Égypte lagide : société

P.Gen. 1, 21 = P.Muench 3,62 : contrat de mariage (2e s. av.)

Éd.
MChr 284.


[τ]ῶν ὑπαρχ̣[όντ]ων αὐτ̣[οῖς, τὰ δὲ δέοντα πάντα καὶ τὸν ἱματισμὸν καὶ τἆλλα  ὅσα προσήκει γυναικὶ]
[γ]α̣μετῆι παρεχ[έ]τω Μενεκράτης Ἀρ[σ]ιν[ό]ηι [ἐνδ]η̣μ̣[ῶν καὶ] ἀ̣π[οδημῶν κατὰ δύναμιν τῶν ὑπαρχόντων]
[κα]ὶ̣ μὴ ἐξέστω Μενεκράτει γυναῖκ' ἄλλην ἐπε̣ισάγεσθαι ἐπ' Ἀρσινόην μηδὲ παλ[λακ]ὴν μ[ηδὲ π]α̣ιδ[ικὸν]
5 [ἔχ]ειν μηδὲ τεκνοποιεῖσθαι ἐξ ἄλλης γυναικὸς ζώσης Ἀρσινόης μηδ' ἄλλην οἰκίαν οἰκ[εῖν ἧς ο]ὐ κυριεύ-
[σει] Ἀρσινόη μηδ' ἐγβάλλειν μηδὲ ὑβρίζειν μηδὲ κακουχεῖν αὐτὴν μηδὲ τῶν ὑπαρχόντων μηθὲν
[ἐξ]α̣λλοτριοῦν ἄνευ τοῦ ἐπιγραφῆναι τὴν Ἀρσινόην βεβαιωτρίαν. ἐὰν δὲ τι τούτων ἐπιδειχθῆι
ποιῶν ἢ τὰ δέοντα ἢ τὸν ἱματισμὸν ἢ τἆλλα μὴ παρέχηι αὐτ<ῆ>ι καθὰ γέγραπται, ἀποτεισάτω Μενεκρά-
της Ἀρσινόηι παραχρῆμα τὴν φερνὴν ἡμιόλιον· κατὰ τὰ αὐτὰ μηδὲ Ἀρσινόηι ἐξέστω ἀπόκοιτον
10 μηδὲ ἀφήμερον γίνεσθαι ἀπὸ τῆς Μενεκράτου οἰκίας ἄνευ τῆς Μενεκράτου γνώμης μηδ' ἄλλωι
ἀνδρὶ συνεῖναι μηδὲ φθείρειν τὸν κοινὸν οἶκον μηδ̣' α̣ἰ̣[σ]χύνειν Μενεκράτην ὅσα φέρει ἀνδρὶ αἰσχύ-
νην, ἐὰν δὲ Ἀ[ρ]σινόη ἑκοῦσα βούληται ἀπαλλάσσεσθαι ἀ[πὸ Μ]ενεκράτου ἀποδοὺς αὐτῆι Μενεκράτης
τὴν φερνὴν ἁπλῆν ἀφ' ἧς ἂν ἡμέρας ἀπαιτηθῆι [ἐν] ἡμέραις ξ ἀποπεμψάτω αὐτήν·
ἐὰν δὲ μὴ ἀποδῶι καθὰ γέγραπται, ἀποτε[ι]σάτω π̣[αραχ]ρῆμα ἡμιόλιον. εἴη μὲν ὑγίεια·
15 ἐὰν δέ τις αὐτ[ῶ]ν ἀνθρώπινόν τι πάθῃ καὶ τελευτήσ[ηι], ἔστω τὰ καταλειπόμενα ὑπάρχοντα
τοῦ ζῶντος αὐτῶν καὶ τῶν τέκνων τῶν ἐσομένων αὐτοῖς ἐξ ἀ[λ]λήλων. μὴ ὄντων
δ' αὐτοῖς τέκνων ἐξ ἀλλήλων ἢ καὶ γενομένων καὶ τούτων ἀπογενομένων πρὸ τοῦ
ἐν ἡλικίαι γενέσθαι ἤτοι ἀμφοτέρων περιόντων ἢ καὶ μετὰ τὴν ὁποτερουοῦν αὐτῶν
τελευτήν, ἐὰν μὲν Ἀρσινόη προτέρα τι πάθῃ, ἀποδότω Μενεκράτης τὴν φερνὴν πᾶσαν
20 Ὀλυμπι[ά]δι τῆι μητρὶ αὐτῆς, ἐὰν ζῆι, εἰ δὲ μή, τοῖς ἔγγιστα γένει οὖσι αὐτῆς Ἀρσινόης
[ c. 25 ]∙∙∙[∙]ε̣[∙], ἐὰν δὲ μὴ ἀποδῶι, ἀποτεισάτω παραχρῆμα
[ c. 75 ].
au verso, en cursives
ἀντίγρ(αφον) συγγρ(αφῆς) συνοικισίου
Ἀρσινόης εἰς Μενεκράτην.
...
[Arsinoè demeurera avec Ménécratès et lui sera soumise comme il convient qu'une femme le soit envers son mari, et possédera en commun avec lui] tous leurs biens.
Ménécratès subviendra à tous les besoins d'Arsinoè et lui fournira les vêtements et tout ce qui convient à une femme légitime, qu'il se trouve à la maison ou en voyage, dans la limite de ses moyens.
Ménécratès n'aura pas le droit de prendre une autre femme qu'Arsinoè, ni d'avoir une concubine ou un mignon, ni d'avoir un enfant d'une autre femme tant qu'Arsinoè sera vivante, ni de vivre dans une autre maison dont Arsinoè ne serait pas la maîtresse, ni de la répudier, de l'insulter ou de la maltraiter, ni d'aliéner quoi que ce soit de ses biens sans la signature d'Arsinoè.
S'il s'avère qu'il a commis l'un des actes ci-dessus, ou qu'il ne lui fournit pas les moyens d'existence, le vêtement et tout ce qui est mentionné, Ménécratès devra sur le champ rendre à Arsinoè la dot majorée de moitié.
De même il ne sera pas permis à Arsinoè de s'absenter de nuit ni de jour de la maison de Ménécratès sans le consentement de Ménécratès, ni de fréquenter un autre homme ou de nuire au ménage commun, ou de faire honte à Ménécratès de l'une ou l'autre manière pouvant faire honte à un mari.
Si Arsinoè souhaite de sa propre volonté se séparer de Ménécratès, Ménécratès devra lui rembourser la dot simple dans les 60 jours suivant la demande de remboursement.
S'il ne le fait pas comme stipulé, il devra rembourser sur-le-champ la dot qu'il a reçue majorée de moitié.
Qu'ils soient en bonne santé. Mais si l'un d'eux subit le sort réservé aux mortels et décède, les biens laissés reviendront au survivant et aux enfants qu'ils auraient eus entre eux.
S'ils n'ont pas d'enfant de leur mariage, ou s'ils en ont eu et que ceux-ci soient décédés avant leur majorité soit du vivant des époux soit après le décès de l'un ou l'autre, si c'est Arsinoè qui décède en premier, Ménécratès rendra l'intégralité de la dot à Olympias, la mère d'Arsinoè, si elle est vivante, sinon, aux plus proches parents d'Arsinoè...
S'il ne rend pas la dot, il versera sur-le-champ...

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Copie du contrat de mariage
entre Arsinoè et Ménécratès.

Il s'agit du plus ancien contrat de mariage conservé dans les papyrus grecs.
Cf. P.Tebt. 1, 104.

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