Décret de Samos

sur les marchands du sanctuaire d'Héra
(Héraion de Samos - 2e moitié du 3e s. av. JC)

L'écriture semblerait dater d'env. 235, époque de Ptolémée III Évergète.

Éd. :

AM 87, 1972, no 9, pp. 210-225.
ZPE 18, 1975, 171-177.
SEG 27, 545 - 44, 700.
IG XII.6.1, no 169 - ISamos 1.1, no 123.
A. Cassayre, La justice sur les pierres. Recueil d'inscriptions à caractère juridique des cités grecques à l'époque hellénistique, s.d., no 17 (trad. fr.)

Voir :
G. Daux, ZPE 19, 1975, 138.
J. & L. Robert, Bull. Épigr. 1976, 532.
P. R. Franke, ZPE 54, 1984, 119-124.

[ἐπὶ ∙∙∙∙c.12∙∙∙∙ Κρον]ιῶνος ἑνδεκάτη[ι ἐν τῆι πρώτηι τῶν ἐκ]-
[κλησιῶν καὶ γενομένων τῶ]ν ἀρχαιρεσιῶν ἐν τῶι̣ [θεάτρωι ἐπιστατοῦν]-
[τος —]υ· v τάδε εἰσήνεγκαν οἱ νεω̣[ποῖαι περὶ τῶν]
4 [καπηλείων, διορθωσά]μ̣ενοι τὴν διαγραφὴν τῶν καπή̣[λων τῶν ἐν]
[τῶι ἱερῶι τῆς Ἥρας κατ]ὰ τὸ ψήφισμα, καὶ ὁ δῆμος ἐκύρωσ[εν· ἀπο]-
[μισθοῦν καπηλεῖα ἐν] τῶι τῆς Ἥρας τέσσαρα, ἐφ' ὧι οὐκ ἐξου[σία ἔσται]
[μηδενὶ πλείονα ἔχειν κ]απηλείου ἑνός, ἐφ' οὗ καὶ ἐπ' οἰκήσει οἱ μ[ισθωσά]-
8 [μενοι μενῶσιν πάντ]α̣ τὸν ἐνιαυτόν· παρακαπηλ[ε]ύσει δὲ ἀ[ὐτοῖς]
[οὔτε δοῦλος οὔτε σ]τρατιώτης οὔτε ἄπεργος οὔτε ἱκέτης ο[ὔτε ἄλ]-
[λος κάπηλος οὐδεὶ]ς τρόπωι οὐδὲ παρευρέσει οὐδεμίαι πλὴ̣[ν τῶν μι]-
[σθωσαμένων· ὁ δὲ] παρακαπηλεύων ἀποτείσει τοῖς μισθω[σαμέ]-
12 [νοις δραχμῶν — ζη]μ̣ίαν. οἱ δὲ μισθωσάμενοι οὐ παραδώσου[σιν τὰ κα]-
[πηλεῖα οὔτε ἀπέρ]γωι οὔτε ἱκέτηι τρόπωι οὐδὲ παρευρέσε[ι οὐδεμί]-
[αι. ὁ δὲ παραδιδοὺς] τούτων τινί ἀποτείσει τῆι θεῶι δραχμὰ[ς ἱερὰς —·]
[ἡ δὲ ζημία εἰσπράσ]σεται ὑπὸ τῶν νεωποιῶν καὶ τοῦ ταμίου [τῶν ἱε]-
16 [ρῶν· οἱ δὲ μισθωσάμε]νοι οὐχ ὑποδέξονται παρὰ δούλου οὐθὲν [οὐδὲ παρ']
[ἱκέτου οὐδὲ παρὰ σ]τ̣ρατιώτου οὐδὲ παρὰ ἀπέργου οὐδὲ ἀγορῶσι̣[ν οὐθὲν]
[τῶν σίτων τῶν ἐκ] τῆς χώρας γινομένων οὔτε ἄλλο οὐθὲν τρόπω̣[ι οὐ]-
[δὲ παρευρέσει] οὐδεμίαι, πλὴν ἐάν τινες τῶν γεούχων ἢ τῶ̣[ν ἀπο]-
20 [δειχθέντων σιτ]ωνῶν πωλῶσίν τινα τῶν ἐγκαρπίων· οὐχ ὑπ[οδέξον]-
[ται δὲ ἐν τοῖς κα]πηλείοις τοὺς καθίζοντας οἰκέτας εἰς τὸ ἱερὸν ο̣[ὐδὲ παρ]-
[έξουσιν ἔργα ο]ὔτε σῖτα οὐδ' ὑποδέξωνται παρ' αὐτῶν οὐδὲν [τρόπωι]
[οὐδὲ παρευρέσ]ε̣ι οὐδεμίαι· ἐὰν δέ τινες τῶν ἐπεστηκότων [ἀρχειῶν]
24 [ἕλωσίν τινα ποιοῦντά τι] τ̣ῶν ἀπειρημένων, ὑπόδικος ἔστω ὁ [ποιήσας]
[τοῖς νεωποίαις. ἐὰ]ν δὲ ἐπ̣[ι]κ̣αλῆι ὁ ἰδιώτης τῶι καπήλωι ἢ [καὶ τοὐν]-
[αντίον, γραφ]έ̣σθωσαν τὰς δί[κας] ἐπὶ τῶν νεωποιῶν ἕως δ[ραχμῶν ∙c.2∙]
[ὀβολῶν ∙c.2∙ οἱ δ]ὲ νεωποῖαι τὰς γρα[φείσας δίκ]ας εἰσαγέ̣[τωσαν εἰς τὸ ἱε]-
28 [ρὸν δικαστ]ήριον, ἀφ' ἧς ἂν ἡμέρας γραφῶσιν, ἐν ἡμ̣[έραις εἴκοσι καὶ]
[πάντα τὰ] περὶ τὴν εἰσαγωγὴν ποιείτωσαν κατὰ τὸν [ἱερὸν νομον·]
[ἑκατέρους δ]ὲ μισθὸν τῶι δικαστηρίωι φέρειν ἐκκ τοῦ νό̣[μου γρα]-
[φομένους] τ̣ὴν δίκην, γίνεσθαι δὲ ἐκ τοῦ ἡσσηθέντος· ἐὰν δέ τ̣[ινας ἀ]-
32 [δίκως οἱ] νεωποῖαι ζημιώσωσιν περί τινος τῶν ἐν τῶι ἱερῶι ἀν̣[όμων]
[καὶ οἱ ζη]μιωθέντες ἀντείπωσιν, εἰσάγεσθαι τὰς γραφείσας [δίκας]
[ὑπὸ τ]ῶν ἐξεταστῶν εἰς τὸ πολιτικὸν δικαστήριον κατὰ ταὐ[τά· τὸν]
[φόρον] καταβαλοῦσιν οἱ μισθωσάμενοι τῶι ταμίαι τῶν ἱερῶν κατ' [ἔτος ἀν]-
36 [τιδ]ι̣κοῦντες οὐθὲν οὐδ' ὑπόλογον φέροντες. οἱ μισθωσάμενοι ἐ[φ' ὧι κα]-
[ταθ]ήσουσιν τῶι ταμίαι τῶν ἱερῶν ἀτελεῖς ἔσονται ὧν ἂν ὠνῶν [πωλῶ]-
[σιν] ἐ̣ν τῶι ἱερῶι· μὴ ἐξουσία δὲ ἔστω τῶν ἱερῶν παίδων καπηλεύειν̣. vacat
Sous (le démiurge) Untel, le 11 de Kronion, à la première assemblée, après l'élection au théâtre de l'épistate - - -
Voici les propositions des naopes sur les marchands, visant à modifier le contrat des marchands du sanctuaire d'Héra selon le décret, et le peuple a avalisé ces propositions.
On donnera à loyer dans le sanctuaire d'Héra quatre échoppes, sous condition que personne ne puisse avoir plus d'une échoppe, pour laquelle les locataires paieront en sus une mine par année s'ils l'utilisent aussi comme habitation.
Personne n'aura le droit de commercer à côté d'eux, ni esclave, ni soldat, ni démobilisé, ni suppliant, ni personne d'autre, de quelque façon que ce soit ou sous quelque prétexte que ce soit, hormis les locataires. Celui qui se sera livré à un commerce parallèle versera aux locataires ... drachmes de dédommagement.
Les locataires ne céderont pas leur échoppe à un démobilisé ou un suppliant, de quelque façon que ce soit ou sous quelque prétexte que ce soit. Celui qui aura concédé son échoppe à l'une de ces catégories devra verser à la déesse ... drachmes sacrées. L'amende sera encaissée par les naopes et le trésorier des affaires sacrées.
Les locataires n'accepteront rien de la part d'un esclave, d'un suppliant, d'un soldat, d'un démobilisé, et n'achèteront rien du blé provenant du territoire (sc. de la cité) ni rien d'autre, sous quelque forme ou prétexte que ce soit, sauf si certains des  propriétaires ou des exploitants vendent (sc. directement) l'un de leurs produits.
Les locataires ne recevront pas dans leurs échoppes des suppliants réfugiés dans le sanctuaire, ils ne leur fourniront pas non plus de travail ou de la nourriture, et ne recevront rien d'eux, sous quelque forme ou prétexte que ce soit.
Si l'un des magistrats institués surprend quelqu'un en train de commettre l'un des actes interdits, l'auteur sera redevable envers les naopes.
Si un simple particulier porte plainte contre un marchand ou inversement, leur litige sera enregistré par devant les naopes jusqu'à concurrence de ... drachmes et ... oboles.
Les naopes introduiront les actions par devant le tribunal du sanctuaire dans les vingt jours à compter du jour de dépôt, et accompliront toutes les formalités concernant l'introduction conformément à la loi sacrée. Les deux parties apporteront au tribunal l'astreinte prévue par la loi au moment du dépôt de l'affaire, et la somme sera encaissée auprès du perdant.
Si les naopes infligent injustement une amende à quelqu'un pour l'un des motifs prévus pour les contrevenants, et que les punis interjettent appel, les actions inscrites seront introduites par les exetastai par devant le tribunal de la cité selon les mêmes modalités.
Le loyer sera versé par les locataires au trésorier des affaires sacrées chaque année sans rien contester et sans ristourne. Les locataires, sous condition qu'ils se soient acquittés de leur loyer au trésorier des affaires sacrées, seront exemptés des taxes sur les marchandises vendues dans le sanctuaire.
Les jeunes servant dans le sanctuaire n'auront pas le droit de pratiquer le commerce.

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