Le disque de Phaistos :

Une énigme de l’histoire enfin résolue !


Nous donnons d’abord le texte brut, avec la numérotation des signes conventionnelle.

face A

02-12-13-01-18+ 24-40-12 29-45-07+ 29-29-34 02-12-04-40-33

27-45-07-12 27-44-08 02-12-06-18-X 31-26-35 02-12-41-19-35

01-41-40-07 02-12-32-23-38+ 39-11 02-27-25-10-23-18 28-01+

02-12-31-26+ 02-12-27-27-35-37-21 33-23 02-12-31-26+

02-27-25-10-23-18 28-01+ 02-12-31-26+ 02-12-27-14-32-18-27

06-18-17-19 31-26-12 02-12-13-01 23-19-35+ 10-03-38

02-12-27-27-35-37-21 13-01 10-03-38

face B

02-12-22-40-07  27-45-07-35 02-37-23-05+ 22-25-27  33-24-20-12

16-23-18-43+ 13-01-39-33 15-07-13-01-18 22-37-42-25 07-24-40-35

02-26-36-40 27-25-38-01 29-24-24-20-35 16-14-18 29-33-01

06-35-32-39-33 02-09-27-01 29-36-07-08+ 29-08-13 29-45-07+

22-29-36-07-08+ 27-34-23-25 07-18-35 07-45-07+ 07-23-18-24

22-29-36-07-08+ 09-30-39-18-07 02-06-35-23-07 29-34-23-25 45-07+

Après plusieurs années de longues et patientes recherches statistiques, au moyen d’un algorithme probabilistique à triple détente[1], nous avons réussi à déterminer la valeur phonétique des signes du disque de Phaistos, avec une probabilité que le seul fait d’avoir réussi à traduire ce texte démontre par lui-même.

Voici le tableau final des valeurs phonétiques de ce syllabaire :

01

ple

13

di

25

la2 (=lja)

37

fu/fo

02

ke (=J.F.)

14

le

26

la

38

va

03

kla

15

pla

27

pa

39

pan

04

pe

16


28

su/so

40

na

05

a

17

da

29

me

41

fra

06

mi

18

ti

30

pi

42

te (J.F. pe)

07

ki

19

ko (J.F. kae)

31

sa

43


08

ma (J.F. nae)

20

za

32

ja

44

stu/sto

09

i (J.F. li)

21

nu/no

33

tu/to (=J.F.)

45

ra (J.F. ri)

10

ba

22

syn

34

ze

X


11

ne

23

ri

35

ta



12

ma2 (=mja)

24

ka

36

ga



Remarques sur ce tableau

Nous constatons

1) que pour 6 signes, nos calculs aboutissent à des résultats très proches, voire identiques à ceux de J.F. La différence vient de la 3e détente que nous avons ajoutée à notre algorithme.

2) notre tableau compte 20 lignes et 5 colonnes, ce qui donne un syllabaire théorique de 100 signes, très proche du chiffre que J.F. (Déchiffrement p.) avait calculé (95). Par ailleurs, ce tableau ressemble beaucoup au système mycénien. Nouvelle preuve de la justesse de notre déchiffrement.

a


i



pa

pe

pi

 


ta

te

ti

to/tu


ka

ke

ki

ko/ku


ba





da


di



ga








fo/fu


va





na

ne


no/nu


ma

me

mi


ma2

ra


ri



la

le



la2

sa



so/su


ja





za

ze




pla

ple




kla








sto/stu


fra






3) Nous constatons une abondance de sourdes, mais peu de sonores. Les nasales et les liquides sont bien représentées. Les sonantes moins.

4) syn, pan sont atypiques dans ce système, mais il s'agit sans doute d'un trait de génie de notre scribe, ce qui confirme la très haute valeur historique du document.


Rappels

1) Nous rappelons que, en linéaire B, τρίποδες s'écrit ti-ri-po-de

2) Nous rappelons qu’en grec moderne ει, οι, η, υ se prononcent /i/ et que αι se prononce /è/.

3) Le signe + indique les abréviations du scribe. D'où il appert que sala+ = sala(ta), etc.

Conventions d’édition

() résolution des abréviations ci-dessus mentionnées

[] restitution des lacunes

<> correction des oublis du scribe

{} suppression des fautes du scribe

>< faute de frappe du scribe (une lettre pour l’autre, inversion de signes).

(*) mots encore obscurs en l’état de la recherche

(**) nous rappelons que le signe + est employé par le scribe pour les abréviations.

face A

l.1) ke mja di-ple ti+,  ka-na-mja,  me ra-ki+  me me-ze,  ke mja pe-na tu pa-ra-ki-mja,

και μια δίπλε(ς) τι(γανιτές) (**), κανά(τα) (6) μια,  με ρακι(ά)(**) με μεζέ, και μια πένα του Παρακυμιά,

Et une(1) « diples »(2) frites, une  cruche d’eau, avec raki(3) et mézé, et une « penne »(4) du « Parakymia »(5),

(1) l’habitude dans les tavernes est de dire μια quel que soit le genre ou le nombre du plat qui suit ; il faut entendre évidemment « une portion de ».

(2) dessert constitué d’une pâte à la grande friture – d’où la restitution inévitable qui suit -, genre beignets, qu’on arrose ensuite de miel et de noix. La cohérence sémantique prouve une nouvelle fois la justesse de notre déchiffrement.

(3) ρακιά désigne litt. « une tournée, un coup de ρακί », mais il ne s’agit pas du raki turc, anisé, mais d’un marc de raisin titrant entre 20 et 25 degrés.

(4) il s’agit évidemment du plat italien, la Crète ayant connu une longue occupation vénitienne. Il faut par contre rejeter l’hypothèse signalée par un lecteur attentif, qu’il pourrait s’agir d’une orthographe fautive pour πενιά au sens « morceau de musique » (cf. Tsitsanis ρίξε μια διπλοπενιά), car cela n’a rien à voir avec la liste.

(5) sans doute le nom de la taverne, littéralement « Au bord de l’eau », comme d’autres tavernes ou cafeterias s’appellent Φλοισϐος ou même Παρὰ θῖν ̓ ἁλός.

(6) Il faut sans doute lire, kanata « une cruche d’eau fraîche », qui va très bien avec les diplès.

l. 2) pa-stu-ma,  ke mja mi-ti-X sa-la-ta,  ke mja fra-ko-ta,

παστου(ρ)μά, και μια μι(κ)τή X σαλάτα, και μια φραγ<κό>κοτα (2),

pastourma (1) avec une salade mêlée et une pintade,

(1) viande sèche fortement épicée, fréquemment servie dans les ouzéries

(2) haplographie : faute typique de copiste. Donc le sens s’impose.

l. 3) ple-fra-na-ki,  ke mja  ja-ri-va+  pan-ne,  ke pa-lja ba-ri-ti,  su-ple+.

ple-fran-na-ki, και μια  ja-ri-va+ πανέ, και παλιά μπαρί/ύτη, σουπ>ι<έ(ς)+(1).

ple-fran-na-ki  (*)(4), et une ja-ri-va+  (*)  pannée  (*), et de la  « bariti »(3) de derrière les fagots(2) (*), des seiches.

(1) souplès/soupiès : la prononciation est très proche ; prononciation locale, villageoise sans doute, à moins que la serveuse fût russe (au sens nostratique du terme) ou ukrainienne (au sens kloschmerlien du terme) ; ou bien le scribe avait égaré le tampon PIES, ou dans la précipitation du coup-de-feu, il s’est emmêlé les tampons.

(2) litt. "vieille"; nous dirions « de garde », comme les Grecs disent παλιόκρασι pour dire un vin de derrière les fagots.

(3) L’orthographe avec υ s’impose certainement. Ce produit – quel qu’il soit - étant de garde, il ne peut être que corsé, et sans doute très épicé, donc βαρύς.

(4) La finale du mot est en tout cas typiquement crétoise. Nouvelle cohérence du texte !

l. 4) Ke mja sa-la+,  ke mja pa-pa-ta fu-nu  tu-ri,  ke mja sa-la+.

Και μια σαλά(τα) (**), και μια πα>τά<τα(1) φού(ρ)νου, τυρί, και μια σαλά(τα) (**).

Et une salade et une « pommes au four », fromage (2) et une salade.

(1) papata pour patata : autre faute typique de copiste ! La lecture s’impose donc !!

(2) il s’agit évidemment, sans autre précision, de la féta, désormais AOC (ΠΟΠ en grec).

l. 5) Ke pa-lja ba-ri-ti  su-ple+,  ke mja sa-la+,  ke mja pa-le-ja ti-pa mi-ti,

Και παλιά μπαρί/ύτη, σουπ>ι<έ(ς)+(2), και μια σαλά(τα) (**), και μια παλαια πίτα μι(κ)τή,

Et de la vieille(1) « bariti »(3) (*), des seiches, et une salade, et une pita à l’ancienne mêlée,

(1) nous dirions « de garde ». Noter toutefois que lorsqu’en grec, on dit παλιοκρασί, c’est en général dans un sens laudateur, « un vin de derrière les tonneaux ».

(2) et (3) cf. supra

l. 6) da-ko,  sa-la-mja,  ke mja di-ple  ri-ko-ta+,  ba-kla-va.

ντάκο, σαλάμια, και μια δίπλε(ς) ρικότα+, μπακλαβά.

« dako »(1), salami, et une « diples » à la ricotta (+)(2), baklava.

(1) spécialité crétoise

(2) autre héritage italien. Doit-on imaginer ces diplès arrosées de ricotta, accompagnées de ricotta, ou farcies à la ricotta : auctores disputant….

l. 7) ke mja pa-pa-ta fu-nu,  di-ple,  ba-kla-va.

Και μια πα>τά<τα φού(ρ)νου, δίπλε(ς), μπακλαβά.

Et une « pommes au four », « diples », baklava(1).

       (1) le texte est assez clair par lui-même pour nous dispenser d’une note fastidieuse. En tout cas, nous en sommes aux desserts: autre cohérence du texte !!!

face B

l. 1) ke mja syn-na-ki  pa-ra-ki-ta,  ke fu-ri-a+  syn lja-pa,  tu-ka-za-mja,

Και μια syn-na-ki  pa-ra-ki-ta, και φούρια+ συν λ{ι}απά, του Καζαμία,

Et une syn-na-ki (*)  pa-ra-ki-ta (*), et « Furia »(1) avec « lapas »(2)(3) du Kazamias(4)

    (1) comme son nom l’indique, il s’agit d’une métaphore et d’un plat fortement épicé, ce qui explique la suite… Le nom constitue un héritage de l’occupation vénitienne

    (2) liapa au lieu de lapa trahit une nouvelle fois une prononciation locale ou étrangère ou l’inattention du scribe.

    (3) le lapas est un plat de riz ou de vermicelles bien cuits et recuits, pour combattre les dysenteries légères, suite à, par exemple, une ingestion intempestive de « Furia », quelle que soit d’ailleurs la recette de ce dernier plat.

    (4) Kazamias est le nom d’un almanach grec traditionnel, qui donnait les prévisions météo pour l’année, des conseils pour les paysans et des recettes de simples ou de cuisine, comme le lapas.

l. 2) 16-ri-ti-43+,  di-ple pan-tu,  pla-ki, di-ple ti[+],  syn fu-te-lia,  ki ka-na-ta.

16-ri-ti-43+, δίπλε(ς) παντού, πλακί, δίπλε(ς) τι[(γανιτές)], συν φου(ρ)τελιά, κι(5) κανάτα.

16-ri-ti-43+ (*), « diples » à toutes les tables(1), « plaki »(2), « diples » frites(3), avec « fourtalia »(4), et une cruche

    (1) littrlmt « partout »

    (2) plat grec au four

    (3) nouvel indice sur la nationalité étrangère du garçon ou de la serveuse, qui ne savait pas que de toute façon les « diples » se font toujours en friture.

    (4) plat chypriote, genre atriaux. Les formes φουρτάλια et φρουτάλια sont aussi attestées.

    (5) normalement on n’emploie KI au lieu de KAI que devant voyelle (κι εγώ). N.B. les Crétois prononcent le KAI tchè, à cause de la longue présence vénitienne.

l. 3) Ke la-ga-na  pa-lja, va-ple  me-ka-ka-za-ta  16-le-ti  me-tu-ple,

Και λαγάνα παλιά, βάφλε(ς) (4) με κα{κα}σατα (6)  16-le-ti με tou-ple(s),

Et « lagana »(1)(2) de la veille(3), « waffles » (5) avec cassata  16-le-ti(*) avec tou-ples(*),

(1) pain très plat à l’huile et au sésame

(2) c’est le pain traditionnel de Kathari Devtera, le jour marquant le début du carême orthodoxe (cette année le 19 de ce mois : ΧΡΟΝΙΑ ΠΟΛΛΑ).

(3) littmt « vieille », nous proposons « de la veille » pour garder l’assonance ; par ailleurs,  il s’agit plutôt en fait de l’avant-avant-veille, ce pain se conservant très bien deux ou trois jours. En tout cas, on peut en déduire que notre texte a été écrit un jeudi, renseignement capital pour en comprendre la portée historique.

(4) rappelons-nous que le φ se prononçait encore /phi/ et non /fi/ à l’époque de Périclès. Nous donnons l’orthographe actuelle par pure convenance et pour faciliter la lecture.

(5) c’est sous cette dénomination honteusement outre-atlantique que l’on désigne les gaufres en Grèce.

(6) nouvelle diplographie du scribe. Avec faute pour s/z

l. 4) mi-ta ja-pan-tu,  ke i pa-ple,  me-ga ki-ma+  me-ma-di,  me ra-ki+,

μικτά για παντού, και οι παπ>ι<έ(ς) (3), μέγα κιμα+ με >λ<άδι(5), με ρακι(ά),

« mêlés »(1) à toutes les tables(2), et les canards, grand hachis(4) à l’huile, avec raki,

(1) malgré une descente dans une taverne crétoise ce week-end, nous n’avons pas réussi à déterminer de quoi il s’agissait exactement. Évidemment, ça peut être n’importe quoi.

(2) cf. supra

(3) même remarque car même phénomène que pour souplès/soupiès. Tout cela ne peut que confirmer l’exactitude de notre déchiffrement !!!

(4) le signe d’abréviation ne nous permet pas de savoir de quoi il s’agissait exactement, mais le garçon et le cuistot savaient eux de quoi il en retournait. Sans doute ce qu’on trouve ailleurs en Grèce sous le nom de μπιφτέκι σπεσιάλ hamburger farci au fromage.

(5) confusion facile, les liquides étant labiles

l. 5) syn me-ga ki-ma+,  pa-ze-ri-lja  ki-ti-ta,  ki ra-ki+  ki-ri-ti-ka,

συν μέγα κιμα+, pa-ze-ri-lia  ki-ti-ta, κι ρακι(ά) κρητικ<ι>ά(2)(3),

avec grand hachis(1), pa-ze-ri-lia(*)  ki-ti-ta(*), et un coup de raki crétois

(1) cf. supra

(2) ki-ri = kri. comme en linéaire B !!!

(3) on peut comprendre des rakis crétois (neutre pluriel ρακιά κρητικά) ou un coup de raki à la crétoise (féminin singulier ρακιά κρητικ<ι>ά). Le féminin κρητικιά  s’entendant souvent, nous restituons le <ι>. Cette prononciation a pour effet de lever l’ambiguïté phonétique sinon graphique entre κριτική critique et κρητική crétoise. P.S. Les Grecs disent τo ρακί, les Crétois μια ρακή.

l. 6) syn me-ga ki-ma+  i-pi-pan-ti-ki,  ke mi-ta ri-ki,  me-ze-ri-lja,  ra-ki+.

συν μέγα κιμα+ ή πι>κ<άντικη, και μι(κ)τά ρίκη, μεζέ ri-lia, ρακι(ά κρητικιά).

avec un grand hachis(1) ou une « arrache-gueule »(2), et des rikos(3) mêlés, mézé ri-lia(*), et un coup de raki à la crétoise.(4)

(1) cf. supra

(2) litt. «une piquante, relevée » ; autre héritage italien.

(3) de το ρίκος, του ρίκους, τα ρίκη, de sens obscur … pour le moment.

(4) Le lecteur ne doit pas s’étonner de la présence abondante du raki dans une taverne crétoise, ou arguer de ce fait pour prétendre outrecuidamment que notre lecture est fausse. Au contraire, ce texte en dialecte crétois, retrouvé en Crète, et contenant des spécialités culinaires crétoises, ne peut que contenir de nombreux coups de raki, les Crétois buvant assez sec quand il s’agit de mener le glendi. Et viva, comme on dit dans le Psiloritis.

Il ne faut pas s’étonner que ce texte soit en grec moderne, étant donné que ce disque est probablement une supercherie, réalisée sans doute par un ouvrier pour se venger de son patron.

Voir à ce sujet P. FAURE : Revue NOTRE HISTOIRE n° 213 : "Il y a tout lieu de penser que le célèbre et mystérieux objet ne date pas de l'époque des premiers palais, mais qu'il s'agit d'une mystification contemporaine des fouilles, tant les circonstances de son apparition, la technique de l'impression et la forme des signes laissent planer le doute."

Il s’agit de la liste que le patron de la taverne, assis à sa haute table près de la porte, remplit au fur et à mesure que le garçon apporte les plats aux clients. Il s’agit en fait donc du bilan commercial de la soirée. Ce qui apporte un élément d’économie quantitative dont la recherche  n’a pas encore tiré tous les renseignements prometteurs.

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[1] Cf. Jean Faucounau, 53 : « double détente ».