κυρίῳ
μου πατρὶ Ἀρίονι Θῶνις χαίρειν. πρὸ μὲν πάντων τὸ προσκύνημά σου ποι- ῶ καθ' ἑκάστην ἡμέραν καὶ εὐχόμενος, ἵνα σε ἀπολάβω ὁλοκληροῦντα καὶ τοὺς ἡ- 5 μῶν πάντας, παρ' οἷς ἐπιξενοῦμαι, πατρῴ- οις θεοῖς. ἰδοὺ πέμπτον σοι τοῦτο γράφω, καὶ σοι (=σὺ) εἰ μὴ ἅπαξ μόνον οὐκ ἔγραψάς μοι οὐδὲ περὶ τῆς σῆς ὁλοκληρίας οὐδὲ πρὸς ἐ- μὲ ἦλθας. ταξάμενός μοι ὅτι ερχομε (=ἔρχομαι) οὐ- 10 κ ἦ<λ>θας, ἵνα καὶ μάθῃς, η (=εἰ) προσέχει μοι ὁ δι- δάσκαλος ἢ οὖ. καὶ αὐτὸς οὖν καθ' ἡμέρα<ν> σχεδοῦ τι πυνθανετε (=πυνθάνεται) περὶ σοῦ [[ἑτοίμως]] ὅτι οὔπω [[ἦλθεν]] ἔρχετε (=ἔρχεται); κἀγὼ οὖν λέγω [[ὅτι]] ἕν· νε (=ναί). [[ι∙∙δ]] σπούδασον οὖν τάχιον 15 ἐλθεῖν πρὸς ἐμέ, ἵνα με διδάξῃ, ὡς πρό- θυμός ἐστίν. η (=εἰ) ἦς μετ' ἐμοῦ ἀναβάς, παλε (=πάλαι) ἤμην διδαχθείς. μνημόνευσον δὲ ἐρχόμενος ὧν ἔγραψά σοι πολλάκις. [[η]] τάχιον οὖν ἧκε πρὸς [[ἐμὲ]] ἡμᾶς, πρὶν οὗ εἰς τὰ ἄνω 20 μέρη ἀπέλθῃ. ἀσπάζω πολλὰ τοὺς ἡ- μῶν πάντας κατ' ὄνομα σὺν τοῖς φι- λοῦσιν ἡμᾶς, ἀσπάζω δὲ καὶ τοὺς διδα- σκάλους μου. ἔρρωσό μοι, κύριέ μου πάτερ, εὐτυ- 25 χοῦντι μοι σὺν τοῖς ἀβασκάντοις μου ἀδελφοῖς, ὡς εὔχομαι, πολλοῖς χρόνοις. μνημονεύσατε τῶν περιστε- ριδίων ἡμῶν. |
À Arion, mon père
respecté, moi, Thonis, j'envoie le bonjour. Chaque jour, la première chose que je fais, c'est d'adresser des supplications pour toi, en priant aussi les dieux ancestraux de ceux dont je suis l'hôte pour que je puisse te retrouver en bonne santé, toi et tous les nôtres. Voilà, c'est la cinquième lettre que je t'écris, et toi, tu ne m'as pas écrit, ne serait-ce qu'une seule petite fois, ne serait-ce que pour me donner des nouvelles de ta santé et tu n'es pas venu me voir. Tu m'avais promis: "j'arrive"; mais tu n'es pas venu pour savoir si mon maître s'occupe bien de moi ou non. Et lui-même, presque chaque jour, me demande de tes nouvelles: "Encore une fois, il ne vient pas ?" Et moi, je lui réponds toujours la même chose: "Bien sûr que si". Hâte-toi donc de venir au plus vite, afin qu'il puisse commencer à m'instruire comme il en a l'intention. Si tu étais venu ici en même temps que moi, voilà longtemps que je serais savant. Quand tu viendras, souviens-toi de ce que je t'ai souvent écrit. Viens donc vite me trouver avant que mon maître ne parte pour la Haute-Égypte. Bien des amitiés pour tous les nôtres et pour tous nos amis. Mes salutations aussi pour mes maîtres. Au revoir, mon père vénéré; porte-toi bien ainsi que mes frères, comme je le souhaite pour de nombreuses années. P.S. Pensez à mes colombes. |