Premier directeur de la Bibliothèque d’Alexandrie
Première édition critique (διόρϑωσις) des épopées homériques. On lui doit aussi un glossaire (Γλῶσσαι Ὁμηρικαί), où il explique des vocables épiques, dans l’ordre alphabétique.
Zénodote est l’inventeur d’un signe (σημεῖον), l'obel (ὀϐελός· —) indiquant une condamnation (athétèse). Sans supprimer les vers qu’il juge inauthentiques, Zénodote exprime son doute par la marque de l’obel dans la marge et laisse ainsi toute liberté d’appréciation au lecteur.
Élève de Zénodote, Callimaque, Ératosthène, quatrième directeur de la Bibliothèque d’Alexandrie.
Διόρϑωσις d’Homère, munie de signes critiques. Aristophane de Byzance semble avoir posé le problème de la fin de l’Odyssée, auquel il s’est particulièrement intéressé (cf. schol. Od. 23, 296 : οἱ μὲν ἔπειτα ἀσπάσιοι λέκτροιο παλαιοῦ θεσμὸν ἵκοντο : Ἀριστοφάνης δὲ καὶ Ἀρίσταρχος πέρας τῆς Ὀδυσσείας τοῦτο ποιοῦνται).
Invention de nouveaux signes critiques : par l’ἀστερίσκος καθ’ ἑαυτόν (), un vers est jugé authentique et placé correctement, mais répété abusivement dans un autre passage du poème ; le σίγμα (C) et l’ἀντίσιγμα () signalent une réduplication ou une interversion de vers.
Il porte son attention sur la ponctuation (τελεία στιγμή et ὑποστιγμή) et l’accentuation des textes qu’il édite : poésie épique, lyrique, dramatique et comique.
Lexicographe, il est l’auteur de Λέξεις, ouvrage fondé sur ses propres éditions.
Élève d’Aristophane de Byzance. Sixième directeur de la Bibliothèque d’Alexandrie.
Διόρθωσις d’Homère. Il semble qu’il utilise le texte d’Aristophane de Byzance pour ses premiers commentaires, et qu’il établit ensuite une édition originale qui fut révisée par ses élèves.
Ὑπομνήματα : à la différence de ses prédécesseurs, il rédige des commentaires séparés des textes édités. On lui en attribue plus de 800, dont d’importants fragments sont conservés dans le cod. Ven. Marc. A 454 de l’Iliade[1].
Complète le système des σημεῖα : la διπλῆ ἀπερίστικτος καθαρά (>) renvoie à une note historique, grammaticale, ou à une variante. L’ὀϐελὸς μετὰ ἀστερίσκου (—) indique une répétition abusive, la διπλῆ περιεστιγμένη () exprime un désaccord entre les éditions d’Aristarque et celle de Zénodote.
Auteur de monographies, surtout polémiques, appelées συγγράμματα, notamment un πρὸς τὸ Ξένωνος παράδοξον (cf. schol. Il. 12, 435) destiné à réfuter l’hypothèse de Xénon selon laquelle le poète de l’Iliade n’était pas celui de l’Odyssée.
L’ampleur et la diversité des travaux d’Aristarque sur les deux épopées lui valent d’être appelé ὁ Ὁμηρικός. Les scholies des manuscrits attestent directement l’étendue de son influence, notamment
- schol. Hom. Il. 2, 316 : ἐπειδὴ οὕτως δοκεῖ τῷ Ἀριστάρχῳ, πειθόμεθα αὐτῷ ὡς πάνυ ἀρίστῳ γραμματικῷ.
- schol. Hom. Il. 4, 235 : Καὶ μᾶλλον πειστέον Ἀριστάρχῳ ἢ τῷ Ἑρμαππίᾳ, εἰ καὶ δοκεῖ ἀληθεύειν.
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Rudolf Pfeiffer, History of classical scholarship. From the beginnings to the end on the Hellenistic age ; Oxford, 1968 ; ch. II, V, VI.
Alfred Gudeman, Grundriss der Geschichte der klassischen Philologie ; 2e éd., Leipzig-Berlin, 1909 ; pp. 30-47, 83, 94-96.
Pierre Chantraine, in Paul Mazon, Introduction à l’Iliade ; Paris, 1942 ; pp. 17-36.
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Éditeurs antérieurs à Zénodote
Grammairiens tardifs
[1] Cf. la souscription répétée : Παράκειται τὰ Ἀριστονίκου σημεῖα καὶ Διδύμου περὶ Ἀρισταρχείου διορθώσεως, τινὰ δὲ καὶ ἐκ τῆς Ἰλιακῆς προσῳδίας Ἡρωδιανοῦ καὶ ἐκ τῶν Νικάνορος περὶ στιγμῆς (scholies des Quatre cod. Ven. Marc. A 454).