Édit de Chalcis
sur l'approvisionnement des garnisons macédoniennes

(fin du 3e s. av. J.-C.)

Éd. :

IG XII Suppl., 644.

Voir :

S.B. Kougeas, Hellinika 7, 1934, pp. 177-208.
C.B. Welles, AJA 42, 1938, p. 251.
Yvon Garlan, La guerre dans l'Antiquité, Paris 1972, p. 166 (trad.).

(1) οἱ οἰκονόμοι ἐπιμελείσθωσαν, ὅπως τὰ
διαταχθέντα ὑπὸ τοῦ βασιλέως εἰς τὰς
παραθέσεις διατηρῆται ἄφθαρτα· καὶ ὅσα
μὲν ἤδη παράκειται, ὧν μέτρον ἐστίν, ἀνα-
μετρησάτωσαν παρόντων τῶν φρουράρχων,
ὧν δὲ σταθμός, ἀναστησάτωσαν, ὅπως καὶ
οἱ φρούραρχοι παρακολουθῶσιν ὅσα ὑπάρχει.
(2) καὶ τὰς μὲν κλεῖδας τῶν ἀποθηκῶν ἐχέ-
τωσαν οἱ διὰ τῶν οἰκονόμων χειρισταί,
σφραγιζέσθωσαν δὲ τὰ οἰκήματα οἱ φρού-
ραρχοι καὶ φροντιζέτωσαν, ὅπως μηθὲν ἐ-
κ τῆς παραθέσεως ἀφαιρῆται ἐὰμ μή τι-
να παλαιούμενα δοκῆι ἀχρειοῦσθαι. ταῦ-
τα δὲ αἰρέσθω ὅταν τὸ ἴσον πλῆθος προα-
ναχθῆι. (3) καὶ τὸμ μὲν σῖτον ἀναγέτωσαν ἀ-
πὸ τῆς νέας προσόδου ἄβροχον καὶ εὐθέ-
ως συντασσέτωσαν διαπάσσειν τῆι γῆι
τῆι Χαλκιδικῆι, τὸν δὲ οἶνον καὶ τὰ ξύλα ἐ-
γνεούτωσαν διὰ πέντε ἐτῶν καὶ φροντι-
ζέτωσαν, ὅπως ὁ οἶνος ἄγηται ἐφέτειος ἡ-
δὺς βεβασανισμένος. (4) ἐπισκοπείτωσαν δὲ
καὶ τὰ σιτοβολεῖα τῆς μὲν θερινῆς ἑξαμήνου,
καθ' ὃν ἂν καιρὸν ὄμβρος γένηται, τῆς δὲ χειμε-
ρινῆς κατὰ δεχήμερον· καὶ ἐάν τι ῥεῦμα γε-
γονὸς ἦι εἰς τὸν σῖτον, ἐπισκευαζέ̣[τ]ω-
σαν παραχρῆμα. (5) ἐὰν δέ τινες τῶν οἰκονό-
μων ἢ τῶν διὰ τῶν οἰκονόμων ἢ τὰς σφραγῖ-
δας ἀφέλωσιν ἄνευ τῶν φρουράρχων ἢ ἐ-
ξενέγκωσίν τινα πρὸ τοῦ ἕτερα ἀναγα-
γεῖν ἢ διὰ τὸ μὴ ἐπισκοπεῖν κατὰ τοὺς γε-
γραμμένους χρόνους ἐάσωσίν τινα ἀ-
χρειωθῆναι, ἐλεγχθέντες παθέτωσαν, ὅτι
ἂν αὐτῶν ὁ βασιλεὺς καταγνῶι. (6) οἱ δὲ φρού-
ραρχοι ἐάν τε ὀλιωρήσωσιν τῆς φυλακῆς
τῶμ παρακειμένων, ἐάν τε ἑκόντες προῶν-
ται ἑτέροις, ἐάν τε αὐτοὶ λάβωσιν, ἔνοχοι ἔ-
σονται, ὧι ἂν ὁ βασιλεὺς αὐτῶν καταγνῶι.
(7) ὅτι δ' ἂμ μὴ ποιήσωσιν οἱ οἰκονόμοι τῶν γε-
γραμμένων ἐν τούτωι τῶι διαγράμματι,
γραφέτω τῶι βασιλεῖ παραχρῆμα ὁ φρούραρ-
χος ὁ τεταγμένος, ἐν ὧι ἂν τόπωι ἦι τὸ ὀλι-
ωρούμενον, ὅπω̣ς̣ ὁ βασιλεὺς διαγνῶι περὶ
τοῦ ὀλιωρήσαντος, τίνος ἄξιός ἐστιν ἐπιτι-
μήσεως. ἐὰν δὲ μὴ ἐπιστείληι, ἀλλὰ πρότερον
ὁ βασιλεὺς παρ' ἑτέρου πύθηται, πραχθήσεται
ζημίαν δραχμὰς ἑξακισχιλίας. (8) τὸ δὲ διά-
γραμμα τοῦτο ἕκαστος τῶν οἰκονόμων ἀνα-
γράψας εἰς στήλην στησάτω ἐν τῶι ἐπιφανε-
στάτωι τόπωι τοῦ φρουρίου καὶ αὐτός, ὅταν ἢ με-
τάγηται ἐφ' ἕτερον τόπον ἢ ἀφιῆται ἀπὸ
τῆς χρείας, παραδιδότω τῶι ἐπικαθιστα-
μένωι μετὰ τῶν λοιπῶν τῶν ἐκ τῆς οἰκονο-
μίας κατὰ τὸ διάγραμμα τοῦτο.
Que les économes prennent garde que les réserves ordonnées par le roi (scil. Philippe V de Macédoine) soient maintenues en état. Que tous les dépôts existants dont les mesures ont été prises soient remesurés en présence des commandants de garnison, et que tout ce dont le poids a été relevé soit repesé, afin que les commandants de garnison se rendent également compte de ce qui existe.
Que les clés des magasins soient détenues par les agents des économes. Que les commandants de garnison scellent les chambres, et qu'ils veillent à ce que rien ne soit retiré des réserves qui ne paraisse corrompu en raison de son ancienneté, et que cela, ils le retirent après avoir fait entrer la quantité équivalente.
Qu'ils fassent rentrer du blé, sec, de la dernière récolte, et qu'ils ordonnent immédiatement de le saupoudrer avec de la terre chalcidienne, et qu'ils renouvellent le vin et le bois sur des périodes de cinq ans, et qu'ils veillent à faire rentrer du vin de l'année, dont on aura contrôlé qu'il est doux.
Qu'ils inspectent aussi les greniers à blé: pendant le semestre d'été, chaque fois qu'il a plu, et, pendant l'hiver, tous les dix jours; et s'il s'est produit un écoulement d'eau dans le blé, qu'ils fassent réparer sur-le-champ.
Si certains des économes ou des employés des économes enlèvent les sceaux sans l'avis des commandants de garnison, ou retirent quelque chose sans avoir fait rentrer l'équivalent, ou, faute d'inspection en temps réglementaire, laissent se corrompre certains produits, qu'après enquête ils subissent la punition édictée par le roi.
Que les commandants de garnison, s'ils négligent la surveillance des dépôts, soit qu'ils l'aient volontairement abandonnée à quelqu'un d'autre, soit qu'ils l'exercent personnellement, soient passibles de la punition édictée par le roi.
Si les économes n'exécutent pas l'une des prescriptions contenues dans cette ordonnance, que le commandant de garnison en fonction dans le lieu où s'est produite la négligence écrive immédiatement au roi, afin que le roi décide quelle peine mérite l'auteur de la négligence. S'il n'envoie pas de lettre avant que le roi soit informé par quelqu'un d'autre, il paiera une amende de six mille drachmes.
Que chacun des économes fasse transcrire cette ordonnance sur une stèle et la fasse ériger dans le lieu le plus en vue de la garnison, et qu'il se charge personnellement, quand il sera transféré dans un autre poste ou sera libéré du service, de la remettre à son successeur en même temps que tout ce qui relève par ailleurs de sa fonction d'économe, conformément à cette ordonnance.

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