varron d’introduire des portraits dans ses notices ; la mention de peinture sur ivoire avec poinçon, dans cette optique, pourrait être interprétée comme l’invention d’une forme d’imprimerie ou de gravure destinée à illustrer des manuscrits.

Smith, s.v.

Lipinska, M. : Hist. des femmes médecins (1900), p. 55.

Ad. Siret : Dictionnaire historique des peintres de toutes les écoles (1848).

Firmin Didot (1872).
RE XII, 1 (1924) 535 --> RE IX, 1 (1914) 612.

Künstlerlexikon der Antike I (2001) p. 334 (R. Vollkommer).

Testimonia

1) Pline, Naturalis historia 35.147 :

Pinxere et mulieres: …. Iaia Cyzicena, perpetua virgo, M. Varronis iuventa Romae et penicillo pinxit et cestro in ebore imagines mulierum maxime et Neapoli anum in grandi tabula, suam quoque imaginem ad speculum. nec ullius velocior in pictura manus fuit, artis vero tantum, ut multum manipretiis antecederet celeberrimos eadem aetate imaginum pictores Sopolim et Dionysium, quorum tabulae pinacothecas inplent. 

Des femmes aussi ont peint : … Lala de Cyzique, qui resta toujours fille, travailla à Rome, du temps de la jeunesse de M. Varron, tant au pinceau que sur l'ivoire au poinçon; elle fit surtout des portraits de femmes : on a d'elle, à Naples, une vieille dans un grand tableau; elle fit aussi son propre portrait au miroir. Personne en peinture n'eut la main plus prompte, avec tant d'habileté toutefois que ses ouvrages se vendaient beaucoup plus cher que ceux des deux plus habiles peintres de portraits de son temps, Sopolis et Dionysius, dont les tableaux remplissent les galeries.

MARCUS VARRON orna de sept cents portraits un ouvrage qu'il avait composé sur la vie des hommes illustres, invention digne, selon Pline, de rendre les dieux même jaloux de Varron, qui, par un tel moyen, n'immortalisa pas seulement ces grands personnages, mais multiplia encore leur immortalité, les dissémina sur toute la terre, les rendit présents dans tous les lieux, et donna à tous les hommes la faculté d'avoir à toute heure leurs portraits sous l'enveloppe d'un livre.


Olympias (Ὀλυμπιάς)   

Peintre grecque, mentionnée par Pline comme maître d’Autoboulos, totalement inconnue par ailleurs.

Ad. Siret : Dictionnaire historique des peintres de toutes les écoles (1848).

Firmin Didot (1872).

Rainer Vollkommer : Olympias, in: Künstlerlexikon der Antike, Bd. 2, München, Leipzig.

Smith, s.v.

Wolf, Mulierum, index.

Testimonia

1) Pline, Naturalis historia 35.147 :

Pinxere et mulieres: Timarete, ... pinxit et quaedam Olympias, de qua hoc solum memoratur, discipulum eius fuisse Autobulum. 

Des femmes aussi ont peint : ... Une certaine Olympias peignit aussi : on ne sait d'elle autre chose, sinon qu'elle eut Autoboulos comme élève.


Timarété (Τιμαρέτη)   

Femme peintre athénienne (parfois dénommée Thamyris ou Tamaris), fille du peintre Micon le Jeune, à l’époque du roi Archélaos I de Macédoine (435 av. JC). Célèbre surtout pour son tableau représentant la déesse Artémis, longtemps conservé au temple d’Éphèse.

Elle est mentionnée par Boccace dans son De claribus mulieribus.

Ad. Siret : Dictionnaire historique des peintres de toutes les écoles (1848).

Firmin Didot (1872).

Rainer Vollkommer: Timarete, in: Künstlerlexikon der Antike II, 2004, p. 472.

Testimonia

1) Pline, Naturalis historia 35.147 :

Pinxere et mulieres: Timarete, Miconis filia, Dianam, quae in tabula Ephesi est antiquissimae picturae …. 

Des femmes aussi ont peint : Timarète, fille de Micon, a fait une Diane qui est à Éphèse, et qui appartient aux plus anciens monuments de la peinture.

2) Pline, Naturalis historia 35, 59 :

Fuit et alius Micon, qui minoris cognomine distinguitur, cuius filia Timarete et ipsa pinxit.

Il y eut un autre (peintre dénommé) Micon, que l’on distingue par le surnom de Jeune, dont la fille Timarété fut elle-même peintre.




DANSEUSES

Agathocléia (Ἀγαθόκλεια)   

Danseuse sans doute, fille d’Oenanthé la maquerelle, qui semble avoir eu une carrière longue et bien remplie : non seulement elle devint la maîtresse de Ptolémée II Philadelphe (283-246), mais eut un immense ascendant sur Ptolémée IV Philopator (221-204), qui la chargea de veiller sur Ptolémée V enfant. Strabon va même jusqu’à dire que Philopator était le fils d’Agathocléia, d’après une indication, métaphorique, de Polybe. Elle a peut-être eu un enfant avec le roi. Après la mort de Philopator, elle essaya, avec son frère, de cacher l’événement pour s’emparer de la couronne aux dépens de Ptolémée V Épiphane encore enfant, mais elle fut tuée en octobre 203 lors des émeutes de la population d’Alexandrie.

Smith, s.v.
RE
I (1893) 747, Nr.2.

Testimonia

1) Plut., Amat. 753 b :

αὐλητρίδες δὲ Σάμιαι καὶ ὀρχηστρίδες, Ἀριστονίκα καὶ τύμπανον ἔχουσ' Οἰνάνθη καὶ Ἀγαθόκλεια διαδήμασι βασιλέων ἐπέβησαν.

Flûtistes et danseuses de Samos, Aristonika et Oenanthé avec son tambourin, et Agathocléia ont foulé aux pieds des diadèmes de rois.

 2) Athen., 13, 37 Kaibel :

καὶ ὁ δεύτερος δὲ τῆς Αἰγύπτου βασιλεύς, Φιλάδελφος δ' ἐπίκλην, ὡς ἱστορεῖ ὁ Εὐεργέτης Πτολεμαῖος ἐν τῷ τρίτῳ τῶν Ὑπομνημάτων (FHG III 186), πλείστας ἔσχεν ἐρωμένας, Διδύμην μὲν μίαν τῶν ἐπιχωρίων γυναικῶν μάλ' εὐπρεπεστάτην τὴν ὄψιν καὶ Βιλιστίχην, ἔτι δὲ Ἀγαθόκλειαν καὶ Στρατονίκην, ἧς τὸ μέγα μνημεῖον ὑπῆρχεν ἐπὶ τῇ πρὸς Ἐλευσῖνι θαλάσσῃ, καὶ Μύρτιον καὶ ἄλλας δὲ πλείστας, ἐπιρρεπέστερος ὢν πρὸς ἀφροδίσια. 

Le deuxième roi d’Égypte, celui qui avait le surnom de Philadelphe, ainsi que le rapporte Ptolémée (VIII) Évergète (II) au livre III de ses Commentaires (FHG III 186), eut une foule de maîtresses : Didymé, une femme du pays mais très belle, Bilistiché, puis Agathocléia et Stratoniké, dont le tombeau de grande taille se dressait sur la côte près d’Éleusis, et Myrtion, et bien d’autres, car il était très enclin aux plaisirs d’Aphrodite.

 3) Pol., 14, 11, 2, in Athen., 13, 37 Kaibel :

τοῦ δὲ Φιλοπάτορος βασιλέως Πτολεμαίου οὐκ Ἀγαθόκλεια ἡ ἑταίρα ἐκράτει, ἡ καὶ πᾶσαν ἀνατρέψασα τὴν βασιλείαν; 

Quant à la courtisane Agathocléia, ne menait-elle pas le roi Ptolémée (IV) Philopator par le bout du nez, au point de mettre tout le royaume sens dessus dessous ?

 4) Pol., 15, 3, 31, 13 :

τὸ μὲν πρῶτον ἐπεβάλοντο διὰ τῆς θύρας προτείναντες τὰς χεῖρας, ἡ δ' Ἀγαθόκλεια καὶ τοὺς μασθούς, οἷς ἔφη θρέψαι τὸν βασιλέα

Il (Agathoclès) se mit à leur tendre les mains à travers les barreaux de la porte, tandis qu’Agathocléia leur montrait ses seins, qui, disait-elle, avaient nourri le roi (scil. Ptolémée V Épiphane).

 5) Plut., Agis et Cleomenes 54, 3 :

τελετὰς τελεῖν καὶ τύμπανον ἔχων ἐν τοῖς βασιλείοις ἀγείρειν, τὰ δὲ μέγιστα τῆς ἀρχῆς πράγματα διοικεῖν Ἀγαθόκλειαν τὴν ἐρωμένην τοῦ βασιλέως καὶ τὴν ταύτης μητέρα καὶ πορνοβοσκὸν Οἰνάνθην.

(Philopator passait son temps à) accomplir des cérémonies et faire la fête dans le palais, au son du tambourin, les affaires importantes de l’État étant administrées par Agathocléia, la maîtresse du roi, et sa mère, la maquerelle Oenanthé.

 6) Strab., 17, 1, 11 :

Πτολεμαῖος γὰρ ὁ Λάγου διεδέξατο Ἀλέξανδρον, ἐκεῖνον δὲ [ὁ] Φιλάδελφος, τοῦτον δὲ ὁ Εὐεργέτης, εἶθ' ὁ Φιλοπάτωρ ὁ τῆς Ἀγαθοκλείας, εἶθ' ὁ Ἐπιφανής, εἶθ' ὁ Φιλομήτωρ.

Ptolémée (Ier), le fils de Lagos, succéda à Alexandre, à celui-ci succéda (Ptolémée II) Philadelphe, à celui-ci (Ptolémée III) Évergète, puis (Ptolémée IV) Philopator, le fils (?) / la marionnette d’Agathocléia, puis (Ptolémée V) Épiphane, puis (Ptolémée VI) Philométor.



Aristion (Ἀρίστιον)   

Danseuse, inconnue par ailleurs.

Testimonia
1) Anth. 7, 223 :

Ἡ κροτάλοις ὀρχηστρὶς Ἀρίστιον, ἡ περὶ πεύκαις 

καὶ Κυβέλῃ πλοκάμους ῥῖψαι ἐπισταμένη, 

ἡ< λωτῷ κερόεντι φορουμένη, ἡ τρὶς ἐφεξῆς 

εἰδυῖ' ἀκρήτου χειλοποτεῖν κύλικας 

ἐνθάδ' ὑπὸ πτελέαις ἀναπαύεται, οὐκέτ' ἔρωτι, 

οὐκέτι παννυχίδων τερπομένη καμάτοις. 

κῶμοι καὶ μανίαι, μέγα χαίρετε· κεῖθ' <ὑπὸ τύμβῳ> 

ἡ τὸ πρὶν στεφάνων ἄνθεσι κρυπτομένη.

 
La danseuse aux crotales, Aristion, qui autour des pins de Cybèle et de la déesse elle-même bondissait échevelée, dont la flûte de lotus excitait les transports, qui trois fois de suite vidait d'un trait la coupe de vin pur, elle repose ici sous des peupliers insensible à l'amour et ne jouissant plus des douces fatigues de la veillée. Adieu pour toujours, orgies et fureurs amoureuses ! Me voilà cachée dans les ténèbres, moi qui naguère me cachais sous les fleurs et les couronnes.


[- - -], fille d’Aristokratès   

Harpiste de Kymé (Eubée) honorée en 134 av. JC par une inscription de Delphes pour sa participation aux Jeux pythiens.

Pavia, pp. 40-45.

Testimonia

1) Inscription de Delphes (Sylloge3 689 = SGDI 2727) :

[ἄρχοντος Ἁγίωνος] τοῦ Ἐχεφύλου, [βουλευ]όντων τὰν πρώταν ἑξάμηνον Νικ[οστρά]-
[τοῦ τοῦ Εὐδώρου, Ξέ]νωνος τοῦ Ἀριστο[β]ούλου, Τιμοκλέος τοῦ Θρασέα ἐ[πειδὴ]
[Ἀριστο]κράτεος Κυμαία, χοροψάλτρια, παραγενηθ[ε]ῖσα ἐν Δ̣ε[λφούς]
4 [καὶ παρακληθεῖ]σα ὑπό τε τῶν ἀρχό[ν]των καὶ τᾶς πόλιος ἐπέδωκε [τῶι θεῶι]
[αὐθαμέραν καὶ ἀ]γ̣ωνίξατο ἁμέρα[ς δύο] καὶ εὐδοκίμησε ἐν τῷ ἀγῶν[ι] τ̣[ῶν Πυθί]-
[ων καταξίως τ]οῦ τε θεοῦ καὶ τᾶς πόλιος ἁμῶν· ἀγαθᾶι τύχαι· δεδ[όχθαι τᾶι]
[πόλει τῶν Δελ]φῶν ἐν ἀγορᾶι τελείωι σὺν ψάφοις ταῖς ἐννόμοις, [ἐπαινέσαι]
8 [8] Ἀριστοκράτεος Κυμαίαν καὶ στεφανῶσαι αὐτὰν [ἐικόνι χαλκέ]-
[αι, ἀριστεί]ωι τε τοῦ θεοῦ στεφάνωι, ὧι πάτριόν ἐστι Δελφοῖς, καὶ ἀργυ[ρίου δραχ]-
[μαῖς χιλί]αις. ἀποστεῖλαι δὲ αὐτᾶι τοὺς ἀρχοντας καὶ ξένια τὰ μέγιστ[α ἐκ τῶν νό]-
[μων· δεδόσθ]αι δὲ αὐτᾶι καὶ ἐκγόνοις παρὰ τᾶς πόλιος προξενίαν, προμαντεία[ν,  προδικί]-
12 [αν ἀσυλίαν, ἀτ]έλειαν πάντων, προεδρίαν ἐν πᾶσι τοῖς ἀγώνοις οἷς ἁ πόλ[ις τίθητι· εἶ]-
[μεν δὲ αὐτᾶι] κ̣αὶ ἐκγόνοις καὶ γᾶς καὶ οἰκίας ἔγκτησιν καὶ τὰ ἄλλα̣ [τίμια ὅσα καὶ]
[τοῖς ἄλλοις προξένοι]ς̣ καὶ εὐεργέταις τᾶς πόλιος ὑπάρχει. ἀναγρ̣[αψᾶι δὲ τόδε τὸ]
[ψάφισμα ἐν ἐπιφαν]εστάτωι τόπωι τοῦ ἱεροῦ. ἀποστεί[λαι δὲ τοὺς ἄρχον]-
16 [τας ἀντιγεγραμμένα τάδε τὰ] δ̣ε̣δογμένα τᾶι πόλει τῶν Κ[υμαίων, ὅπως εἰδῶσι]. 

Sous l’archontat d’Hagion fils d’Echéphylos, le conseil du premier semestre étant composé de Nicostratos fils d’Eudoros, Xénon fils d’Aristoboulos, Timoclès fils de Thaséas; Attendu que [ ???], fille d’Aristocratès de Kymè, harpiste, lors de son séjour à Delphes à l’invitation des archontes et de la Cité, a offert les prémices au dieu le jour même, qu’elle a participé aux concours pendant deux jours et s’est montrée, lors des concours pythiens, digne de recevoir les récompenses du dieu et de notre Cité ; A la Bonne Fortune ; Plaise à la Cité des Delphiens, en Assemblée valide, au vote légal ; D’honorer [ ???], fille d’Aristocratès de Kymè, et de la récompenser d’une statue de bronze, de la couronner de la plus belle couronne du Dieu, selon la coutume des Delphiens, de lui offrir un prix de 1000 drachmes d’argent ; que les archontes lui envoient aussi les plus grands cadeaux d’hospitalité prévus par la loi ; de lui octroyer, ainsi qu’à ses descendants, de la part de la Cité, la proxénie, la promantie, la prodikie, l’asylie, l’atélie générale, la proédrie à tous les concours organisés par la Cité ; ainsi que la propriété, à elle et à ses descendants, d’un terrain et d’une maison, ainsi que tous les autres privilèges accordés aux autres proxènes et bienfaiteurs de la Cité ; d’inscrire ce décret en un lieu bien en vue du sanctuaire ; que les archontes envoient copie de cette décision à la Cité de Kymè, pour qu’elle en ait connaissance.

Aristonika (Ἀριστονίκα)   

Sans doute une flûtiste, favorite influente d’un roi (Ptolémée II Philadelphe ?).

Un passage d’Athénée mentionnant les maîtresses de Ptolémée II Philadelphe, parmi lesquelles Agathocléia, permet de supposer qu’il y a peut-être eu confusion entre Aristo-nika, inconnue par ailleurs, et Strato-nika, qui elle est connue.

Testimonia

1) Plut., Amat. 753 b :

αὐλητρίδες δὲ Σάμιαι καὶ ὀρχηστρίδες, Ἀριστονίκα καὶ τύμπανον ἔχουσ' Οἰνάνθη καὶ Ἀγαθόκλεια διαδήμασι βασιλέων ἐπέβησαν. 

Flûtistes et danseuses de Samos, Aristonika et Oenanthé avec son tambourin, et Agathocléia ont foulé aux pieds des diadèmes de rois.

2) Athen., 13, 37 Kaibel :

καὶ ὁ δεύτερος δὲ τῆς Αἰγύπτου βασιλεύς, Φιλάδελφος δ' ἐπίκλην, ὡς ἱστορεῖ ὁ Εὐεργέτης Πτολεμαῖος ἐν τῷ τρίτῳ τῶν Ὑπομνημάτων (FHG III 186), πλείστας ἔσχεν ἐρωμένας, Διδύμην μὲν μίαν τῶν ἐπιχωρίων γυναικῶν μάλ' εὐπρεπεστάτην τὴν ὄψιν καὶ Βιλιστίχην, ἔτι δὲ Ἀγαθόκλειαν καὶ Στρατονίκην, ἧς τὸ μέγα μνημεῖον ὑπῆρχεν ἐπὶ τῇ πρὸς Ἐλευσῖνι θαλάσσῃ, καὶ Μύρτιον καὶ ἄλλας δὲ πλείστας, ἐπιρρεπέστερος ὢν πρὸς ἀφροδίσια. 

Le deuxième roi d’Égypte, celui qui avait le surnom de Philadelphe, ainsi que le rapporte Ptolémée Évergète au livre 3 de ses Commentaires (FHG III 186), eut une foule de maîtresses : Didymé, une femme du pays mais très belle, Bilistiché, puis Agathocléia et Stratoniké, dont le tombeau de grande taille se dressait sur la côte près d’Éleusis, et Myrtion, et bien d’autres, car il était très enclin aux plaisirs d’Aphrodite.


Bromias (Βρομιάς)   

Flûtiste du milieu du 4e s. av. JC, favorite de Phayllos, tyran de Phocée.

RE III,1 (1897) 888.

Testimonia

1) Théop. fr. 248 (FHG 2b, 115), cité par Athen., 13, 83, Kaibel :

Θεόπομπος δὲ ἐν τῷ περὶ τῶν συληθέντων ἐκ Δελφῶν Χρημάτων  … ἐν δὲ τῷ αὐτῷ συγγράμματι Θεόπομπος φιλογύναιον μέν φησι γεγονέναι Φάυλλον τὸν Φωκέων τύραννον, φιλόπαιδα δὲ Ὀνόμαρχον· ... τῇ Δεινιάδου δὲ αὐλητρίδι Βρομιάδι Φάυλλος καρχήσιον ἀργυροῦν Φωκαέων καὶ στέφανον χρυσοῦν κιττοῦ Πεπαρηθίων. ‘αὕτη δέ, φησί, καὶ ἔμελλε τὰ Πύθια αὐλεῖν, εἰ μὴ ὑπὸ τοῦ πλήθους ἐκωλύθη. 

Théopompe, dans son traité sur les Trésors pillés à Delphes,… Dans le même ouvrage, Théopompe rapporte que Phayllos, tyran de Phocée, était amateur de femmes, alors que son frère préférait, lui, les garçons ;… Quant à Phayllos, il donna à la joueuse de flûte Bromias, la fille de Deiniadès, une coupe d’argent, offrande votive des Phocéens, ainsi qu’une couronne de lierre en or, don des Péparéthiens. Laissons parler Théopompe : « Cette fille aurait joué de la lyre aux jeux pythiques, si elle n'en avait pas été empêchée par la foule. »


Démétria (Δημητρία)   

Citharède athénienne vers 330 av. JC, mentionnée dans une liste de dédicants.

 Pavia, pp. 66-73.

 Testimonia

1) IG II/III2 2, 1557, face A, col II, li. 67 [Attique, env. 330 av.] :

Κτησία[ν] Κτήσωνος Θ[ο]-
ρίκι, φιάλ σταθ[μ]
· vvv
——————
Δημητρί[α]           κιθαρωιδὸ
Ἐπικηφι[
σι]ᾶ οἰκο ἀπο
Ἀθηνόδωρον          [Θ]εοδώρο
Μελιτέ, Θεόδωρον Θεο-
δώρο
Μελιτ, φιά σταθ Η· 

cf. SEG 18:36 (IG II2 1554-9), face A, col V, li. 505 :

Κτησίαν Κτήσωνος Θο̣-
ρίκι
φιάλ σταθμ Η vvv
Δημητρ[ία] κ̣ιθαρωιδὸ
Ἐπικηφι[σι]ᾶ οἰκο ἀπο
Ἀθηνόδωρον [Θ]εοδώρο
Μελιτέ, Θεόδωρον Θεο-
δώρο Μελιτ φιά σταθ
Η

Ctésias, fils de Ktéson, de
Thorikos, une phiale d’un poids de 100 (statères) ;
Démétria, citharède,
fille de Epiképhisias, habitant …
Athénodoros, fils de Théodoros,
de Mélité, Théodoros, fils de Théodoros,
de Mélit(é), une phia(le) d’un poids de 100 (statères).

Antikyra (Ἀντικύρα), Chrysis (Χρυσίς) & Démô (Δημώ)   

 Joueuses de flûte athéniennes, compagnes et rivales de Lamia (1er quart du 3e s. av. JC).

RE I, 1 (1894) 2428 s.v. Antikyra 4.

RE  IV, 2 (1901) 2863 s.v. Demo 4.

 Testimonia

1) Plut., Démétr. 24, 1 :

Δημήτριος δέ, τὴν Ἀθηνᾶν αὐτῷ προσῆκον εἰ δι' ἄλλο μηδὲν ὥς γε πρεσβυτέραν ἀδελφὴν αἰσχύνεσθαι (τοῦτο γὰρ ἐβούλετο λέγεσθαι), τοσαύτην ὕβριν εἰς παῖδας ἐλευθέρους καὶ γυναῖκας ἀστὰς κατεσκέδασε τῆς ἀκροπόλεως, ὥστε δοκεῖν τότε μάλιστα καθαρεύειν τὸν τόπον, ὅτε Χρυσίδι καὶ Λαμίᾳ καὶ Δημοῖ καὶ Ἀντικύρᾳ ταῖς πόρναις ἐκείναις συνακολασταίνοι. 

…, si bien qu’il semblait que ce lieu (le temple d’Athéna sur l’Acropole) fût le plus pur quand il paillardait avec les hétaïres Chrysis, Lamia, Dêmô et Antikyra. 

ibid. 27,1-5 :

ἰδὼν ἠθροισμένον τὸ ἀργύριον ἐκέλευσε Λαμίᾳ καὶ ταῖς περὶ αὐτὴν ἑταίραις εἰς σμῆγμα δοθῆναι.

Quand il vit entassé l’argent (les 250 talents du tribut athénien, soit 1'500’000 dr., c'est-à-dire le salaire annuel de 4000 artisans), il ordonna de le distribuer à Lamia et aux hétaïres qui l’accompagnaient pour qu’elles s’achètent du savon.

ibid. 27, 8-11 :

ἦν δὲ θαυμαστόν, ὅτι τῆς Φίλας ἐν ἀρχῇ τὸ μὴ καθ' ἡλικίαν δυσχεραίνων, ἥττητο τῆς Λαμίας καὶ τοσοῦτον ἤρα χρόνον ἤδη παρηκμακυίας. Δημὼ γοῦν ἡ ἐπικαλουμένη Μανία, παρὰ δεῖπνον αὐλούσης τῆς Λαμίας καὶ τοῦ Δημητρίου πυθομένου „τί σοι δοκεῖ;” „γραῦς” εἶπεν „ὦ βασιλεῦ.” πάλιν δὲ τραγημάτων παρατεθέντων, κἀκείνου πρὸς αὐτὴν εἰπόντος· „ὁρᾷς ὅσα μοι Λάμια πέμπει;” „πλείονα” ἔφη „πεμφθήσεταί σοι παρὰ τῆς ἐμῆς μητρός, ἐὰν θέλῃς καὶ μετ' αὐτῆς καθεύδειν.”

Il était étrange que, alors qu’il avait eu au début du déplaisir à avoir épousé Phila à cause de la différence d’âge, il était soumis à Lamia et l’aima passionnément si longtemps, alors qu’elle était déjà bien avancée en âge. Démô, celle qui était surnommée l’Enragée, un soir qu’elle jouait de la flûte à un banquet, répondit à Démétrios qui lui avait demandé son avis sur Lamia : « C’est une vieille, Sire ». Une autre fois que l’on avait servi des friandises, et que Démétrios lui avait dit « Tu vois ce que Lamia m’envoie », elle répondit « Ma mère t’en enverra bien davantage, si tu veux coucher avec elle ». 


Glaukothéa (Γλαυκοθέα) surnommée Empousa (Ἔμπουσα)   

 « Thymèle, du temps de Domitien, fut à Rome ce que la fameuse Empuse avait été dans la Grèce ; il n'y avait point d'action théâtrale qu'elle ne rendît avec la force, la vivacité et l'énergie dont elle était susceptible. » [CAHUSAC, Danse anc. et mod. I, III, 3]

Cette joueuse de tambourin, qui conduisait les thiases, était la mère de l’orateur Eschine (début du 4e s.).

Testimonia

1) Vita Aesch. 2 :

Αἰσχίνης υἱὸς μὲν ἦν Ἀτρομήτου τοῦ γραμματιστοῦ καὶ Γλαυκοθέας τῆς τοὺς θιάσους τελούσης. φασὶ δ' αὐτὸν παῖδα μὲν ὄντα ἐν τῷ διδασκαλείῳ τοῦ πατρὸς ὑπουργεῖν καὶ τῇ μητρὶ τὰς βίβλους ἀναγινώσκειν, ταύτην δὲ σκοτεινῶν ἐκ τόπων ὁρμωμένην καὶ ἐκφοβοῦσαν παῖδας καὶ γυναῖκας Ἔμπουσαν ὀνομασθῆναι, ἐπεὶ νυκτερινὸν φάντασμα ἡ Ἔμπουσα· 

Eschine était le fils d’Atromêtos le grammairien et de Glaukothéa, celle qui conduisait les thiases. On dit que, enfant, il rendait des services dans la classe de son père et lisait les rouleaux à sa mère ; celle-ci, sortant brusquement d’un endroit sombre, et ayant terrorisé femmes et enfants, fut nommée Empousa, car Empousa est un fantôme nocturne.

2) Scholia ad Hermog. περὶ στάσεων, vol. 4, 343, li. 31

καὶ ἡ μήτηρ αὐτοῦ Ἔμπουσα ἐκαλεῖτο καὶ τυμπανίστρια ἦν.

Sa mère s’appelait Empousa, elle était joueuse de tambourin.

 3) Dem., Cour. 130 :

καὶ ῥήτωρ γέγονεν, καὶ δύο συλλαβὰς προσθεὶς τὸν μὲν πατέρ' ἀντὶ Τρόμητος ἐποίησεν Ἀτρόμητον, τὴν δὲ μητέρα σεμνῶς πάνυ Γλαυκοθέαν, ἣν Ἔμπουσαν ἅπαντες ἴσασι καλουμένην.

… sa mère Glaukothéa, que tout le monde connaît sous le nom d’Empousa.



Glauké (Γλαύκη)   

Glauké de Chios, compositrice, cithariste et flûtiste, chanteuse et poétesse très célèbre, et très belle, du temps de Ptolémée II Philadelphe (285-247), dont elle doit avoir été la favorite. Elle avait composé des chansons à boire très lascives. On lui a prêté une inclination contre-nature pour les animaux (jars, bélier, chien ; cf. T. 4-7).

C’est à elle qu’est dédiée l’épitaphe de l’Anthologie faussement attribuée à Théocrite.

Kl.Pauly, s.v.
RE VII, 1 (1910) 1596-7, s.v. Glauke 13.
Martino.

Testimonia

1) Plut. Pyth. Orac. 397 a :

τάχα δὴ μεμψόμεθα τὴν Πυθίαν, ὅτι Γλαύκης οὐ φθέγγεται τῆς κιθαρῳδοῦ λιγυρώτερον οὐδὲ χριομένη μύροις οὐδ' ἁλουργίδας ἀμπεχομένη κάτεισιν εἰς τὸ <χρηστήριον> οὐδ' ἐπιθυμιᾷ κασσίαν ἢ λήδανον ἢ λιβανωτὸν ἀλλὰ δάφνην καὶ κρίθινον ἄλευρον.

Bientôt sans doute nous reprocherons à la Pythie de ne pas faire entendre des sons plus harmonieux que Glauké, la chanteuse à la cithare, de descendre dans le lieu prophétique sans s’être parfumée, sans avoir revêtu des étoffes de pourpre, et de ne brûler, au lieu de cannelle, de ladanum et d’encens, que du laurier et de la farine d’orge.                                           (trad. CUF)

2a) Théocr. 4, 31 :

… ἐγὼ δέ τις εἰμὶ μελικτάς,

κεὖ μὲν τὰ Γλαύκας ἀγκρούομαι, εὖ δὲ τὰ Πύρρω.

            … pour ma part, je suis un chanteur,

et en prélude, je chante avec talent les airs de Glauké, et ceux de Pyrrhos.

2b) schol. à Théocr. ad loc. :

Γλαύκας: ἡ Γλαύκη Χία τὸ γένος, κρουματοποιός. KP  γέγονε δ' ἐπὶ Πτολεμαίου τοῦ Φιλαδέλφου· ἧς φησι Θεόφραστος ἐρασθῆναι κριόν. ὁ δὲ Πύρρος Ἐρυθραῖος ἢ Λέσβιος, μελῶν ποιητής.

Glauké, originaire de Chios, habile joueuse de flûte, née sous Ptolémée Philadelphe ; Théophraste dit qu’un bélier était tombé amoureux d’elle. Pyrrhos, d’Érythrée ou de Lesbos, poète mélique.

 3) Athen. 4, 176d = 78, 55 (Kaibel) :

ὅτι δὲ ὁ μόναυλος ἦν ὁ νῦν καλούμενος καλαμαύλης σαφῶς παρίστησιν Ἡδύλος ἐν τοῖς ἐπιγράμμασιν (= Anth. Appendix, Epigr. sep. 134) οὑτωσὶ λέγων·

<τοῦτο> Θέων ὁ μόναυλος ὑπ' ἠρίον ὁ γλυκὺς οἰκεῖ
αὐλητής, μίμων ἡ 'ν θυμέλῃσι Χάρις.
τυφλὸς ὑπαὶ γήρως εἶχεν καὶ Σκίρπαλον υἱόν,
νήπιον ὅντ' ἐκάλει Σκίρπαλος Εὐπαλάμου,
ἤειδεν δ' αὐτοῦ τὰ γενέθλια· τοῦτο γὰρ εἶχεν,
πανμαρπᾶν ηδυσμα σημανέων.
ηὔλει δὴ Γλαύκης μεμεθυσμένα παίγνια Μουσέων
ἢ τὸν ἐν ἀκρήτοις Βάτταλον ἡδυπότην
ἢ καὶ Κώταλον ἢ καὶ Πάκαλον. ἀλλὰ Θέωνα
τὸν καλαμαυλήτην εἴπατε ‘χαῖρε Θέων.’

ὥσπερ οὖν τοὺς τῷ καλάμῳ αὐλοῦντας καλαμαύλας λέγουσι νῦν, οὕτω καὶ ῥαππαύλας, ὥς φησιν Ἀμερίας ὁ Μακεδὼν ἐν ταῖς Γλώσσαις, τοὺς τῇ καλάμῃ αὐλοῦντας.

Que le monaulos fût ce qu’on appelle aujourd’hui le kalamaulès, cela ressort à l’évidence des épigrammes d’Hédylos :

… … …

Et Glauké jouait à la flûte les jeux enivrés des Muses,

… … …

 4) Plut., Soll. anim. 972a :

τὸν δ' ἐν Αἰγίῳ παιδεραστοῦντα χῆνα καὶ τὸν ἐπιθυμήσαντα Γλαύκης τῆς κιθαρῳδοῦ κριόν, περιβόητοι γάρ εἰσι καὶ πολλῶν οἶμαι διηγημάτων διακορεῖς ὑμᾶς εἶναι, διὰ ταῦτα μὲν ἀφίημι.

le jars d’Aegion qui était amoureux d’un garçon et le bélier pris de désir pour Glauké la cithariste…

 5a) Ael., Nat. animal. 1,6 : 

Γλαύκης ἀκούω τῆς κιθαρῳδοῦ ἐρασθῆναι κύνα· οἳ δὲ οὐ κύνα, ἀλλὰ κριόν· ἄλλοι δὲ χῆνα.

J’ai entendu dire qu’un chien s’était épris de Glauké la cithariste ; certains disent que ce n’était pas un chien, mais un bélier ; d’autres disent un jars.

 5b) Ael., Nat. animal. 5, 29 :

καὶ ἐν Χίῳ Γλαύκης τῆς κιθαρῳδοῦ ὡραιοτάτης οὔσης εἰ μὲν ἤρων ἄνθρωποι, μέγα οὐδέπω· ἠράσθησαν δὲ καὶ κριὸς καὶ χήν, ὡς ἀκούω, τῆς αὐτῆς.

et qu’à Chios, des hommes fussent amoureux de la cithariste Glauké, qui était très belle, cela n’a rien de bien extraordinaire ; mais un bélier et un jars, à ce qu’on dit, furent également épris d’elle.

 5c) Ael., Nat. animal. 8, 11 :

εἰ δὲ Γλαύκης τῆς κιθαρῳδοῦ κριὸς ἥττητο καὶ ἐν Ἰασῷ δελφὶς ἐφήβου, τί κωλύει καὶ δράκοντα ἐρασθῆναι νομέως ὡραίου…

 6) Ael, Var. hist. 9, 39 :

Γλαύκης δὲ τῆς κιθαρῳδοῦ οἳ μέν φασιν ἐρασθῆναι κύνα, οἳ δὲ κριόν, οἳ δὲ χῆνα.

Certains disent que c’est un chien, d’autres que c’est un bélier, ou un jars, qui s’était épris de la cithariste Glauké.

 7) Plin. 10, 51 :

Olenii et Glauces Ptolemaeo regi cithara canentis, quam eodem tempore et aries amasse proditur.

Glauké, qui jouait de la cithare au roi Ptolémée, Glauké qui fut aimée, dit-on, dans le même temps par un bélier.

8) Anth. 7, 262 :

Αὐδήσει τὸ γράμμα, τί σᾶμά τε καὶ τίς ὑπ' αὐτῷ·

„Γλαύκης εἰμὶ τάφος τῆς ὀνομαζομένης.”

L’inscription dira quel est ce tombeau et qui y repose :

« Je suis le tombeau de la dénommée Glauké ».


Gnathaena (Γνάθαινα)   

Hétaïre athénienne (fin du 4e s. av. JC) dont parle abondamment Athénée au livre 13. Elle était célèbre pour ses réparties, qualité qu’Athénée attribue à sa fréquentation des lettres.

Testimonia

1) Athen., 13, 46-48 :

Quant à Gnathaena, elle fut follement aimée par le poète comique Diphile, comme on l'a dit plus haut, et comme Lyncée de Samos le raconte aussi dans ses Souvenirs. Un jour dans un concours dramatique il arriva qu'il échoua honteusement, qu'il quitta le théâtre, mais néanmoins alla rendre visite à  Gnathaena. Diphile lui demanda qu'elle lui lave les pieds, Gnathaena lui répondit, "A quoi bon,  n'es-tu pas venu chez moi sur des épaules ?" Gnathaena était très vive dans ses réparties. Il y a eu d'autres courtisanes aussi qui avaient de l'intelligence, attachées à la culture et passant leur temps aux études ; c'est pourquoi elles avaient la répartie facile.  Par exemple, Stilpon accusait un jour Glycera, alors qu'ils buvaient ensemble, de corrompre les jeunes gens, comme Satyrus le raconte dans ses Vies… (47) Lyncée a rapporté de nombreuses réparties de Gnathaena. À un parasite qui était entretenu par une vieille femme et qui était un homme vigoureux, Gnathaena dit, "Jeune homme, tu possèdes un corps en très bonne forme." "Qu'en serait-il, à ton avis, si je ne partageais pas son lit?" "Tu serais mort de faim." Quand Pausanias, le Tonneau, tomba dans une jarre en dansant avec elle, elle lui dit, "le tonneau est tombé dans jarre." Quelqu'un lui donnant un petit vin dans une petite tasse et qui disait que ce vin avait seize ans d'âge, "il est petit, dit-elle, en considérant le nombre d'années." Quelques jeunes gens, dans une beuverie, en étaient venus aux mains à son sujet, elle dit au vaincu, "Courage, beau gosse, le prix de ce concours n'est pas le laurier, mais l'argent." Un homme qui avait versé une mine pour sa fille n'avait pas apporté plus, mais continuait toujours à venir chez elle les mains vides : elle lui dit, "Beau gosse, tu penses que tu peux continuer à venir chez elle comme chez le pédotribe Hippomaque, en ne payant qu'une mine ?"  Phryné lui disant assez froidement, "Si tu avais la pierre ?" Elle répliqua, "Je te la donnerai pour te torcher le cul." 
Il se trouvait que l'une était réputée pour avoir la pierre, alors qu'on disait que l'autre souffrait de diarrhée. Quand des gens qui buvaient chez elle cassèrent un plat d'oignons et des lentilles, la servante, tout en le nettoyant, envoya quelques lentilles sur sa poitrine : Gnathaena lui fit cette remarque, "Elle imagine faire un plat des poitrine-lentilles." Andronicus, l'acteur tragique, après la représentation de l'Épigone, où il avait été applaudi, proposa d'aller boire chez elle : son esclave proposa à Gnathaena de la payer à l'avance : elle lui dit, "Maudit esclave, quel mot as-tu dit ?'" À une personne bavarde qui rapportait qu'il était venu de l'Hellespont, elle lui dit, "Comment, donc, n'est-tu pas allé de là dans la première ville?" Il demanda, "Quelle ville?" Elle lui dit, "Sigée." Un jour qu'un homme entré chez elle vit des œufs sur un plateau et demanda, "Sont-ils crus, Gnathaena, ou durs?" Elle lui dit, "Ils sont en bronze, mon beau." Quand Chaeréphon vint dîner sans être invité, Gnathaena lui porta un toast en lui disant: "À ta santé, homme remarquable." Et lui : "Moi, remarquable?" "Quoi de plus," dit Gnathaena, "toi qui arrives sans être invité ?" Nico, la femme surnommée la Chèvre, comme Lyncée le raconte, rencontra un parasite qui était maigre en raison d'une maladie et lui dit, "Comme tu es maigre!" "Que penses-tu que j'ai mangé ces trois derniers jours?" "Une bouteille d'huile," dit-elle, "ou tes chaussures." (48) Aristodème, dans le deuxième livre de ses Mémoires amusantes, dit de Gnathaena: "Deux hommes, un soldat et un récidiviste, la besognaient; le soldat l'appela assez rudement tonneau : elle lui demanda, 'Comment ? Est il parce que vous êtes deux fleuves qui vous jetez en moi : le fleuve Loup et le fleuve Libre?' Quelques amoureux désargentés étaient allé festoyer chez la fille de Gnathaena et menaçaient de démolir la maison; pour cela ils allaient apporter des pioches et des pieux. 'Si vous les aviez vraiment, dit Gnathaena, 'vous les auriez mis en gage et ainsi vous nous auriez payé ce que vous devez." Gnathaena était une personne de bon goût et plein d'humour dans ses réponses; elle avait édicté une règle pour dîner en sa compagnie (que les amoureux qui venaient chez elle et chez sa fille devaient suivre) à l'imitation des philosophes qui ont élaboré des règles semblables. Callimaque l'a écrit dans la troisième table de ses règles et en cite le début: "La règle qui suit est égale et juste pour tous".


Harmonia (Ἁρμονία)   

Flûtiste plus ou moins légendaire.

Testimonia

1) Athen., 14, 77 Kaibel :

‘Εὐήμερος, ἔφη, ὁ Κῷος ἐν τῷ τρίτῳ τῆς Ἱερᾶς Ἀναγραφῆς τοῦθ' ἱστορεῖ, ὡς Σιδωνίων λεγόντων τοῦτο, ὅτι Κάδμος μάγειρος ὢν τοῦ βασιλέως καὶ παραλαβὼν τὴν Ἁρμονίαν αὐλητρίδα καὶ αὐτὴν οὖσαν τοῦ βασιλέως ἔφυγεν σὺν αὐτῇ.

Évhémère de Cos, au livre III de son Histoire sacrée, raconte, d’après les Sidoniens, que Cadmos, qui était le cuisinier du roi (de Sidon), ayant rencontré la flûtiste Harmonia, et bien que celle-ci fût la courtisane du roi, s’enfuit avec elle.


Helpis (Ἐλπίς)   

Flûtiste professionnelle, sans doute une hétaïre, mentionnée dans une inscription de l’Agora d’Athènes, pour l’offrande d’une coupe, entre 330 et 310 av.

Pavia, pp. 74-81.

Wolf, Mulierum, index.

Testimonia

SEG 25, 178 [IG II(2) 1554/9 ; SEG 12, 99, 18, 36], A, col. I, ll. 4-10 (Agora I 4763 [Lewis])

[Ἐ]λπὶς ἐμ̣ Μ̣[ε]λί̣ [οἰκοῦ]
[α]ὐλήτρια̣ [ἀποφυγοῦ]-
σ Λέϊππο[ν ∙∙∙∙∙∙∙∙]
ἐμ Μελί ο[ἰκ καὶ κοιν]-
̣ ἐρανι [τῶν μετὰ ∙∙∙]
ωντοκ
∙∙∙∙∙∙∙∙∙∙∙
φιά[
λ]η [σταθμόν Η· vvv]

Elpis [habitant] à Méli(tè).

[f]lûtiste [] …

une coupe (d’un poids de) [100 (statères)]


Isménodora (Ἰσμηνοδώρα)   

Flûtiste de Béotie, peut-être fictive.

Testimonia

1) Luc., Dial. meretr. 5, 4 :

Ἤκουσα, ἔφην ἐγώ, τῆς Βοιωτίας αὐλητρίδος Ἰσμηνοδώρας διηγουμένης τὰ ἐφέστια παρ' αὐτοῖς, ὡς γένοιτό τις ἐν Θήβαις ἐκ γυναικὸς ἀνήρ, ὁ δ' αὐτὸς καὶ μάντις ἄριστος, οἶμαι, Τειρεσίας τοὔνομα.

C'est que j'ai entendu dire, repris-je, à la Béotienne Isménodora, joueuse de flûte, qui me racontait les histoires de son pays, qu'il y a eu jadis un Thébain changé de femme en homme. C'était aussi, je crois, un fameux devin, nommé Tirésias.


*) Plut., Amat. 749d, 750a, 753b, 754e-755c, 756a, 771d :

ἦν γὰρ ἐν Θεσπιαῖς Ἰσμηνοδώρα γυνὴ πλούτῳ καὶ γένει λαμπρὰ καὶ νὴ Δία τὸν ἄλλον εὔτακτος βίον· ἐχήρευσε γὰρ οὐκ ὀλίγον χρόνον ἄνευ ψόγου, καίπερ οὖσα νέα καὶ ἱκανὴ τὸ εἶδος. τῷ δὲ Βάκχωνι φίλης ὄντι καὶ συνήθους γυναικὸς υἱῷ πράττουσα γάμον κόρης κατὰ γένος προσηκούσης ἐκ τοῦ συμπαρεῖναι καὶ διαλέγεσθαι πολλάκις ἔπαθε πρὸς τὸ μειράκιον αὐτή· καὶ λόγους φιλανθρώπους ἀκούουσα καὶ λέγουσα περὶ αὐτοῦ καὶ πλῆθος ὁρῶσα γενναίων ἐραστῶν εἰς τὸ ἐρᾶν προήχθη καὶ διενοεῖτο μηθὲν ποιεῖν ἀγεννές, ἀλλὰ γημαμένη φανερῶς συγκαταζῆν τῷ Βάκχωνι.

Il y avait à Thespies une femme, Isménodora, que sa richesse et sa naissance mettaient hors de pair, et qui d’ailleurs, par Zeus, menait la vie la plus rangée : veuve depuis assez longtemps, elle ne donnait aucune prise à la médisance, bien qu’elle fût encore jeune et assez belle. Comme Bacchon était le fils d’une de ses amies intimes et qu’elle avait entrepris de le marier à une jeune fille de sa parenté, les fréquentes occasions qu’elle eut ainsi de le rencontrer et de lui parler éveillèrent en elle un sentiment pour ce jeune homme ; elle entendait dire et disait elle-même beaucoup de bien de lui, et elle voyait que plusieurs hommes de mérite recherchaient l’amour de Bacchon ; aussi se mit-elle à l’aimer, mais ses intentions n‘avaient rien de déshonnête : elle voulait l’épouser publiquement et vivre avec lui.

[suit une discussion sur le mariage des femmes d’un certain âge avec des hommes plus jeunes]

Isménodora était convaincue, semble-t-il, que Bacchon, personnellement, ne répugnait pas à ce mariage et n’était retenu que par le respect humain, à cause de ceux qui cherchaient à l’en détourner ; elle décida donc qu’elle ne laisserait pas le jeune homme lui échapper. Elle fit venir auprès d’elle ceux de ses amis qu’elle jugeait les plus hardis et les plus résolus à seconder son amour, et elle appela et leur adjoignit les femmes avec qui elle était le plus liée. Puis elle attendit l’heure à laquelle Bacchon, au sortir de la palestre, passait habituellement devant chez elle, toujours avec l’attitude la plus correcte. Au moment donc où, ayant terminé ses exercices, il revenait avec deux ou trois camarades, elle se montra sur le pas de sa porte, s’approcha de lui et toucha seulement sa chlamyde. Aussitôt les amis d’Isménodora vous roulent joliment le joli garçon dans sa chlamyde et son manteau et, unissant leurs efforts, l’enlèvent, le portent dans la maison, puis, sans tarder, verrouillent la porte d’entrée.

Bientôt, à l’intérieur, les femmes retirent à Bacchon sa chlamyde et le revêtent d’un manteau nuptial. Pendant ce temps, les serviteurs, courant d’un endroit à l’autre, suspendent des guirlandes de feuilles d’olivier et de laurier non seulement à la porte d’Isménodora, mais encore à celle de la maison de Bacchon, enfin une musicienne parcourt la rue en jouant de la flûte.

Parmi les gens de Thespies et d’ailleurs qui se trouvaient en ville, les uns prirent la chose en riant, mais les autres étaient indignés et s’employaient à exciter les gymnasiarques (on sait que ces magistrats ont pleine autorité sur les éphèbes et surveillent de près leur conduite). On ne s’intéressait plus du tout aux concours : les gens abandonnaient le théâtre, venaient s’attrouper devant la maison d’Isménodora et là, commentaires et discussions allaient bon train.


[∙]ityra (∙ιτύρα)   

Sans doute une flûtiste mentionnée pour avoir offert une coupe, dans une inscription de l’Agora, vers 330 av. JC.

Pavia, pp. 82-89.

Testimonia

SEG 18, 36 [IG II2 1554/9, face A, col. II, l. 212] : très longue inscription attique, très mutilée, mentionnant semble-t-il une liste d’offrandes.

∙∙∙[∙∙ Ἀ]λωπεκῆ οἰκ μυλω̣θ̣ φι Η
∙∙∙ίας Ἀριστοκρίτου Ἀφιδν
212      ∙ιτύραν ἐμ Π οἰκ αὐλη φι
Η
[Ἐ]πιχαρῖνος Ἐπιχαρίνου Λευκ
[Ἠ]χὼ ταλασιουργὸν ἐμ Πα̣ [ο]ἰκ
[φ]
ιά Η

212         [∙]ityra hab(itant) à P() flût(iste) (une) phi(ale d’une valeur de) : 100 (statères).



Kleinô (Κλεινώ)   

Harpiste ayant participé aux concours de Iasos en 165 av. JC.

Pavia, pp. 52-55.

Testimonia

1) Iasos de Carie, 142 (inscription honorant les sponsors des jeux) :

ἐπὶ στεφανηφόρου Ἀπόλλωνος τοῦ τετάρτου μετὰ [Μέ]-
ν̣ιππον, ἀγωνοθέτου δέ Μοσχίωνος τοῦ Ἀντιφῶντ[ος·]
[οἵ]δ̣ε̣ ἐπέδωκαν τῶν ἐπινευσάντων πρότερον· …
- - - -
20  … καὶ τῶν ἐπ' ἐμοῦ ἐπινευσάντων ἐπέδωκαν·
Πύθων Σκύλακος χορηγήσας Κλεινοῦν Εὐάνδρου χορ[ο]-
ψάλτριαν ἡμέρας δύο, καὶ εὗρεν ἡ πάροδος δραχμήν,
ἡ δὲ θέα ἐγέ<νε>το δωρεάν· Ἀπολλώνιος Βίωνος χορηγήσας
24  μετοίκων Κλεινοῦν Εὐάνδρου χοροψάλτριαν ἡμ[έ]-
ραν μίαν, καὶ εὗρεν ἡ πάροδος δραχμήν, ἡ δὲ θέα ἐγένε-
το δωρεάν.

Sous la quatrième stéphanophorie d’Apollon après Ménippos, l’agonothète étant Moschion, fils d’Antiphon ;…
Python, fils de Skylax, ayant sponsorisé Kleinô, fille d’Évandre, harpiste, pendant deux jours, …
Apollonios, fils de Bion, ayant sponsorisé Kleinô, fille d’Évandre, harpiste, pendant un jour, …



Kymbalion (Κυμβάλιον)   

Flûtiste, peut-être fictive, mentionnée par Lucien.

Testimonia

1) Luc., Dial. meretr. 12, 1 :

παρῆσαν καὶ ἡ αὐλητρὶς Κυμβάλιον


Lamia (Λάμια)   

Joueuse de flûte athénienne, qui se produisait sur la scène tragique, où elle acquit une grande renommée, avant de devenir hétaïre (1er quart du 3e s. av. JC). On ne sait pas comment elle se trouvait à bord de la flotte de Ptolémée à la bataille de Salamine (306), mais toujours est-il qu’elle tomba aux mains du roi Démétrios Poliorcète, dont elle devint la favorite et sur lequel elle exerça désormais un grand ascendant. Démétrios éleva un temple en son honneur, sous le nom d’Aphrodite Lamia. Sa séduction résidait plus dans son esprit et ses talents artistiques que dans sa beauté (elle n’était plus de toute jeunesse semble-t-il). La tradition rapporte de nombreuses réparties de sa part. Elle laissa surtout le souvenir d’un luxe tapageur. Elle aurait eu une fille de Poliorcète, du nom de Phila.

Diogène Laërte (5.76) rapporte que Démétrios de Phalère a eu une concubine du nom de Lamia, une Athénienne de haute naissance. Si cette histoire n’est pas une erreur, cette Lamia doit être distinguée de la première.

Kl. Pauly, s.v.
RE
XII, 1 (1924) 546-7 s.v. Lamia 5.

Smith, s.v.

Wolf, Mulierum, index.

Testimonia

1) Plut., Démétr. 16.5 :

ἐν δὲ τούτοις ἡ περιβόητος ἦν Λάμια, τὴν μὲν ἀρχὴν σπουδασθεῖσα διὰ τὴν τέχνην—ἐδόκει γὰρ αὐλεῖν οὐκ εὐκαταφρονήτως--, ὕστερον δὲ καὶ τοῖς ἐρωτικοῖς λαμπρὰ γενομένη.

Parmi ce butin se trouvait aussi la très fameuse Lamia, qui fut d’abord recherchée pour son art – il semble en effet qu’elle jouait de la flûte non sans mérite--, mais qui devint par la suite célèbre aussi pour ses charmes.

ibid. 19.5-6 :

εἰρήνης γὰρ οὔσης ἀφύβριζεν εἰς ταῦτα, καὶ σχολάζων ἐχρῆτο πρὸς τὰς ἡδονὰς ἀνειμένως αὑτῷ καὶ κατακόρως, ἐν δὲ τοῖς πολέμοις ὡς οἱ φύσει σώφρονες ἔνηφε. λέγεται δὲ τῆς Λαμίας ἀναφανδὸν ἤδη κρατούσης τὸν Ἀντίγονον ὑπὸ τοῦ Δημητρίου καταφιλούμενον ἥκοντος ἀπὸ ξένης εἰπεῖν ἅμα γελῶντα· „δοκεῖς Λάμιαν ὦ παῖ καταφιλεῖν.”

Car quand il y avait la paix, il se livrait à toutes ces débauches sans retenue, et dès qu’il n’avait rien à faire, il s’abandonnait sans réserve aux plaisirs ; mais en temps de guerre, il était sobre comme ceux qui sont de nature raisonnable. On raconte qu’un jour, alors que de toute évidence Lamia était déjà sa maîtresse, Antigone, qui était couvert de baisers par Démétrios qui revenait de campagne, lui dit en riant : « Apparemment, mon fils, c’est Lamia que tu couvres de baisers. »

ibid. 24, 1 :

Δημήτριος δέ, τὴν Ἀθηνᾶν αὐτῷ προσῆκον εἰ δι' ἄλλο μηδὲν ὥς γε πρεσβυτέραν ἀδελφὴν αἰσχύνεσθαι (τοῦτο γὰρ ἐβούλετο λέγεσθαι), τοσαύτην ὕβριν εἰς παῖδας ἐλευθέρους καὶ γυναῖκας ἀστὰς κατεσκέδασε τῆς ἀκροπόλεως, ὥστε δοκεῖν τότε μάλιστα καθαρεύειν τὸν τόπον, ὅτε Χρυσίδι καὶ Λαμίᾳ καὶ Δημοῖ καὶ Ἀντικύρᾳ ταῖς πόρναις ἐκείναις συνακολασταίνοι.

…, si bien qu’il semblait que ce lieu (le temple d’Athéna sur l’Acropole) fût le plus pur quand il paillardait avec les hétaïres Chrysis, Lamia, Dêmô et Antikyra.

ibid. 25, 9 :

ἦν δὲ καὶ πάντων ἀπεχθέστατος ὁ Λυσίμαχος αὐτῷ, καὶ λοιδορῶν εἰς τὸν ἔρωτα τῆς Λαμίας ἔλεγε νῦν πρῶτον ἑωρακέναι πόρνην προερχομένην ἐκ τραγικῆς σκηνῆς· ὁ δὲ Δημήτριος ἔφη τὴν ἑαυτοῦ πόρνην σωφρονεστέραν εἶναι τῆς ἐκείνου Πηνελόπης.

Lysimaque lui était hostile plus que tout autre, et quand il le taquinait sur sa passion pour Lamia, il lui disait que c’était la première fois qu’il avait vu une putain provenant de la scène tragique ; Démétrios lui répliqua que sa putain était plus raisonnable que sa Pénélope à lui.

ibid. 27,1-5 :

… ἐκεῖνο μάλιστα λέγεται λυπῆσαι τοὺς Ἀθηναίους, ὅτι διακόσια καὶ πεντήκοντα τάλαντα πορίσαι ταχὺ … καὶ τῆς εἰσπράξεως συντόνου καὶ ἀπαραιτήτου γενομένης, ἰδὼν ἠθροισμένον τὸ ἀργύριον ἐκέλευσε Λαμίᾳ καὶ ταῖς περὶ αὐτὴν ἑταίραις εἰς σμῆγμα δοθῆναι. … χωρὶς δὲ τούτων αὐτὴ καθ' ἑαυτὴν ἡ Λάμια τῷ βασιλεῖ παρασκευάζουσα δεῖπνον ἠργυρολόγησε πολλούς, καὶ τὸ δεῖπνον οὕτως ἤνθησε τῇ δόξῃ διὰ τὴν πολυτέλειαν, ὥσθ' ὑπὸ Λυγκέως τοῦ Σαμίου συγγεγράφθαι. διὸ καὶ τῶν κωμικῶν τις οὐ φαύλως τὴν Λάμιαν Ἑλέπολιν ἀληθῶς προσεῖπε. Δημοχάρης δ' ὁ Σόλιος τὸν Δημήτριον αὐτὸν ἐκάλει Μῦθον· εἶναι γὰρ αὐτῷ καὶ Λάμιαν.

Quand il vit entassé l’argent (les 250 talents du tribut athénien, soit 1'500’00 dr., c'est-à-dire le salaire annuel de 5000 artisans), il ordonna de le distribuer à Lamia et aux hétaïres qui l’accompagnaient pour qu’elles s’achètent du savon ; … outre cela, Lamia de son propre chef, en vue de la préparation d’un banquet en l’honneur du roi, rançonna un grand nombre de personnes, et ce festin connut une telle renommée à cause de son luxe que Lynkeus de Samos en fit la description. C’est pourquoi également un Comique, de façon assez réussie, appela Lamia la « Preneuse de villes ». Quant à Démocharès de Soles, il appelait Démétrios le « Conte », pour avoir sa lamie (=sorcière).

ibid. 27, 8-11 :

οἱ δὲ γελῶντες ἔφασαν καὶ τὸν αὑτῶν βασιλέα δεινοῦ θηρίου δήγματα φέρειν ἐν τῷ τραχήλῳ, Λαμίας. ἦν δὲ θαυμαστόν, ὅτι τῆς Φίλας ἐν ἀρχῇ τὸ μὴ καθ' ἡλικίαν δυσχεραίνων, ἥττητο τῆς Λαμίας καὶ τοσοῦτον ἤρα χρόνον ἤδη παρηκμακυίας. Δημὼ γοῦν ἡ ἐπικαλουμένη Μανία, παρὰ δεῖπνον αὐλούσης τῆς Λαμίας καὶ τοῦ Δημητρίου πυθομένου „τί σοι δοκεῖ;” „γραῦς” εἶπεν „ὦ βασιλεῦ.” πάλιν δὲ τραγημάτων παρατεθέντων, κἀκείνου πρὸς αὐτὴν εἰπόντος· „ὁρᾷς ὅσα μοι Λάμια πέμπει;” „πλείονα” ἔφη „πεμφθήσεταί σοι παρὰ τῆς ἐμῆς μητρός, ἐὰν θέλῃς καὶ μετ' αὐτῆς καθεύδειν.” ἀπομνημονεύεται δὲ τῆς Λαμίας καὶ πρὸς τὴν λεγομένην Βοκχώρεως κρίσιν ἀντίρρησις.

En plaisantant, ils dirent que leur roi aussi portait au cou les marques des morsures d’un monstre terrible, Lamia. Il était étrange que, alors qu’il avait eu au début du déplaisir à avoir épousé Phila à cause de la différence d’âge, il était soumis à Lamia et l’aima passionnément si longtemps, alors qu’elle était déjà bien avancée en âge. Démô, celle qui était surnommée l’Enragée, un soir qu’elle jouait de la flûte à un banquet, répondit à Démétrios qui lui avait demandé son avis sur Lamia : « C’est une vieille, Sire ». Une autre fois que l’on avait servi des friandises, et que Démétrios lui avait dit « Tu vois ce que Lamia m’envoie », elle répondit « Ma mère t’en enverra bien davantage, si tu veux coucher avec elle ». On rapporte aussi la réponse de Lamia au jugement de Bocchoris.

ibid. 27, 14 :

οὐκ ᾤετο ταύτην εἶναι τὴν κρίσιν ἡ Λάμια δικαίαν· οὐ γὰρ ἀπέλυσεν ἡ σκιὰ τῆς ἐπιθυμίας τοῦ ἀργυρίου τὴν ἑταίραν, τὸ δ' ὄναρ ἔπαυσεν ἐρῶντα τὸν νεανίσκον. ταῦτα >μὲν οὖν περὶ Λαμίας.

Mais Lamia ne trouvait pas ce jugement juste : « Car l’ombre du désir de l’argent n’a pas apaisé la courtisane, tandis que le songe avait assouvi la passion du jeune homme ». Mais en voilà assez sur Lamia.

2) Athen. 4, 1 (Kaibel) :

Λυγκέως μὲν τὸ Λαμίας τῆς Ἀττικῆς αὐλητρίδος ἐμφανίζοντος δεῖπνον Ἀθήνησι γενόμενον Δημητρίῳ τῷ βασιλεῖ, ἐπίκλην δὲ Πολιορκητῇ (ἐρωμένη δ' ἦν ἡ Λάμια τοῦ Δημητρίου)…

Lynkeus, dans sa description du banquet que la flûtiste athénienne Lamia offrit à Athènes au roi Démétrios, surnommé Poliorcète (Lamia était la favorite de Démétrios)…

3) Athen. 13, 39 (Kaibel) = 557 :

πάλιν δὲ περὶ τῆς Λαμίας ὁ Μάχων οὕτω γράφει·
Δημήτριός ποθ' ὁ βασιλεὺς γένη μύρων
Λαμίᾳ παρὰ πότον παντοδαπῶν ἐπεδείκνυτο.
ἡ Λάμια δ' ἦν αὐλητρίς, ἧς σφόδρ' ἡδέως
σχεῖν φασι κνησθῆναί τε τὸν Δημήτριον.
ἀποδοκιμαζούσης δὲ πάντα καὶ πάνυ
κατεγχλιδώσης τῷ βασιλεῖ, νάρδον τινὰ
διένευσ' ἐνεγκεῖν εὐχερῆ, τῇ χειρί τε
ταἰδοῖον ἀποτρίψας [καὶ] θιγὼν τοῖς δακτύλοις
‘τουτί γε, Λάμια, φησίν, ὀσφράνθητι καὶ
εἴσει παρὰ τἄλλα διαφορὰν ὅσην ἔχει.’
κείνη δὲ γελάσασ' ‘ἀλλὰ τοῦτ', ἔφη, τάλαν,
ὄζειν δοκεῖ μοι σαπρότατον πάντων πολύ.’
Δημήτριος δ' εἶπ'· ‘ἀλλὰ μήν, νὴ τοὺς θεούς,
ἀπὸ βαλάνου τοῦτ' ἐστί, Λάμια, βασιλικῆς.’

 
Machon écrit encore ceci au sujet de Lamia : 

« Lors d'un banquet, le roi Démétrios montrait à Lamia toute une série de parfums. Précisons que cette Lamia était une joueuse de flûte que Démétrios appréciait particulièrement tant elle avait su le chatouiller avec un art consommé.
Lamia repoussa tous les parfums avec un mépris sidérant, au risque de contrarier le roi. Celui-ci, d'un signe, ordonna qu'on lui apportât en douce une pommade facile à utiliser et il s’en frotta le sexe. Puis, touchant sa maîtresse de son doigt, il lui dit ceci : « Et ce parfum, ma chère, respire-le et tu constateras combien il est agréable ! »  
Riant aux éclats, elle lui répondit : « Petit malin, à mon avis, l’odeur en est plutôt infecte. »      
À cela, Démétrios répliqua : « Certes, mais, les dieux m'en sont témoins, elle émane d’un gland royal ! »


Lilaia (Λίλαια)   

Naïade, fille du Céphise de Phocide, musicienne mythique, joueuse de crotale.

Smith, s.v.

cf. Max Peter Baumann : Musik und Kultur im jüdischen Leben der Gegenwart (Symposium, Bamberg, Nov. 2004), Nr. 1200.

Testimonia

1) Paus. 10, 33, 4 :

Λίλαιαν δὲ τῶν καλουμένων Ναΐδων καὶ θυγατέρα εἶναι τοῦ Κηφισοῦ καὶ ἀπὸ τῆς νύμφης τὸ ὄνομα τεθῆναι τῇ πόλει φασί. καὶ< ὁ ποταμὸς ἐνταῦθα ἔχει τὰς πηγάς· ἄνεισι δὲ ἐκ τῆς γῆς οὐ τὰ πάντα μεθ' ἡσυχίας, ἀλλ' ὡς τὰ πλείω συμβαίνειν μεσούσης μάλιστα τῆς ἡμέρας παρέχεται φωνὴν ἀνερχόμενος· εἰκάσαις ἂν μυκωμένῳ ταύρῳ τὸν ἦχον τοῦ ὕδατος.

On dit que Lilaia fait partie de celles qu’on appelle les Naïades, qu’elle est la fille du Céphise et que le nom donné à la cité provient de la nymphe. C’est là que le fleuve a ses sources ; il ne jaillit pas toujours de la terre avec calme, mais comme cela arrive en général à midi, il produit une voix en jaillissant ; on pourrait comparer le bruit de l’eau au mugissement d’un taureau.

Magidion (Μαγίδιον)   

Cithariste, peut-être fictive.

Testimonia

1) Luc., Dial. meretr. 12, 1 :

ἐπῄνεις Μαγίδιον τὴν ψάλτριαν·



Mélô (Μηλώ) et Satyra (Σατύρη)   

Joueuses de flûte, filles d’Antigénidas de Thèbes (cf. Pamphila, Test 4), joueur de flûte et compositeur, vers 400-370.

Martino.

Smith, s.v. Antigenidas

Testimonia

1) Anth. Gr. 5, 206 :

ΛΕΩΝΙΔΟΥ

Μηλὼ καὶ Σατύρη τανυήλικες, Ἀντιγενείδεω

παῖδες, ταὶ Μουσέων εὔκολοι ἐργάτιδες,

Μηλὼ μὲν Μούσαις Πιμπληίσι τοὺς ταχυχειλεῖς

αὐλοὺς καὶ ταύτην πύξινον αὐλοδόκην,

ἡ φίλερως Σατύρη δὲ τὸν ἕσπερον οἰνοποτήρων

σύγκωμον κηρῷ τευξαμένη δόνακα,

ἡδὺν συριστῆρα, σὺν ᾧ πανεπόρφνιος ἠῶ

ηὔγασεν αὐλείοις οὐ κοτέουσα θύραις.

Épigramme votive de Léonidas de Tarente

Mélô et Satyra, les sveltes filles d’Antigénidas,
aimables servantes des Muses,
ont consacré aux Pimpléides, Mélô la flûte dont la lèvre
vibre rapidement et son étui de buis ;
l’amoureuse Satyra la syrinx enduite de cire molle
qu’elle associait aux cortèges nocturnes des buveurs,
doux chalumeau avec lequel elle passait les nuits
et voyait l’aurore au seuil des portes d’entrée,
mais sans s’irriter contre elles.
             (trad. CUF)

Ménylla (Μένυλλα)   

Cithariste du 2e siècle av. JC., originaire de Potidée (= Cassandreia).

Pavia, pp. 107-115.

Testimonia

1) IG XII, 8 [N. Aegean], no 178 (2e s. av.) :

— — — — — — — — — — — — — — — — — — —
ἀπὸ Ἀζωρίου στρατ̣ηγὸς Τριπολιτ̣[ῶ]ν̣ καὶ
ὁπλοφόρος Παρμενίσσκος· ἀκόλουθος Μένανδρος
— — — — — — — — — — — — — — —
4 μ̣ύστις εὐσεβής· Μένυλλα
Ἱπποστράτου Κασσανδρεῖτις
κιθαρίστρι̣α· ἀκόλουθος Εἰρήνη.

… Ménylla,
fille d’Hippostratos, de Cassandreia,
cithariste, assistée par Eiréné.


Mnésis (Μνησίς) et Pothéiné (Ποθεινή)   

Flûtistes d’Alexandrie, sans doute du 3e s. av., suffisamment célèbres pour que plusieurs hôtels particuliers (ou bordels ?) de la ville portent leurs noms.

Testimonia

1) Pol. 14, 11, 2 cité par Athen., 13, 37 Kaibel :

Πολύβιος δὲ ἐν τῇ τεσσαρεσκαιδεκάτῃ τῶν ἱστοριῶν Κλεινοῦς φησι τῆς οἰνοχοούσης αὑτῷ <Πτολεμαίῳ τῷ Φιλαδέλφῳ> εἰκόνας πολλὰς ἀνακεῖσθαι κατὰ τὴν Ἀλεξάνδρειαν μονοχίτωνας καὶ ῥυτὸν ἐχούσας ἐν ταῖς χερσίν. αἱ δὲ κάλλισται τῶν οἰκιῶν, φησίν, οὐ Μυρτίου καὶ Μνησίδος καὶ Ποθεινῆς προσαγορεύονται; καίτοι Μνησὶς μὲν ἦν αὐλητρὶς καὶ Ποθεινή. Μύρτιον δὲ μία τῶν ἀποδεδειγμένων καὶ κοινῶν δεικτηριάδων. τοῦ δὲ Φιλοπάτορος βασιλέως Πτολεμαίου οὐκ Ἀγαθόκλεια ἡ ἑταίρα ἐκράτει ἡ καὶ πᾶσαν ἀνατρέψασα τὴν βασιλείαν;

Il y avait, dans les sanctuaires d’Alexandrie, plusieurs portraits de Kleinô vêtue seulement d’une tunique et tenant à la main une corne à boire. De fort belles maisons ne sont-elles pas appelées maisons de Myrtion, de Mnêsis ou de Pothéiné ? Or Mnêsis n’était qu’une joueuse de flûte et Pothéiné aussi, Myrtion, elle, n’était qu’une de ces femmes qui s’exhibent en public dans les mimes. Quant à la courtisane Agathocléia, ne menait-elle pas le roi Ptolémée Philopator par le bout du nez, au point de mettre tout le royaume sens dessus dessous ?


Μyrτιον (Μύρτιον)   

Actrice de mime d’Alexandrie, une des favorites de Ptolémée II Philadelphe, en l’honneur de laquelle plusieurs hôtels particuliers (ou bordels ?) de la ville portaient son nom. Lucien en fera l’interlocutrice de l’un de ses Dialogues des courtisanes (2).

Testimonia

1) Athen., 13, 37 Kaibel :

καὶ ὁ δεύτερος δὲ τῆς Αἰγύπτου βασιλεύς, Φιλάδελφος δ' ἐπίκλην, ὡς ἱστορεῖ ὁ Εὐεργέτης Πτολεμαῖος ἐν τῷ τρίτῳ τῶν Ὑπομνημάτων, πλείστας ἔσχεν ἐρωμένας, Διδύμην μὲν μίαν τῶν ἐπιχωρίων γυναικῶν μάλ' εὐπρεπεστάτην τὴν ὄψιν καὶ Βιλιστίχην, ἔτι δὲ Ἀγαθόκλειαν καὶ Στρατονίκην, ἧς τὸ μέγα μνημεῖον ὑπῆρχεν ἐπὶ τῇ πρὸς Ἐλευσῖνι θαλάσσῃ, καὶ Μύρτιον καὶ ἄλλας δὲ πλείστας, ἐπιρρεπέστερος ὢν πρὸς ἀφροδίσια.

Le deuxième roi d’Égypte, celui qui avait le surnom de Philadelphe, ainsi que le rapporte  Ptolémée (VIII) Évergète (II) au livre 3 de ses Mémoires (FHG III 186), eut une foule de maîtresses : Didymé, une femme du pays d’une très grande beauté, Bilistiché, puis Agathocléia et Stratoniké, dont le mausolée de grande taille se dressait sur la côte près d’Éleusis, et Myrtion, et bien d’autres, car il était très enclin aux plaisirs d’Aphrodite.

2) Pol. 14, 11, 2 cité par Athen., 13, 37 Kaibel = 756 c :

Πολύβιος δὲ ἐν τῇ τεσσαρεσκαιδεκάτῃ τῶν ἱστοριῶν Κλεινοῦς φησι τῆς οἰνοχοούσης αὑτῷ <Πτολεμαίῳ τῷ Φιλαδέλφῳ> εἰκόνας πολλὰς ἀνακεῖσθαι κατὰ τὴν Ἀλεξάνδρειαν μονοχίτωνας καὶ ῥυτὸν ἐχούσας ἐν ταῖς χερσίν. αἱ δὲ κάλλισται τῶν οἰκιῶν, φησίν, οὐ Μυρτίου καὶ Μνησίδος καὶ Ποθεινῆς προσαγορεύονται; καίτοι Μνησὶς μὲν ἦν αὐλητρὶς καὶ Ποθεινή. Μύρτιον δὲ μία τῶν ἀποδεδειγμένων καὶ κοινῶν δεικτηριάδων.

Il y avait, dans les sanctuaires d’Alexandrie, plusieurs portraits de Kleinô vêtue seulement d’une tunique et tenant à la main une corne à boire. De fort belles maisons ne sont-elles pas appelées maisons de Myrtion, de Mnêsis ou de Pothéiné ? Or Mnêsis n’était qu’une joueuse de flûte et Pothéiné aussi, Myrtion, elle, n’était qu’une de ces femmes qui s’exhibent en public dans les mimes.

Naïs (Ναΐς) et Eutychousa (Εὐτυχοῦσα)   

Citharistes d’Athènes (?), du 2e ou 3e s. apr. JC.

cf. Max Peter Baumann : Musik und Kultur im jüdischen Leben der Gegenwart (Symposium, Bamberg, Nov. 2004), Nr. 1388.

Testimonia

1) IG II/III2 3,2,  inscr. 11496 (2e/3e s. apr. JC)

τὴν Εὐτυχοῦ[σαν τήν τε]
Ναίδα δυ[στυχεῖς], |
τὰς αὐταδέ[λφους μου]-
σικάς, τὰ[ς εὐλάλους], |
τὰς συντρα[φείσας ἐν]
λύραι κα[ὶ βαρβίτωι], |
ἡ γῆ συνέθ[ηκεν ἐνθάδ]-
ε ἠρέ[μα, ξένε].

Les malheureuses Naïs
et Eutychousa,
sœurs dans la musique,
au chant intarissable,
élevées ensemble dans l’art
de la lyre et du barbitos,
reposent ici, étranger,
dans cette terre loin de tout.



Nannô (Ναννώ)   

Joueuse de flûte, originaire de Smyrne, de la seconde moitié du 7e s., à qui Mimnerme adresse des exhortations amoureuses ; mais celle-ci lui préféra des rivaux plus jeunes et plus beaux.

Les éditeurs des élégies de Mimnerme leur donneront le titre de Ναννώ.

Kl.Pauly, s.v. Mimnermos.
Kroh, s.v. Mimnermos.
Smith, s.v.
Schoell, Hist. litt. Gr., I p. 191.

Testimonia

1) Athen., 13, Kaibel 70, l. 25 :

παρέλιπον δὲ καὶ τὴν Μιμνέρμου αὐλητρίδα Ναννὼ.

J’ai omis pareillement Nannô, la flûtiste de Mimnerme.

2) Anth. Gr. 12, 168 :

ΠΟΣΕΙΔΙΠΠΟΥ

Ναννοῦς καὶ Λύδης ἐπίχει δύο καὶ φέρ' ἑκάστου

Μιμνέρμου καὶ τοῦ σώφρονος Ἀντιμάχου·

συγκέρασον τὸν πέμπτον ἐμοῦ, τὸν δ' ἕκτον „Ἑκάστου,”

Ἡλιόδωρ', εἴπας, „ὅστις ἐρῶν ἔτυχεν.”

De Posidippe

Pour Nannô et Lydé, verses-en deux !

Et un chacun à Mimnerme et au sage Antimaque.

Le cinquième, verse-le pour moi !

Le sixième, pour qui sera-t-il ?

« Pour l’amoureux ! » as-tu dit, Héliodore ?

3) Athen. 11, 39 Kaibel :

Μίμνερμος δὲ Ναννοῖ ἐν εὐνῇ φησι χρυσῇ κατεσκευασμένῃ πρὸς τὴν χρείαν ταύτην ὑπὸ Ἡφαίστου τὸν Ἥλιον καθεύδοντα περαιοῦσθαι πρὸς τὰς ἀνατολάς, αἰνισσόμενος τὸ κοῖλον τοῦ ποτηρίου.

Mimnerme, dans Nannô, dit que c’est sur une couche en or fabriquée à cet usage par Héphaïstos que dormait Hélios quand il effectuait son voyage vers l’Orient, désignant par là la panse de la coupe.

4) Hermesianax, fr. 7. 34, in Athen. 13, 71, li. 38 Kaibel :

Μίμνερμος δὲ τὸν ἡδὺν ὃς εὕρετο πολλὸν ἀνατλὰς

ἦχον καὶ μαλακοῦ πνεῦμ' ἀπὸ πενταμέτρου.

καίετο μὲν Ναννοῦς· πολιῷ δ' ἐπὶ πολλάκι λωτῷ

κνημωθεὶς κώμους εἶχε σὺν Ἑξαμύῃ. 

Mimnerme, pour avoir connu la souffrance, inventa les douces sonorités

et les accents langoureux du pentamètre ;

Il brûlait pour Nannô ; mais c’est avec Hexamyé très souvent,

         penché sur une flûte chenue, qu’il menait la sarabande.

5) Strab. 14, 1, 3 et 4 :

Μίμνερμος ἐν τῇ Ναννοῖ

6) Stob., Anthol. 3, 11, 12 ; 4, 38, 3 ; 4, 50b, 68 et 69 :

Μιμνέρμου Ναννοῦς


Oenanthé (Οἰνάνθη) de Samos   

Danseuse et maquerelle, mère d’Agathocléia, une des favorites de Ptolémée II Philadelphe.

Smith, s.v.

Testimonia

1) Plut., Amat. 753 b :

αὐλητρίδες δὲ Σάμιαι καὶ ὀρχηστρίδες, Ἀριστονίκα καὶ τύμπανον ἔχουσ' Οἰνάνθη καὶ Ἀγαθόκλεια διαδήμασι βασιλέων ἐπέβησαν.

Flûtistes et danseuses de Samos, Aristonika et Oenanthé avec son tambourin, et Agathocléia ont foulé aux pieds des diadèmes des rois.

2) Plut., Agis et Cleomenes 54, 3 :

τελετὰς τελεῖν καὶ τύμπανον ἔχων ἐν τοῖς βασιλείοις ἀγείρειν, τὰ δὲ μέγιστα τῆς ἀρχῆς πράγματα διοικεῖν Ἀγαθόκλειαν τὴν ἐρωμένην τοῦ βασιλέως καὶ τὴν ταύτης μητέρα καὶ πορνοβοσκὸν Οἰνάνθην.

(Philopator passait son temps à) accomplir des cérémonies et faire la fête dans le palais, au son du tambourin, les affaires importantes de l’État étant administrées par Agathocléia, la maîtresse du roi (Philadelphe, qui vient de mourir) et sa mère, la maquerelle Oenanthé.



 

Pasaphilikatos (Πασαφιλίκατος)   

Flûtiste du Bosphore, du 4e s. av. JC, connue par son épitaphe.

Testimonia

1) Corpus Inscr. regni Bosporani [CIRB] no 875 (env. 350-300 av.?] :

Πασαφιλίκατος
αὐλητρίς.

Pasaphilikatos
flûtiste.

 

Phanostraté (Φανοστράτη) d’Athènes   

Prostituée athénienne mentionnée par Démosthène et par Apollodore dans son Traité sur les hétaïres athéniennes, d’où découlent toutes les autres sources antiques.

Testimonia
1) Dem., Adv. Androt. 57 :

εἶτ' ἐπὶ τούτοις, ὡς ὁτιοῦν ἐξὸν ἑαυτῷ ποιεῖν, Σινώπην προσηνεχύραζεν καὶ Φανοστράτην, ἀνθρώπους πόρνας,

2) Harpocr., Lex. X or. Att. 298 :

Φανοστράτη: Δημοσθένης κατ' Ἀνδροτίωνος. Ἀπολλόδωρος ἐν τῷ περὶ τῶν Ἀθήνησιν ἑταιρῶν ταύτην φησὶν ἐπονομάζεσθαι Φθειροπύλην, ἐπειδὴ ἐπὶ τῆς θύρας ἑστῶσα ἐφθειρίζετο.

Phanostraté : Démosthène, dans le Contre Androtion. Apollodore, dans son Traité sur les hétaïres athéniennes, rapporte qu’elle avait été surnommée Phtheiropyle parce qu’elle s’épouillait sur le pas de sa porte.

3) Athen. 13, 50 (Kaibel) = 586a :

Δημοσθένης μὲν γὰρ ἐν τῷ κατὰ Ἀνδροτίωνος Σινώπης μέμνηται καὶ Φανοστράτης. … περὶ δὲ τῆς Φανοστράτης Ἀπολλόδωρός φησιν ἐν τῷ περὶ τῶν Ἀθήνησιν Ἑταιρίδων ὅτι Φθειροπύλη ἐπεκαλεῖτο, ἐπειδήπερ ἐπὶ τῆς θύρας ἑστῶσα ἐφθειρίζετο.

4) Suid., s.v. :

Φανοστράτη: θηλυκόν. Ἀπολλόδωρος ἐν τῷ περὶ τῶν Ἀθήνησιν ἑταιρῶν ταύτην φησὶν ἐπονομάζεσθαι Φθειροπύλην, ἐπειδὴ ἐπὶ τῆς πύλης ἑστῶσα ἐφθειρίζετο.


Pharsalia (Φαρσαλία)   

Danseuse originaire de Thessalie, du milieu du 4e s. av. JC.

Testimonia

1) Théop. fr. 248 (FHG 2b, 115), cité par Athen., 13, 83 Kaibel :

Φαρσαλίᾳ τῇ Θεσσαλίδι ὀρχηστρίδι δάφνης στέφανον χρυσοῦν Φιλόμηλος ἔδωκε, Λαμψακηνῶν ἀνάθημα. αὕτη ἡ Φαρσαλία ἐν Μεταποντίῳ ὑπὸ τῶν ἐν τῇ ἀγορᾷ μάντεων, γενομένης φωνῆς ἐκ τῆς δάφνης τῆς χαλκῆς, ἣν ἔστησαν Μεταποντῖνοι κατὰ τὴν Ἀριστέα τοῦ Προκονησίου ἐπιδημίαν, ὅτ' ἔφησεν ἐξ Ὑπερβορέων παραγεγονέναι, ὡς τάχιστα ὤφθη εἰς τὴν ἀγορὰν ἐμβαλοῦσα, ἐμμανῶν γενομένων τῶν μάντεων διεσπάσθη [ὑπ' αὐτῶν]. καὶ τῶν ἀνθρώπων ὕστερον ἀναζητούντων τὴν αἰτίαν εὑρέθη διὰ τὸν τοῦ θεοῦ στέφανον ἀνῃρημένη.’

À Pharsalia, une danseuse thessalienne, Philomèlos offrit également une couronne de laurier en or, offrande des gens de Lampsaque. On sait que cette Pharsalia périt à Métaponte dans un marché, par les propres mains des devins. On raconte qu’une voix s’était mise retentir d’un laurier en bronze que les Métapontins avaient consacré pour célébrer la visite dans leur patrie d’Aristéas de Proconède, lequel prétendait revenir du pays des Hyperboréens. Au même instant, on vit surgir Pharsalia au cœur du marché : aussitôt, les devins, pris de fureur, se jetèrent sur elle et la mirent en pièces. Plus tard, quand on voulut savoir la raison d’un tel crime, on s’aperçut que la jeune femme avait été punie pour avoir dérobé la couronne offerte au dieu de Delphes.

2) Plut., De Pythiae oraculis 397 f :

ὁ δὲ Κνιδίων στέφανος, ὃν Φαρσαλίᾳ τῇ ὀρχηστρίδι Φιλόμηλος ὁ Φωκέων τύραννος ἐδωρήσατο , μεταστᾶσαν αὐτὴν ἐκ τῆς Ἑλλάδος εἰς τὴν Ἰταλίαν ἀπώλεσεν ἐν Μεταποντίῳ παίζουσαν περὶ τὸν νεὼν τοῦ Ἀπόλλωνος· | ὁρμήσαντες γὰρ ἐπὶ τὸν στέφανον οἱ νεανίσκοι καὶ μαχόμενοι περὶ τοῦ χρυσίου πρὸς ἀλλήλους διέσπασαν τὴν ἄνθρωπον.

La couronne des Cnidiens, que Philomélos tyran de Phocée, offrit à la danseuse Pharsalia, causa la mort de celle-ci : elle était passée de Grèce en Italie et se trouvait à Métaponte, où elle dansait aux abords du temple d’Apollon ; les jeunes gens se précipitèrent sur sa couronne et, comme ils se battaient entre eux par convoitise de l’or, la danseuse fut déchirée dans leurs luttes.

 

Philinna (Φίλιννα/ Φίλινα)   

Danseuse originaire de Larissa, mère d’Arrhidaios, qu’elle conçut de Philippe II, le père d’Alexandre le Grand.

Lucien en fera l’interlocutrice de l’un de ses Dialogues des courtisanes (3).

 Smith, s.v.

Testimonia

1) Athen., 13, 557e = 40, 5 (Kaibel) :

Πτολεμαῖος δ' ὁ τοῦ Ἀγησάρχου ἐν ταῖς περὶ τὸν Φιλοπάτορα Ἱστορίαις βασιλέων ἐρωμένας ἀναγράφων φησίν (FHG III 67)· ‘Φιλίππου τοῦ Μακεδόνας αὐξήσαντος Φίλινναν τὴν ὀρχηστρίδα, ἐξ ἧς καὶ γεννῆσαι Ἀρριδαῖον τὸν μετ' Ἀλέξανδρον βασιλεύσαντα…

2) Athen., 13, 5, 14 (Kaibel) :

ὁ δὲ Φίλιππος αἰεὶ κατὰ πόλεμον ἐγάμει. ‘ἐν ἔτεσι γοῦν εἴκοσι καὶ δυσὶν οἷς ἐβασίλευεν, ὥς φησι Σάτυρος ἐν τῷ περὶ τοῦ Βίου αὐτοῦ (FGH III 161), Αὐδάταν Ἰλλυρίδα γήμας ἔσχεν ἐξ αὐτῆς θυγατέρα Κύνναν· ἔγημεν δὲ καὶ Φίλαν ἀδελφὴν Δέρδα καὶ Μαχάτα. οἰκειώσασθαι δὲ θέλων καὶ τὸ Θετταλῶν ἔθνος ἐπαιδοποιήσατο ἐκ δύο Θετταλίδων γυναικῶν, ὧν ἣ μὲν ἦν Φεραία Νικησίπολις, ἥτις αὐτῷ ἐγέννησε Θετταλονίκην, ἣ δὲ Λαρισαία Φίλιννα, ἐξ ἧς Ἀρριδαῖον ἐτέκνωσε.

3) Plut., Alex. 77, 7 :

τὸν Ἀρριδαῖον … γεγονότα μὲν ἐκ γυναικὸς ἀδόξου καὶ κοινῆς Φιλίννης.

4a) Porph., Chron. Fr 3, 1, 17 :

Μετὰ τὴν Ἀλεξάνδρου τελευτὴν διαιροῦνται τὴν ἡγεμονίαν Μακεδόνων μὲν, ὡς ἤδη λέλεκται, Ἀριδαῖος ἀδελφὸς αὐτοῦ πρὸς πατρὸς ἐκ Φιλίννης τῆς Θετταλῆς, ὁ ἐπικληθεὶς Φίλιππος, πόθῳ τῶν Μακεδόνων τῷ πρὸς πατέρα Φίλιππον, καὶ Ἀλέξανδρος, παῖς Ἀλεξάνδρου ἐκ Ῥωξάνης τῆς Ὀξυάρτου.

4b) Porph., Chron. Fr 4, 1, 4 :

Ἡ τῶν Μακεδόνων ἀρχὴ ἄχρι τῆς ὑπὸ Ῥωμαίων καταλύσεως τοῦτον διήρκησε τὸν τρόπον. Ἀριδαῖος ὁ Φιλίππου καὶ Φιλίννης τῆς Θετταλῆς, ὃν οἱ Μακεδόνες πόθῳ τοῦ Φιλίππου γένους Φίλιππον προσαγορεύσαντες βασιλέα ἀνέδειξαν μετὰ Ἀλέξανδρον.

4c) Porph., Chron. Fr 7, 1, 5 :

Διαδέχεται δὲ τὴν βασιλείαν Ἀριδαῖος ὁ μετονομασθεὶς Φίλιππος, ἀδελφὸς ὢν Ἀλεξάνδρου οὐχ ὁμομήτριος· γέγονε γὰρ ἐκ Φιλίννης τῆς Λαρισσαίας τῷ Φιλίππῳ.

 5a) Phot., Bibl. Codex 82, 64a, 24 (Bekker) :

Ἄρχεται δὲ ἐν τοῖς μετὰ Ἀλέξανδρον ἀπ' αὐτῆς τῆς τοῦ βασιλέως τελευτῆς, καὶ διέξεισιν ὅπως εἰς τὸν ἀδελφὸν Ἀλεξάνδρου, τὸν Ἀριδαῖον, ὃς ἦν ἐκ Φιλίνης τῆς Λαρισαίας τῷ Φιλίππῳ γεγενημένος

 5b) Phot., Bibl. Codex 92, 69a, 6 (Bekker) :

Συνεγράφη δὲ αὐτῷ καὶ τὰ μετὰ Ἀλέξανδρον ἐν λόγοις δέκα, ἐν οἷς διαλαμβάνει τήν τε στάσιν τῆς στρατιᾶς καὶ τὴν ἀνάρρησιν Ἀρριδαίου, ὃς ἐκ Φιλίνης τῆς Θεσσαλῆς Φιλίππῳ τῷ Ἀλεξάνδρου πατρὶ ἐγεγέννητο

5c) Phot., Bibl. Codex 245, 396a, 34 (Bekker) :

Ἀριδαῖος μὲν γέγονε τῷ Φιλίππῳ ἐξ ἀδόξου γυναικὸς καὶ κοινῆς, Φιλίνης


Polygnota (Πολυγνώτα)   

Polygnota, fille de Sokratès de Thèbes, est une harpiste honorée par 2 inscriptions de Delphes pour avoir donné gracieusement des concerts lors des Jeux pythiques de 86 av. troublés par la guerre. En récompense, elle reçoit divers privilèges civils et religieux.

Elle semble avoir été une musicienne de talent très appréciée.

Pavia, pp. 116-125.

H.W. Pleket, Epigraphica II, Texts on the social history of Greek world (Leiden, Brill, 1969), No 6, p. 16-18.

Testimonia

1) FdD III/3, 249 = Sylloge3 738A :

[θε]ός. τ̣ύ̣χαν [ἀ]γ̣αθ[ά]ν.

[ἄρχοντος Ἁβρ]ομάχου, μηνὸς Βουκατίου, βουλευόντων τὰν π̣[ρ]ώταν [ἑξά]-

[μηνον Στρατ]άγου, Κλέωνος, Ἀντιφίλου, Δάμωνος· ἔδοξε τᾶι πόλει τῶν

4 [Δελφῶν· ἐπει]δὴ Πολυγνώτα Σακράτους Θηβαία χοροψάλτρια ἐνδαμήσασα ἐν Δελ-

[φοὺς ἐν ὧι και]ρῶι ἔδει συντελεῖσθαι τὸν ἀγῶνα τῶν ΙΕΙ Πυθίων διὰ δὲ τὸν ἐνεστακότα

[πόλεμον οὐ συ]ν̣τελειμένου τοῦ ἀγῶνος αὐθαμέ<ραν> ἀπάρξατο καὶ ἐπέδωκε ἁμέραν, παρα-

[κληθε]ῖσ̣α̣ δὲ ὑπό τε τῶν ἀρχόντων καὶ τῶν πολιτᾶν, ἀγωνίξατο ἐ-

8 [πὶ ἁ]μ̣έρας τρεῖς καὶ εὐδοκίμησε μεγαλομερῶς ἀξίως τοῦ τε θεοῦ

[καὶ] τοῦ δάμου τοῦ Θηβαίων καὶ τᾶς ἁμετέρας πόλιος καὶ ἐστεφανώσ[α]-

μεν αὐτὰν καὶ δραχ[μ]αῖς πεντακοσίαις· τ̣ύ̣χ[αι ἀ]γ[αθ]ᾶι· ἐπαιν-

έσαι Πολυγνώταν Σωκράτους Θηβαίαν ἐπί τε τᾶι ποτὶ τὸν θεὸν εὐσεβείᾳ κ[αὶ]

12 ὁσιότατι καὶ τᾷ περὶ τὸ ἐπιτάδευμα καὶ τὰν τέχναν προαιρέ<σε>ι· δεδόσ[θαι]

δὲ αὐτᾷ καὶ ἐγγόνοις παρὰ τᾶς πόλιος ἁμῶν προξενίαν, προμαντείαν, προ[δι]-

κίαν, ἀσυλίαν, ἀτέλειαν, προεδρίαν ἐν τοῖς ἀγώνοις [ο]ἷς ἁ πόλις τίθητιθ[ητι]

καὶ γᾶς καὶ οἰκίας ἔνκτησιν καὶ τἄλλα τίμια πάντα ὅσα καὶ τοῖ<ς> ἄλλοις π[ρο]-

16 ξένοις καὶ εὐεργέταις τᾶ{ι}ς πόλιος ὑπάρχει· καλέσαι δὲ αὐτὰν καὶ ἐν τὸ π[ρυτα]-

ν̣εῖον ἐπὶ τὰν κοινὰν ἑστίαν· παραστᾶσαι δὲ αὐτᾶι καὶ ἱερεῖον θῦσαι τῶ[ι Ἀπόλ]-

λ̣ωνι.

Dieu ; à la Bonne Fortune.

Sous l’archontat d’Habromachès, au mois de Boukatios, le conseil du premier semestre étant composé de Stratagos, Cléon, Antiphilos et Damon ; Il a plu à la Cité des Delphiens ; Attendu que Polygnota, fille de Sokratès de Thèbes, harpiste, qui était venue à Delphes à l’époque où devaient se dérouler les [XVe] concours pythiques, lesquels ne purent s’achever à cause de la guerre qui sévissait, offrit les prémices le jour même et offrit en sus une journée (de concert ?) ; sollicitée par les archontes et les citoyens, elle donna des concerts pendant trois jours et se montra digne de recevoir des récompenses du dieu, du peuple de Thèbes et de notre Cité ; nous lui avons offert une couronne et un prix de 500 drachmes ; A la Bonne Fortune ; De féliciter Polygnota, fille de Sokratès de Thèbes, pour sa piété et sa dévotion envers le dieu et pour son excellence dans son métier et dans son art ; de lui octroyer, ainsi qu’à ses descendants, de la part de notre Cité, la proxénie, la promantie, la prodikie, l’asylie, l’atélie, la proédrie aux concours organisés par la Cité, ainsi que la propriété d’un terrain et d’une maison, ainsi que tous les autres privilèges accordés aux autres proxènes et bienfaiteurs de la Cité ; également de l’inviter au prytanée pour les repas communs ; de lui accorder en outre le droit d’assister dans le sanctuaire au sacrifice à Apollon.


ll. 4-7

variante Pomtow :

... [ἐπει]δὴ Πολυγνώτα Σακράτους Θηβαία χοροψάλτρια ἐνδαμήσασα ἐν Δελ[φοὺς]

[ἀγωνίξατο ὃ]ν ἔδει συντελεῖ̣σ̣θαι τὸν ἀγῶν̣α τῶν Ε̣Ι̣ Π̣υθ̣ίων, διὰ δὲ τὸν ἐνεστακότ[α]

[καιρὸν οὐ τ]ετελειμένου τοῦ ἀγῶνος, αὐθαμερὰν ἄρξατο κτλ.

variante Wilhelm :

... [ἐπει]δὴ Πολυγνώτα Σακράτους Θηβαία χοροψάλτρια ἐνδαμήσασα ἐν Δελ[φοὺς]

[καθ' ὃν καιρὸ]ν ἔδει συντελεῖσθαι τὸν ἀγῶνα τῶν Πυθίων, διὰ δὲ τὸν ἐνεστακότ[α]

[πόλεμον οὐ <τ]ε> τελειμένου τοῦ ἀγῶνος, αὐθαμερὰν <ἀπ>άρξατο κτλ.


2) FdD III/3, 250 = Sylloge3 738B :

θεός· τύχαν ἀγαθάν.

ἔδοξε τᾶι πόλει τῶν Δελφῶν· ἐπεὶ Λυκῖνος Δωροθέου Θηβαῖος ἐνδαμ[ήσας]

ἐν τὰν πόλιν ἁμῶν μετὰ τᾶ<ς> ἀνεψία<ς> Πολυγνώτας τάν τε ἀναστροφὰν καὶ παρ[ε]-

{{ variante Wilhelm : ἐν τὰν πόλιν ἁμῶν <μ>ετὰ τᾶ[ς ψαλτρί]ας Πολυγνώτας }}

4 πιδαμίαν ἐποιήσατο ἀξίως τοῦ τε ἰδίου δάμου καὶ τᾶς πόλιος ἁμῶν· δε-

δόχθαι τᾶι πόλει ἐπαινέσαι Λυκῖνον Δωροθέου Θηβαῖον καὶ ὑπάρχειν αὐτ[ῶι καὶ]

ἐκγόνοις προξενίαν, προμαντείαν, προδ̣ικ̣ίαν, ἀσυλίαν, ἀτέλειαν, προ[ε]-

<δ>ρίαν ἐν τοῖς ἀγώνοις οἷς ἁ [πόλις τίθητι] καὶ τἄλλα τίμια ὅσα καὶ τοῖς ἄλλοις

8 προξένοις καὶ εὐεργέταις τᾶς πόλιος ὑπάρχει· καλέσαι δὲ αὐτὸν κα[ὶ ἐ]-

πὶ τὰν κοινὰν τᾶς πόλιος ἑστίαν. ἄρχοντος Ἁβρομάχου τοῦ Ἀθάμβου, βουλε[υόν]-

των Δάμωνος, Κλέωνος, Στρατάγου, Ἀντιφίλου.

Dieu ; À la Bonne Fortune ;

Il a plu à la Cité des Delphiens ; Attendu que Lykinos, fils de Dorothéos de Thèbes, est venu dans notre Cité avec sa nièce (ou la harpiste) Polygnota, …


Théoris (Θεωρίς) de Sicyone

Cette courtisane, originaire de Sicyone, est essentiellement connue par sa liaison avec Sophocle (mort en 405).

Wolf, Mulierum, pp. 252 sqq.

Testimonia

1a) Ath., 13, 61 (Kaibel) :

Σοφοκλῆς δ' ὁ τραγῳδιοποιὸς ἤδη γέρων ὢν ἠράσθη Θεωρίδος τῆς ἑταίρας.

Sophocle le Tragique, déjà avancé en âge, se prit de passion pour Théoris la courtisane.

1b) ibid. :

τῆς δὲ Θεωρίδος μνημονεύει λέγων ἔν τινι στασίμῳ οὕτως ·

φίλη γὰρ ἡ Θεωρίς.

Il (sc. Sophocle) mentionne Théoris dans un de ses stasimons (fr. 698 N) :

car Théoris nous est chère.

2) Hermesianax, fr. 7, 57-60 :

Ἀτθὶς δ' οἷα μέλισσα πολυπρήωνα Κολωνὸν

λείπουσ' ἐν τραγικαῖς ᾖδε χοροστασίαις

Βάκχον καὶ τὸν Ἔρωτα Θεωρίδος ...

........ Ζεὺς ἔπορεν Σοφοκλεῖ.


3) Vita Sophoclis ll. 47-49 :

ἔχων γὰρ ἐκ μὲν Νικοστράτης Ἰοφῶντα, ἐκ δὲ Θεωρίδος Σικυωνίας Ἀρίστωνα, τὸν ἐκ τούτου γενόμενον παῖδα Σοφοκλέα τοὔνομα πλέον ἔστεργε.

De Nicostraté, Sophocle avait eu Iophon, de Théoris de Sicyone Ariston, dont le fils nommé Sophocle lui était particulièrement cher.

4) Scholia  (vetera) in Aristoph. ad ranas 78 :

φασὶ δὲ ὅτι καὶ Ἀρίστων τοῦ Σοφοκλέους νόθος υἱὸς ἐγεγόνει ἔκ τινος Θεωρίδος Σικυωνίας.

On raconte qu’Ariston aurait été un bâtard de Sophocle, qu’il aurait eu d’une certaine Théoris de Sicyone.


Thymélé (Θυμέλη)   

Musicienne, ou mime ou actrice, et poétesse célèbre du temps de Domitien, dont elle semble avoir été la favorite, mentionnée par Martial ; elle passe pour avoir été la première à introduire sur scène une espèce de danse appelée thymelinos.

« Thymèle, du temps de Domitien, fut à Rome ce que la fameuse Empuse avait été dans la Grèce ; il n'y avait point d'action théâtrale qu'elle ne rendît avec la force, la vivacité et l'énergie dont elle était susceptible » [CAHUSAC, Dans. anc. et mod. I, III, 3]

Hale, s.v.
Smith, s.v.

Testimonia

1) Mart., Epigr.1, 4, 5- 6

Qua Thymelen spectas derisoremque Latinum,

Illa fronte precor carmina nostra legas.

Daignez lire mes vers avec cette indulgence
Qui d'un Mime au théâtre excuse la licence.

                                   (trad. Constant Dubos, 18??)


2) Juv., i. 36 :

… post hunc magni delator amici
et cito rapturus de nobilitate comesa
quod superest, quem Massa timet, quem munere palpat
Carus et a trepido Thymele summissa Latino; 

Quand arrive après lui cet autre délateur,
D’un illustre patron cruel persécuteur,
Avide encor du peu qui reste à la noblesse;
Que Massa par ses dons adoucit et caresse;
Que redoute Carus, à qui, d’effroi troublé,
Latinus court offrir sa chère Thymelé?
Quand il nous faut céder nos droits héréditaires
A ces gens que, pour prix de leurs nuits mercenaires,
Une vieille opulente élève jusqu’aux cieux?

(trad. Raoul, 1842, citée par Remacle)

 
3) Juv., vi. 66 :

chironomon Ledam molli saltante Bathyllo
Tuccia uesicae non imperat, Apula gannit,
[sicut in amplexu, subito et miserabile longum.]
attendit Thymele: Thymele tunc rustica discit. 

Où trouver une épouse, aux vertus domestiques,
Et digne de tes vœux? Est-ce sous nos portiques?
L’amphithéâtre a-t-il, dans son immensité,
Une femme qu’on puisse aimer en sûreté?
Quand Bathylle, jouant sa molle pantomime,
Danse, Tuccia brûle; Apulla qui s’anime,
Comme aux bras d’un amant, soupire, a le frisson;
Et Thymèle, ignorante encore, prend leçon.
Puis, lorsque le théâtre est clos et n’a personne,
Quand le barreau, tout seul, de voix criardes sonne,
Pendant ces jours si longs qui, des jeux Plébéiens,
Séparent tristement les Mégalésiens,
On les voit manier, dans leur ennui fantasque,
Le thyrse d’Accius, la ceinture, et le masque.
Urbicus dans l’exode imite Autonoé.

 (trad. Raoul, 1842, citée par Remacle)

 
4) Juv., viii. 197 :

nec dubitant celsi praetoris uendere ludis.
finge tamen gladios inde atque hinc pulpita poni,
quid satius? mortem sic quisquam exhorruit, ut sit
zelotypus Thymeles, stupidi collega Corinthi ?

Ils se vendent; combien? n’importe : ni Tibère
Ni Néron ne les force à se mettre à l’enchère;
C’est librement qu’ils vont s’engager au préteur.
Quel homme cependant, placé par la terreur
Entre de vils tréteaux et la mort toute prête,
N’irait pas sous le fer porter cent fois sa tête,
Plutôt que de venir au public rassemblé,
Montrer l’amant jaloux de quelque Thymelé?
Mais pourquoi non? un grand ne peut-il donc sans crime,
Sous un prince chanteur, jouer la pantomime?

(trad. Raoul, 1842, citée par Remacle)


 Sportives

Callipatira (Καλλιπάτειρα) - Phéréniké (Φερενίκη)   

Cette rhodienne, appelée tantôt Callipatira, tantôt Phéréniké,  fille et sœur d’olympionices, osa braver la loi interdisant aux femmes, sous peine de mort, d’assister aux Jeux Olympiques, afin d’assister au triomphe de son fils. Prise sur le fait, elle réussit à fléchir la sévérité des hellanodices en leur disant qu’elle n’était pas une femme comme les autres et en leur rappelant les victoires de son père, de ses frères et de son fils.

Testimonia

1) Paus., 5, 6, 7-8 :

κατὰ δὲ τὴν ἐς Ὀλυμπίαν ὁδόν, πρὶν ἢ διαβῆναι τὸν Ἀλφειόν, ἔστιν ὄρος ἐκ Σκιλλοῦντος ἐρχομένῳ πέτραις ὑψηλαῖς ἀπότομον· ὀνομάζεται δὲ Τυπαῖον τὸ ὄρος. κατὰ τούτου τὰς γυναῖκας Ἠλείοις ἐστὶν ὠθεῖν νόμος, ἢν φωραθῶσιν ἐς τὸν ἀγῶνα ἐλθοῦσαι τὸν Ὀλυμπικὸν ἢ καὶ ὅλως ἐν ταῖς ἀπειρημέναις σφίσιν ἡμέραις διαβᾶσαι τὸν Ἀλφειόν. οὐ μὴν οὐδὲ ἁλῶναι λέγουσιν οὐδεμίαν, ὅτι μὴ Καλλιπάτειραν μόνην· εἰσὶ δὲ οἳ τὴν αὐτὴν ταύτην Φερενίκην καὶ οὐ Καλλιπάτειραν καλοῦσιν. αὕτη προαποθανόντος αὐτῇ τοῦ ἀνδρός, ἐξεικάσασα αὑτὴν τὰ πάντα ἀνδρὶ γυμναστῇ, ἤγαγεν ἐς Ὀλυμπίαν τὸν υἱὸν μαχούμενον· νικῶντος δὲ τοῦ Πεισιρόδου, τὸ ἔρυμα ἐν ᾧ τοὺς γυμναστὰς ἔχουσιν ἀπειλημμένους, τοῦτο ὑπερπηδῶσα ἡ Καλλιπάτειρα ἐγυμνώθη. φωραθείσης δὲ ὅτι εἴη γυνή, ταύτην ἀφιᾶσιν ἀζήμιον καὶ τῷ πατρὶ καὶ ἀδελφοῖς αὐτῆς καὶ τῷ παιδὶ αἰδῶ νέμοντες—ὑπῆρχον δὴ ἅπασιν αὐτοῖς Ὀλυμπικαὶ νῖκαι—, ἐποίησαν δὲ νόμον ἐς τὸ ἔπειτα ἐπὶ τοῖς γυμνασταῖς γυμνοὺς σφᾶς ἐς τὸν ἀγῶνα ἐσέρχεσθαι.

[7] On trouve sur la route d'Olympie, avant de traverser l'Alphée, une montagne qui, du côté de Scillonte, a des rochers très hauts et très escarpés ; on la nomme le mont Typaeos. La loi veut chez les Éléens, qu'on précipite du haut de cette montagne les femmes qu'on surprend aux jeux Olympiques, ou qui osent seulement traverser l'Alphée pendant les jours où cela leur est défendu. Callipatira est, disent-ils, la seule femme qui s'y soit laissé prendre ; d'autres la nomment Phérénice, et non Callipatira. [8] Son mari étant mort avant elle, elle prit tout l'ajustement d'un maître de gymnastique, et conduisit son fils à Olympie pour participer aux Jeux. Péisirodos (c'était le nom du jeune homme) ayant remporté le prix, Callipatira, en franchissant la barrière qui tient renfermés les maîtres de gymnastique, laissa reconnaître son sexe. On la renvoya cependant sans la punir, par considération pour son père, ses frères et son fils, qui avaient tous été couronnés aux jeux Olympiques; mais on rendit une loi portant que désormais les maîtres de gymnastique ne se présentassent que nus à ces exercices.

 
2) Scholia vetera in Pindarum ad Ol. 7, inscr b, line 20 :

μηδενί πω τοιαῦτα συμβῆναι ὥστε καὶ τὸν πατέρα καὶ τοὺς υἱοὺς Ὀλυμπιονίκας γενέσθαι. ἡ θυγάτηρ δὲ τούτου ἦλθεν εἰς τὰ Ὀλύμπια· ᾗ ὄνομα Καλλιπάτειρα. ἐκωλύετο δὲ ὑπὸ τῶν Ἑλλανοδικῶν γυνὴ οὖσα θεωρῆσαι τὰ Ὀλύμπια. ἡ δὲ οὐχ ὁμοία ἔφη εἶναι ταῖς ἄλλαις γυναιξίν· ἔχειν γὰρ καὶ τὸν πατέρα Διαγόραν καὶ τοὺς τρεῖς ἀδελφοὺς Ὀλυμπιονίκας, Δαμάγητον, Δωριέα, Ἀκουσίλαον, καὶ πέμπτον ἀδελφῆς παῖδα Εὐκλέα καὶ αὐτῆς υἱὸν Πεισίρροδον, καὶ τούτων εἰκόνας εἶναι ἐν Ὀλυμπίᾳ. οἱ Ἑλλανοδίκαι δὲ ἡσθέντες συνεχώρησαν αὐτῇ θεωρεῖν.

Il n’était encore jamais arrivé rien de tel à personne, qu’un père et ses fils fussent tous olympionices. La fille de cet homme pénétra dans l’enceinte des Jeux ; son nom était Callipatira. Or les Hellanodices interdisaient à toute femme d’assister aux Jeux. Mais celle-ci dit qu’elle n’était pas comme toutes les femmes : son père était Diagoras, et ses trois frères, Damagétos, Dorieus, Acousilaos, tous quatre olympionices, ainsi que le fils de sa sœur, Euclès, ainsi que son propre fils, Peisirrhodos ; leurs statues s’élevaient dans le sanctuaire. Alors les Hellanodices la félicitèrent et l’autorisèrent à assister aux Jeux.

3) Corpus Aristot., Fr. varia, tr. 44, fr. 569 = Sch. vet. vulg. in Pind. ad Ol. 7 :

καὶ λέγεται κατὰ τὴν Ὀλυμπίαν νικήσαντας τοὺς παῖδας κατὰ τὴν αὐτὴν ἡμέραν τῷ πατρί, περιλαβόντας οὖν τὸν Διαγόραν περιϊέναι τὸ στάδιον μακαριζομένους ὑπὸ τῶν Ἑλλήνων. χρόνῳ δὲ ὕστερόν φασι καὶ τὴν τούτου θυγατέρα Καλλιπάτειραν ἐλθεῖν εἰς τὴν Ὀλυμπίαν καὶ αἰτεῖν παρὰ τῶν ἑλλανοδικῶν ἐπιτρέψαι τὴν θέαν αὐτῇ, τοὺς δὲ κωλύειν φάσκοντας κατὰ νόμον γυναῖκα μὴ θεωρεῖν τὸν γυμνικὸν ἀγῶνα· τὴν δὲ φῆσαι πρὸς αὐτοὺς οὐκ ἴσην εἶναι ταῖς ἄλλαις γυναιξίν, ἀλλὰ φέρειν πλέον τι ταῖς προγονικαῖς ἀρεταῖς ἐπερειδομένην· καὶ δεῖξαι τάς τε τοῦ πατρὸς καὶ τῶν ἀδελφῶν στήλας, καὶ οὕτω νικηθέντας τοὺς ἑλλανοδίκας ἐπιχωρῆσαι καὶ συνήθειαν νόμου διαλῦσαι καὶ τῇ Καλλιπατείρᾳ τὴν θέαν ἐπιτρέψαι.

On raconte que des jeunes gens avaient remporté la victoire aux Jeux olympiques le même jour que leur père ; entourant donc leur père Diagoras, ils faisaient le tour du stade sous les acclamations des Grecs. Peu de temps après, dit-on, arriva aussi à Olympie la fille de Diagoras, Callipatira ; elle demanda aux hellanodices de lui permettre d’assister aux Jeux, mais ceux-ci le lui refusèrent, arguant que la loi interdisait à une femme de regarder les épreuves gymniques. Celle-ci répliqua qu’elle n’était pas une femme comme les autres, et qu’elle méritait plus au vu de vertus de ses ancêtres ; et de leur montrer les stèles de son père et de ses frères ; les hellanodices se laissèrent convaincre et concédèrent de lever la loi et d’autoriser Callipatira à assister aux Jeux. 

4) Ael., Hist. Var. 10, 1 :

Φερενίκη τὸν υἱὸν ἦγεν ἐς Ὀλύμπια ἀθλεῖν. κωλυόντων δὲ αὐτὴν τῶν Ἑλλανοδικῶν τὸν ἀγῶνα θεάσασθαι, παρελθοῦσα ἐδικαιολογήσατο πατέρα μὲν Ὀλυμπιονίκην ἔχειν καὶ τρεῖς ἀδελφοὺς καὶ αὐτὴ παῖδα Ὀλυμπίων ἀγωνιστήν· καὶ ἐξενίκησε τὸν δῆμον καὶ τὸν εἴργοντα νόμον τῆς θέας τὰς γυναῖκας, καὶ ἐθεάσατο Ὀλύμπια.

Phéréniké voulait conduire son fils aux Jeux olympiques, pour y concourir. Empêchée d’assister aux épreuves par les Hellanodices, elle s’y introduisit quand même, alléguant avoir un père et trois frères olympionices, et ayant un fils participant aux épreuves ; elle parvint à émouvoir le peuple qui supprima la loi qui interdisait le spectacle aux femmes et put assister aux Jeux olympiques.

5) Philostr., Gymn. 17 :

ὡς δὲ Ἠλεῖοί φασι, Φερενίκη ἡ Ῥοδία ἐγένετο Διαγόρου θυγάτηρ τοῦ πύκτου, καὶ τὸ ἦθος ἡ Φερενίκη οὕτω τι ἔῤῥωτο, ὡς Ἠλείοις τὰ πρῶτα ἀνὴρ δόξαι. περιῄει γοῦν ὑπὸ τρίβωνι ἐν Ὀλυμπίᾳ καὶ Πεισίροδον τὸν ἑαυτῆς υἱὸν ἐγύμναζε. πύκτης δὲ ἄρα κἀκεῖνος ἦν, εὔχειρ τὴν τέχνην καὶ μείων οὐδὲν τοῦ πάππου, ἐπεὶ δὲ ξυνῆκαν τῆς ἀπάτης, ἀποκτεῖναι μὲν τὴν Φερενίκην ὤκνησαν ἐνθυμηθέντες τὸν Διαγόραν καὶ τοὺς Διαγόρου παῖδας—ὁ γὰρ Φερενίκης οἶκος Ὀλυμπιονῖκαι πάντες—νόμος δὲ ἐγράφη τὸν γυμναστὴν ἀποδύεσθαι καὶ μηδὲ τοῦτον ἀνέλεγκτον αὐτοῖς εἶναι.

Comme le racontent les Éléens, Phéréniké de Rhodes était la fille du boxeur Diagoras, et elle avait un caractère si trempé qu’au début, elle passa pour un homme auprès des Éléens. Elle fréquentait donc Olympie en tunique d’athlète et entraînait son fils Péisirodos ; or celui-ci était également un boxeur très habile dans le noble art et en rien inférieur à son grand-père ; mais lorsqu’on découvrit la supercherie, on hésita à faire condamner à mort Phéréniké, à cause du souvenir de Diagoras et des fils de Diagoras – car dans la maison de Phéréniké, tous les hommes étaient olympionices -- et on adopta une loi qui stipulait que les athlètes devaient être nus et cette loi n’a jamais été violée chez eux.


La tradition selon laquelle le père et ses trois fils auraient remporté la victoire la même année semble être une légende. En effet Diagoras de Rhodes a remporté la boxe dans la 79e Olympiade (464) ; son fils Damagétos, le pancrace en 82 / 452 et 83 / 448 ; Acousilaos, la boxe en 83 / 448 ; Dorieus, le pancrace en 87 / 432, 88 / 428 et 89 / 424 ; Euclès, le neveu de Callipatira, la boxe en 96 / 396 ; quant à Peisirrhodos, il est inconnu, mais on connaît un Peisidoros de Thourioi qui a remporté la boxe pour enfants en 98 / 388.



Tryphosa, Hédéa et Dionysia (Τρυφῶσα, Ἡδέα, Διονυσία)   

Ces trois filles d’Hermésianax de Tralles ont été honorées à Delphes vers 45 apr. JC pour leurs victoires aux Jeux pythiques et dans d’autres Jeux.

H.W. Pleket, Epigraphica II, no 9, p. 26.

Testimonia

1) FdD III, 3, doc. 534 = Sylloge3 802 :

Ἑρμησιάναξ Διονυσίου Καισαρεὺς Τραλ[λιαν]ὸς ὁ καὶ Κο[∙8]
τὰς ἑαυτοῦ θυγατέρας ἐχούσας καὶ α[ὐτ]ὰς τὰς αὐτὰς πο[λειτείας]. 

Τρυφῶσαν νεικήσασαν Πύθια ἐ-
πὶ ἀγωνοθετῶν Ἀντιγόνου
καὶ Κλεομαχίδα· καὶ Ἴσθμια ἐπὶ
ἀγωνοθέτου Ἰουβεντίου Πρό-
κλου· στάδιον κατὰ τὸ ἑξῆς πρώ-
τη παρθένων.
Ἡδέαν νεικήσασαν Ἴσθμια ἐπὶ ἀγωνο-
θέτου Κορνηλίου Πούλχρου ἐνόπλι-
ον ἅρματι· καὶ Νέμεα στάδιον ἐπὶ ἀγω-
νοθέτου Ἀντιγόνου· καὶ ἐν Σικυῶνι ἐπὶ
ἀγωνοθέτου Μενοίτα· ἐνείκα δὲ καὶ
παῖδας κιθαρωδοὺς Ἀθήνησι Σεβάστεια
ἐπὶ ἀγωνοθέτου Νουίου τοῦ Φιλεί-
νο<υ>· πρώ[τη ἀπ' αἰῶ]νος ἐγένετο πολεῖ-
[τις ἐν Ἐπιδαύ]ρῳ (L. Robert) παρθένος.
Διονυσίαν νεικ[ήσασαν ∙6]
ἐπὶ ἀγωνοθέτου Ἀν[τιγ]ό[νου]·
καὶ Ἀσκλάπεια ἐν Ἐπιδαύρω
τῆ ἱερᾶ ἐπὶ ἀγων[ο]θέτου Νεικο-
τέλου στάδι[ον].

Ἀπόλλωνι Πυθίω.

Hermésianax fils de Dionysios, citoyen de Césarée, de Tralles,
appelé aussi Co— (a élevé ce monument en l’honneur de)
ses filles qui ont elles aussi les mêmes droits de Cité.

Tryphosa, qui a remporté la victoire aux Jeux Pythiques
organisés par Antigonos
et Cléomachis ; et aux Jeux Isthmiques
organisés par Juventius Proclus ;
à l’épreuve du stade puis
première des jeunes filles.
Hédéa, qui a remporté la victoire aux Jeux Isthmiques
organisés par Cornélius Pulcher à la course en armes
sur char ; aux Jeux Néméens organisés
par Antigonos, à la course du stade ; aux Jeux de Sicyone
organisés par Ménoetas ; elle a aussi remporté la victoire
dans l’épreuve de cithare junior à Athènes, lors des Jeux augustéens
organisés par Novius fils de Philinus ;
elle fut la première jeune fille, depuis toujours,
à devenir citoyenne d’Épidaure.
Dionysia, qui a remporté la victoire aux Jeux [--]
organisés par Antigonos ; et aux Asclépéia d’Épidaure
la Sainte organisés
par Nicotélès, à la course du stade.

À Apollon Pythien.

Seia Spes (Σεΐα Σπῆς)   

 Jeune femme qui a remporté la course du stade aux 39es Jeux italiques de Naples, en 134 apr. JC.

L’épreuve du stade était en principe réservée aux hommes, ou aux jeunes filles non mariées appartenant à l’ordre des décurions (cf. βουλευτῶν), c'est-à-dire à l’ordre des magistrats municipaux (la curie). Il convient de noter ici que Seia Spes est mariée.

H.W. Pleket, Epigraphica II, Texts on the social history of Greek world (Leiden, Brill, 1969), No 17, pp. 30.

Testimonia

1) SEG 14, 602 :

Σεΐαν
Σπῆν
Σεΐου Λειβερ-
άλεως ἀνδρὸ-
ς · ταμιεύσαντ-
ος ἀγορανομή-
σαντος θυγατ-
έ[ρ]α · νικήσασαν
σ[τ]άδιον βουλε-
υτῶν θυγατέρ-
ας Ἰταλίδι λθ
ἀνέθεκεν · Λ.
Κοκ[κ]ήϊος Πρίσκ-
ος · ἀνὴρ · δόγμα-
τι · βουλῆς.

À Seia
Spes,
fille de Seius Libe-
ralis, de la part de son mari,
trésorier agoranome,
victorieuse
à la course du stade
des filles
curiales
aux 39es Jeux italiques ;
L. Cocceius Priscus,
son mari, a élevé ce monument ;
par décret des décurions.

 

Musiciennes de sanctuaire

Bromias (Βρομιάς)   

Flûtiste appointée par le sanctuaire de Délos, mentionnée dans les comptes des années 246 et 231 av. JC.

Testimonia

1) Délos 1-2 [ID 290-509]  no 290 (246 av.) :

…  [Β]ρομ[ιάδι] αὐλητρίδι

¨ΗΔ[ΔΔΔ]· …

Bromias, flûtiste, 195 (drachmes).

2) Délos 1-2 [ID 290-509] no 316 (231 av.) :

… Βρομιάδι αὐλητρίδι ·ΗΔΔΔ· —

Bromias, flûtiste, 180 (drachmes).

 

Calliopé (Καλλιόπη)   

Flûtiste professionnelle attachée au sanctuaire de Délos, mentionnée dans les comptes de l’année 200 av. JC.

Testimonia

1) Délos 1-2 [ID 290-509] no 372 (200 av.) :

τάδε ἀνήλωται κατὰ νόμους καὶ ψηφίσματα· ὑπηρέτει καθ' ἱερὸν Νουμηνίωι μισθὸς ΗΔΔΔ· Ἀπολλωνίωι ΗΔΔ· ἱματισμοῦ ΔΔ· Χρησίμωι μηνῶν ΔΙ,

ΗΔ· ἱματισμοῦ ΔΔ· Καλλιόπει αὐλητρίδι ΗΔΔ·

Voici les dépenses, conformément aux lois et aux décrets :
pour le service du sanctuaire
- Numénius, salaire 180 (drachmes),
- Apollonios (salaire) 120 (drachmes), pour garde-robe 20 (drachmes),
- Chrésimos, (salaire) pour 11 mois, 110 (drachmes), pour garde-robe 20 (drachmes)
- Calliopé flûtiste, (salaire) 120 (drachmes).

 

Philouméné (Φιλουμένη)   

Flûtiste de Délos, attestée par deux longues inscriptions de 179 et 177 av. JC, qui présentent les comptes du sanctuaire. Philouméné faisait donc partie du personnel rattaché au sanctuaire, et percevait pour cela un salaire annuel fixe, pas très élevé ; ce salaire était sans doute complété par les contributions volontaires des pèlerins.

Testimonia

1) Délos 1-2 [ID 290-509] no 442 (179 av.) :

Φιλουμένῃ αὐλητρίδι ΗΔΔ·

Philouméné flûtiste 120 drachmes.

2) Délos 1-2 [ID 290-509] no 444 (177 av.) :

Φιλουμένει αὐλητρίδι ΗΔΔ[Δ]· —

Philouméné flûtiste 130 drachmes.

 

Seddis (Σεδδις)   

Cithariste de Sardes, de la 1ère moitié du 2e s. av. JC. Son mari étant sacrificateur, elle était sans doute rattachée à un sanctuaire.

Testimonia

1) Sardis 7,1, doc. 3 (200-150 av.?) :

[— — — γ]υνή.
[— — —]ς̣
Ἔφεσος μάγειρος,
ἀδελφὴ Σεδδις κιθαρίστρια,
γυνὴ Ἐφέσου Νινις,
υἱὸς Ἄτταλος,
θυγάτηρ Ἀρτεμῖς.

- - -
Ephésos, cuisinier-sacrificateur,
sa sœur Seddis, cithariste,
épouse d’Ephésos, Ninis,
son fils, Attalos,
sa fille Artémis.



Sosikrateia (Σωσικράτεια)   

Flûtiste professionnelle, membre d’une association musicale ou d’un thiase de comédiens (τεχνῆτις), affranchie à Delphes dans le 2e quart du 2e s. av. JC.

Testimonia

1) Samml. gr. Dialekt-Inschr. II [SGDI] doc. 1842 (Delphes, 170-157/6 av.) :

ἀγωνοθετέοντος Φιλονίκου Δυμᾶνος μηνὸς δεκάτου, ἐν δὲ Φυσκέοις
ἄρχοντος Πολυκλέος μηνὸς Ὑχαίου, ἀπέδοτο Εὔανδρος Κυραιεύς,
συνευδοκεούσας τᾶς γυναικὸς Δαμύλλας καὶ τοῦ υἱοῦ Ξενία καὶ τᾶς
θυγατέρος Σωκρατείας, τῶι Ἀπόλλωνι τῶι Πυθίωι σῶμα
γυναικεῖον οἰκογενὲς ἇι ὄνομα Σωσικράτεια, τεχνῆτιν
αὐλητρίδα, ἐπ' ἐλευθερίαι, τιμᾶς ἀργυρίου μνᾶν δέκα.  προα-
ποδόται κατὰ τὸν νόμον· Ἀρίστων Διοίτα, Ζεῦξις Δαμο-
κλέος Φυσκεῖς.  ἁ ὠνὰ παρὰ Λυκίδαν Σωκρατίδα, Πολέ-
μαρχον Φιλίνου.  μάρτυροι·  Δαμόφιλος, Παμφαίδας, Νικό-
μαχος, Κρινίας Λεοντίου, Καλλίστρατος Δα-
μοκρίτου, Διότιμος, Ζεῦξις Λέωνος, Βουθήρας Δα-
μάρχου, Μέλανθος, Εὔνικος, Σώφιλος.

Philonicos fils de Dymas étant agonothète pour le 10e mois, Polyclès
étant archonte de Physkos (Locride Ozoles) pour le mois d’Hychaios,
Evandros de Kyra a vendu avec l’accord de sa femme Damyllas, de son fils
Xénias et de sa fille Socratéia, à Apollon Pythien, le corps (i.e. esclave)
d’une femme née à son domicile, dénommée Sosicratéia, flûtiste technite,
pour affranchissement, pour le prix de 10 mines d’argent. Vente exécutée
selon la loi : Ariston fils de Dioitas, Zeuxis fils de Damoclès, de Physkos.
Prix remis à Lykidas fils de Socratidas et Polémarque fils de Philinos.
Témoins : Damophilos, Pamphaidas, Nicomaque, Crinias fils de Léontios,
Kallistratos fils de Damocritos, Diotimos, Zeuxis fils de Léon, Bouthéras
fils de Démarque, Mélanthos, Eunikos, Sophilos.

 


Thasis, Tnéphéroth, Tsénésis, T.saïs,   

et autres Danseuses égyptiennes

Les papyrus nous donnent quelques renseignements sur les danseuses en Égypte gréco-romaine ; il s’agit le plus souvent de contrats de travail ou de reçus pour services rendus. Certaines de ces danseuses, libres sans doute, travaillaient pour leur propre compte, d’autres (esclaves ?) étaient louées par un imprésario. C’est en général le maire du village qui engageait ces danseuses pour des fêtes locales, parfois après demande d’autorisation auprès des autorités romaines.

Testimonia

1) CPR 18, 1 (231 av.)

ἔτους ιϚ  ὡς δ' αἱ πρόσοδοι ιζ̣ [ἔτους] ἐ̣πιγρ̣αφε∙∙
τῆς Πολέμ[ωνος μερίδος χρηματι]σ̣μὸς συν-
ἀλλαγμάτ̣ω̣ν̣ μ̣η̣ν̣ὸ̣ς̣ Φ̣α̣ρ̣μ̣[οῦ(θι) ἐν] Θεογε(νίδι).
Σῶσος Σώσου Συρακόσιος τῆς̣ ἐ̣[πι]γ̣ονῆς ἐμίσ-
θ̣ω̣σ̣εν̣ [α]ὑ̣τ̣ὸ̣[ν] Ὀλ̣υ̣μ̣πιά[δι ∙∙∙]αν∙∙∙ου Ἀττι̣-
κ̣ῆ̣ι̣ ὀρχη̣στ̣ρ̣ί̣α̣ι̣ μετὰ κ[υρίου Ζ]ω̣π̣ύ̣ρ̣ο̣υ̣ τ̣ο̣ῦ̣
∙∙∙∙κκου [[κ̣]] Γ̣αλάτου τῆς̣ ἐπι̣γ̣ον̣ῆ̣ς̣ ὥστε
σ̣υνεργ̣εῖν αὐλοῦντα ἀπὸ [μ]ηνὸ̣ς̣ Ὑ̣περ-
[β]ερετα̣ί̣ου τοῦ 16 (ἔτους) μῆνας δ̣[εκ]α̣δύο μισθοῦ
κατὰ μῆνα χαλκοῦ (δραχμῶν) τεσσα[ρ]ά̣κοντα πέντε.

L’an 16 jusqu’au début de l’an 17, relevé
du district de Polémon : financement des opérations
du mois de Pharmouth, à Théogénis.
Sosos fils de Sosos, originaire de Syracuse, s’est loué
à Olympias … avec … --ô, danseuse
athénienne, avec son maître Zopyros fils de
--kkos, d’origine galate, pour
fonctionner comme flûtiste à partir du mois d’Hyper-
bérétaios de l’an 16, pour une durée de 12 mois,
contre un salaire mensuel de 45 drachmes de bronze.

2) CPR 13, 5,  ll. 17-19 (3e s. av.)


Τσενῆσις ὀρχήσ(τρια) (ὀβολοὶ 2)
Θασῖς ὀρχήσ(τρια) (ὀβολοὶ 2)
Ἀμῆς αὐλητὴς (ὀβολοὶ 4)

Tsénésis, danseuse, 2 oboles,
Thasis, danseuse, 2 oboles,
Amès, flûtiste, 4 oboles,


3) BGU 7, 1648 (2e s. apr.) :

Τν̣εφερῶτι ὀρχηστρίᾳ
πα̣ρ̣ὰ Πα̣ψεῖτ̣ος Ὀννόφρε̣[ως]
ἡγουμένου συνόδου κώμ[ης]
Τάνεως. β̣ού[λομ]α̣ι̣ παραλαβεῖν
σε ἐφ' ἡμέρα̣ς̣ δ̣ ἀπὸ λ ἕως

À Tnéphéroth, danseuse,
de la part de Papsis fils d’Onnophrée,
président de l'assemblée villageoise
de Tanis. Je désire t’engager
pour 4 jours, du 30 au …




4)PAlexGiss 3 rp = PAlex 6 (198-209 apr. JC) :

Ἀντωνείῳ Ἀ∙τ[∙∙∙∙∙∙]ῳ (δεκαδάρχῳ)
παρὰ Π̣α̣βοῦ̣τ̣ο̣ς [Ὡρίω]νος
ἡγουμένο[υ] συνόδου κώ(μης) Σεκνε-
παίου Νήσου. [ἑ]ορτῆς οὔσης παρ' ἡ-
[μ]ῖν καὶ θεώντων ἡμῶν περὶ τῆς
[θεί]ας τύχης τῶν κυρίων ἡμῶν
[ἀη]ττήτων Αὐτοκρατόρων Σεου-
[ήρο]υ καὶ Ἀντωνείνου Εὐσεβῶν
[Σεβ]αστῶν καὶ τ[οῦ ἱ]ερωτάτου
Γέτα Καίσαρος καὶ Ἰουλίας
Δώμνης Σεβαστῆ[ς] μητρὸς
στ[ρα]τοπέδων, ἀξιοῦμεν, κύριε,
[ἐπιχ]ω̣ρηθῆναι παραλαβεῖν ἀπὸ τοῦ
[∙∙∙∙∙∙]∙ιτου διὰ Ἁρ[π]οκρατίωνος
[∙∙∙∙∙∙]ου αὐλητὰς κ[αὶ ὀ]ρχηστ̣ρ̣ί̣α̣ς

vestig 1 lin

À Antonius A… décurion,
de la part de Pabous fils d’Orion,
président de l'assemblée villageoise de Sekné-
paios Nésos. Étant donné que c’est jour de fête
chez nous et que nous veillons
à la divine fortune de nos seigneurs
les invincibles Empereurs Sévérus (=Septime Sévère)
et Antoninus (=Caracalla) Pieux
Augustes et du très saint
César Géta et de Julia
Domna Augusta mère
des camps, nous vous prions, Monsieur,
de nous autoriser à engager à partir du
… par l’intermédiaire d’Harpocration
… des flûtistes et des danseuses

---



5) ChrWilck, ch. 5, no 497 = PGrenf 2, 67 (237/8 apr.) :

[Αὐρ]ηλ(ίῳ) Θέωνι προνοη(τῇ) αὐλ(ητρίδων)
[πα]ρὰ Αὐρηλίου Ἀσκλᾶ Φιλαδέλ-
[φου] ἡγουμένου συνόδου κώ-
[μη]ς Βακχιάδος. βούλομαι
[ἐ]κλαβεῖν παρά σου Τ̣[∙]σ̣ᾶιν
[ὀρ]χ̣ήστριαν σὺν ἑτέρᾳ μίᾳ λει-
[τουργ]ήσειν ἡμῖν ἐν τῇ προ[κε]ι-
[μέ]νῃ κώμῃ ἐπὶ ἡμέρας ι
[ἀ]πὸ τῆς ιγ Φαῶφι μηνὸς
[κατ]ὰ ἀρχαίους, λαμβανόντων
[αὐ]τῶν ὑπὲρ μισθοῦ ἡμερη-
[σί]ως (δραχμὰς) λϚ καὶ ὑπὲρ τιμήμα-
[τος] πασῶν τῶν ἡμερῶν
πυ̣ρ̣οῦ ∙[∙]∙ου ἀρτάβας γ καὶ ψωμίων
ζε[ύ]γη ιε, ὑπὲρ καταβάσεως
καὶ ἀναβάσεως ὄνους γ. ἐντεῦ-
θε[ν] δὲ ἐσχή(κασι) ὑπὲρ ἀραβῶνος
[τῇ τ]ιμῇ ἐλλογουμέν[ο]υ σ̣[ο]ι̣
(δραχμὰς) [∙]β.
(ἔτους) γ Αὐτοκράτορος (Καί)σαρος Γαίου Ἰουλίου
Οὐήρου Μαξιμίνου Εὐσεβοῦς Εὐτυχοῦς
Σεβαστοῦ Γερμανικοῦ Μεγίστου Δακικοῦ
Μεγίστου [Σα]ρματικοῦ Μεγίστου (καὶ) Γαίου
Ἰουλίου Οὐήρου Μαξίμου Γερμανικοῦ
[Μεγίστου] Δακικοῦ Μεγίστου Σαρματικ[οῦ]
[Μεγίστου το]ῦ ἱ̣ε̣ρ̣ω̣τάτου γενναιοτάτου (Καί)σαρος
Σ̣ε̣β̣α̣σ̣[το]ῦ υἱο̣ῦ̣ τ̣[οῦ Σε]βαστοῦ Ἐπὶφ [∙].

À Aurelius Théon, imprésario de danseuses,
de la part d’Aurelius Asclas Philadelphe,
président de l'assemblée villageoise
de Bacchias. Je souhaite
te louer T.saïs
la danseuse, avec une autre danseuse,
pour notre service dans le susdit
village, pour 10 jours,
à partir du 13 du mois de Phaopis,
aux anciennes (conditions ?) : elles recevraient
comme salaire journalier
36 drachmes et pour l’ensemble
des jours de leur engagement, un supplément
de 3 artabes de froment …
et 15 mesures d’aliments divers,
et 3 ânes pour l’aller et le retour.
D’ores et déjà elles ont reçu comme arrhes
le prix convenu avec toi
de x2 drachmes.
L’an 3 de l’Empereur César Gaius Iulius
Verus Maximinus Pius Felix
Augustus Germanicus Maximus Dacicus
Maximus Sarmaticus Maximus et Gaius
Iulius Vérus Maximus Germanicus
Maximus Dacicus Maximus Sarmaticus
Maximus très saint très noble César
Auguste fils d’Augustus, le … Epiph.

 
6) PAberd 2, 58 (3e s. apr.) :

Ἁρπαῆσις Ἰσιδώρῳ
χαίρειν. ἔλαβον παρὰ̣
σοῦ ὀρχηστρίαν ἐν
μισθώσει ε̣∙∙∙ην̣α
ν̣α̣∙[∙] ἕ̣ω̣ς η [τ]οῦ [∙∙∙∙]
ἐμο̣ῦ διδον∙τ<ο>ς
ε̣ἰ̣ς μ̣ί̣σ̣θον δραχμ[ὰς]
ἑξήκ̣ο̣ν̣[τ]α̣ τέσσαρας

Harpaésis à Isidoros,
salut. J’ai reçu de
toi une danseuse sous
contrat du …
jusqu’au 8 de …
à charge pour moi de donner
au titre de salaire 64 drachmes.