Égypte romaine : politique & société

P.Mil.Vogliano II, 47 = CPJ II, 435 = Acta Alexandrinorum 9c : pogrom (14 oct. 115 apr.)

Éd. :
J. Hengstl, Griechische Papyri aus Ägypten als Zeugnisse des öffentlichen und privaten Lebens ; München, Heimeran, 1978 ; no 17 (trad. all.)

Voir :

Édit du préfet M. Rutilius Lupus

pour mettre un terme au pogrom de représailles des Alexandrins contre les Juifs.


D'autres papyrus nous en apprennent plus sur cette guerre, qui semble avoir été déclenchée par les Juifs, peut-être une révolte d'esclaves.

Coll. I et II très fragmentaires
Col. II.27
- - - - - -] . . πῦρ καθ' ἡμῶν
Col.III ἑτοιμ[ά]ζου[σι] καὶ σίδηρον. Οἶδα ὅτι
   εἰσὶν [ὀ]λίγοι. Ἀλ[λ'] ἐγφέρουσιν αὐτοὺς [οἱ] πλε[ί]-
   ονες [κ]αὶ τρέφουσιν οἱ κρείσσον[ες], ἀγοράζον-
   τες τὸ μὴ λοιδορεῖσθαι, τὸ μὴ διαρπάζεσ-
5 [θ]αι· τὸ ἐν ὀλίγο[ι]ς μ{ε}ισούμεν[ο]ν ο[ὐ]κ ἀδι-
   [κ]ως ὅλης πόλεώς ἐστιν ἔνκλημα. οἶδα
   ὅτι ἐν τούτοις πλείονές εἰσιν δοῦλοι· διὰ
   τοῦτο οἱ δεσπ̣όται λοιδοροῦντα[ι]. πᾶσιν
   οὖν ἐγὼ παραγγέλλω μὴ προσποιεῖσθαι
10 ὀργὴν ἐπιθυμ[ί]ᾳ κέρδους. γ{ε}ινωσκέτωσαν
   ὅτ[ι] οὐκέτι αὐ̣τ̣ο̣ὺ̣ς̣ ἀγνοοῦμεν. μὴ πιστευέ-
   τωσάν μου τῇ̣ ε̣ὐ̣π̣ετίᾳ μη̣δ̣ὲ τα̣ῖ̣ς̣ [ῥ]ηταῖς
   ἡμέραις ὅτ[ι πρῶ ?]τον ἐβιασάμη[ν τη?]ρεῖν ὅσα
   εὐθέως ἐδυ̣[νά]μ[η]ν ἐγ[βα ?]λ̣εῖν. [Ἀλ̣]λ̣' ἐ[ά]ν̣ τ[ις]
15 κατ[η]γορεῖν θ̣[έ]λ̣ει τ[ι]νό̣ς̣, ἔχει δικαστὴ[ν]
   ὑπὸ Καίσαρος ἐπὶ τοῦτο πεμφθέντα. οὐ-
   δὲ γὰρ ἡγεμόσιν ἔξεστιν ἀκρίτους ἀ-
   πο[κ]τεῖναι ἀλ[λ]ὰ καὶ κρίσις ἴδιον ἔχει
   χρόν[ο]ν, ἴδιον τόπον ὡς ἴδιον τύπον
20 κόλα[σ]ις. παυσάσθωσαν οἵ τε ἀλη-
   θῶς οἵ τε ψευδῶς τραυματίας ἑαυ-
   τοὺς εἶναι λέγ̣οντες καὶ βιαίως ἅμα
   καὶ ἀ[δίκω]ς̣ ‘δ̣[ί]κ̣η̣ν̣’ ἐπαιτοῦντες. μὴ τραυ-
   ματίζεσθαι γὰρ ἐξῆν. τινὰ τῶν ἁ-
25 μαρτημάτ[ω]ν ἴ̣σως ἀπολογίαν ἔχειν
   ἐδύνα̣τ̣ο πρὸ τῆς Ῥωμαίων
   π[ρ]ὸς Ἰουδαίο̣υ̣ς μάχης. νῦν
   δὲ μάτ̣[αια] κ̣[ριτ]ή̣ρ̣ι̣α̣, ἃ καὶ
   πρότερον οὐκ ἐξῆν.
30 (ἔτους) ιθ Τρ̣α̣ι̣α̣ν̣ο̣ῦ Φαῶφι ις̣
- - -
- - - ils préparent contre nous
le feu et le fer. Je sais bien qu'ils ne sont
qu'une poignée. Mais la plupart des gens les laissent faire et les notables les nourrissent, cherchant à éviter qu'on les insulte, qu'on les écharpe.
Il est juste que la haine nourrie par quelques-uns soit un crime que l'on reproche à une cité toute entière.
Je sais que la plupart de ces gens sont des esclaves. C'est pourquoi leurs maîtres sont à blâmer.
J'ordonne donc à tous de ne pas se laisser emporter par l'appât du gain. Que tous sachent que nous les connaissons tous très bien.
Que l'on n'aille pas croire que je serai indulgent ni que, le jour du procès, j'ai été contraint de suivre la première des possibilités qui s'offrait à moi. Mais si quelqu'un veut porter plainte contre quelqu'un, il peut s'adresser au juge envoyé par César à cet effet.
Car même aux préfets, il n'est pas permis de prononcer des peines capitales sans jugement, et un jugement doit avoir le même temps et le même lieu, tout comme un châtiment doit avoir la même forme.
Que l'on cesse de dire, à tort ou à raison, avoir été blessé tout en agissant violemment et injustement en réclamant justice. Car on pouvait éviter de se faire blesser.
Certains délits pouvaient peut-être se défendre avant la bataille des Romains contre les Juifs. Mais maintenant, tout cela ne sert plus à rien, puisque cela n'était pas non plus autorisé par le passé.
An 19 de Trajan, le 16 Phaophi.

La date a fait l'objet de plusieurs discussions.
Certains éditeurs lisent à la ligne 30, [Ἁδρ]ι̣α̣ν̣ο̣ῦ, ce qui situerait ce texte en 135. Voir ici ou .

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