d'Oenoanda
(Lycie)
(Oenoanda
- 2e s. av. JC)
Éd. :
M.F.
Smith, Diogenes of Oenoanda: the Epicurean inscription. Naples,
Bibliopolis, 1993.
Voir
:
La philosophie épicurienne sur
pierre. Les
fragments de Diogène d'Oenoanda, traduits par A.
Etienne et D.
O'Meara; Fribourg, Cerf, 1996.
[Διογένους
τοῦ Οἰ]νο- |
Diogène
d'Oenoanda Abrégé sur la sensation et la nature. Voyant que la plupart des gens souffrent de fausses conceptions sur la réalité et n'écoutent pas les différents appels, importants et justifiés, que le corps adresse à l'âme, à savoir qu'il est tourmenté injustement par elle, qu'il souffre et est entraîné vers des choses nullement nécessaires (car les choses qu'il réclame sont petites et faciles à obtenir, et l'âme peut très bien en jouir aussi et passer une vie agréable, tandis que ce que recherche l'âme est grand et difficile à se procurer, sans aucun profit pour la nature, et comporte des dangers), voyant donc ces hommes (pour revenir à mon propos) dans cet état, je me suis lamenté sur leur mode de vie et j'ai pleuré de ce gaspillage de temps ; et j'ai considéré que c'est le propre d'un homme bon, dans la mesure où nous le sommes, d'aider avec humanité ceux d'entre eux qui sont de bonne composition. Telle est la première raison de cet écrit. La vaine crainte de la mort, la crainte des dieux, je l'affirme, bloquent beaucoup d'entre nous, et ce qui procure la joie véritable, ce n'est ni les théâtres, ni ..., ni les bains, ni les parfums ou les onguents, toutes choses que nous laissons au vulgaire ; mais nous voulons que ceux qui accusent la nature de ne pouvoir nous être aucunement utile, contrôlent la nature. C'est pourquoi, concitoyens, même si je ne fais pas de politique, par cet écrit je dis ces choses comme si j'agissais, en m'efforçant de montrer que ce qui est utile à la nature, à savoir l'ataraxie, est le même pour tout un chacun et pour tous. Ainsi, après avoir donné la deuxième raison de cet écrit, j'ajoute ce qui fait aujourd'hui l'objet de nos études, et j'explique quel il est et quelle est sa nature. Nous nous trouvons déjà en effet au soir de notre vie (en raison de la vieillesse mais sans être encore arrivé au moment de quitter la vie), et nous avons voulu, par un beau chant de remerciement pour la plénitude des plaisirs (sc. que nous avons connus), afin de ne pas être pris au dépourvu, venir dès maintenant au secours de ceux qui sont de bonne composition. Et si un seul, ou deux, ou trois ou quatre, ou cinq ou six, ou autant que tu le veux, homme, parmi ces gens, et bien davantage, mais pas en nombre trop important, étaient dans de mauvaises dispositions, je ferais tout mon possible, dussé-je les appeler un par un, pour leur prodiguer les meilleurs conseils. Mais vu que, comme je l'ai déjà dit, la plupart des hommes souffrent communément comme d'une peste de fausses conceptions sur la réalité, et qu'ils sont de plus en plus nombreux (cela est dû à leur émulation réciproque, et l'un reçoit de l'autre la maladie comme les moutons), et comme il est juste de secourir aussi ceux qui vivront après nous (car eux aussi sont des nôtres, même s'ils ne sont pas encore nés), et qu'il convient à un ami du genre humain de venir en aide aussi aux étrangers qui vivent avec nous, puis donc que l'aide que peut apporter cet écrit concerne un plus grand nombre, j'ai voulu profiter de ce portique pour offrir publiquement les remèdes du salut, que nous avons mis nous-même entièrement à l'épreuve. Car nous nous sommes libéré des peurs qui nous tenaient sans raison enchaînés, et parmi les souffrances, celles qui étaient vaines, nous les avons complètement éliminées, tandis que les autres, les naturelles, nous les avons minimisées, en réduisant leur importance au minimum ... - - - |
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